Thread by @LarrereMathilde

Il faut que je vous raconte une histoire, une histoire de viol, de plainte, de justice puis d’injustice

il y a 5 ans, à la sortie d’un CM d’histoire des femmes où j’avais évoqué le procès des calanques et la reconnaissance du viol comme crime, une étudiante est venue me trouver… pour me raconter son histoire

Elle avait subi un viol. Avait porté plainte. Mais n’avait aucune nouvelle de sa plainte, rien. Et avait abandonné. Le cours avait réveillé tout ça. Elle était en colère, et effondrée à la fois.

Je l’ai écouté et j’ai surtout essayé de l’aider à se sentir légitime à entamer de nouvelles démarches pour confondre son violeur

Je remercie ici @carolinedehaas et Fatima Benomar qui m’ont donné les bons conseils pour l’aider au mieux

Elle a pris une avocate, a contacté le collectif féministe contre le viol. Elle est retournée déposer plainte à la maison de la police et sa plainte a été enfin reçue, transmise et elle a été enfin prise en charge par la justice. Il y allait avoir un procès !

Je n’avais plus de nouvelles depuis…. Mais aujourd’hui elle m’apprend qu’enfin le procès à eu lieu il y a qq semaines, et elle a gagné ! Le violeur a reconnu les faits devant le juge!

Elle me raconte le bien que ça lui a fait mais ensuite précise que les faits ont été requalifiés au dernier moment sans qu’elle en soit, pas plus que son avocate, tenue au courant. Il n’ira pas en prison…

D’un coté je suis tellement heureuse que sa plainte soit allée au bout, que le procès ait eu lieu, qu’il ait condamné. Et que comme elle dit, elle puisse maintenant aller de l’avant.
Mais je suis outrée de cette requalification. Je ne sais pas si c’est fréquent.

Voilà je voulais juste dire combien c’est un parcours du combattant, remercier toutes les associations qui aident les victimes et partager sa colère, ma colère de la requalification.