Le saviez-vous ? Un correcteur d’HGGMC au concours passe en moyenne 5 minutes par copie. Il n’évalue pas vraiment votre niveau, plutôt votre propension à respecter les clauses du Contrat.
Ce Contrat en 3 clauses, vous devez vous le ressasser en début de toute épreuve d’HGGMC durant le petit interstice de latence qui précède le saut dans le vide aka le retournement des sujets.
Clause 1 : formellement, votre copie doit être une retranscription limpide de votre plan.
En un coup d’œil, le correcteur doit savoir où il est, d’où la nécessité d’avoir un code de saut de lignes assez généreux (4 lignes entre parties, 1 ou 2 lignes entre sous-parties). Ce n’est pas un détail : parfois un détail accroche l’œil du correcteur et peut le faire revenir
sur votre copie en se disant « tiens, son I/B) était meilleur que celui de la copie que j’ai entre les mains, il doit donc avoir une note plus haute ».
Du reste, il est important de toujours garder en tête la « règle du 27 » et la « règle idée-exemple » (cf. un prochain touite).
Clause 2 : il faut penser sa dissertation à l’envers, pas à partir des connaissances que vous avez sur le sujet mais à partir de ce que le correcteur attend de vous sur ce sujet précis.
Pensez à ce moment où vous vous lancez tête baissée dans une restitution aveugle de
connaissances sitôt que vous connaissez le sujet. C’est rassurant hein de jeter sur un brouillon tout ce que l’on croit pouvoir relier à ce sujet ? L’effet pervers de cette pratique est qu’elle vous pousse à tout vouloir « recaser » et donc potentiellement oublier des pans
importants du sujet.
Mais alors comment savoir ce qui est attendu, comment cocher toutes les cases que le correcteur s’attend à voir cochée ? Il suffit de faire défiler devant soi les thématiques du programme et de se demander comment le sujet se rattache à chacune de ces
composantes. Si vous « tapez » dans le plus possible de thèmes, vous maximisez vos chances de cocher toutes les cases que le correcteur attend.
Astuce pour ce faire : noter sur son brouillon les 22 thèmes du programme d’HGGMC pour se faciliter ce défilé (cf. touite dédié à ces 22 thèmes).
Toujours dans une perspective de faire la dissertation « à l’envers », souvenez-vous que les sujets sont choisis en octobre,
que le concepteur doit justifier devant un jury que son sujet permet particulièrement d’exploiter certains thèmes du programme et que les sujets sont reliés à l’actualité mais ont des résonances avec le passé. Souvenez-vous enfin que si le concepteur vous a donné ce sujet et pas
un autre (au mot près, cf. HGGMC ESSEC 2021), c’est qu’il attend de vous un certain axe précis d’étude. Si vous avez, consciemment au début des 4 heures et pas au hasard d’un jaillissement confus de pensées, trouvé avec certitude cet axe d’étude et que vous respectez la clause 1,
vous avez au moins 16. Si vous appliquez aussi la clause 3, vous avez au moins 18.
Clause 3 : distinguez-vous en faisant des liens.
Ce que les idolâtres peuvent trop vite appeler « génie » ou « brio » dans une dissertation d’HGGMC se résume souvent à savoir faire des liens entre des îlots de connaissance que le gros des candidats ne relient jamais.
Un exemple vaut mieux qu’un long discours : de vos cours historiques sur la primo-colonisation de l’Afrique, vous vous souvenez de l’événement de Fachoda. De vos veilles d’actualité vous savez que Chine et US jouent depuis quelques années une course aux accords
diplomatico-militaires sur le continent. Dans votre copie, vous mentionnez la potentielle éruption d’un nouveau « syndrome de Fachoda » entre Chine et US. Le correcteur a bien entendu la référence et se dit « tiens ce candidat n’apprend pas bêtement ses cours mais établit des
connexions entre toutes ses connaissances, je le veux ». Cela peut paraître insignifiant, mais une récurrence de ces liens, entre thèmes, entre régions, entre époques (uniquement rendus possibles par un travail d’approfondissement personnel) est le véritable atout de distinction
d’une copie d’HGGMC. Celui qui le possède dit implicitement : le programme de cette matière est sauvage et impétueux mais j’ai réussi à le dompter.
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Méthodologie 6 : Mettre en abyme le sujet, pratique rare mais valorisée à l’extrême.
