L'économie néo-libérale, qu'elle soit prônée par Macron, Pécresse, Le Pen ou Zemmour (et à un degré moindre par la gauche d'accompagnement héritière de Hollande), est un intégrisme économique qui traduit une vision "religieuse" de l'économie, reposant sur 10 commandements ⤵️⤵️⤵️
(1) L’austérité budgétaire tu prôneras. (2) La dépense publique tu diminueras. (3) Plutôt que les plus riches, les pauvres tu taxeras. (4) La libéralisation financière tu assureras. (5) Une banque centrale indépendante tu chériras.
(6) Le Marché tu vénéreras. (7) La compétitivité tu promouvras. (8) La privatisation de l’économie tu organiseras. (9) La déréglementation tu favoriseras. (10) Le caractère objectif de tes recommandations tu affirmeras.
C'est ce catéchisme économique qui nous est ressassé ad nauseam depuis les années 1980. La crise sanitaire a certes contraint le gouvernement à prendre des distances avec l'austérité budgétaire mais @EmmanuelMacron ou @BrunoLeMaire souhaitent y revenir dès que possible.
Voir par exemple les propos de @BrunoLeMaire et le décryptage que j'en faisais il y a quelques jours.
Concernant leur position sur la dépense publique, je crois que ce que je disais dans mon livre en 2017 est toujours d'actualité. Extraits ⤵️
"Afin de réduire le déficit budgétaire, donc la dette publique, les fidèles de l’austérité disposent de deux moyens, qu’ils peuvent d’ailleurs combiner : la réduction des dépenses publiques et la hausse des recettes fiscales.
Toutefois, le désengagement de l’État souhaité par les adorateurs du Marché commande de réduire les dépenses publiques plutôt que d’accroître la pression fiscale. Tout l’enjeu est donc de montrer que la dépense publique est au mieux inefficace, au pire contre-productive".
"Les intégristes économiques sont toutefois sélectifs et militent pour une baisse des dépenses publiques dans les domaines qui touchent principalement les classes moyenne et inférieure.
Ainsi sont-ils tout à fait favorables à la réduction des prestations sociales afin de sortir d’une supposée logique d’assistanat, comme si un pauvre pouvait se complaire dans la précarité.
Ainsi sont-ils en faveur d’une diminution de l’indemnisation du chômage afin d’inciter les chômeurs à retrouver un emploi, comme si le principal souhait d’un chômeur n’était pas de travailler.
Ainsi sont-ils pour une baisse des dépenses de santé afin de rationaliser le système de soins et de responsabiliser les patients, comme si les malades avaient choisi de l’être.
Dans chacun de ces cas, et dans bien d’autres encore, l’idée est de faire des victimes de l’Ordre néo-libéral les principaux responsables de leur situation en même temps que des profiteurs de la générosité collective,...
...permettant ainsi à la classe supérieure d’individualiser les problèmes et de stigmatiser la classe inférieure afin d’éviter toute convergence entre elle et la classe moyenne.
Limiter la dépense publique présente une autre grande vertu aux yeux de la classe supérieure, puisqu’elle suppose de livrer aux intérêts privés de nombreux pans de l’activité économique.
L’Ordre ne ménage pas ses efforts pour ringardiser les systèmes de retraite par répartition et vanter la «modernité» des systèmes basés sur la capitalisation, ou pour convaincre de l’inefficacité de la sécurité sociale et de la nécessité de renforcer le rôle de mutuelles privées.
Sous couvert de progrès, l’objectif est pourtant bien de saper toute politique de solidarité, donc de renforcer le pouvoir des intérêts dominants par le biais de politiques qui sont à leur service.
Il est toutefois des dépenses que la classe supérieure ne souhaite pas voir réduites, car elle en est la principale bénéficiaire. Pensons aux projets d’infrastructures dont l’utilité sociale et économique n’est souvent pas démontrée...
...– les « grands projets inutiles » tels que l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le réacteur nucléaire EPR et bien d’autres encore –, mais qui enrichissent les grandes entreprises du BTP...
...tout en endettant l’État et les collectivités territoriales par l’intermédiaire de partenariats public-privé dont le privé est le grand bénéficiaire. La dépense publique est également encouragée lorsqu’il s’agit de venir au secours d’intérêts privés menacés de faillite.
Toute honte bue, la classe supérieure, en l’occurrence celle du secteur de la banque et de l’assurance, n’a pas hésité à demander l’aide des États lors de la crise de 2007-2008, qu’elle a elle-même déclenchée par son comportement irresponsable.
De même, face à une contestation de plus en plus forte de l’Ordre néolibéral, l’augmentation des dépenses publiques permettant de renforcer les moyens de coercition (police, armée) est souhaitée par la classe supérieure, consciente du risque de remise en question de son pouvoir"
Pour ces raisons, et d'autres encore, je soutiens @JLMelenchon, l'#UnionPopulaire et @AEC_LeProgramme#AvenirEnCommun. Ce programme est à mes yeux le seul qui propose de rompre avec la logique mortifère actuelle et permet de bâtir une véritable alternative sociale et écologique.
Pour @BrunoLeMaire, la France doit rembourser sa dette, donc en réduire le stock, si elle veut continuer d'emprunter à des taux d'intérêt très bas.
Comme tous les libéraux, @BrunoLeMaire tente de faire croire que la dette publique se gère comme la dette privée, ce qui est une énorme ânerie. La France ne rembourse jamais totalement sa dette, elle la fait "rouler" en réempruntant pour rembourser les titres arrivant à échéance.
Dans l'émission @GG_RMC du 19/11, @fogiesbert nous fait l'amitié de parler des @atterres (à partir de 8'00), nous qualifiant de "pseudo économistes bidons", de "pauvres nazes" et de "pseudo économistes atterrés ou atterrants". Petite mise au point ⤵️⤵️⤵️ rmc.bfmtv.com/mediaplayer/re…
Manifestement, @fogiesbert n'a pas lu notre livre sur la dette publique. C'est dommage, cela lui aurait évité de débiter autant d'âneries en si peu de temps (ce qui en soit est une belle performance).
Tout d'abord, la France n'a pas "une dette monumentale", comme l'assène @fogiesbert. Elle représente certes un peu plus de 2700 milliards d'euros et est équivalente à 114% du PIB.