alors je vais (une fois de plus je sais, mais elle le mérite) vous raconter sa vie
(illustration @FredSochard
1)Clémence-Louise Michel naît le 29 mai 1830 dans la Haute-Marne
Elle devient institutrice (mais refuse de prêter serment de fidélité à Napoléon III) et s’installe à Paris, ouvrant plusieurs écoles et cours du soir pour les adultes, hommes et femmes
2)Longtemps elle correspond avec Victor Hugo, à qui elle envoie des poèmes qu’elle signe du pseudo « Enjolras ».
Après la commune Hugo lui rendra hommage dans le poème Viro Major
3)Elle fréquente les milieux révolutionnaires, républicains, démocratiques, sociaux et rencontre, à cette époque, Jules Vallès, Eugène Varlin, Raoul Rigault et Émile Eudes
4)Elle collabore alors au Cri du Peuple, le journal de Vallès.
Louise est alors proche des blanquistes, des socialistes révolutionnaires
5)Louise Michel se bat pour une République démocratique et sociale (qu'on appelle la Sociale, ou la Belle), inspirée de la Convention de l’an II, et dans le prolongement de juin 1848
6) pour celles et ceux qui se demandent pourquoi elle est tjrs habillée en noir, c'est un choix qu'elle a fait en signe de deuil après la mort de Victor Noir (un jeune journaliste républicain tué par un bonapartiste en 1870)
7) en avril 1869 elle fait partie des 38 femmes qui signent le Manifeste pour les droits des femmes, publié dans le journal Le Droit des femmes.
Elles revendiquent l’accès pour les femmes à une instruction secondaire, le droit au travail, l’égalité des salaires.
7)Pendant le siège de Paris elle s'active pour mettre en place des cantines.
Le 22 janvier 1871, en habit de garde national (interdit aux femmes), elle aurait fait feu sur l'Hôtel-de-Ville pour protester contre l’armistice !
8)Elle est une des nombreuses femmes mobilisées dès les débuts de la Commune, le 18 mars 1871 !
Elle combat à plusieurs reprises contre les Versaillais en avril mai, et bien sur au cœur de la Semaine sanglante
9)Elle se bat à Neuilly, Clamart et Issy, puis sur différentes barricades parisiennes et notamment à la chaussée Clignancourt qu’elle aurait tenue avec seulement deux camarades d’armes. « Les balles faisaient le bruit de grêle des orages d’été », écrit-elle dans ses Mémoires.
10) Au coeur de la Semaine sanglante, faute de la trouver, les Versaillais arrêtent sa mère.
Elle se rend pour la faire libérer
Arrêtée elle est détenue au camps de Satory, près de Versailles
11) Elle passe le 16 dec devant un Conseil de guerre qu’elle transforme en tribune pour la défense de la révolution sociale.
Elle réclame la peine de mort comme ses amis à son procès, ce qu’on lui refuse comme femme…
je vous conseille le PV de son procès, très beau texte
12)Celle que la presse versaillaise appelle la « louve avide de sang » est condamnée à la déportation en Nouvelle Calédonie
En déportation elle rencontre Henri Rochefort et Nathalie Lemel, elle aussi grande animatrice de la Commune
13) C'est d'ailleurs pour partie sa rencontre avec Nathalie Lemel (une femme incroyable aussi!!!!) qui fait passer Louise du blanquisme à l’anarchisme
14)Elle reste sept années en Nouvelle-Calédonie.
Elle y crée des écoles pour les kanaks et elle prend leur défense lors de leur révolte, en 1878 (ce que n’ont pas fait les autres communards…)
15)De retour à Paris le 9 novembre 1880, après l'amnistie des Communards, elle est chaleureusement accueillie par la foule aux cris de « Vive Louise Michel, Vive la Commune, À bas les assassins ! »
16)Elle y reprend son activité d’infatigable militante, donnant de nombreuses conférences, intervenant dans les réunions politiques, écrivant des romans, des pièces, des poèmes.
(Louise, elle ne lâche jamais!!!)
17)C’est le 18 mars 1882, lors d’un meeting, que Louise Michel, désirant se dissocier des socialistes parlementaires (qu'elle trouve bien mous), se prononce pour l’adoption du drapeau noir à la place du drapeau rouge
18) Elle l’arbore le 9 mars 1883 lors d’une manifestation au nom des « sans-travail » qui entraine le pillages de trois boulangeries à Paris
Ce qui lui vaut une nouvelle condamnation à 6 ans de prison.
Mais elle est graciée en 1886
20)Elle meurt le 9 janvier 1905 à Marseille
mais son corps est ramené à Paris le 22 janvier suivant ses dernières volontés de reposer au cimetière de Levallois-Perret, près de la tombe de son compagnon d’armes et d’âme, Théophile Ferré, et de sa mère
Enterrement massif.
