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Mar 25 183 tweets 28 min read
#nowreading Démanteler le capital ou être broyés, de Tom Thomas Image
« La spécificité de la situation actuelle, telle que révélée au grand jour par cette crise, réside dans le fait que nous sommes entrés dans une époque où les facteurs de dévalorisation prennent, structurellement, tendanciellement mais de façon néanmoins irréversible…
.. progressivement le dessus. C’est pourquoi la crise ne peut être que chronique, au-delà d’éventuelles courtes périodes de reprises aussi éphémères que superficielles. De sorte que le capitalisme ne pourra plus se survivre que dans la dégradation de toutes les conditions de la…
.. vie, le pourrissement et les destructions, du moins pour la très large majorité de la population mondiale et pour l’écosphère. » (5)
« 2 voies antagoniques sont aujourd’hui en présence.
1°) L’une qui, sous des formes et nuances diverses, est préconisée par la bourgeoisie dans son ensemble, gauche et droite confondues. Il s’agirait de relancer “la croissance” – c’est-à-dire l’accumulation capitaliste – grâce…
.. à l’Etat. Il régulerait l’économie, mettrait la finance à son service et par là à celui des hommes, développant par exemple un nouveau capitalisme “vert”, propre, humain, ou encore « l’ordre juste » et autres fadaises. Or non seulement une telle croissance de l’accumulation…
.. capitaliste ne pourrait qu’être aussi celle de l’antagonisme de ses contradictions, et notamment nécessiter une paupérisation absolue de fractions majoritaires des peuples, mais elle est impossible sans destructions massives, planétaires, des capitaux excédentaires…
.. donc sans guerres à côté desquelles celles de 1940-45 paraîtront moyenâgeuses. Certains partisans de la décroissance s’en trouveraient p-ê satisfaits puisque telle est la seule décroissance du capital qui lui soit possible, & même inévitable (elle a d’ailleurs déjà commencée).
.. 2°) L’autre voie, à l’opposé, est évidemment — mais c’est une évidence qui crève tellement les yeux que bcp ne la voient pas — la lutte révolutionnaire pour que tout le temps libre que crée l’automatisation poussée de la production, que le capital ne peut que transformer…
.. en temps de chômage partiel ou total, devienne un temps de lutte pour détruire le capital, c’est-à-dire cette appropriation des moyens de la production, un temps pour libérer la puissance, les qualités de tous les hommes. » (7)
« Il s’agit de décider quelle destruction on veut : celle des prolétaires & au-delà, de l’humanité par le capital, ou celle du capital par les prolétaires qui alors s’abolissent comme prolétaires en s’élevant à des besoins & activités riches de qualités les + diverses possibles »
« C’est une qualité propre au travail humain de pouvoir fournir une quantité de travail social supérieure à celle que le travailleur doit consommer pour ce faire, tandis qu’une machine ne peut au mieux qu’introduire dans les produits la quantité de travail social qu’elle a…
.. intégrée (travail passé, mort, dont l’avantage est de démultiplier l’efficacité du travail vivant). Mais il n’y a que dans le mode de production capitaliste, que dans le rapport salarial, que cette qualité prend la forme de plus-value. » (11)
« La poursuite de ce procès d’accumulation – qui détermine l’existence, la reproduction de la société capitaliste toute entière – nécessite que l’activité productive ne produise pas seulement de l’argent mais tous les éléments nécessaires à l’élargissement perpétuel du…
.. capital en fonction (du procès de sa production). « Seul est productif le travail salarié qui produit du capital » (Marx, Théories sur la Plus-Value), sous toutes ses formes. » (15)
« Combattre le temps, c’est combattre l’immobilité, la lenteur, tout accélérer, intensifier. Mais tous ces moyens sont bien connus. Ce qui est ici à comprendre de moins connu est qu’il s’agit de la conséquence de ce fait observé ci-dessus que le temps de production, dans la…
.. mesure même où c’est un temps, est aussi simultanément un temps de circulation du capital sous ses diverses formes. + long il est, moins grande est la vitesse de rotation du capital dans le procès de production, et moins grande aussi est la masse de pl produite en une année. »
« Dans la phase de la circulation « pure » (A-M, achat des conditions de la production; M-A’, vente du produit; A’-A’, circulation de l’argent), la recherche d’économie de temps est tout aussi acharnée. Elle a pris le moyen d’une spécialisation et d’une concentration des…
.. capitaux affectés aux différentes phases de cette circulation, avec notamment, le développement d’un capital commercial et d’un capital financier spécialisés. » (18)
« Le capital industriel est le seul mode d’existence du capital où sa fonction ne consiste pas seulement en appropriation, mais également en création de plus-value, autrement dit de surproduit.
