Marcel Mauss, Essai sur le don.
Chapitre II. Extension de ce système. Libéralité, honneur, monnaie.
III. – Nord-ouest américain.
Les trois obligations : donner, recevoir, rendre. Résumé :
L’obligation de donner est l’essence du potlatch.
Un chef ne conserve son autorité sur sa tribu et sur son village, voire sur sa famille, il ne maintient son rang entre chefs que s’il prouve qu’il est favorisé de la fortune ; et il ne peut prouver cette fortune qu’en la dépensant, en la distribuant, en humiliant les autres.
Au nord-ouest américain, perdre le prestige, c’est bien perdre la « face », le masque de danse, le droit d’incarner un esprit, de porter un blason, un totem, c’est vraiment la persona, qui sont ainsi mis en jeu, qu’on perd au potlatch, au jeu des dons.
Dans toutes ces sociétés, on se presse a donner, sous peine, au moins pour les nobles, de violer l’étiquette et de perdre leur rang.
L’obligation d’inviter est évidente quand elle s’exerce de clans à clans ou de tribus à tribus. Elle n’a de sens que si elle s’offre à d’autres qu’aux gens de la famille, du clan, ou de la phratrie, il faut convier qui peut et veut bien ou vient assister à la fête, au potlatch.
L’oubli a des conséquences funestes. Le potlatch, la distribution des biens est l’acte fondamental de la « reconnaissance » militaire, juridique, économique, religieuse, dans tous les sens du mot. On « reconnaît » le chef ou son fils et on lui devient « reconnaissant ».
L’obligation de recevoir ne contraint pas moins. On n’a pas le droit de refuser un don, de refuser le potlatch. Agir ainsi, c’est manifester qu’on craint d’avoir à perdre.
C’est « perdre le poids » de son nom ; c’est ou s’avouer vaincu d’avance, ou, au contraire, dans certains cas, se proclamer vainqueur et invincible.
Il semble, en effet, au moins chez les Kwakiutl, qu’une position reconnue dans la hiérarchie, des victoires dans les potlatch antérieurs permettent de refuser l’invitation ou même, quand on est présent, de refuser le don, sans que guerre s’ensuive.
Alors, le potlatch est obligatoire pour celui qui a refusé. Mais en principe, tout don est toujours accepté et même loué. On doit apprécier à haute voix la nourriture préparée pour vous. Mais, en l’acceptant, on sait qu’on s’engage.
On fait plus que de bénéficier d’une chose et d’une fête, on a accepté un défi ; et on a pu l’accepter parce qu’on a la certitude de rendre, de prouver qu’on n’est pas inégal.
L’obligation de rendre est tout le potlatch, dans la mesure où il ne consiste pas en pure destruction.
Ces destructions, elles, n’ont pas besoin d’être toutes rendues sans conditions, surtout quand elles sont l’œuvre d’un chef supérieur dans le clan ou d’un chef d’un clan déjà reconnu supérieur.
Mais normalement le potlatch doit toujours être rendu de façon usuraire et même tout don doit être rendu de façon usuraire.
L’obligation de rendre dignement est impérative. On perd la « face » à jamais si on ne rend pas, ou si on ne détruit pas les valeurs équivalentes.
La sanction de l’obligation de rendre est l’esclavage pour dette. Elle fonctionne au moins chez les Kwakiutl, Haïda et Tsimshian. C’est une institution comparable, en nature et en fonction, au nexum romain.
Mais, de même que le « kula » trobriandais n’est qu’un cas suprême de l’échange des dons, de même le potlatch n’est, dans les sociétés de la côte nord-ouest américaine, qu’une sorte de produit monstrueux du système des présents.
Au moins en pays de phratries, chez les Haïda et Tlingit, il reste d’importants vestiges de l’ancienne prestation totale, d’ailleurs si caractéristique des Athapascans.
On échange des présents à propos de tout, de chaque « service » ; et tout se rend ultérieurement ou même sur le champ pour être redistribué immédiatement.
Les Tsimshian ne sont pas très loin d’avoir conservé les mêmes règles. Et dans de nombreux cas, elles fonctionnent même en dehors du potlatch, chez les Kwakiutl.
Charles Darwin, El origen de las especies.
Capítulo V. Leyes de la variación. Especies distintas presentan variaciones análogas. Resumen:
Indudablemente, es un hecho muy sorprendente que los caracteres reaparezcan después de haber estado perdidos durante muchas generaciones.
[En la actualidad, los conocimientos de genética nos permiten comprender que un carácter no se exprese durante varias generaciones y reaparezca de repente. Por ejemplo, un gen recesivo que sólo se manifestará cuando el organismo sea homocigótico].
Charles Darwin, El origen de las especies.
Capítulo V. Leyes de la variación. Los caracteres sexuales secundarios son variables. Resumen:
Los caracteres sexuales secundarios son sumamente variables. Las especies de un mismo grupo difieren entre sí por sus caracteres sexuales secundarios más que en otras partes de su organización.
Como estos caracteres son sumamente variables, la selección sexual habrá tenido un extenso campo de acción, y de este modo puede haber conseguido dar a las especies del mismo grupo diferencias mayores en estos caracteres que en los demás.
Charles Darwin, El origen de las especies.
Capítulo V. Leyes de la variación. Los caracteres específicos son más variables que los caracteres genéricos. Resumen:
Un carácter que es extraordinariamente de valor genérico, cuando desciende en valor y llega a hacerse sólo de valor específico, muchas veces se vuelve variable, aun cuando su importancia fisiológica puede seguir siendo la misma. Algo de esto se aplica a las monstruosidades.
Los puntos en que todas las especies del género se asemejan entre sí y en que difieren de los géneros próximos se llaman caracteres genéricos, y estos caracteres se pueden atribuir a herencia de un antepasado común.
Charles Darwin, El origen de las especies.
Capítulo V. Leyes de la variación. Los órganos desarrollados en una especie en grado o modo extraordinarios, en comparación del mismo órgano en especies afines, tienden a ser sumamente variables. Resumen:
Ha de entenderse bien que la regla en modo alguno se aplica a ningún órgano, aun cuando esté extraordinariamente desarrollado, si no lo está en una o varias especies en comparación con el mismo órgano en muchas especies afines.
La regla se aplica muy rigurosamente en el caso de los caracteres sexuales secundarios cuando se manifiestan de modo extraordinario.
Charles Darwin, El origen de las especies.
Capítulo V. Leyes de la variación. Las conformaciones múltiples rudimentarias y de organización inferior son variables. Resumen:
Los seres que ocupan lugar inferior en la escala de la naturaleza son más variables que los que están más arriba. La inferioridad significa aquí que las diferentes partes de la organización están muy poco especializadas para funciones particulares.
Mientras que una misma parte tiene que realizar labor diversa, podemos comprender por qué tenga que permanecer variable, o sea, porque la selección natural no conserve o rechace cada pequeña variación como cuando la parte ha de servir para algún objeto especial.