Thread by @cathfournier

Bonjour à tous. Je suis aujourd’hui au tribunal judiciaire pour le procès d’Alexandre #Benalla, l’ancien chargé de mission de l’Elysée. L’audience s’ouvre à 13h30 devant la 10e chambre correctionnelle

Alexandre #Benalla est jugé pour des violences filmées en marge de la manifestation du 1er mai 2018 à Paris et pour l’utilisation de passeports diplomatiques après son licenciement de l’Elysée

Dans le volet sur les violences, trois autres personnes comparaissent à ses côtés : Vincent Crase, ex-salarié de la République en marche, et deux anciens hauts gradés de la préfecture de police de Paris #Benalla

@chsaintPalais vient d’arriver avec son client Vincent Crase, également jugé pour les violences lors de la manifestation du 1er mai 2008 #Benalla

Alexandre #Benalla, assisté par Jacqueline Laffont, a déjà pris discrètement place dans la salle d'audience, esquivant les journalistes à l'extérieur

L'audience est ouverte #Benalla

Alexandre #Benalla est le premier à s'avancer à la barre pour décliner son identité. Costume-cravate sombre et lunettes, mains derrière le dos, il donne une adresse dans le 5e. "C’est l’adresse de votre conseil ? Je la connais par cœur", sourit la présidente du tribunal

La présidente lui précise qu'il sera jugé seul pour le volet sur les passeports diplomatiques. Et lui expose les charges qui pèsent contre lui dans le 1er volet, dont "violences en réunion, immixtion sans titre dans l'exercice d'une fonction publique, port d'arme"... #Benalla

Vincent Crase, crâne rasé, costume sombre également, s'avance à son tour à la barre. Lui aussi donne l'adresse de son avocat @ChStPalais. Même remarque de la présidente Isabelle Prévost-Desprez : "Celle-là aussi je la connais par coeur" #Benalla

C'est au tour des deux policiers gradés, le commissaire Maxence Creusat et le divisionnaire Laurent Simonin, de se présenter à la barre. Ils comparaissent pour avoir remis à Alexandre #Benalla les images de vidéosurveillance de la place de la Contrescarpe

Le journaliste Taha Bouhafs, qui avait filmé la scène, s'avance à la barre car il souhaite se constituer partie civile. "Le 1er mai 2018 place de la Contrescarpe, quelqu’un s’est présenté comme policier, j’ai été trompé, on a été nassé et j’ai subi des violences" #Benalla

"J’ai été gazé", ajoute Taha Bouhafs. "Nous ne sommes pas saisis pour ces faits", lui précise Isabelle Prévost-Desprez. #Benalla

Isabelle Prévost-Desprez signale que le livre "écrit par monsieur #Benalla", "Ce qu'ils ne veulent pas que je vous dise" sera versé aux débats. Elle ironise sur le sous-titre "je vous laisse seuls juges" : "ça tombe bien!"

Idem pour le livre de Vincent Crase, "Présumé coupable", "un titre difficile à prononcer pour un magistrat du siège", plaisante la présidente au passage #Benalla

Le couple filmé en train d'être molesté par Alexandre #Benalla en marge de la manifestation du 1er mai 2008 est présent sur les bancs des parties civiles. Leur interpellation violente avait marqué le commencement de l'affaire.

Pour rappel, Chloé P. et Georgios D. ont été jugés de leur côté en février 2019 pour jets de projectiles sur les policiers ce jour-là. Ils ont été condamnés à une amende de 500 euros.

Me @ChStPalais a déposé des conclusions, son client n'ayant pas été mis en examen au préalable pour une partie des faits pour lesquels il est jugé aujourd'hui. Il demande au tribunal de disjoindre ces faits. Le parquet s'y oppose. L'audience est suspendue qques minutes #Benalla

L'audience a repris. Le tribunal rejette la requête en disjonction de la défense de Vincent Crase et joint l'incident au fond #Benalla

Après un point sur le planning, Isabelle Prévost-Desprez procède à la lecture du rapport sur les faits de violences. "Le 1er mai 2018, les réseaux sociaux ont montré un individu portant un casque de la police nationale en train de porter des coups un individu..." #Benalla

Le 18 juillet, "Le journal Le Monde présentait cet individu comme étant Alexandre #Benalla"...

Dans la lecture de son rapport, la présidente revient sur le parcours d'Alexandre #Benalla et sur la question du port d'armes. Elle évoque le selfie pris par Laura, serveuse dans un restaurant à Poitiers, pendant la campagne. Il pointe sur elle ce qui ressemble à un glock.

Pour sa défense, Alexandre #Benalla a assuré qu'il s'agissait d'un pistolet à eau.

Voici Alexandre #Benalla à la barre dessiné par @PourqueDe

Après avoir fini la lecture du rapport, la présidente Isabelle Prévost-Desprez appelle à la barre Alexandre #Benalla pour l'interroger d'abord sur son parcours.