.. C’est pourquoi il conditionne le caractère capitaliste de la production; son existence implique la contradiction de classe entre capitalistes et ouvriers salariés » (Marx) (21)
« Les opérations commerciales et financières ne produisant aucune valeur, leurs coûts ne peuvent représenter que de la plus-value créée ds le procès de production proprement dit. Ces coûts viennent donc en diminution de la valeur créée par le capital industriel et lui revenant. »
« Les capitaux improductifs, le capital commercial et le capital financier, contribuent à une meilleure valorisation du capital, mais aussi finalement – surtout le capital financier – à aggraver sa dévalorisation…
.. Car bien qu’improductifs, ces capitaux exigent à ce titre de recevoir le taux de profit moyen, et plus si possible. » (23)
« Le capital commercial en se développant comme moyen de réduire les coûts commerciaux – et donc la dévalorisation du capital qu’ils engendrent – finit par générer une tendance inverse du fait de l’importance qu’ont prise ses fonctions dans le capitalisme moderne avec les…
.. difficultés d’écouler une production de masse débridée. « Plus le capital commercial est grand par rapport au capital industriel, plus petit est le taux de profit industriel et inversement » (Marx). » (29)
« Si le capital commercial stricto sensu ne crée pas de valeur, cela, si l’on peut dire, « est encore plus vrai du capital usuraire ». En effet, dans le capital commercial, il y a encore la marchandise qui circule, ce qui fait que…
.. certaines fonctions plus ou moins productives se prolongeaient dans les fonctions commerciales. Tandis que dans le capital financier, la marchandise a comme disparu. » (30)
« Ce qu’il s’agit ici de rappeler n’est pas ce processus, mais son importance dans ses effets sur la dévalorisation du capital en tant que le capital financier est évidemment un capital improductif. Importance beaucoup plus grande que celle du capital commercial du fait de…
.. cette autonomie relative qui permet cet accroissement débridé, tandis que celui du capital commercial est étroitement lié au développement réel de la consommation, donc de la production. » (32)
« Évidemment, accélérer la circulation de l’argent n’abolit nullement le temps de production, qui est aussi un temps de circulation du capital sous d’autres formes. Seuls le capitaliste financier et la plupart des économistes semblent l’ignorer tant ils croient à leur idéal…
.. de « faire de l’argent sans l’intermédiaire du procès de production ». Ce n’est jamais l’argent, ni même les machines qui produisent la pl, mais le travail productif (dont nous préciserons plus en détail ultérieurement ce qu’il est). L’intérêt ou le dividende que reçoit le…
.. capitaliste financier n’est qu’une part de cette pl. Cette part est donc globalement un prélèvement qui diminue celle qui retourne au capital productif pour sa reproduction (et aux capitalistes actifs pour leur consommation)…
.. un facteur de dévalorisation de ce capital qui existe conjointement avec le rôle de stimulant extérieur (ou dopage) de la valorisation que constitue aussi le crédit. » (32-33)
« La même tendance existe ds ts les grands pays capitalistes : le capital financier est devenu un facteur de dévalorisation du capital + que de valorisation. Cela se manifeste à travers l’hyper-accroissement du crédit comme moyen de palier l’abaissement de la production de pl. »
« … avec la crise, ce dopage artificiel de la production et de la consommation aboutit à une suraccumulation de capital et de dettes. L’énorme masse des créances diverses, qui se révèlent alors irrécouvrables, réalise, rend visible, évidente, cette dévalorisation du capital…
