Bonjour à toutes et à tous ! Aujourd'hui nous sommes au tribunal pour suivre le procès d'Alexandre Benalla. L'ami @vvantighem étant parti pour de nouvelles aventures, c'est moi qui couvrait le procès de cet ancien collaborateur d'Emmanuel Macron pour @20Minutes.
L'audience commence à 13h. En attendant, je vous propose la lecture de mon article sur jour pour comprendre ce que la justice reproche à Alexandre Benalla. 20minutes.fr/justice/312068…
Alexandre Benalla est jugé notamment pour "violences volontaires en réunion" et "immixtion sans titre dans l'exercice d'une fonction publique". Cette première audience sera consacrée aux questions de procédures et à un résumé des investigations. #Benalla
Il encourt jusqu'à sept ans de prison et 100.000 euros d'amende. #Benalla
Alexandre #Benalla devra aussi répondre de l'utilisation de deux passeports diplomatiques après son limogeage de l'Elysée, lors de voyages en Afrique et en Israël. Il est aussi soupçonné d'avoir obtenu un passeport de service en produisant un faux - ce qu'il conteste.
A ses côtés, Vincent Crase, un ex-employé de LREM qui était présent aussi à la manifestation du 1er mai, et deux anciens policiers jugés pour avoir transmis, juste après la révélation de l'affaire, des images de vidéosurveillance à Alexandre #Benalla.
Costume bleu marine, cravate rouge et noire, Alexandre #Benalla vient d'arriver dans la salle d'audience avec son avocate, Me Jacqueline Laffont.
L'audience commence. Elle est présidée par Isabelle Prévost-Desprez. #Benalla
La magistrate rappelle les faits qui sont reprochés à Alexandre Benalla :
-avoir porté "sans droit un brassard de la police" ;
-avoir "commis des violences volontaires en réunion" sur des manifestants ;
-avoir "participé activement à l'interpellation" de manifestants ;
[...]
-avoir "sciemment recelé un cd rom" contenant des images issues des caméras de surveillance de la ville de Paris ;
-avoir "sans motif légitime porté une arme de catégorie D" ;
-avoir "fait usage et sans droit" d'un passeport diplomatique ;
-avoir "falsifié un document" ;
Au tour de Vincent Crase de s'avancer à la barre. Il lui est reproché un peu les mêmes faits qu'Alexandre Benalla concernant la manifestation du 1er mai 2018 : port d'un brassard police, violences sur des manifestants, commission d'actes réservés aux forces de l'ordre.
Maxence Creusat, un ancien policier, comparait pour avoir transmis des images de vidéosurveillance à Alexandre Benalla, tout comme Laurent Simonin.
Taha Bouhafs s'avance à la barre. Le jeune homme, qui a filmé la scène, s'est constitué partie civile car, dit-il, le 1er mai 2018, il a "été nassé" et a "subi des violences" de la part de personne qui ne sont pas policiers.
Après un rapide point sur l'agenda du procès, la présidente indique qu'elle verse au dossier le livre d'Alexandre Benalla "Ce qu'ils ne veulent pas que je dise", et celui de Vincent Crase, "Présumé coupable".
Petit point procédure : L'avocat de Vincent Crase, Me Christian Saint-Palais, assure que des faits reprochés à son client "n'ont pas fait l'objet d'une mise en examen préalable" et demande une "régularisation". Le parquet est contre.
L'audience est suspendue, le temps pour le tribunal de délibérer sur cette question un peu technique.
#Benalla L'audience reprend. Le tribunal joint l'incident au fond.
Petit point planning. Ce lundi après-midi, le tribunal va revenir sur le "parcours d'Alexandre Benalla", et fera un "focus sur l'infraction de port d'arme qui lui est reproché", indique la présidente.
Demain, mardi, on examinera "le parcours de Vincent Crase" et on s'intéressera à l'affaire du port d'arme le 1er mai 2018. Le tribunal reviendra aussi sur les fonctions exercées à l'Élysée par Alexandre Benalla "en passant par l'épisode de la suspension", ajoute la présidente.
Mercredi, le tribunal s'intéressera au statut des observateurs à se penchera sur "le port du brassard [police] reproché" aux deux prévenus.
Jeudi : On examinera le volet "passeport diplomatique" de l'affaire et on entendra les parties civiles ainsi qu'un témoin cité par la défense d'Alexandre Benalla.
Semaine du 22 au 24 : Le tribunal se penchera sur "les faits du jardin des plantes puis ceux de la Contrescarpe". "Il y a aura des confrontation qui n'ont pas eu lieu dans le temps de l'instruction", prévient la présidente.
Semaine du 27 au 1er : Le tribunal s'intéressera à "la transmission de ces images de vidéosruveillance" à Alexandre Benalla par deux policiers. "Monsieur Crase n'échappera pas à quelques questions quand même", ajoute Isabelle Prévost-Desprez.
Ismaël Emelien sera entendu le 27, Marie-France Monéger, l'ancienne cheffe de l'IGGPN sera auditionnée le 28 ainsi que le général Éric Bio-Farina.
Plaidoiries des parties civiles le 30, réquisitions le 1er octobre le matin et l'après-midi plaidoiries de la défense. Voilà pour les 3 semaines à venir.
La présidente, Isabelle Prévost-Desprez, fait le point sur le parcours professionnel d'Alexandre Benalla. Elle s'intéresse particulièrement aux armes à feu qu'il utilisait dans le cadre de ses missions.
Elle évoque maintenant le selfie prise par une serveuse à Poitiers, sur lequel Alexandre Benalla pointe une arme en direction de sa tête.