Alexandre #Benalla déroule ses études, qui se sont achevées sur un M1 en droit spécialité sécurité publique à Clermont-Ferrand. "J’aurais souhaité passer un M2 et devenir commissaire de police mais j'ai arrêté car j'ai eu une proposition de travail dans le domaine de la sécurité"

Alexandre #Benalla a ensuite été auditeur jeune à l'@inhesj (sécurité et justice) et l'@IHEDN (défense)

Isabelle Prévost-Desprez en vient rapidement à son attitude après sa mise en cause. Lors de sa garde à vue le 20 juillet 2018, il refuse de donner le numéro de sa femme. #Benalla

"J'étais surpris, j'avais l’impression d’avoir fait qqchose de positif pour la société en interpellant des délinquants et j'étais mis en garde à vue à la veille de mon mariage", se justifie Alexandre #Benalla

"C’était une réaction un peu réfractaire. Ma femme avait notre bébé de 1 mois à sa charge. Après j’ai été très collaboratif vis-à-vis des enquêteurs, je leur ai dit qu’ils pouvaient joindre une personne qui avait les clés de chez moi", ajoute Alexandre #Benalla

Lors de la perquisition menée dans son appartement le lendemain à 6h, le coffre qui contenait des armes a été déménagé, pourquoi ?, demande la présidente. "Vous aviez peur que vos armes soient volées par les journalistes ?" #Benalla

"Non, pas par les journalistes. J’ai pensé que je pouvais être ciblé par des gens mal intentionnés, il y avait mes diplômes et cette armoire forte. Après,le greffe m’a appelé pour me dire de me présenter avec mes armes, je suis venu, un officier de la BRI les a mises en sécurité"

Après être revenue sur son parcours comme réserviste au sein de la gendarmerie, entamé très jeune, la présidente l'interroge sur l'obtention du statut de lieutenant colonel dans la réserve de la gendarmerie en 2017. #Benalla

"Je vais vous répondre honnêtement : c'était intéressant pour la direction générale de la gendarmerie d’avoir un contact direct à l’Elysée", indique Alexandre #Benalla

Alexandre #Benalla, débit rapide, aborde maintenant la partie de sa carrière dont il a le plus envie de parler, de l'avis de la présidente, le moment où il est recruté par en Marche pour la sécurité de la campagne. "On y arrive", plaisante Isabelle Prévost-Desprez

Il fallait des bras et un cerveau pour faire une campagne, je réfléchis, je connaissais l’intensité d‘une campagne, on ne dort pas beaucoup, on va à droite à gauche mais mon meilleur souvenir de vie, c’était 2012 (avec le PS). #Benalla signe donc pour cette "aventure humaine"

Interrogé maintenant sur le selfie avec une arme, en avril 2017, pendant la campagne, Alexandre #Benalla insiste la "menace importante". "Monsieur Macron reçoit des centaines de menaces, au moment où elle survient, si vous êtes pas en capacité de répondre..."

A l'époque, Alexandre #Benalla n'a pourtant pas le droit de porter une arme en dehors du QG de campagne d'En Marche. Il encourt sept ans de prison pour cela.

Refusé pendant la campagne, un port d'arme, demandé à plusieurs reprises, lui esy accordé par les autorités compétentes fin 2017. "Mais il y avait les hommes du GSPR autour du président", relève la présidente. "De manière réduite dans les déplacements privés", répond #Benalla

Isabelle Prévost-Desprez est sceptique. "J'avais besoin de me protéger moi d’abord, reconnaît Alexandre #Benalla. On est exposé en tant que collaborateur du président, qui plus est dans les déplacements privés, il y a eu un précédent avec Magnanville"

"C'est très limite monsieur #Benalla, très limite, je vous le dis. Si c’est pour vous protéger vous n’y allez pas monsieur" (dans ces déplacements privés)

Le selfie pris dans l'entre-deux tours en avril 2017 à Poitiers par une serveuse, Laura, dans un restaurant est diffusée à l'audience. Elle avait été dévoilée par Mediapart en septembre 2018. #Benalla

On voit Alexandre #Benalla pointer ce qui ressemble à une arme, un glock, sur la jeune femme, tout sourire, qui a expliqué à Mediapart qu'elle ne l'avait pas vue au moment de la photo

"Cette photo, quand elle est sortie je ne m‘en souvenais pas, j’ai pensé à un montage. On était très fatigué, c'est une petite saynète, l’arme est tout à fait factice, très sincèrement je regrette, même s’il s’agit d’une arme factice, elle est pas très intelligente", dit #Benalla

Alexandre #Benalla maintient donc sa version de l'arme factice devant le tribunal. "C’est vous qui tenait cette arme ou pas ?", insiste la présidente. "ça a l’air d’être moi, mais je n'ai jamais eu dans ma main une vraie arme en dehors des autorisations", soutient-il.

"Là il y a une arme", dit Isabelle Prévost-Deprez en montrant la photo projetée sur l'écran au-dessus d'elle. "Il y en a une, enfin il y a une réplique d’arme", corrige Alexandre #Benalla

"Pourquoi lui dire (à la serveuse) de prendre le temps de regarder le selfie, de le faire plus tard, pas dans l’immédiateté ?", l'interroge Isabelle Prévost-Desprez en référence aux déclarations de l'intéressée. "Je n’ai aucun souvenir de ça", botte en touche Alexandre #Benalla

Selon la serveuse, son patron lui demande d’effacer la photo pour qu’il n’y ait "pas de problème". "S’il considère que c’est un jouet, il n'y a pas de problème", relève Isabelle Prévost-Desprez. "Si, car la force de image est plus importante que la réalité", répond #Benalla

"Ah oui, un directeur de la sécurité qui met une arme dans le cou d’une jeune femme....", ironise Isabelle Prévost-Desprez. "Une fausse arme madame la présidente,_ça fait pas très sérieux en effet, mais c’est une saynète qui a duré trois secondes", insiste Alexandre #Benalla

Alexandre #Benalla ne se souvient pas d'où provenait cette "arme factice". Isabelle Prévost-Deprez, incrédule: "Mais monsieur, s’il y a un neuneu qui sort un pistolet à eau, qui a l’air d’un glock, qui joue avec ça, personne ne s’en souvient? Franchement?"

L'audience est suspendue sur ces explications alambiquées. Elle reprendra demain à 13h30 #Benalla