.. qui prend la forme brutale d’une destruction massive pure et simple de milliers de milliards de dollars, d’euros, etc. Et pourtant cette destruction, déjà énorme, a été momentanément très amoindrie par les interventions des Etats qui ont masqué presque toutes les pertes en…
.. les transformant en dettes publiques gigantesques. Ils tentent ainsi de contrecarrer la dévalorisation du capital par l’écrasement des peuples sous les impôts, l’inflation, la destruction de tous les acquis sociaux, tous moyens censés rembourser ces dettes…
.. Mais cela ne suffira pas à les rembourser, ne serait-ce que parce qu’alors la consommation chutera davantage. La dévalorisation du capital apparaîtra donc bientôt dans toute son ampleur et sa violence destructrice, dont on ne voit aujourd’hui que le début du fait de…
.. ce sauvetage provisoire du système du crédit sur lequel repose toute la reproduction du capital contemporain. » (34)
« Les produits de luxe sont une consommation improductive de capital, bien qu’ils constituent un débouché de plus en plus important pour l’industrie capitaliste en général puisque l’industrie du luxe croît avec l’accumulation du capital qui concentre de plus en plus de richesse…
.. aux mains de la haute bourgeoisie. C’est là une manifestation des gaspillages de travail social et de parasitisme que développe le capitalisme au fur et à mesure de son vieillissement…
.. Bref, le capital du luxe est certes un capital productif, mais aussi en même temps un capital qui gaspille de la pl au détriment de l’accumulation générale dont il freine le développement. » (38)
« Le capital du luxe ralentit la valorisation du capital social. […] On peut en dire autant, par exemple, de toutes les productions industrielles dont les produits sont affectés aux activités commerciales ou financières : bâtiments, équipements informatiques et autres…
.. fournitures diverses, biens de consommation pour ces personnels sont autant de fabrications qui ne sont pas utilisées pour produire de la pl et, comme nous l’avons vu, sont pour le capital social productif des coûts qui le dévalorisent, même si les entreprises particulières…
.. fabriquant tout cela génèrent de la pl. Cela est aussi particulièrement vrai des industries de l’armement. Très fortes consommatrices de pl, les industries de l’armement ne sont peut-être pas « pour la jouissance » comme le luxe, mais pour la destruction. Soit les armes ne… Image
.. sont pas utilisées et elles rouillent et sont détruites, soit elles le sont, et ce sont des destructions encore bien pires et bien plus considérables, et pas seulement en termes de capitaux. Ces destructions ne sont évidemment pas de l’accumulation. » (38-39) Image
« Toutes ces consommations improductives ne sont pas seulement des facteurs de ralentissement de l’accumulation générale, de moindre valorisation du capital social… Image
« Ces gaspillages représentent aujourd’hui une part extrêmement importante de la production capitaliste. Par exemple, on sait que les dépenses militaires augmentent non seulement avec le nombre et l’étendue des conflits, mais surtout avec la sophistication technologique extrême…
.. des armements. L’industrie du luxe se développe pareillement en même temps que l’accumulation historique du capital, puisque celle-ci est nécessairement accumulation de la richesse du côté de la bourgeoisie… Image
.. laquelle dépense d’autant plus en moyens de jouissance une fortune sans cesse accrue que les possibilités d’investissements productifs deviennent moindres (ce que manifeste la crise). » (39-40) Image
« Les bourgeois et leurs économistes disent : peu importe ce à quoi les riches et leurs Etats dépensent la plus-value qu’ils accaparent puisque toutes leurs dépenses créent de l’emploi ! Toute consommation est bonne « pour l’emploi », donc plus les riches consomment et…
.. plus il y en a, c’est bon pour tout le monde!
