S'il y a bien un film que je n'ai jamais pu encadrer, à un point quasiment physique, c'est Amélie Poulain. Tout me met hors de moi dans ce truc : l'esthétique clinquante laide, le propos petit-bourgeois égocentrique, ironique tant que ça touche les autres mais au fond totalement
confit de certitude et d'autosatisfaction, le racisé et la femme populaire réduits au rang de faire-valoir du narcissisme vide de la bourgeoise super-cool qui, au fond n'en a rien à battre d'eux dès qu'ils ne sont plus des objets de sa mise en scène d'elle-même en bienfaitrice.
Et puis cette scène du SDF qui refuse l'aumône car "il ne travaille pas le dimanche," avec ces salles entières résonnant de rires gras décomplexés, qui se la jouent "disruptifs" alors qu'ils ne sont que l'expression du moment où la barbarie chic se desserre un peu la ceinture.
"Allez, on a gagné la lutte des classes, plus besoin de se faire chier à faire semblant de se soucier de ces gens dont on n'a rien à foutre."
En fait, ce film marque le moment où le rire de cette fraction de classe sociale n'est plus transgressif ou critique, mais s'effondre en
ricanement de larbins dont la mauvaise conscience s'écoule, gluante, par cette soupape malodorante.
Ce n'est pas le rire prôné par Aristote dans le livre piégé du "Nom de la Rose," non, c'est son ennemi farouche, le ricanement mauvais de l'aigri qui empoisonne ses coins de page
pour rabattre l'univers entier dans le cloaque rance de ses passions tristes.
Et puis, en apothéose de ce cauchemar, le final, rouler en scooter dans les rues vides, le nombril ensauvagé débarrassant enfin le monde d'autrui, ce connard qui juge et empêche de jouir dans la
bouillasse de la pulsion. Enfin, le bourgeois super-ouvert-moderne-évolué peut tout envoyer chier et auto-communier dans le branlottage de lui-même élevé au rang d'art de vivre comme des cons.
"Easy Rider" est profané pour devenir "Fiscal fraudeur."
Pour moi, le macronisme et
son cortège de laideur et de mépris est né avec ce film.
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"Seulement il y a les faillibles qui se prennent 135 euros d'amende ou se font virer sans indemnités, et puis il y a nous, la caste, qui faisons n'importe quoi sans aucune conséquence."
Il y a parfois des points où j'ai plus de doutes que de certitudes, souvent même, en fait. Prenez la chasse. Bon, en tant qu'universaliste, qu'on la critique en tant que loisir dangereux pour autrui, qu'on prenne acte que les usages des espaces ruraux évoluent et qu'ils
n'appartiennent à personne en particulier, là je suis assez d'accord et je n'ai pas trop de difficulté à me situer clairement là. Il y a des promeneurs le dimanche et pendant les vacances, on ne va pas risquer des vies pour un loisir, réglementons, voilà c'est la politique, il
faut arbitrer entre les uns et les autres. Il a bien fallu mettre des limites de vitesse sur les routes.
Après, critiquer la chasse comme "pratique barbare" là ça me laisse assez dubitatif. Ce n'est pas que j'éprouve du plaisir à l'idée que des animaux souffrent, mais néanmoins
L'homme dont le garde du corps va tabasser des opposants dans la rue en usurpant la fonction de policier.
Mais c'est pas du tout une affaire d'Etat, non, non pas du tout. C'est un truc qu'on voit partout, c'est normal.
Souvent on voit Merkel dire "et mince, un de mes gardes du corps qui a usurpé la fonction de policier a encore tabassé des opposants dans la rue. Ah, c'est la vie, ça arrive."
Allez hop, la peine en chocolat spécifique aux affaires de la caste : on reste sempiternellement sous les 2 ans fermes pour garantir que le condamné ne passera pas une minute en prison (c'est pour les gueux) et on fait mumuse à la République en faisant semblant d'être sévère
Ce seraient 6 mois fermes pour un type qui a manifesté contre Macron et qui n'a pas fait le dixième de ce larbin des Macron qui a tabassé des gens en usurpant la fonction de policier ce serait la taule, la vraie, et sans rond de jambe.
Donc on peut faire le pronostic qu'on verra Benalla à l'enterrement du prochain escroc héroïsé par la mafia qui pille le pays avec un bracelet électronique.
Le fond de la droite française, c'est ce que j'appellerai la distinction agressive : il s'agit, non fondamentalement de vivre mieux, mais d'avoir quelque chose dont d'autres sont privés afin de pouvoir s'en distinguer, se sentir supérieur à eux.
Il est évident qu'un
positionnement politique et philosophique construit sur cette pulsion ne peut qu'être opposé en tous points à l'idée républicaine qui est fondée sur l'égalité, autrement dit la négation du fondement de cet être-de-droite.
C'est ce qui fait que tout discours profondément
de droite invoquant "la République" n'est que du vide conformiste qui ne signifie rien d'autre que "obéis et tais-toi, l'ordre social est très bien ainsi, maintenons-le, les plus forts ont toujours raison " si cet ordre s'intitule "républicain" ces gens seront républicains, ou