2022. Preuve du dépassement de la 5e limite planétaire sur les « entités nouvelles », incluant le #plastique.
Petit 🧵sur les plastiques ⬇️
Décembre 2020. Angèle Préville et Philippe Bolo @phbolo présentent au nom de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (@OPECST_ ) le rapport "Pollution plastique : une bombe à retardement ?".
🔉À LIRE !!!
En moins de cent ans, le plastique est devenu le 3e matériau le plus fabriqué au monde, après le ciment et l’acier. 359 millions de tonnes (mT) produites en 2018, voire 438 mT si l’on tient compte des plastiques présents dans les textiles et les caoutchoucs synthétiques.
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Un matériau plastique est composé de molécules appelées polymères auxquelles sont ajoutés différents additifs. Il existe différents types de plastiques, classés selon les procédés de polymérisation, leur structure chimique, leur comportement, etc.
⬇️ (source : @ademe
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Les plastiques dits "conventionnels" sont des dérivés du pétrole et du gaz naturel, donc, de matières fossiles fortement carbonées. Il faut 1,9kg de pétrole pour 1kg de bouteilles en plastique. 4/30
⬇️ source : @ademe
Les plastiques biosourcés sont d’origine totalement ou partiellement renouvelable. Le carbone provient de la biomasse d’origine végétale (blé, pommes de terre, maïs, bois, tournesol) ou animale (protéines de lait, kératine).
➡️ figure : encyclo-ecolo.com/Bioplastique
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😵💫 Ici, il faut s’accrocher un peu. Certains plastiques sont biodégradables. MAIS tous les plastiques biosourcés ne sont pas biodégradables (seuls 55 % le sont). En revanche, certains polymères issus de la pétrochimie le sont.
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Quand ils sont biosourcés et/ou biodégradables, on parle de bioplastique.
‼️Biodégradable = pour un milieu donné en laboratoire.
➡️ Aucun matériau plastique n’a été certifié biodégradable dans l’eau douce/de mer selon les normes nationales ou internationales en vigueur.
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Les plastiques ont « envahi » nos vies, comme le rappelle cette figure de l’@ademe. Légers, stables, isolants, résistants et polyvalents, ils sont relativement bon marché. Ils sont indispensables dans certains secteurs, par exemple le domaine médical.
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Conçu à l’origine pour durer, le pastique sert de plus en plus pour des usages uniques & de courte durée : conservation, hygiène, etc… ↘️ des émissions de GES. Par ex., les contenants en verre, plus lourds, ↗️ la consommation d’énergie et les GES au cours du cycle de vie. 9/30
Le premier problème est celui des macro-déchets. Une étude de 2017 estime que sur 8,3 milliards de tonnes de plastique de production cumulée entre 1950 et 2015, 79% ont soit été mis en décharge, soit jetés directement dans l’environnement ; 9% recyclés ; 12% incinérés. 10/30
Entre 10 et 100 millions de T/an de déchets plastiques finissent dans l’environnement. C’est 93% des déchets des pays les plus pauvres. En Europe, 25% sont encore enfouis. 10 pays de l’EU ont 50 % de taux de décharge. Aux USA, 15,5 % sont brûlés et 75,4% en décharge. 11/30
Certains macro-déchets vont dans les océans. 75 % résultent de l’absence de collecte, 25 % de fuites au sein des systèmes de gestion des déchets. Une grande partie semble provenir d’un petit nombre de pays majoritairement d’Asie du Sud-Est.
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Dans les pays en voie de développement, une partie des déchets n’est pas produite sur place, mais exportés depuis les Nords pour être « traités », alors que ces pays ne parviennent pas à gérer leurs propres déchets. #justiceenvironnementale
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12% du total des déchets plastiques en Chine étaient importés du monde entier. Mais en 2017, elle a mis en œuvre une interdiction permanente des importations. 14/30
➡️ dailybrief.oxan.com/Analysis/GA227…
La pollution résulte aussi de micro-déchets, fabriqués intentionnellement ou issus de la fragmentation des macro-déchets. Selon l’UICN, entre 1,8 et 5 millions de T/an de microplastiques se retrouveraient dans l’environnement et entre 0,8 et 2,5 mT dans les océans. 15/30
Et comme si cela ne suffisait pas, la science a montré l’existence de nano-plastiques, invisibles du fait de leur taille. Ils résultent du vieillissement des plastiques par érosion de leur surface.
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Source : sciencedirect.com/science/articl…
😱 Le « mystère du plastique manquant » : entre 10 et 20 millions de T de plastiques sont rejetés dans les océans chaque année, mais observations et modélisations concluent à une masse de débris flottants bien inférieure (entre 0,75 et 2,5 % seulement de la masse totale). 17/30
Les microplastiques pourraient être ingérée par des organismes marins, sédimenter, être biodégradés par des bactéries. Ou être transformés en nanoplastiques, et aérosolisés par les vagues, rejoindre les neiges, glaciers et lacs via le grand cycle de l’eau.