C’est une argumentation éculée, dont la fable des abeilles de Mandeville a donné autrefois (1705) une célèbre illustration. Il n’est même pas vrai que toutes ces consommations improductives soient des plus favorables à l’emploi…
.. puisque, comme nous venons de le rappeler brièvement, elles freinent au contraire l’accumulation, la fameuse « croissance » que droite comme gauche appellent de leurs vœux. Mais surtout, évidemment, on voit le cynisme de tels arguments qui affirment que les prolétaires…
.. devraient remercier les bourgeois qui leur « donnent du travail ». Des travaux pénibles pour que les bourgeois se vautrent dans le luxe, déclenchent des guerres aux quatre coins du monde, paient les policiers et magistrats qui écraseront ces prolétaires, et…
.. stipendient des myriades de journalistes et autres propagandistes affublés parfois du titre « d’élites intellectuelles », etc. » (40-41) Image
« Construire et entretenir des prisons, des commissariats de police, des laboratoires de police scientifique, des facultés de droit, etc., et solder tous ces personnels, sont autant de consommations improductives qui obèrent l’accumulation du capital, autant de « faux-frais »…
.. qui stérilisent de la pl et dévalorisent le capital social, autant de quantités de travail gaspillées. […] L’augmentation des dépenses pour la santé sont inutiles pour le capital social quand il s’agit d’entretenir les personnes âgées et de prolonger la vie dans des…
.. conditions qui, bien que souvent détestables, constituent pour lui des coûts très importants. Elles sont nécessaires quand il s’agit de l’entretien de la force de travail qu’il peut utiliser, mais ce sont toujours des « faux-frais »…
.. On voit là encore que ce qui est productif de pl pour des capitaux particuliers ne l’est pas pour le capital social. » (42-43)
« Les accidents du travail & cx liés à l’explosion des transports routiers, maladies professionnelles, pollutions en tout genre, alcoolisme, drogues, etc., augmentent sans cesse les dépenses sanitaires. Mais celles-ci sont surtout des conséquences de l’extraction du max. de pl… Image
« En fait, c’est l’ensemble du système capitaliste qui ne cesse de produire des dégâts qu’il doit ensuite, au moins pour une part, réparer afin de pouvoir continuer à fonctionner. Ce qui multiplie les « faux-frais », ponctions sur la pl qui financent des matériaux et…
.. des travaux seulement destinés à remettre en état ce que les capitalistes particuliers ont cassé pour maximiser leurs profits, dépolluer ce qu’ils ont pollué, bref, rafistoler sans cesse de tous côtés. […]
.. Certes, les capitaux qui s’occupent de ces réparations se valorisent et s’accumulent. Mais pour l’ensemble du capital social, ce ne sont que des coûts de production supplémentaires, des « faux frais ». […] Le capitalisme a produit un système de productions et de besoins qui…
.. génère non seulement exploitation et aliénation, mais aussi d’énormes gaspillages de quantités de travail, de ressources, ainsi que d’innombrables nuisances. Mais il forme un tout dont la base est l’appropriation privée des moyens de production et d’échange.
