[Fil en direct] Je suis au tribunal de grande instance pour le procès au civil intenté par Mathias, #GiletJaune frappé à la tête par un policier lors de l'acte 20 à #Besançon. Il est défendu par @AA_Avocats Retour sur l'affaire :
La séance commence. Le policier impliqué dans l'affaire est lui aussi au tribunal.
Premier à la barre, le policier. La présidente, rappelle des faits. Une grenade tombe aux pieds du manifestant qu'il enjambe sans la toucher.Le policier, reconnaît le fait d'avoir utilisé la matraque "flexible" pour frapper Mathias à la tête. Il revient sur le déroulé de l'action
Il avait l'ordre d'interpeller avec ses collègues un individu qui se trouvait dans un groupe de manifestants en fin de manif. Il a vu "un individu assez costaud avec un masque à gaz" qui s'apprêtait à ramasser une grenade lacrymo tombée de la poche d'un de ses collègues
Il a donc utilisé la matraque "pour le stopper dans son action" et arrêter sa progression vers les policiers qui étaient en train de pourchasser un individu dans la foule. Il explique ne pas avoir su pour la blessure à la tête que bien après l'intervention
Le tour à Mathias, jeune Gilet Jaune qui se trouvait en fin de manifestation dans un groupe en dispersion tout à fait pacifique
Il est plutôt timide, son avocat va lui demander de parler plus fort au micro, il essaie de se remémorer la situation. La présidente du tribunal lui pose des questions sur sa présence dans cette manif. S'il a remarqué la présence du policier.
La présidente du tribunal demande à projeter ma vidéo sur l'écran pour mieux comprendre ce qu'il s'est passé. On voit la vidéo, avec le logo de ... France 3. La présidente refuse la pièce car il y a un ralenti dans la séquence. La vidéo ne sera pas acceptée
Nouvelle vidéo, cette fois-ci avec le son. Toujours mon tournage qui est utilisé pour comprendre la situation
La discussion est portée sur l'endroit où la matraque a frappé. L'avocate du policier va demander un nouveau visionnage avec plus de ralenti. Elle estime que le policier a frappé à l'épaule
Erreur de ma part, la vidéo n'avait pas de son c'est pour cette raison que la vidéo n'avait pas été acceptée
Désormais la vidéo de la surveillance de la ville est projetée sur l'écran.
On voit encore plus clairement le manifestant isolé qui ne fait aucun geste et qui va pas dans la direction des policiers (il était en train de s'extraire). En partant il voit la grenade et dit au policier qui l'avait perdu de venir la récupérer
L'avocate du policier va demander à revoir la vidéo de la surveillance en ralenti avec un zoom sur le moment de la frappe. Elle essaye de démontrer que le policier a voulu frapper sur l'épaule, pas sur l'arcade
La vidéo, une fois zoomée est de moyenne qualité. Cela ne permet pas vraiment de comprendre mieux la situation. Le policier est rappelé à la barre
Il explique avoir été dans une situation complexe et que la visibilité n'était pas parfaite du fait de la forme du bâtiment (rond) qu'il a du contourner. Il y avait la route , la circulation, il avait aussi son masque à gaz.
Il explique l'utilisation de la matraque, par le fait qu'il n'avait pas le moyen physique de s'interposer entre le manifestant et ses collègues.
L'avocat @AA_Avocats pose des questions. Il demande au policier ce qu'il comprend par "homme menaçant".
Dans sa déposition initiale, le policier avait déclaré avoir vu un manifestant qui "avait arraché une grenade lacrymogène à son collègue". Très loin de la réalité, le policier essaye d'expliquer sa déposition initiale. C'est ça qu'il avait à ce moment précis
vu. L'avocat revient sur cette déposition qui, sans vidéo, aurait pu mettre le manifestant en prison pour vol aggravé en vue de commettre des violences sur un officier de l'autorité publique. Extrêmement grave. Il pose la question : avez-vous demandé au collègue s'il avait
perdu la grenade ou si c'était vraiment un "vol" de la part du manifestant, avant votre déposition ? Le policier répond "non".
Mathias est appelé à la barre. Le procureur lui demande ce qu'il a fait quand il a vu les policiers "arriver". Il voulait partir tout simplement
L'avocate du policier souhaite intervenir et explique à la juge que la "publicité" faite à cette vidéo par la journaliste, porte atteinte au policier mis en cause.
Les plaidoiries commencent. Maître Alimi revient sur les situations multiples de violences policières. Il revient sur l'enquête IGPN qui a été classée par le ministère public.