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Les chercheurs ont commencé à prouver l'écotoxicité de ces nanoplastiques. En 2020, l’IFREMER a démontré leurs effets sur les spermatozoïdes… des huîtres et les impacts sur la reproduction.
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Des microplastiques sont désormais retrouvés dans les eaux de boissons et dans certains produits alimentaires. 20/30
Les effets sur la santé humaine sont étudiés, avec de grandes inconnues. On sait déjà que l'exposition aux nano- et microplastiques chez l'animal induit des anomalies au niveau de différentes fonctions intestinales et une immunotoxicité.
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🔴 Si les chiffres varient, toutes les études concluent à la persistance des polymères dans l’environnement, notamment dans le milieu marin.
📢 SPOILER : On n’est pas près de se débarrasser des plastiques que nous avons rejetés dans l’environnement.
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Les émissions mondiales de GES liées au cycle de vie des plastiques conventionnels étaient de 1,7 Gt d'équivalent CO2 en 2015. Elles atteindraient 6,5 GtCO2e d'ici 2050 si la trajectoire actuelle était maintenue (15% du budget carbone mondial).
23/30 nature.com/articles/s4155…
Pour répondre aux problèmes posés par les plastiques, le rapport de l’ @OPECST_ préconise de:
- sensibiliser
- réduire la production
- réemployer
- prévenir les fuites
- améliorer le recyclage
- soutenir la recherche
- évaluer
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Pourquoi le recyclage n’est pas LA solution ? Le recyclage émet des GES, surtout si on exporte nos déchets. Recycler induit des effets rebonds avec d’autres formes de surconsommation ou de gaspillage. Tous les plastiques ne sont pas recyclables, et pas indéfiniment.
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📢 Conclusion :
➡️Il n’existe pas de solution miracle
➡️ On ne pourra pas se passer du plastique : certains plastiques ne sont pas substituables.
➡️L’innovation technique n’est pas suffisante, y compris pour réparer les dommages (pas d’aspirateur à plastiques…)
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🔴 Les changements de comportements individuels ne suffiront pas non plus. Comme pour le climat, il est nécessaire d’engager des changements structurels, à toutes les échelles.
Ils passent forcément par la réduction de la consommation ET de la production. #transition
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Selon les usages des plastiques, les réponses ne sont pas les mêmes.
➡️ L’évaluation doit être multidimensionnelle : empreinte, évaluation complète du cycle de vie, risques sanitaires, énergie consommée, émissions, effluents, matières premières, eau et assainissement
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L’évaluation de la recyclabilité, du retraitement et de la charge environnementale des phases d'élimination doivent aussi être intégrées dans les analyses coûts-bénéfices. 29/30
(cf. étude source de la figure précédente: doi.org/10.1080/155670…)
Outre le rapport de l’ (@OPECST_ , l’@ademe propose un guide sur les paradoxes du plastic en 10 questions.
Et pour aller plus loin, quelques livres @SDubuissonquell@JasNathalie
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La source de la figure est mal passée. Thèse de Kevin Tallec. Impacts des nanoplastiques et microplastiques sur les premiers stades de vie (gamètes, embryons, larves) de l’huître creuse Crassostrea gigas. Biologie animale. Université de Bretagne occidentale-Brest, 2019. sur HAL!
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‼️2 milliards d’êtres humains ont soif, alors que l’eau douce est en quantité suffisante à la surface du globe. Le changement climatique augmente la pression sur cette ressource vitale. Petit fil.🧵 bonpote.com/la-guerre-de-l…
En 2020, selon le WRI, ¼ de la population mondiale (1,7 milliards) vit dans des pays en situation de stress hydrique (< 1700 m3/an/personne). 1/20
En 2020, une personne sur quatre dans le monde n’a pas accès à de l’eau potable à son domicile et près de la moitié de la population mondiale est privée de services d’assainissement. 2/20
Le @hc_climat s’est autosaisi pour formuler un avis et des recommandations sur les implications pour la #France des décisions prises à la @COP26
à #Glasgow. Petit résumé ⬇️
On commence par le bilan de la COP 26 :
➡️1. La COP26 a démontré que l’Accord de Paris est pleinement opérant et constitue désormais le cadre de référence des négociations internationales sur le climat. 👍
➡️2. La COP26 a finalisé les règles de mise en œuvre de l’Accord de Paris, et a permis de rehausser les contributions nationales tel que prévu à l’Accord cinq ans après son adoption, sur la base d’une confiance renforcée entre les parties 👍