A quoi sert concrètement le « Pacte de Glasgow » adopté lors de cette #COP26 ?
Qu’est-ce qui est positif ?
Qu’est-ce qui est décevant ?
(Selon moi)
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Rappelons d’abord qu’une COP est une conférence diplomatique.
Elle ne prend pas comme les Etats des lois ou décrets aux effets immédiats pour les gens.
Elle vise à faire converger près de 200 États, aux intérêts très différents, pour lutter contre le dérèglement climatique.
Rappelons aussi que le moment fondateur c’est la #COP21 et l’Accord de Paris : c’est ce qui a fixé un cadre mondial pour maintenir le réchauffement climatique sous 2 degrés - et de préférence à 1,5 degré - d’ici 2100.
Les COP servent maintenant à mettre en œuvre cet Accord.
Que veut dire mettre en œuvre cet Accord ?
➡️ Chaque État doit démontrer concrètement comment il va réduire ses émissions afin d’atteindre cette cible de 1,5 degré.
Bref, expliquer quelle est sa part dans l’effort collectif, et avec quelle stratégie il compte y parvenir.
Depuis 2015, le changement est là : notamment pour l’🇪🇺 qui vise une baisse de -55% de ses émissions d’ici 2030 (/1990).
Développement de la voiture électrique, des énergies renouvelables, économies d’énergie : la transition est clairement enclenchée en Europe.
Mais la décision de Donald Trump de retirer les Etats-Unis de l’Accord dès 2016 a notamment eu pour conséquence une baisse des financements climat des pays développés vers les pays en développement.
Elle a surtout réduit l’efficacité du système multilatéral pendant 4 ans.
Dans ce contexte, quels sont d’abord les points positifs de la #COP26 ?
Le 1er but de la #COP26 était de réenclencher la dynamique multilatérale en faveur du climat.
Sur ce plan, aboutir à un « Pacte » adopté à l’unanimité est une avancée forte.
Cette issue était incertaine jusqu’à samedi soir.
En 2015, le GIEC anticipait un réchauffement de la planète de 4 degrés en 2100.
Avec cette #COP26, si les nouveaux engagements des États sont strictement tenus, nous pouvons nous rapprocher d’une trajectoire limitée à 2 degrés.
C’est toujours trop mais c’est une amélioration.
Mettre en œuvre l’Accord de Paris veut dire aussi s’accorder sur 2 points :
- les règles de fonctionnement d’un marché carbone mondial.
- les règles de transparence pour pouvoir vérifier la réalité des efforts climatiques dans chaque pays.
-Pour réduire de 30% les émissions de méthane d’ici 2030.
-Pour mettre fin aux financements export des projets fossiles.
-Pour aider l’Afrique du Sud à sortir du charbon.
L’impact positif pour le climat est incontestable.
Maintenant, c’est qui est décevant.
Nous n’allons pas aujourd’hui vers une limitation suffisante du réchauffement.
C’est mieux qu’il y a 6 ans, mais c’est encore trop.
La communauté internationale devra donc accroître ses efforts et les États respecter strictement leurs engagements.
Autre déception :
Pour la 1ère fois lors d’une COP, il est écrit qu’il faut réduire notre dépendance aux fossiles.
Mais pour obtenir un compromis, sous pression de la Chine et de l’Inde notamment, l’objectif de « sortie » du charbon a été remplacé par une « réduction ».
Enfin, la confiance n’a pas été pleinement rétablie entre pays développés et en développement, mais aussi vis-à-vis des Etats, notamment insulaires, très menacés.
La question du soutien financier des pays riches est centrale.
Il faudra réaliser des avancées d’ici la COP 27.
Au total, j’estime que la #COP26 a été utile et n’est pas un échec.
Dans un contexte difficile, un accord, aussi imparfait soit-il, a été trouvé avec des avancées claires et évidentes.
Mais c’est un compromis qui ne permet pas encore de sécuriser une trajectoire à 1,5°.
Une seule solution : continuer nos efforts et accélérer la mise en œuvre de nos engagements.
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