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[A DÉROULER] La météo était parfaite sur New York, ce mardi #11Septembre 2001. Une magnifique journée d'été indien, qui allait devenir l'une des journées les plus noires de l'histoire des Etats-Unis ⤵️ #AFP

8h du matin: alors que beaucoup se pressent vers les bureaux de Wall Street, 19 jihadistes affiliés à Al-Qaïda ont franchi les contrôles de sécurité des aéroports de Boston, Washington-Dulles et Newark, armés de petits couteaux et cutters, alors encore autorisés en cabine ⤵️

Joseph Dittmar, 44 ans, expert en assurances, arrive au 105e étage de la tour sud pour une réunion. Dans cette salle sans fenêtres, les 54 assureurs "n'ont rien vu, rien senti, juste les lumières qui vacillent", raconte ce rescapé à l'#AFP 20 ans après ⤵️

Un Boeing 767 d'American Airlines, parti à 7h59 de Boston pour Los Angeles avec 92 personnes à bord dont 5 pirates, vient de percuter la tour nord, entre les 93e et 99e étages. Dittmar et ses collègues ne le comprendront qu'une fois arrivés devant les fenêtres du 90e étage ⤵️

A ses côtés, beaucoup assistent à la scène "comme hypnotisés". Lui ne veut pas rester une seconde de plus et reprend sa descente par les escaliers - une décision qui lui sauvera la vie.

Au bas des tours, le chef Michael Lomonaco émerge du centre-commercial souterrain du WTC ⤵️

Au dernier moment, il a décidé de passer chez l'opticien faire changer le verre rayé de ses lunettes, avant de monter au 107e étage de la tour nord rejoindre son restaurant. Parvenu à la surface, Lomonaco regarde avec horreur le haut de la tour nord en flammes ⤵️

Il croit à un accident, comme Dittmar et des milliers de gens à New York, où les chaînes de télévisions sont déjà en direct. Tout comme le président américain George W. Bush, alerté alors qu'il visite une école primaire de Floride ⤵️

Dans la tour sud, Dittmar et ses collègues entendent au haut-parleur qu'il est inutile d'évacuer: leur bâtiment n'est pas touché, ils sont en sécurité, dit l'annonce. Dittmar ignore la consigne et poursuit sa descente ⤵️

Avec deux collègues, Dittmar spécule sur ce qui a pu se passer. Sans imaginer qu'un autre avion, le vol 175 de United Airlines lui aussi détourné par des jihadistes, vient de percuter leur bâtiment, la tour sud, juste au-dessus d'eux, entre les 77e et 85e étages ⤵️

Il est 9h03. George W. Bush, qui lisait une histoire aux écoliers de Floride, est prévenu par son chef de cabinet. "L'Amérique est attaquée", lui glisse-t-il à l'oreille. Le président interrompt sa visite. Dans une brève déclaration il évoque une "apparente attaque terroriste" ⤵️

Au 31e étage Dittmar et ses collègues croisent pompiers et secouristes qui grimpent vers les étages. "Leur seul regard disait qu'ils savaient qu'ils ne reviendraient pas", dit-il. Arrivé au RDC, après 50 minutes, le sol est jonché d'acier tordu, de ciment et de tâches de sang ⤵️

"On savait ce que c'était", dit-il avec pudeur. Les images de gens prisonniers des flammes, tombant dans le vide, seront parmi les plus cauchemardesques de cette journée. Les secouristes dirigent Dittmar et son collègue vers le centre commercial sous le WTC ⤵️

À l'autre bout, ils ressortent dans la rue et marchent quelques minutes avant d'entendre le fracas assourdissant de la tour qu'ils viennent de quitter. Et, quasi-instantanément, "le cri" de milliers de New-Yorkais ⤵️

Il est 9h59 et Al Kim, 37 ans, ambulancier, vient juste d'arriver pour aider à évacuer les blessés vers l'hôtel situé entre les tours. Il échappe in extremis à l'anéantissement. Le souffle de chaleur provoqué par l'effondrement de la tour lui brûle les narines, les sourcils ⤵️