L'avocat venit sur la définition "d'état de nécessité" et la légitime défense. Il revient sur les cas possible de l'utilisation de la force par la police
"la simple crainte" ne justifie pas l'utilisation de la force. Ce n'est pas "croire" que doit régir l'utilisation de la légitime défense. Il faut des éléments objectifs de danger pour pouvoir utiliser une arme
"On est pas sur le la proportion dans ce cas". La grenade lacrymo n'est pas une grenade explosive. Elle ne peut pas blesser quelq'un si elle est jetée avec la mai. Elle ne peut que générer des gas lacrymogènes. Donc pas de proportionnalité.
"Revenons aux choses objectives. Le manifestant recule, ne touche pas la grenade, ne s'avance pas vers les policiers. Il n'y a pas d'action vers la grenade. Il n'a pas ramassé la grenade. Et même, la grenade ne pouvait pas être utilisée pour blesser quiconque"
"Dans son rapport il a déclaré "je l'ai vu arracher la grenade". Ensuite ça devient, j'ai cru. On est pas dans l'image que ce fonctionnaire veut faire croire qu'il est"
Maître Arié Alimi, revient sur les situations multiples et la perte de confiance d'une partie de la population dans l'autorité publique suite aux nombreuses situations : mutilations à vie, arrestation, etc..
L'avocat essaie de comprendre pourquoi le policier a vu dans un jeune manifestant avec un gilet jaune un criminel avant tout? Pourquoi cette croyance qui l'a poussé à faire usage de la force par croyance que ce jeune allait faire quelque chose de criminel
"On est dans plus dans un regroupement là". La manifestation était finie. Il y avait des passants, il y avait des manifestants qui rentraient chez eux. Il demande à la cour de ne pas retenir le "groupement" déclaré dans les dépositions.
Il n'y avait ni attroupement, ni manifestation, ni rien.L'avocat revient sur la doctrine des forces de l'ordre. L'utilisation des armes peut exister seulement si l'atteinte est actuelle, certaine, imminente, réelle. On ne peut pas justifier une violence sur la base d'une croyance
"La vidéo est particulièrement claire. Mathias a reculé. Il n'a pas touché la grenade. Le policier, soit il n'a pas analisé la situation et il a fait une erreur de jugement. Soit il a analisé la situation et c'est encore plus grave"
"Je regrette la décision de classement du ministère public. Je regrette que dans un cas si clair, même s'il y a un lien professionnel entre la police et le ministère, car cela a écorné encore une fois la confiance de la société dans la police"
Le ministère public prend la parole. Le procureur va faire un discours pour défendre le policier. Le policier est là pour défendre, il a un ordre, il a une fonction. Au milieu d'une foule de personnes il doit prendre une décision vite. Il revient sur le contexte, la manifestation
[observation] mis à part l'avocat Arié Alimi, personne ne parle au micro, c'est difficile d'entendre correctement. A ce rythme cela devient un procès à huis clos ...
La parole à l'avocate de la défense
Elle réfute toute violence policière. Elle rappelle le cadre : manifestation violente. L'avocate rappelle que le préfet avait demandé la dispersion pour cause de"d'éléments violents"
L'avocate rappelle que "malgré les sommations" des manifestants sont restés sur place. Elle insiste : "Les manifestants se sont regroupés plus loin, malgré les sommations".
"Quand les policiers doivent intervenir dans le groupe de manifestants, ils savent pas à qui ils vont avoir à faire. Suite aux violences plus tôt, ils auraient pu être pareil très violents"
La maman de Mathias ne supporte plus la plaidoirie de l'avocate de la défense. Elle sort de la salle en larmes
L'avocate continue en se tournant vers Mathias "En arrivant sur place, le policier voir un gaillard solide qui veut prendre une grenade, car son bras droit est tourné vers la grenade et qui pût potentiellement la jeter sur ses collègue"
Le policier a utilisé "un bâton souple de défense... Cela n'est pas la même chose"
L'avocate revient sur la loi qui permet l'usage de l'arme par un policier. Elle parle d'éléments objectifs qui ont permis l'utilisation et la légitime défense par la police. "La main qui va vers la grenade. La proportionnalité de l'usage de la force y est"
Mathias se trouve vers son avocat. Il semble plutôt bouleversé par la plaidoirie. Dans la salle des policiers sont venus en renfort pour soutenir leur collègue. Le policier mis en cause, regarde par terre en écoutant la plaidoirie
Fin du procès. L'affaire a été mise en délibéré au 11 février prochain. reportage vidéo à la sortie sous peu. En attendant voici le direct de la sortie du tribunal : m.facebook.com/story.php?stor…
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
LIVE: Nous sommes au tribunal de #LonsLeSaunier pour suivre le procès de l'agression à caractère raciste contre #Adil et sa famille à #Dole. Nous allons essayer de vous permettre de suivre le procès en tweet live (suivez ce thread) / @radiobip_fr / @m25_fr
Avant le début de ce procès, retour sur notre enquête concernant cette affaire. Le procès commence dans quelques instants.
