On me demande souvent (en vrai, de temps en temps) avec quels outils je bosse, et comment on réalise des infographies concrètement.
Laissez-moi vous dire que cet intérêt pour la visualisation fait chaud à mon petit coeur.
Du coup, je vous explique
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Déjà, tout commence quasiment toujours par un tableur. Perso, je me sers de Spreadsheet, parce que c'est gratuit, en ligne, et qu'on peut bosser à plusieurs, mais n'importe quel logiciel de tableur permet de faire les mêmes choses. Excel, Numbers... C'est vous qui voyez.
Je ne vais pas m'étendre sur les tableurs ici, mais si ça vous intéresse, je ferai un petit récap des opérations les plus utiles (tableaux croisés dynamiques, petites formules bien utiles…). Vous me dites.
D'ailleurs, hésitez pas à utiliser le petit outil de graphes automatiques présent dans tous les logiciels de tableurs. Un bête graphe en barre permet de regarder un peu à quoi ressemblent les données. Ca va vous aider à ensuite choisir la viz la plus appropriée.
Ensuite, pour les outils. J'ai deux chouchous dont je me sers 90% du temps : @f_l_o_u_r_i_s_h et @rawgraphs. Les deux sont gratuits, et les deux permettent d'exporter en svg. Bien pratique pour retravailler ensuite dans Illustrator.
RawGraphs (rawgraphs.io), mon préféré : assez intuitif, je m'en sers surtout pour certaines visualisations : beeswarm, treemap, alluviaux, dendros...
Avantage : sa simplicité d'usage. Inconvénient : la customisation est assez limitée, passage par Illusrator obligé.
Flourish (app.flourish.studio) permet PLEIN PLEIN PLEIN de choses : le nombre de templates disponible est incroyable, on peut préparer des graphiques interactifs (et reponsive !) et la customisation possible est plus poussée qu'avec Raw.
Petit plus assez sympa, pour chaque template, il y a un tableau de données d'exemples. Pratique pour comprendre comment vous devez présenter vos données.
Les défauts : bon ben c'est Google ! Sinon, il y en a assez peu. Pareil, je passe toujours par illustrator ensuite.
Une envie de carto ? sciencespo.fr/cartographie/k… est un super outil - bien sûr, quand c’est plus costaud, je passe sur Qgis. TOUT CA EST BIEN SUR TOUJOURS GRATUIT.
Je repasse systématiquement par Illustrator (pareil, j'imagine qu'on peut faire les mêmes choses avec Inskape et peut être d'autres logiciels) pour affiner le design, mettre à la charte, customiser la visualisation pour qu'elle colle parfaitement à mon sujet ou mes données.
Maintenant, un petit point très important : ça, ce sont des outils. Ils sont gratuits et assez faciles à prendre en main, mais ce n'est pas ça, le coeur de la datavisualisation.
Un bon graphique est un graphique pertinent, par rapport aux données (parties d'un tout ? Evolution dans le temps ?), au public visé (effet wahou ? Simplicité et efficacité ?)… et à plein d’autres choses encore.
Je vois souvent des gens utiliser ces mêmes outils mais ne pas choisir la bonne visualisation. Et c'est déjà super bien qu'ils aient cette envie de dataviz ! Mais donc bref, les outils ne font pas tout, avant la réalisation, il faut savoir choisir la bonne forme.
Pour ça, je vous recommande le manuel de datavisualisation de @jm_lagnel. J'ai pas d'actions, mais je le trouve vraiment très clair, très concret, et donc très utile pour qui veut en savoir plus sur le sujet et/ou se lancer.
Mais j'ai aussi un petit site (gratuit aussi, voyez comme je soigne votre porte-monnaie) : datavizcatalogue.com
Une liste de moultes viz, que l'on peut trier par fonction, et qui indique les + et - de chacune. Je m'en sers quand j'ai besoin d'inspiration pour varier.
Un autre outil incroyablement pratique parfois : vous avez un graphe en jpg, donc pas les données derrière ? automeris.io/WebPlotDigitiz… permet de « récupérer » les données pour pouvoir varier la forme au lieu de simplement le recopier.
Voilà pour mes outils de base, bien sûr, ça reste très général : si vous avez des questions plus précises ou que vous voulez en savoir plus sur un point, posez-moi la question ici et j'y répondrai dès que je pourrai :)
.@alphoenix me signale dans l'oreillette que j'ai oublié ce magnifique récap du @FT, un peu dans le même esprit que Dataviz Catalogue : github.com/Financial-Time…
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😱📕🎭 - @JulesGrandin, @cschuwey et moi, on est TRES fiers de vous présenter l'Atlas Molière, le projet qui occupe nos jours, nos soirs et nos week-ends depuis quasiment un an.
Un atlas sur Molière ?! Déroulez, je vous explique ⬇️
Le 15 janvier prochain, ce sera les 400 ans de la naissance de Molière. UNE OCCASE EN OR !
Nous, on kiffe la littérature et les datas, mais il nous fallait un spécialiste du sujet.
Pas de problème, on l'a trouvé de l'autre côté de l'océan, en la personne du formidable @cschuwey
Christophe enseigne la littérature française à Yale, il est spécialiste de l'époque de Molière (mais pas que). C'était le meilleur co-auteur qu'on pouvait rêver, d'ailleurs GO FOLLOW, ce type est beaucoup trop intéressant.
📊📣🙋♀️ - Connaissez-vous les Isotypes ?
En gros, les ancêtres des pictos, souvent associés à Otto Neurath et Gerd Arntz.
Mais figurez-vous qu’ils ne travaillaient pas seuls : il y avait aussi une femme, Marie Neurath.
Et depuis que j’ai découvert son boulot pfiou ouhlala ⬇️
Marie Reidemeister naît en 1898 en Allemagne. Elle rencontre Otto Neurath a la fin de ses études et ils vont travailler ensemble, bientôt rejoints par Gerd Arntz.
De ce que j’en comprends : Otto : récolte des données, Marie : conception de la visualisation, Gerd : pictos, illu
Leur boulot tourne autour de l’idée, qu’ils ont développée, des Isotypes : une méthode de représentation standardisée (avec des pictos mais pas que) pour traduire diverses réalités, souvent chiffrées, dans un langage graphique et non-verbal.
Je lis clairement pas assez de manuels de beauté des années 60, ÉNORMÉMENT de choses à apprendre.
Les do and don’t avec les hommes notamment sont fascinants ⬇️
« Cela apparaît toujours comme un coq à l’âne de parler d’amour à quelqu’un à qui l’on vient de parler de calcul intégral »
ALLOW ME TO DISAGREE, Anne-Marie
Plus d’infos sur l’intelligence féminine !! On y apprend notamment que « la femme »déteste l’analyse ainsi que la logique, et que pour résoudre une affaire elle organise un dîner.
🚌🗼🚇 Je me baladais tranquillement sur l'Internet mondial ET LÀ TOUT A COUP, je découvre qu'il existait un système de transports en commun à Paris entre 1622 et 1677, avec des lignes, des arrêts ET QU'ON A LA CARTE DU RESEAU
Limite trop beau pour être vrai, et pourtant ⬇️
Ça s'appelle les « carrosses à 5 sols » et c'est tout bonnement la première expérience de transports en commun moderne de l'histoire.
Déjà, comme le nom l'indique, tarif unique. Le ticket de métro de l'époque coûte donc 5 sols.
Ensuite, des allers et retours constants entre les terminus le long de trajets fixes, et des stations communes entre les lignes.