[Thread] En conférence, j'ai une question qui me revient souvent :
"Mais pourquoi les APPLIS METEOS SE TROMPENT tout le temps ?!".
En réalité, elles font juste la moitié du travail. C'est le moment d'apprendre quelques mots techniques simples. Explications.
A dérouler ! 👇
Votre barbecue est annulé : c'est le déluge ! Pourtant votre appli prévoyait du soleil !
Simplement, elle délivre les prévisions pour UN point donné, avec UN scénario issu d'UN modèle de prévision numérique donné, sans l'expertise d'un météorologue.
Un modèle ? Késako 👇 ?
[DEFINITION] Les "modèles numériques de prévisions météorologiques" sont un ensemble d'équations issues de la recherche scientifique.
On renseigne le temps qu'il fait actuellement et les algorithmes vont prévoir le temps qu'il fera entre h+1 et J+15.
[DEFINITION] Ces modèles découpent "en gros" l'atmosphère en "petits cubes", appelé "mailles".
Chaque maille est caractérisée par un ensemble de paramètres météos (température, humidité, vent etc.) et échange de la matière et de l'énergie avec toutes les mailles qui l'entourent.
PROBLEME 1 - MULTI-MODELE
Chaque modèle est unique (i.e. composé d'équations différentes) & donne donc des prévisions différentes. Or, AUCUN MODELE N'EST PARFAIT.
Pour avoir une meilleure prévision, il faut regarder les prévision de plusieurs modèle : c'est le MULTI-MODELE.
PROBLEME 1 - MULTI-MODELE - EXEMPLE
Prévision 18h00 de 2 modèles : AROME et EURO4.
Une appli météo basée sur AROME ne donne pas de pluie à 18h00 en Savoie. Par contre, EURO4 simule bien un risque d'averse.
Le multi-modèle apporte de l'information supplémentaire sur un risque.
PROBLEME 2 - MULTI-SCENARIO
Pour faire simple, un modèle peut délivrer plusieurs scénarios par modification des paramètres de ses équations et/ou des données d'entrée.
Ainsi, si 20 scén. sont 🌧️ & 30 sont ⛅️ : il y a un risque de 40% de pluie. On introduit des PROBABILITES.
PROBLEME 2 - MULTI-SCENARIO - EXEMPLE
Le scén. 2 du modèle AROME ne donne pas 🌧️ à 18h sur la côte tandis que le scén. 4 propose un risque 🌧️.
Lorsqu'on étudie TOUS les scenarios, on voit qu'il existe un prob 10% 🌧️ sur la côte.
Les applis basées sur 1 scénario ne donne pas de 🌧️
PROBLEME 3 - LA MAILLE
Une maille peut être de taille variable (1 à 25km). Plus elle est petite, plus le modèle est précis.
Pour les montagnes/côtes, les applis sont problématiques. En vallée, la météo est la moy. (en gros) de toutes les zones de la maille (altitude comprise !)
PROBLEME 3 - LA MAILLE - EXEMPLE
Le modèle AROME (maille 1,3km, gauche) propose 20°C à Briançon à 18h. ARPEGE (maille 10km, droite) propose 12°C !
ARPEGE moyenne la température dans la vallée et en montagne ! Il fait donc plus frais. Une appli basée sur ARPEGE sera donc fausse !
PROBLEME 4 - L'EXPERTISE
Les problèmes 1, 2 & 3 peuvent être gérés par l'expertise du météorologue.
L'appli : ⛅️ à 18h à Briançon avec 15°C.
Le météorologue : il existe un risque 🌧️ de 40% à Briançon avec une temp. de 20°C.
Problème ? Ca coûte cher & c'est pas automatisé !
CONCLUSION
Les applis météos font la moitié du travail (ça s'améliore récemment).
Il faut :
- comparer la météo de différentes applis basée sur différents modèles (MULTI-MODELE)
- ne pas négliger les % prob. (souvent MULTI-SCENARIO)
- ne pas utiliser les applis en montagne / mer
CONCLUSION 2
Le #GIEC travaille notamment avec du multi-modèle (modèles indépendants, issus de différents centre de recherche et basés sur des équations différentes) pour donner de la robustesse aux projections du changement climatique.
Merci de m'avoir lu !
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
Bon, là, ça ne sent pas bon pour nos cultures. C'est la totale :
- excès d'eau >40mm sur sol déjà saturé (donc malléable).
- vent >80km/h sur cultures non récoltées (tournesol, maïs) et très présentes dans les régions concernées.
➡️ le risque de chute et de pourrissement est maximum notamment sur la façade Atlantique. Il n'est cependant pas encore possible de définir exactement l'intensité et la trajectoire de l'ex-cyclone #Kirk.