L'avocat de la famille, Maître Schwerdorffer présente succintement l'affaire. @SOS_Racisme le @MrapOfficiel sont parties civiles. L'agresseur présumé n'est pas présent dans la salle pour l'instant
[THREAD] Quelq'un m'écrivait l'autre jour sur Twitter qu'à force de gueuler contre les confrères des grandes rédactions, je risque de les fâcher et que "je risque" à ce qu'ils ne parlent plus jamais des arrestations arbitraires des reporters de notre rédaction.
Du coup, comme c'est le cas, ça ne fait que confirmer ce que je disais. Une partie de ces journalistes et redac'chefs n'ont aucune éthique professionnelle, sont revanchards et traitent l'info par faveur/envie et non pas par conscience professionnelle.
Et ça explique aussi pourquoi aucune grande rédaction n'a parlé de l'arrestation arbitraire de 3 reporters ce samedi à Paris (et plusieurs d'autres en région), alors que leur unique "tort" était d'avoir des protections pour ne pas finir aux urgences pour avoir voulu
Thread: J'ai filmé cette vidéo lors de la manifestation pour le climat à Paris. Elle a été reprise très vite par l’extrême droite américaine et française.D'ailleurs l'équipe officielle de Trump, l'a volée et utilisée sans mon accord pour se vanter de la volonté de Trump de mettre
"l'organisation antifa" sur la liste des organisations terroristes, lors des manifestations suite à la mort de George Floyd. Personne ne connaît l'histoire derriere cette vidéo, mais ils l'interprètent à leur guise, tant que ça colle à leur propagande. La vérité est différente.
On m'a demandé comment j'ai pu avoir une séquence si claire de ce geste. C'est simple. J'ai fait un zoom sur le policier, car il m'a visé avec son LBD et je me suis dit, si jamais il tire, j'aurais au moins son visage. Voila pourquoi j'ai pu filmer cette séquence si bien.
[Le saviez-vois? Thread] Olga Bancic, migrante roumaine, est la seule femme du groupe de résistant.e.s "Manouchian". Elle a été guillotinée par les nazis en Allemagne le 10 mai 1944, jour de l'anniversaire de ses 32 ans 🔽
Olga est née à Chișinău (actuellement en République Moldave, en 1912 appartenant à l'Empire Russe). Elle est active très vite et à l'âge de 12 ans elle est enfermée pour avoir participé à une grève dans son usine de matelas. En 1938 elle quitte sa ville pour s'expatrier en France
Elle va s'inscrire très vite dans la résistance contre le fascisme et participe au transport des armes pour les antifascistes Espagnols. En 1940 quand la France est occupée elle va rejoint le groupe "Francs-tireurs et partisans, main-d'oeuvre immigrée" géré par Missak Manouchia.
[THREAD] « Comment le gouvernement ment et manipule la population » Démonstration « 100% factuelle »Le ministre de l’Interieur #Castaner vient de déclarer : « J’entends le reproche qui m’est fait d’avoir utilisé le mot ’attaque’ », a-t-il déclaré à la presse lors d’un déplacement
2/ à Toulon (ndlr : concernant l'affaire de l’hôpital), reconnaissant qu’il aurait dû utiliser le terme «intrusion violente ». Un autre exemple de ce qu’on appelle communément « plus c’est gros, mieux ça passe » que je vais détailler point par point. Pourquoi ?
3/ Parce que c’est une stratégie. Une méthode utilisée pour manipuler l’info, tout bêtement. Du coup je vais être factuelle et je vais prendre l’exemple de Mathias (jeune frappé à la tête par un policier à #Besançon , devant l’objectif de ma caméra).
Je voulais parler vite fait de mon ressenti suite à l’agression du jeune (pacifiste) en gilet jaune par un policier hier lors de l’acte 20 à Besançon. J’ai vécu plein de choses depuis que je suis journaliste de terrain mais là ça m’a vraiment choqué. -1/9
J’ai littéralement eu un frisson froid dans le dos quand j’ai vu la scène se dérouler à 1 mètre de moi. J’ai vraiment cru que le jeune allait perdre conscience tellement il a été frappé avec haine et force. Ensuite je l’ai suivi, pas vraiment pour le filmer mais parce que -2/9
je savais qu’il ne pouvait qu’être désorienté et mal en point . J’ai remarqué que personne l’aidait vraiment. Tout le monde autour était de toute évidence en état de choc mais aussi il faut pas oublier qu’on était encerclés par des policiers, du coup j’imagine -3/9