J20 au #proces13novembre. Prendre une grande respiration avant de rentrer dans la salle d’audience tant Certains récits coupent le souffle, s’écoutent en apnée.
Le président indique que 70 parties civiles se sont manifestées pour prendre la parole depuis le début du procès (en plus des 350 déjà prévues). « Il faut être patient, pour le moment je n’ai pas de disponibilité pour entendre des personnes » #proces13novembre@CNEWS
Pierre-Sylvain et sa compagne ont été blessés le 13/11. « Ce concert j’aurais jamais dû y aller, ma compagne devait y aller avec une amie mais deux jours avant l’amie s’est désistée. Je l’ai accompagnée et je m’en félicite encore aujourd’hui » #proces13novembre@CNEWS
Pierre-Sylvain se souvient dans un sourire que « le 13/11 c’était la journée internationale de la gentillesse… bon… j’ai immédiatement reconnu les coups de feu, l’odeur de la poudre et puis les détonations des kalachnikov. C’est une signature qu’on peut pas louper »
Pierre-Sylvain et Helene se retrouvent au sol. « Les trois tireurs étaient à moins de 10 m de nous. Helene m’a dit : on va mourir! J’ai dit non mais je voyais pas bien comment on allait s’en sortir » #proces13novembre@CNEWS
« Je suis passé en mode analytique: j’ai observé, observé. À un moment un homme s’est levé et a demandé : arrêtez ! Pourquoi vous faites ça ? Le terroriste lui a dit : qu est ce que tu veux ? Et l’a abattu » #proces13novembre@CNEWS
« Après j ai vu qu’un des tireurs s’est mis à tirer vers le bas, de manière méthodique. Il exécutait les gens au sol. Et juste après j’ai pris une balle. J’ai cru que ma tête s’ouvrait en deux. J’ai dit à Helene : je suis touché. Elle m’a dit : moi aussi » #proces13novembre
Pierre-Sylvain se tourne vers sa compagne « elle n’avait plus de nez, y’avait un trou, l’œil droit aussi avait été arraché, et sous l’œil il y avait un trou. Je lui ai dit : c’est pas grave, c’est pas grave » #proces13novembre@CNEWS
« J’ai mis une écharpe sur sa plaie et j’avais qu’une idée c’était la sortie de la, je savais que si elle était pas prise en charge très rapidement, elle allait y rester. À un moment j’ai dit à Helene : on y va ! » #proces13novembre@CNEWS
Pierre-Sylvain se souvient du « carnage. Une pile de corps jusqu’à un mètre de haut, des corps empilés. Et puis après, la fosse. Un spectacle indescriptible. Toute la fosse recouverte de corps enchevêtrés. Un charnier » #proces13novembre@CNEWS
« on a l’impression de voir quelque chose qui est absurde. J’ai pas eu le temps de m’attarder, il fallait traverser. Pour accéder à la sortie, il fallait passer un tapis de corps. On a dû marcher sur des gens » #proces13novembre@CNEWS
Pierre-Sylvain et son amie sortent du Bataclan. « A un moment, elle m’a dit : arrête ! Tu vas trop vite ! Je me suis rendu compte que je la portais, ses pieds touchaient pas le sol » #proces13novembre@CNEWS
Pierre-Sylvain raconte la prise en charge pas des pompiers « qui ont fait ce qu’ils pouvaient, des pansements américains. Ils étaient très jeunes, celui qui m’a mis un pansement tremblait » #proces13novembre@CNEWS
Ils vont attendre longtemps dans l’arrière salle d’un restaurant avant d’être évacués puis envoyés à l’hôpital Percy. l’état d’Helene se dégrade « elle vomissait du sang ». #proces13novembre@CNEWS
Pierre-Sylvain se souvient qu il n’y avait pas assez de soignants. Sans l’ambulance d’Helene, un seul sauveteur doit appuyer sur l’abdomen d’un blessé et aider Helene qui vomit #proces13novembre@CNEWS
Pierre-Sylvain et sa compagne sont pris en charge à Percy. « La je suis tombé dans les vapes, j’ai dit : je crois que ça va pas très bien. Une dame m’a mis un bracelet et un numéro mais m’a dit : sachez que vous n’êtes pas un numéro, on va bien s’occuper de vous »
« J’ai réalisé que j’avais une douleur indescriptible, ils m’ont enlevé mon pansement et là ils ont dit : oh la c’est grave » #proces13novembre@CNEWS
