Ce matin je devais retourner bosser après une semaine de vacances (où rassurez vous, j’ai eu fréquemment le service au tel, voire en faisant des staff connecté à l’hosto). Mais j’ai rechopé un COVID bien symptomatique. Se melangent à la fois la culpabilité de ne pas être 1/4
en soutien de mon équipe et à la fois l’idée que de toutes façons (à part mon équipe) finalement personne ne sera reconnaissant de l’effort fait si comme la 1ere fois, comme soignant lambda, je venais malgré tout. Ni dans l’institution, ni dans le public 2/4
Le système repose sur ce sentiment de culpabilité qu’ont tous les soignants. Celui de ne pas laisser son équipe, que quelqu’un va faire le boulot a sa place (ben oui ce marin je devais voir des patients), celui de s’occuper des patients. C’est vrai en temps normal, c’est 3/4
encore plus vrai depuis 2 ans. Par contre lorsqu’il s’agit d’etre autonomes dans l’organisation de notre boulot de service, comme equipe justement, nous dépendons alors de l’institution, de ses luttes de pouvoir, de notre organisation en silo. C’est desesperant. 4/4
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Je m’appelle Mathias Wargon. Je suis né dans un monde où les morts étaient presents parmi les vivants. Un monde où la seconde guerre mondiale n’était pas tout a fait terminée. Un monde peuplé d’absents, où on parlait encore leur langue quasiment éteinte. Un monde 1/6
où il n’etait pas rare que des gens d’à peine soixante ans, aient un numéro tatoué sur l’avant bras. Un monde où ma mère, enfant caché, attendait encore son père Szmuel Brzoska arrêté par la police française, interné à Drancy, disparu dans un camp en Pologne. 2/6
Un monde où les enfants connaissait le vélodrome d’hiver pourtant détruit avant leur naissance. Un monde où des enfants nés dans les années soixante rêvaient qu’ils étaient poursuivis par la police. Un monde d’où des grands tantes et des oncles avaient disparu. 3/6