.. Il ne peut pas être corrigé radicalement de ce que les idéologues bourgeois présentent comme des anomalies, des excès, des erreurs, car cela n’en sont pas: c’est le fonctionnement même du capital, inhérent à ce rapport d’appropriation privé qui génère nécessairement…
.. inéluctablement, tous ces phénomènes. Tout ce que le capital peut faire en essayant, et seulement quand ça lui est nécessaire, de corriger un « excès » ou de réparer un dégât, c’est d’aggraver ses propres contradictions. » (44-45)
« Env. 40 % des profits totaux des entreprises sont captés par le capital financier et env. 20 % le sont par le capital commercial, alors ce sont déjà 60 % de la pl produite qui ne participent pas à la valorisation et à la reproduction du capital productif. »
« Une mécanisation accrue, plus performante, coûtera donc cher pour une économie de travail vivant faible. [Si bien qu’] une large part des profits n’est souvent pas réinvestie en recherche et en machines plus performantes mais…
.. est, par exemple, consacrée à des rachats d’actions, au versement de dividendes plus élevés, à des rachats d’entreprises (OPA), etc. »
« Face à ces difficultés d’augmenter la pl relative (productivité), les capitalistes doivent porter leurs efforts vers l’augmentation de la pl absolue, notamment par l’accroissement de l’intensité du travail pendant les heures travaillées et…
.. la stricte adaptation du temps d’embauche à ces seules heures (précarité des emplois, flexibilité des temps et des postes de travail, rapidité des gestes). »
« … c’est une forme beaucoup plus claire et brutale de l’exploitation des prolétaires, ce qui pousse à l’accentuation de la lutte de classe et affaiblit le capital par ce côté. »
« La voie radicale de l’abaissement des coûts salariaux, très pratiquée en cette période historique : les délocalisations (mondialisation), la destruction des acquis sociaux (le salaire dit indirect), l’inflation monétaire, les hausses d’impôts, etc. »
« On voit que surmonter les difficultés causées à la reproduction du capital par tous les facteurs qui le dévalorisent se heurte à cette autre difficulté majeure que représente le niveau atteint par la diminution de la quantité du travail qui produit la pl relativement…
.. à la forte mécanisation des procès de prod. Situation nouvelle par son ampleur (la productivité a + augmenté dans la dernière moitié du XX ème que ds les 200 années précéd.), qui oblige les capitalistes à mettre en œuvre rapidement & brutalement les mesures évoquées [ici]. »
« Soit le capital réussit à paupériser et écraser complètement les prolétaires, et il pourra poursuivre son existence un temps dans cette barbarie accrue, soit ceux-ci l’en empêchent, et pour ce faire ils devront prendre le chemin de son abolition puisque le capital ne pourrait…
.. pas continuer à se reproduire et exister s’ils réussissaient dans cet empêchement. Il n’y a plus aujourd’hui – du moins dans les économies capitalistes dites du centre – de croissance de type fordiste (forte augmentation de la productivité) et keynésienne (forte croissance…
.. des dettes et des dépenses publiques) possible, comme ce fut le cas à l’époque des « 30 glorieuses ». Pas même dans les pays « émergents ». Car tant les gains de productivité que l’extension du crédit (des dettes) approchent de limites qui font que la valorisation…
.. du capital ne peut guère être significativement stimulée par ces moyens. Partt, seul un travail hyper-intensifié accompagné de coûts salariaux très bas, & leur baisse là où c encore possible (dans les pays développés), peut encore prolonger l’histoire du capitalisme. » (53)
« Le krach financier de 2008 a montré que l’accumulation du capital durant ces trente dernières années était pour une large part artificielle puisque la production de pl, « la croissance », y était essentiellement fondée sur une croissance monumentale des dettes. » (54)
« Ce que les économistes ont décrit lors du krach comme des « exagérations » et une ponction « trop » forte sur le capital producteur. Ce serait le capital financier et lui seul qui, en vampirisant de la sorte le capital producteur, aurait ruiné sa croissance, l’emploi et le…