Il fait noir. Il entend les voix de 2 collègues. Ils se donnent la main "comme des écoliers" et marchent au milieu des décombres, des flammes, des appels à l'aide & des alarmes de pompiers pris dans les gravats qui se déclenchent lorsqu'ils restent sans trop longtemps sans bouger

À 9h25 les autorités avaient fermé l'espace aérien et interdit tout décollage pour la 1ère fois dans l'histoire de l'aviation civile. Un ordre tombé trop tard pour le vol 77 d'American Airlines vers Los Angeles, aux mains de 5 jihadistes. Il a fait demi-tour vers Washington ⤵️

Au Pentagone, siège du ministère américain de la Défense tout proche de Washington, Karen Baker, 33 ans, est convaincue de se trouver "dans l'endroit le plus sûr au monde". Il est 9h37 et le vol, avec 53 passagers & 6 membres d'équipage, vient de percuter la façade ouest ⤵️

L'ordre est tombé trop tard aussi pour le vol 93 d'United Airlines, parti du New Jersey pour San Francisco: il est déjà au-dessus de l'Ohio. 4 pirates, assis en première classe, s'introduisent dans la cabine de pilotage, afin de le détourner également sur Washington ⤵️

A son bord, 7 membres d'équipage et 33 passagers, contraints de se regrouper à l'arrière de l'appareil. Beaucoup appellent leurs proches avec les portables de l'avion, apprenant souvent du même coup que deux autres appareils, détournés, ont percuté le World Trade Center ⤵️

Un groupe de passagers décident de prendre d'assaut le cockpit, mais attendent de survoler une zone rurale pour agir. Jusqu'à ce que l'un d'eux, Todd Beamer, tout en parlant au téléphone avec une opératrice au sol, lance, "Vous êtes prêts? OK, allons-y!" ⤵️

La bataille durera 6 minutes. Ils essaient de prendre le contrôle du cockpit, les pirates tentent de couper l'oxygène & font basculer l'avion pour les déséquilibrer. L'appareil vole de + en + bas. L'un des passagers, Edward Felt, réussit à joindre le 9-1-1 depuis les toilettes ⤵️

Son appel sera l'un des derniers. Les jihadistes, conscients qu'ils n'atteindront pas Washington, décident d'écraser l'appareil. Lancé à quelque 900 km/h, il explose dans une immense boule de feu sur une zone arborée en Pennsylvanie, à 250 km de Washington. Il est 10h03 ⤵️

A 10H28, après s'être consumée pendant 102 minutes, la tour nord s'effondre à son tour. Des dizaines de bateaux se mobilisent et évacuent jusqu'à 500 000 personnes. Des milliers d'autres marchent, parfois des heures, fuyant vers l'est ou par le nord de Manhattan ⤵️

Juste avant l'effondrement de la tour, Al Kim et d'autres secouristes avaient pu dégager un pompier coincé. Il sera le seul rescapé des 12 de sa brigade. Le chef Lomonaco tente d'établir une liste des employés présents au restaurant. Ils étaient 72/450. Aucun n'a survécu ⤵️

Joseph Dittmar, après avoir passé quelques heures réfugié dans l'appartement d'une amie, n'a qu'une hâte: quitter New York. En fin d'après-midi, il attrape un métro bondé, puis un train pour Philadelphie. C'est "le silence total". Tout le monde est sous le choc ⤵️

Arrivé, il s'effondre de fatigue et rate le discours de George W. Bush, à 20h30: le président américain annonce un bilan encore incertain de "plusieurs milliers de morts" - ils seront 2.753 au WTC, 184 au Pentagone et 40 à Shanksville ⤵️

Al Kim ne sera chez lui, à Brooklyn, que vers minuit. Il se douche, s'allonge quelques heures, avant de repartir de bonne heure.

"Il y avait beaucoup à faire, des funérailles auxquelles assister (...) On n'avait pas le temps de s'arrêter et réfléchir" ⤵️

Il y a 20 ans, les attentats du #11Septembre 2001 ébranlaient l'Amérique
✍️ récit complet ➡️u.afp.com/U9oP
par @ctriomphe @LauraBonillaCal et @HutchisonPeter [FIN DU THREAD]