(1) Une arme délaissée. (2) Et concrètement, ça donne quoi ? (3) Deux cas où Méthodologie 6 devient un manuel de Kyusho. (4) Rappel énième n’a jamais tué.
Point méthodologique court mais dont les effets démultiplicateurs peuvent rapporter gros, très gros.
Une phrase pour le résumer : « un sujet doit s’analyser pour ce qu’il dit ET pour ce qu’il est ».
La première partie de cette phrase, vous la connaissez et la pratiquez plus ou moins bien. Elle consiste à être obsédé par le traitement d’un sujet dans son unicité, dans ce qu’il a de plus singulier et d’éviter tout plan ou réflexion génériques et non-customisés.
Une erreur commune : tenter de prédire un sujet en dissertation.
(1) Un coup de sabre dans l'Océan. (2) Une pratique contre-productive sur la forme... (3) ...et sur le fond. (4) Le sens des "probabilités indicatives". (5) Le concours, certes. Et le Savoir?
(1) Plus d'une dizaine de préparationnaires m'ont envoyé un message dont l'objet était de connaître mon avis sur des prédictions diverses de sujets. Il est impossible de répondre à cette question.
Bien sûr, il est possible de cerner un thème, d'en connaître les axes d'études,
et ainsi de connaître à peu près les grands sous-thèmes susceptibles de tomber. Mais il est strictement impossible, hors hasard bienheureux ou connaissance antérieure des sujets (ex : NDDGC en Maths 2020). Il y'a un potentiel infini de tournures potentielles.
Méthodologie 5 : Comment conclure ? (fondamental si vous ne voulez pas finir dans la friendzone de la gaussienne de notation, aka une note entre 9 et 13)
(1) Qu’est-ce qu’une dissertation. (2) Le test du correcteur. (3) Le bouquet final.
(1) Conclure, c’est envisager une relation dans sa complétude. Nous n’envisagerons ici que la question de la dissertation. Des «romans» à l’eau de rose (ceux de Marie Minelli par exemple) et Plus belle la vie vous fourniront d’autres applications à ce tweet.
Comprenez bien qu’une dissertation n’est ni plus ni moins que la présentation ordonnée en trois parties harmonieuses d’une réponse à un problème cousu main à partir d’un sujet unique.
C’est dans les choses simples que git la plus atroce des complexités.
Marque-pages : (1) Questionner la question. (2) Regarder « en enfant » grâce au « deuxième terme ». (3) La PBL, encore la PBL, toujours la PBL. (4) Décliner, de façon consciente, le monde. (5) Ménager des bouffées d’air frais.
Si vous avez passé l’épreuve Ecricome, remémorez-vous la avant de lire ce qui suit. Si vous ne l’avez pas passé, imaginez que vous recevez le sujet « Être hors du monde ». Soyez honnête avec vous-même : quelle a/aurait été votre première réaction ?
#concours#prepaecg
Méthodologie 4 : La problématique, ou comment votre note est déjà (presque) définie à la fin de l’introduction. 1. Avoir une problématique problématique. 2. Avoir une problématique « éloignée » du sujet 3. Avoir une problématique qui se remarque sur la forme.
Votre copie n’est pas importante. C’est un grain de sable dans un tourbillon d’autres copies, le correcteur ne s’arrêtera pas longtemps dessus (cf. Méthodologie 2). Pour aller plus vite, il s’arrêtera sur des points fondamentaux de sa grille de notation.
Sans surprise, la problématique est en tête de ces points fondamentaux. Il faut donc lui consacrer plus de temps et d’énergie que pour d’autres éléments secondaires dans la notation de votre copie (le II/B) par exemple).
Ils vous diront, dans leurs pudeurs de gazelles coubertinistes, que l’important est de participer.
Ils vous diront que l’on va à un concours comme au marché et que si les bulots manquent à l’étal, mamie reprendra des moules.
Ils vous parleront de chiffres, de lettres, d’auteurs, de pays, de graphiques, de camemberts, de concours blancs et de drapeaux –blancs.
Ils vous diront que tout se vaut, qu’il y’a une part de destin (large selon eux, mince en réalité) que vous ne contrôlez pas dans un concours.
Pendant ce temps, d’autres ils diront à d’autres vous ce que vos ils vous ont dit. Leurs ils ajouteront que vos ils sont sots. La plupart de ces autres ils s’arrêteront là. Les autres vous sauront ainsi ce qu’un concours n’est pas.
Avantage certain, mais avantage tronqué.