.. bien-être général. Ils ont fait du capital financier le bouc émissaire de la crise. En réalité, son krach n’a fait que révéler que l’accumulation du « bon » capital producteur était fondée sur une accumulation de dettes. » (54)
La « tendance à l’accroissement du capital fixe fait que « parvenu à un certain point », cet accroissement « abolit l’auto-valorisation du capital ». Ainsi, « le stade suprême de développement de la puissance productive ainsi que le + grand accroissement de la richesse jamais …
… connu coïncideront donc avec la dépréciation du K, la dégradation du travailleur & l’épuisement systématique de ses capacités vitales. » (Marx). C’est l’époque, celle où nous sommes entrés, du capitalisme sénile. Il ne s’agit alors plus seulement de dépréciation du K mais…
.. de cette « abolition de l’auto-valorisation du K » prévue de manière prémonitoire par Marx. Il s’agit de destruction que les crises modernes & guerres qui les accompagnent opèrent à grande échelle. Une « destruction violente du capital, non pas par des circonstances qui lui…
.. qui lui sont extérieures mais comme condition de sa propre conservation ». Et tt cela (fin de « l’auto-valorisation du K », crises, LDC, concurrence accrue entre capitaux & guerres qui s’ensuivent) génère l’intervention de + en + systématique & despotique des Etats. » (55)
État = « un complexe d’appareils qui, bien que traversé d’ambitions personnelles et de rivalités entre différentes fractions bourgeoises, assure une domination quasi-totalitaire de cette classe bourgeoise, et plus particulièrement de la haute bourgeoisie, sur la société…
.. Il y a en effet renforcement, élargissement, en même temps que concentration aux mains d’une petite caste, du pouvoir sur les fonctions de la « superstructure » du capitalisme. Cela correspond au stade oligopolistique du capital contemporain, celui d’un développement très…
.. élevé des forces productives, et donc de la concentration et de la centralisation du capital et de ses principaux dirigeants. Lesquels s’interpénètrent étroitement avec les sommets de l’Etat, comme le montre par exemple à l’évidence l’existence d’une haute bourgeoisie dont…
.. les éléments occupent indifféremment, passant des uns aux autres, les postes dirigeants de ces appareils, qu’ils soient publics ou privés. Mais cela traduit surtout le fait concomitant que ce développement très élevé est aussi nécessairement celui de l’aggravation maximale…
.. des contradictions du capital, notamment de la dévalorisation la plus massive du capital et de l’antagonisme de classe. C’est pour cette raison que l’Etat est alors nécessairement amené à intervenir davantage, plus durement et…
.. sur tous les fronts, comme le fonctionnaire suprême du capital en général, celui qui doit assurer « l’intérêt général » des capitalistes, c’est-à-dire la reproduction du capital en général. » (56)
« Ce qui est remarquable, c’est que le rôle de l’Etat n’a cessé de s’étendre et de s’amplifier. D’abord limité, si l’on peut dire, à l’organisation et la défense de l’ordre social de la propriété privé, du droit des propriétaires à exploiter les travailleurs à leur guise, à la…
.. protection & l’expansion des affaires de ses ressortissants capitalistes face à la concurrence, ce rôle de l’Etat s’élargit progressivement à la prise en charge d’autres conditions de la valorisation. Par ex., réalisation d’infrastructures (routes, canaux, chemins de fer)…
.. formation et entretien (santé, logement, etc.) des différentes catégories de main-d’œuvre nécessaires au capital, financement de la recherche scientifique, etc. Jusqu’à, maintenant, le paiement d’une part croissante de la main-d’œuvre par l’Etat sous couvert d’aider l’emploi…
.. Cette étatisation peut s’accompagner parfois de la nationalisation d’un certain nombre d’entreprises, voire de ttes, car cela ne change rien de fondamental au caractère capitaliste de la société. Il s’agit seulement d’un changement de propriété juridique. » (57)
« « C’est cette séparation entre les conditions du travail d’un côté et les producteurs de l’autre qui constitue le concept de capital… » (Marx). Changer seulement le propriétaire juridique des conditions du travail, ce n’est en rien abolir cette séparation…