La nuit qui suit, Hélène passe plusieurs heures au bloc, son cerveau est touché. Un médecin regarde la plaie de Pierre-Sylvain « oh la la c’est le carnage ». Ils sont tous les deux opérés. Dans les jours qui suivent, il manque de perdre son œil. #proces13novembre@CNEWS
Trois jours après les attentats, ils posent des questions au chirurgien. Ils pensaient avoir été touchés par la même balle, mais le médecin leur explique que l’assaillant a tiré deux fois, en visant à chaque fois la tête #proces13novembre@CNEWS
Le couple se demande comment c’est possible de ne pas avoir perdu connaissance. Le médecin leur explique que le cerveau déclenche une décharge d’endorphine pour calmer la douleur puis une décharge d’adrénaline pour prendre la fuite. #proces13novembre@CNEWS
Les médecins de l’hôpital Percy les rassurent en leur expliquant qu’ils ont l’habitude des balles de kalachnikov qui sont délabrantes, qui brûlent tout, il y a un risque infectieux très fort aussi. #proces13novembre@CNEWS
Les médecins leur décrivent aussi leurs blessures : « la balla a frôlé mon nez et est rentrée sous l’œil. Ça m’a soufflé la joue, j’avais plus rien, c’était des lambeaux » #proces13novembre@CNEWS
« Pour Helene c était beaucoup plus grave, une balle est entrée par la tempe droite, et est ressortie en se fragmentant sur 8 cm et demi et en arrachant le nez, en explosant l’œil et le plancher orbital » #proces13novembre@CNEWS
Helene a subi 14 opérations, la dernière il y a un an. Très lourde, on a implanté une pièce dans son crâne. « Aujourd’hui elle a retrouvé enfin un visage qu’elle peut montrer sans susciter de curiosité ou de réactions inopportunes » #proces13novembre@CNEWS
« Ce n’est pas son visage d’origine mais elle a un visage. Pour elle comme pour moi c’est pas fini. On a fait beaucoup de chemin, on commence à voir une petite lumière » #proces13novembre@CNEWS
Gaëlle est à la barre. Elle demande la projection de Mathieu, son compagnon mort au Bataclan « il venait de fêter ses 37 ans, il était curieux de tout, il aimait la musique, sortir, prendre un verre après le travail, aller à un concert » #proces13novembre
« C était une personne très douce qui détestait les conflits. Son fils (qu il avait eu d’une première compagne) est injustement privé de son super papa » #proces13novembre@CNEWS
« Jusqu’au dernier moment nous avons failli annuler, mais on a fait notre maximum pour pour nous y retrouver (….) on a entendu comme un feu d’artifices et on est tombé à terre » #proces13novembre@CNEWS
« J’ai réalisé que j’étais grièvement blessée, j’ai découvert que ma joue pendait le long de mon cou. J’avalais mes dents déchiquetées et ça me faisait tousser. J’ai vu des morceaux de corps sur mon ventre, l’os de mon bras était perpendiculaire à mon bras » #proces13novembre
« Je pensais que Mathieu faisait le mort, j’ai fait la morte aussi. Je me vidais de mon sang, je me sentais partir tout doucement. Je m’étais résolue à mourir. Et puis j’ai aperçu un policier alors je me suis accrochée » #proces13novembre@CNEWS
« J’ai pensé à mes parents, j’ai entendu mon fils me parler comme une hallucination. Il disait : il faut que tu te lèves, que tu sortes. Plus tard j’ai vu une colonne d’hommes qui s’est déployée » #proces13novembre@CNEWS
« Je veux dire que je n’en veux pas à ceux qui n’ont pas pu m’aider, je sais que c’était impossible. J’ai réussi à m’accroupir comme par magie. Le négociateur de la BRI m’a dit que mon visage avait hanté ses nuits pendant longtemps avant de savoir que j’étais vivante »
« J’avais des intenses douleurs, sensation de froid, j’entendais : il faut tenir, il faut essayer… pas le choix. Ils m’ont dit qu’ils allaient tout faire pour que j’aie plus mal » #proces13novembre@CNEWS
« Les personnes qui croisaient mon brancard disaient : oh mon Dieu ! Cette nuit la j’ai été opérée deux fois ». Gaëlle raconte que le samedi soir elle parvient à donner le numéro de tél de son père en tapant avec des doigts sur le bras d’un soignant #proces13novembre