Eploré…
21) Louise Michel fut une militante active mais aussi une théoricienne qui a laissé de tes nombreux textes
Pionnière du féminisme, elle écrit dans ses Mémoires
22) Elle défendait aussi le droit des animaux
voici ce qu'elle disait sur le suffrage
24) "Ce n'est pas une miette de pain, c'est la moisson du monde entier qu'il faut à la race humaine, sans exploiteur et sans exploité."
Louise Michel - 1830-1905 - Mémoires – 1886
(une de mes préférée, toujours d'actualité)
"Notre plus grande erreur fut de n'avoir pas planté le pieu au cœur du vampire : la finance."
25) et enfin...
« J’ignore où se livrera le combat entre le vieux monde et le nouveau, mais peu importe : j’y serai. Que ce soit à Rome, à Berlin, à Moscou, je n’en sais rien, j’irai et sans doute bien d’autres aussi. »
Louise Michel
pour en savoir plus il faut d'abord relire Louise Michel
qq bio
à compléter avec le merveilleux travail de Sidonie Verhaeghe sur la postérité et la mémoire de Louise Michel (livre passionnant)
Profitons la polémique du drapeau à l’arc de Triomphe pour faire un peu d’histoire ! Car les querelles de drapeau, c’est pas neuf du tout ! et c’est assez intéressant !
Petite histoire à dérouler
1)Commençons par rappeler les origines révolutionnaires, et du drapeau tricolore, et de son usage national. Je vais vite sur les trois couleurs
2)Les trois couleurs du drapeau sont d’abord apparues assemblées sur la cocarde des révolutionnaires, autour du 14 juillet 1789. Pour s’identifier, les révolutionnaires se dotent vers le 12-13 juillet d’une cocarde. Verte au début, puis aux couleurs de Paris (rouge et bleue)
A chaque Noel, je pense aux trêves de Noel sur le front, pendant la 1ère Guerre mondiale
Quand les armes se taisaient. Que des chants s’élevaient des tranchées face à face
Les voix qui se mêlaient dans le no man's land
Ces fois où les soldats sont sorti des tranchées pour se serrer la pince, même faire un match de foot.
Alors il y peu @andreloez me disait qu'on surestime le rôle de Noël dans les fraternisations : il y en a tous les hivers et pas seulement à Noël (cf livre Frères de tranchées, contribution de R Cazals). mais bon, il y en a eu à Noel 1914.
9 décembre 1905
Adoption de la loi de séparation des Eglises et de l’Etat
(fil à dérouler)
1)Il faut savoir qu’une première séparation avait été votée sous le Directoire, en 1795 (décret Boissy d’Anglas) (on l'oublie souvent)
2)Mais en 1801, le 1er Consul, Napoléon Bonaparte, soucieux de mettre fin aux querelles religieuses et d'assurer le culte dont avait besoin une population majoritairement pratiquante, avait signé avec le pape Pie VII (on rigole pas) le Concordat
Malik Oussekine mourrait sous les coups de la police
agé de 22 ans
on n'oublie pas
tristesse
c'était au coeur d'un mouvement contre la sélection à l'Université...
Lycéen-nes et étudiant-es étaient dans la rue
contre la reforme Devaquet...
Une réforme qui voulait instaurer la sélection à l'entrée à l'Université
Les jours précédents, les manifestations des étudiant-es avaient subi des répressions policières et connu des heurts entre manifestant-es et force de l'ordre. Le climat était tendu. politis.fr/articles/2016/…
21 novembre- 1er décembre 1831
Il y a 189 ans, les tisseurs de soie de la région lyonnaise se soulèvent. Une révolte restée dans le mémoire sous le nom de la révolte des canuts !
1)Bon je commence par une chanson, que vous connaissez peut-être, qui est postérieure à la révolte de 1831. Le Chant des canuts, d’Aristide Bruant
(que mon papa me chantait enfant)
2)Qui sont donc ces « canuts » qui se soulèvent en 1831 ? Et pourquoi?
Bon déjà, si Bruant les appelle canuts, ils ne se désignaient pas eux-même ainsi en 1831 car le terme était dépréciatif, il pointait la misère des ouvriers soyeux.
Aussi, nous les appellerons «tisseurs».
Le 23 novembre 1760 naissait Gracchus Babeuf
(de son vrai nom François Noel Babeuf)
1 – Gracchus Babeuf, d’origine populaire, devient géomètre. Au début de la révolution française, il est journaliste.
Il lance son journal en oct 1790, Le Correspondant Picard, journal révolutionnaire dans lequel il s’insurge contre le suffrage censitaire
2) Sa critique des impôts indirects lui vaut d’être arrêté en 1790.
Il sera relâché sous la pression de Marat.
Montagnard, il était proche des sans-culottes parisiens dont il soutenait les revendications