.. C’est pourquo Marx se moquait de ces socialistes du XIXème siècle qui, déjà, considéraient l’étatisation de l’économie et de la société comme mesure anticapitaliste par excellence. » (57)
« S’il faut sans cesse rappeler ces vérités élémentaires sur les rapports Etat-Capital, c’est qu’il s’agit là d’un point qui distingue tt particulièrement et radicalement « la gauche institutionnelle » des communistes. L’Etat ne peut pas abolir un état de choses, une situation…
.. des rapports sociaux et leurs nécessaires conséquences) dont il est le produit. Marx le 1er n’a cessé d’affirmer que ce sont les rapports sociaux concrets (rapports de propriété, divisions du travail, répartitions des richesses, etc.) qui déterminent l’Etat, & non l’inverse. »
« L’accroissement du rôle de l’Etat, c’est aussi celui d’un énorme gonflement des bureaucraties, un pullulement, pour ne prendre que l’exemple de la France, de dizaines de milliers de politiciens, hauts fonctionnaires et parasites en tout genre, bien décidés à se nourrir sur la…
.. bête, grassement rémunérés, dotés de somptueux palais, entourés de cohortes d’assistants, multipliant les placards dorés (comités, commissions, assemblées, filiales et autres multiples organismes parapublics), sources d’innombrables prébendes et de corruption…
.. C’est celui aussi de l’appareil répressif. Bref, c’est bien une énorme masse de faux-frais, ce que l’Etat s’efforce de compenser en économisant sur les fonctions les plus utiles au peuple: enseignement, santé, etc. » (58-59)
« puisque le capital ne s’auto-valorise plus suffisamment, il va devoir intervenir pour le valoriser lui-même directement. Pour une part grandissante, il substitue sa main bureaucratique à la fameuse main invisible du « marché » défaillante, au grand dam des économistes qui…
.. l’avaient sacrée parfaite et éternelle régulatrice de l’économie ! On sait que c’est en lui versant des dizaines de milliers de milliards de dollars66 que les Etats ont assuré l’existence du capital lors du dernier krach…
.. Depuis, en plus, les banques de la zone euro, pour se limiter à cet exemple, réalisent une large part de leurs profits seulement grâce aux cadeaux de la Banque centrale européenne (B.C.E.) […]
.. Autre exemple significatif: la prise en charge par l’Etat français (mais aussi par les Etats de beaucoup d’autres pays développés) d’une part de plus en plus importante du coût salarial, dégageant ainsi un surcroît de pl pour le capital…
.. Elle s’est effectuée par le moyen d’exonérations de charges sociales (salaire indirect), ainsi que par celui du paiement de tout ou partie du salaire de certains travailleurs par l’Etat (nombreuses et diverses formes d’emplois « aidés »). » (59-60)
« cet argent fourni par l’Etat pour majorer la pl (les profits) que reçoivent les entreprises est, pour une large part, financé par la dette. Certes, ce faisant, l’Etat évite au moins momentanément la déflagration sociale qui n’aurait pas manqué d’éclater s’il avait voulu…
.. procéder au sauvetage des capitaux et au rehaussement nécessaire du taux de profit uniquement et immédiatement par une baisse des coûts salariaux (notamment les prestations sociales). Cette baisse aurait dû en effet être d’une ampleur impossible à faire accepter par les…
.. salariés, & elle aurait en outre ruiné la consommation, & donc les entreprises aussi (déflation). Gonfler la dette publique permet également à la bourgeoisie de prétendre qu’il s’agit bien de la dette de ts, & non pas de celle des capitaux qui ont été requinqués grâce à elle…
.. L’Etat choisit dc d’abaisser les coûts salariaux progressivement, en surveillant les réactions prolétaires comme du lait sur le feu. Mais d’un autre côté, cette « douceur » très relative/prudence/peur, font que la dette continue de se creuser par effet « boule de neige ». (61)
« Ce qui mène nombre d’Etats dans des situations de quasi-faillite: on sait que leurs dettes ne seront jamais totalement remboursées, sinon en monnaie de singe. Certaines fractions de la bourgeoisie (de gauche) prétendent pouvoir y parvenir par des augmentations d’impôts.