« Depuis ce jour là, je me sens comme un patchwork, quand je me lave le visage j’ai l’impression de laver ma jambe ». Elle a subi 40 interventions dont « une aussi méticuleuse qu’audacieuse pour réparer ma face fracassée » #proces13novembre@CNEWS
Gaëlle se souvient des premiers mots du medecin : « vous êtes ce que l’on appelle une gueule cassée. Je suis une victime de guerre, pourtant je n’étais pas dans une tranchée » #proces13novembre@CNEWS
« En janvier 2016, on a remplacé ma mâchoire par mon os du péroné. Ils m’ont redonné une figure humaine. J’avais aussi pris une balle dans le coude. Il s’est recassé à plusieurs reprises y compris 3 ans après alors que je coupais une pomme de terre pour faire une purée »
« Je suis retournée vivre chez mes parents, pendant un an j’ai été totalement dépendante. Mes parents m’ont donné naissance une deuxième fois, j’ai du tout réapprendre, même à marcher » #proces13novembre@CNEWS
« Mes parents ont passé des heures à me faire ingéré des liquides épais millilitres par millilitre. Ma mere s’est chargée de ma toilette pendant des mois. Mes parents se sont aussi occupés de mon fils de 7 ans » #proces13novembre@CNEWS
« L’univers médical est devenu mon nouveau CDI, avec une opération tous les 2/3 mois. J’ai été opérée fin août pour la 40e fois et j’ai eu 40 ans cette semaine.j’aurais imaginé un autre cadeau que d’être ici mais je ne me plains pas » #proces13novembre@CNEWS
« Je suis debout même si beaucoup de difficultés ne se voient pas. Mon os du péroné (qui a remplacé sa mâchoire) est fissuré, il ne supporte pas ses nouvelles fonctions. C est sans fin ». Gaëlle pleure #proces13novembre@CNEWS
« J’ai des rêves simples comme croquer dans une pomme sans risque, boire un café sans que ça coule partout, embrasser sans avoir peur de dégoûter » #proces13novembre@CNEWS
« On m’a expliqué que j’aurai des interventions et un suivi médical à vie, mais je n’ai pas le droit de me plaindre » #proces13novembre@CNEWS
Je souhaite que mon fils soit fier de sa maman toute cassée. Il me questionne beaucoup. Il m’en veut d’être sortie ce soir là. Il s’agace des regards sur moi. Il déteste les exercices attentat à l’école, il ne grandit pas dans l’insouciance » #proces13novembre@CNEWS
Je n’ai pas eu le temps de LT le témoignage d’Alexandra, elle aussi grièvement blessée le 13/11. #proces13novembre@CNEWS
« A un moment je me retrouve dans une marre de sang chaud, je venais d’être fauchée à mon tour sans avoir rien senti. J’ai le tibia droit explosé, une plaie béante. J’ai pensé : c’est la guerre à Paris » #proces13novembre@CNEWS
« La pire douleur ça a été de me faire piétiner. J’ai pensé que même les gens qui étaient de mon côté, les gentils, voulaient se sauver » #proces13novembre@CNEWS
« J’ai vu que mon bras était dans le même état, complètement délabré. J’ai cherché à mettre mes blessures en évidence pour que les terroristes me croient morte. Ils achevaient les gens avec une certaine délectation. J’aurais tout donné pour être inconsciente » #proces13novembre
Alexandra envisage d’écrire un message à ses parents « mais je me dis que c’est inutile de leur donner de l’espoir alors que je vais mourir » #proces13novembre@CNEWS
« J’ai accepté que j’allais mourir à 32 ans et pour partir en paix j’ai pensé à tous ceux que j’aime. Je ne voulais pas mourir dans la haine » #proces13novembre@CNEWS
« J’ai pensé qu’on était vendredi 13 et que j’avais quand même plus de chance de gagner au loto que de mourir dans un attentat. J’ai imaginé mes funérailles, les chansons diffusées, au fait que mes parents devaient vider mon appartement, j’espérais qu’il était bien rangé »
« J’avais des préoccupations très pragmatiques, j’étais étonnée d’être encore en vie car je perdais beaucoup de sang. Quelqu’un a voulu m’aider et remettre la jambe dans l’axe, mais il a pas pu et il m’a laissée. Je suis restée avec les blessés les plus graves et les morts »