Alexandre Benalla avait d'abord évoqué un montage puis avait affirmé ensuite qu'il s'agissait d'un pistolet à eau....
La présidente fait maintenant un point sur les attributions d'Alexandre Benalla à l'Elysée.
Petit point ambiance. Il fait telllllement froid dans la salle...
La présidente a terminé la (longue) lecture de son rapport. Elle appelle Alexandre Benalla à la barre. Elle commence par l'interroger sur son parcours universitaire et notamment sur son spécialité « sécurité publique ».
Il a validé sa première année, en 2012, 2013 ou 2014, mais n'a pas fait sa deuxième année car il a "eu une proposition" professionnelle à ce moment là. Mais il voulait, à la base, "passer le concours de commissaire de police" après son Master 2.
Il a aussi suivi deux sessions de l'Inhesj et de l'IHEDN mais il ne sait plus en quelle année.
La présidente lui demande pourquoi il a refusé de donner le numéro de sa femme lorsqu'il a été placé en garde à vue. A ce moment-là, il était "un peu surpris" car il avait "l'impression d'avoir fait quelque chose de positif pour la société".
Il a été placé en GAV "de manière un peu brutale". Benalla ne comprenait pas "ce qu'on venait chercher chez" lui. Il a refusé de donner le numéro de téléphone de sa femme car il ne voyait pas ce qu'elle venait faire là".
Il ne voyait pas "quel rapport elle pouvait avoir avec l'enquete qui a été lancé tambour battant sous la pression médiatique". Il a voulu "la mettre à l'abris".
Benalla assure qu'il ne voulait pas avoir une "attitude hostile à la résolution de la vérité".
Quant au coffre fort qui a disparu, il assure avoir voulu mettre les armes qu'il contenait à l'abris (parce que les journalistes étaient en bas de chez lui). Mais, dit-il, il a indiqué aux enquêteurs qu'il tenait ces armes à leur disposition.
Son avocate interrompt la présidente pour rappeler qu'une enquête est toujours en cours sur ce volet de l'affaire.
On passe sur son parcours au sein du PS, où il était "bras droit du patron de la sécurité" du parti. Il a aussi travaillé pour l'Office européen des brevets" et était "chargé de la coordination de "[l]a protection" du président.
Il avait, dit-il, le statut de fonctionnaire international. Il travaillait au même moment pour le délégué interministériel pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer, Jean-Marc Mormeck. Il l'aidait à organiser des déplacement, notamment dans les quartiers populaires".
Il a commencé jeune à s'intéresser aux questions de sécurité. Il n'a pas reçu de formation spécifique comme agent de sécurité mais explique avoir été formé en 2009 par les gendarmes du Psig de Bernay en Normandie.
Il assure avoir ensuite été intégré au Psig d'Evreux comme réserviste. Mais à l'époque, il voulait devenir commissaire de police. "La projection en terme de carrière était plus interessante côté police que coté gendarmes."
Pourquoi Benalla a-t-il été nommé lieutenant-colonnel dans la réserve de la gendarmerie ? "Je vais vous répondre honnêtement : c'était interessant pour la direction générale de la gendarmerie d'avoir un contact privilégié à l'Elysée."
La présidente l'interroge sur sa participation à la campagne d'Emmanuel Macron. Nommé directeur de la sécurité d’En Marche, il n'a pas été payé 3 mois. "L'aventure humaine me plaisait plus que le côté financier", explique-t-il.
En janvier 2017, Benalla fait une demande de port d'arme auprès de la préfecture de police qu'il justifie par la "menace qui pèse sur la campagne présidentielle".
Benalla a refait une demande de port en juin 2017 dans le cadre de ses fonctions à l'Elysée. Pour quelles raisons ? "Réagir en cas de problèmes" lors de déplacements privées de Macron. "Mais il y a des gens du GSPR autour de lui", s'étonne la présidente. "De manière réduite."
"C'était donc pour le protéger ?", demande la présidente. "Non… je ne sais pas comment je réagirai..." Il évoque d'éventuelles menaces contre le président ou contre lui. "Il y a eu un précédent, Magnanville..." La présidente le coupe. "Là, Monsieur Benalla, très limite..."
Le tribunal projette maintenant la fameuse photo de Benalla pointant une arme sur la tête d'une femme prenant un selfie avec lui.
Selon lui, il est impossible qu'il puisse s'agir de l'une des trois armes achetées par LREM. Il affirme de nouveau qu'elle est "factice".
Ce "pistolet à eau" appartiendrait à un policier du SDLP, avait affirmé Benalla.
"C'est une saynète qui a duré trois secondes et qui est complètement idiote", reconnait Benalla.
L'audience est suspendue. Reprise demain à 13h30. Je file écrire mon article. @20Minutes
"Benalla en prison !" Plusieurs dizaines de personnes attendaient Alexandre Benalla à la sortie du tribunal.
Affaire Benalla : « Ce qui est sûr, c’est que c’est une arme factice », affirme l’ex-chargé de mission de l’Elysée 20minutes.fr/justice/312326…

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14 Sep
Bonjour à toutes et à tous ! Nous sommes de retour au tribunal pour suivre la deuxième journée du procès #Benalla. @20Minutes
Ce mardi le tribunal va s'intéresser à l'arme que détenait Vincent Crase le 1er mai 2018 et aux fonctions exercées par Alexandre Benalla à l'Elysée.
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18 Sep 20
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22 Dec 18
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8 Oct 18
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5 Sep 17
Aujourd'hui, je suis au tribunal pour suivre le procès de Nathalie Haddadi, la mère d'un djihadiste jugée pour financement du terrorisme.
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