Thread à propos de l’idée, fausse mais répandue selon laquelle « EDF subventionne ses concurrents » via le mécanisme #ARENH (Accès Réglementé à l’Electricité Nucléaire Historique).
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Alors qu’en fait, l’#ARENH protège les consommateurs. Et vu l’envolée actuelle des prix de gros, ils en ont bien besoin en ce moment...
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Posons le contexte : l’Union Européenne a imposé à ses Etats membres (dont la France) l’ouverture à la concurrence pour les marchés de l’énergie. La France a initié cette concurrence depuis près de 20 ans.
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En même temps, les pouvoirs publics ont toujours souhaité que les consommateurs français conservent le bénéfice apporté par le parc nucléaire historique. A savoir : de l’électricité abondante et bon marché (puisque amortie depuis de nombreuses années).
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En monopole, c’est relativement simple : il suffit que les tarifs de vente soit calculés en fonction des coûts de prod. C’était le cas en France jusqu’en 2014. Notons au passage que ces coûts peuvent augmenter, et être supérieurs au prix du marché de gros de l’élec.
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Dans un marché ouvert à la concurrence, c’est un peu plus compliqué. Si un seul acteur a accès à des coûts d’approvisionnement (ou, en l’occurrence, de production) nettement plus bas que ceux de l’ensemble de ses concurrents,
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il est incité à vendre légèrement moins cher que ses concurrents (pour conserver sa part de marché). Tout en gardant pour lui l’essentiel de sa « rente ». A savoir : la différence entre ses coûts d’approvisionnement et ceux de ses concurrents.
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Or, c’est justement ce que les pouvoirs publics veulent éviter : il faut que les consommateurs aient accès au coût de production du nucléaire historique.
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C’est l’objectif du mécanisme ARENH : en permettant aux concurrents d’EDF de s’approvisionner à ce coût « historique », on définit ainsi la référence de prix pour le consommateur final.
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Par le jeu de la concurrence, tout nouveau fournisseur d’électricité qui veut proposer des offres compétitives calera son prix de vente au plus près de ce coût d’approvisionnement bonifié.
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L’avantage lié à cet approvisionnement à faible coût est ainsi intégralement transféré au consommateur.
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Aussi, quand EDF vend de l’électricité à ses clients, la référence de prix principale n’est pas le prix du marché de gros de l’électricité, mais son coût historique de production. Et c’est bien la pression concurrentielle qui impose cela !
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Il s’agit d’ailleurs du principal manque à gagner pour EDF : non pas « subventionner » ses concurrents, mais devoir vendre à ses propres clients à un prix qui dépend de son coût de production.
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On peut parfaitement débattre du bien-fondé de la concurrence dans le marché si spécifique de l’électricité, et de l’intérêt de retourner vers un monopole d’Etat.
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Mais dans un marché ouvert à la concurrence où l’on souhaite que le consommateur profite (même partiellement) de l’avantage apporté par un parc nucléaire historique, un mécanisme de type #ARENH me semble incontournable.
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Non pas pour subventionner la concurrence, mais bien pour protéger le consommateur et ne pas l’exposer pleinement à la fluctuation des prix de gros de l’électricité.
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Le "vrai" PPA, qui permet d'augmenter la capacité de production renouvelable en France, c'est lorsqu'un consommateur s'engage sur un prix pendant une durée longue (~20 ans).
Cet engagement apporte au producteur suffisamment de visibilité financière pour investir...
2/x
...et cela permet de construire un nouveau parc de production.
Qui n'aurait pas existé sans l'engagement du consommateur via le contrat PPA. Cela concerne la plupart du temps des parcs solaires.