Il y a d'ailleurs 3 cyclones simultanés dans l'Atlantique, ce qui n'est jamais arrivé aussi tard dans la saison.
36 records mensuels de froid battus aujourd'hui. Les climatosceptiques sont en excès de fierté. Un thread de 5 tweets à partager pour remettre les pendules à l'heure.
➡️650 records de chaud en 2024
➡️65 de froid
Ils jouaient à la Belle au Bois Dormant le reste de l'année? [1/5]
[2/5] Les climatosceptiques sont morts de froid avec 6,4°C à Paris ce matin. Cette valeur était atteinte une années sur deux avant les années 2000.
Mais dites moi, c'est la fête de l'amnésie ce 29 septembre ?
[3/5] D'après les climatosceptiques, cet épisode de froid devrait faire la une du monde. La France est en plein refroidissement climatique !
Désolé pour votre nombril surdimensionné, mais on le recherche le bleu dans la carte mondiale des écarts aux normes de la journée.
[1/9] Avec une évolution de la biogéographie (aire de répartition) de espèces forestières, le changement climatique modifiera totalement nos paysages.
Ce #thread, assez bouleversant je le conçois, trace le futur de plusieurs espèces emblématiques françaises. C'est parti ! 👇
[2/9] LE BOULEAU est actuellement très implanté en France. C'est un emblème du nord et nord-est, avec son tronc blanc. D'ici 2065, la moitié de la population nationale devrait dépérir.
Dans le scénario le plus chaud, il restera quelques bouleaux en altitude. C'est tout...
[3/9] LE HETRE : un des rois de nos forêts, vous le connaissez forcément ! Présent actuellement sur une grande partie du territoire, le changement climatique va reculer ses frontières jusqu'au Vosges.
Le dépérissement du hêtre est déjà observé à large échelle en France...
[1/5] L'Ardèche est touchée par une chute inexpliquée des fleurs avec 70+% de perte sur les abricotiers. Je vois que @francebleuDA et @Prefet07 n'identifie pas l'origine du problème pour les assurances. Il s'agit d'un problème de coulure.
A dérouler👇 francebleu.fr/infos/agricult…
[2/4] La coulure provient d'un excès d'eau pendant la floraison, qui fait "couler" le pollen (problèmes de fécondation). Cela engendre la chute des fleurs. Or, cette année, la floraison a eu lieu très précocement et s'est superposée à plusieurs épisodes cévenols hors saison.
[3/4] La coulure est peu fréquente en région méditerranéenne (c'est d'ailleurs une des raisons de la forte présence d'arbres fruitiers autour de la méditerranée). Je l'ai étudié pour l'abricot Bergeron et son évolution avec le changement climatique
[Thread] [1/4] La chute des températures va être remarquable. Retour du gel mercredi et extension à de nombreuses régions d'ici vendredi, avec beaucoup d'incertitudes sur la localisation.
Les chaleurs records ont fortement accélérée la croissance des végétaux : ils seront sensibles au moindre gel, même s'il n'y a aucun record de froid en vue.
#FrAgTw
[2/4] En effet, à cette période de l'année, nous devrions être au stade "boutons floraux" ou "floraison" soit une résistance de -4 à -2°C. Actuellement, de nombreuses espèces sont déjà au stade "chute de pétales" ou "petits fruits", soit une résistance de -2 à -0.5°C.
[3/4] Nous resterons cependant bien loin de l'épisode météorologique exceptionnel du 20 au 22 avril 1991, qui avait provoqué de nombreux dégâts agricoles (mais sur des végétaux bien moins avancés).
Carte : @infoclimat
[Thread] Un évènement spectaculaire est en cours au Maroc, dont l'agriculture est déjà terrassée par une sécheresse historique. En plein mois de février, la température atteint 35.7°C à Agadir. A minuit, il faisait encore 30.5°C à Sidi Ifni. Rappelons qu'en août dernier, Agadir avait explosé tous les records avec 50.4°C.
Quelques conséquences agroclimatiques, à dérouler 👇
[1/3]
[2/3] D'après la rapport du GIEC, la désertification menace progressivement les zones agricoles du Maroc. Ces six dernières années de sécheresse en sont bien révélatrices. Le Maroc, tout comme l'Espagne du sud, ne pourront plus être les vergers de l'Europe d'ici 2050.
[3/3] En conséquence, le Maroc et l'Andalousie vont sortir progressivement de la biogéographie (aire de répartition des espèces) de nombreuses espèces agricoles entraînant la disparition de nombreuses filières agricoles.
Comme par exemple ici pour l'olivier, qui devrait commencer à s'implanter plus au nord dont la France.