Alexandra raconte que le policier de la BAC s’approche d’elle et lui dit « je vais vous tirer par les bras, ça va faire mal. Et puis il a vu mon état et il m’a tirée par un seul bras à travers la salle. J’avais l’impression que mon pied allait se détacher » #proces13novembre
Elle parle d’un second policier qui la sort du Bataclan et qu’elle appelle « mon sauveur, le symbole de mon retour à la vie » #proces13novembre@CNEWS
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J19 au #proces13novembre. Premier jour des témoignages des victimes du Bataclan. Une femme partie civile est accompagnée de son jeune fils. Elle semble lui expliquer qui est qui, lui montre de loin la place des magistrats, des avocats @CNEWS
À la barre, Jean-Charles qui était ce soir là à l’apérock café. Il assure avoir vu « 4 terroristes, et j’insiste sur le chiffre 4, c’est pas des rumeurs » #proces13novembre@CNEWS
« Je suis ardéchois, on a toujours un couteau sur soi, pour couper du saucisson… mais ce soir là je l’avais pas… » On sent le remord dans sa voix, même si un couteau face à 3 kalachnikovs… #proces13novembre@CNEWS
À la cour d’appel de bonne heure ce matin pour l’audience au cours de laquelle le jugement aurait dû être rendu dans le procès de l’arbitrage #Tapie / crédit lyonnais. @CNEWS
On sait déjà que la décision ne va pas être rendue. Elle doit évidemment être retravaillée après la mort de Bernard #Tapie et l’extinction de l’action publique à son encontre @CNEWS
L’avocate de Bernard #Tapie, Julia Minkowski est présente. Maurice Lantourne et son avocat également. @CNEWS
J9 au #proces13novembre. Dernier jour consacré aux constatations des enquêteurs sur les scènes de crime. Aujourd’hui les terrasses de la Belle équipe et du Comptoir Voltaire @CNEWS
A la barre, un enquêteur de la brigade criminelle de la police judiciaire de Versailles. La SDAT confie les constatations à son service vers 23h. Il se souvient de la traversée d’un Paris désert, sans bruit sauf celui des sirènes #proces13novembre@CNEWS
« Aux abords de la scène de crime, les rues sont bloquées, il y a un silence qui dénotait avec la violence des faits qui viennent de se produire » #proces13novembre@CNEWS
J5 au #proces13novembre avec à la barre Isabelle Panou, juge d’instruction Antiterroriste belge. Avec pédagogie, elle revient sur la procédure belge, ses missions, les différences entre droit français et droit belge @CNEWS
« J’ai été saisie le 14 novembre 2015 du dossier des attentats à Paris (…), 12 des 14 personnes dans ce box sont passées par mon cabinet et j’ai décidé de les placer en détention » #proces13novembre@CNEWS
Isabelle Panou explique qu’en Belgique, même en matière de terrorisme, la garde à vue ne peut pas durer plus de 24h. En france c’est 96h voire 144 en cas de risque imminent d’attentat #proces13novembre@CNEWS
J4 au #proces13novembre. On rentre dans le vif du sujet avec le témoignage d’un responsable de la sous direction anti terroriste @CNEWS
La lecture du rapport du président est terminée. Entre vendredi et aujourd’hui, elle aura duré environ 9 heures. #proces13novembre@CNEWS
On débat maintenant du tour de parole des uns et des autres. Le parquet antiterroriste avait suggéré que les procureurs soient les premiers à poser les questions aux témoins et accusés, avant les avocats de PC comme c’est l’usage #proces13novembre
Dernier jour au procès de N. #Lelandais. Normalement le verdict est attendu ce soir, demain si les plaidoiries se terminent trop tard. @CNEWS
Les jurés vont devoir répondre à une question principale : N. #Lelandais a-t-il volontairement donné la mort à Arthur Noyer ? Si la réponse est oui, la peine encourue est de 30 ans maximum. @CNEWS
Si les jurés répondent non à cette question, ils devront répondre à ces deux autres questions : N. #Lelandais a-t-il commis des violences volontaires contre Arthur Noyer ? Et ces violences ont-elles entraîné la mort sans intention de la donner ? Peine encourue: 15 ans