.. Mais cela ne pourra jamais suffire, sauf – mais c’est bien cependant ce qui sera tenté – à ruiner absolument les peuples, et à réduire si fortement les profits si le fisc les taxait réellement sérieusement (cela au moment même où la crise les révèle insuffisants relativement…
.. à la masse de capital existante) que cela déclencherait une crise économique, sociale et politique d’une ampleur bien plus considérable que celle des années 30 qui a débouché sur les fascismes et la deuxième guerre mondiale. » (61-62)
« Pour le moment, contentons nous de constater qu’une valorisation du capital qui est financée pour une large part par de la dette, ainsi que finalement par de l’émission monétaire (« la planche à billets »), permet certes que les capitaux qui en reçoivent la contrepartie…
.. fassent des profits. Mais dans la mesure où les bénéficiaires en sont essentiellement les capitaux financiers, et que cet argent ne s’investit que peu dans un réel procès de production de pl…
.. ces profits ne sont que le résultat d’une dette qui sera (éventuellement) remboursée par une ponction sur de la richesse produite ailleurs. » (62)
« Par contre, dans la mesure où les salariés rembourseront par l’impôt (et l’ #inflation monétaire, un prélèvement masqué) une partie de la dette, dans la mesure donc où leurs revenus nets baisseront à proportion, il y aura alors une majoration réelle de la pl (créée par les…
.. salariés productifs) accaparée par le capital (tous les capitaux) par le biais de la médiation de l’Etat qui la lui distribue. Cette médiation consiste en effet à faire baisser les #salaires nets (y compris, & d’abord, les salaires indirects) sous couvert de remboursement de…
.. la dette publique, tout en donnant l’argent procuré par cette dette au capital sous prétexte de sauver les entreprises et l’emploi : au bout du compte, c’est une baisse des salaires et une augmentation des profits. » (62)
« Cela confirme le rôle de l’Etat comme agent du capital en général, gérant de la reproduction du capital. Et aussi le fait que, dans la situation actuelle du capitalisme, un accroissement significatif de la masse de pl passe surtout par une baisse drastique des coûts salariaux…
.. compte tenu des limites atteintes par les hausses de productivité, et maintenant aussi d’intensité du travail (et bien que ces limites soient asymptotiques, et non pas absolues). » (62)
« Le prolétaire se définit dans le rapport capitaliste par lequel les moyens du travail s’opposent à lui comme une puissance étrangère qui le domine, le contraint, l’écrase. Dans le mode de production capitaliste où la production se définit comme production de pl, le travail…
.. productif est celui qui produit de la pl. Le travailleur productif est celui dont le travail s’échange contre du capital et le reproduit en l’accroissant de la pl. « Désormais (avec le capitalisme) la notion de travail productif ne renferme plus simplement un rapport entre…
.. activité et effet utile, entre producteur et produit, mais encore et surtout un rapport social qui fait du travail l’instrument immédiat de la mise en valeur du capital » (Marx). » (65)
« Seuls les prolétaires se définissent comme ces forces pouvant utiliser ces moyens pr abolir le capital. Non pas parce qu’ils sont travailleurs productifs reproduisant le K & eux-mêmes, mais parce qu’ils sont écrasés ds cette reprod. & mis ds la nécessité de l’abolir pr vivre. »
« Que les puissances intellectuelles de la prod., scientifiques, ingénieurs, cadres, soient séparées & opposées aux prolétaires dans le rapport de prod. capitaliste n’empêche nullement le produit final, & donc la pl qu’il contient, d’être aussi le résultat de leur travail. » (70)
« Du pt de vue de la valorisation du capital, c’est l’ensemble des salariés participant d’une façon ou d’une autre au procès de production (à l’exclusion des tâches finan., comm., admin., jur.) qui en est le créateur, ce procès n’existant que ds la combinaison de leurs travaux. »
« La notion du travailleur collectif comme producteur de la pl exprime seulement cette caractéristique du capitalisme moderne que le procès de valorisation du capital s’exécute dans une division du travail poussée à l’extrême entre fonctions intellectuelles et d’exécution. » (72)
« Ce qui détermine l’analyse de classe, c’est de savoir qui est du côté de la maîtrise, de la possession, de la propriété des moyens du travail, ou du côté de la domination/soumission du travailleur à ces moyens, et donc de son exploitation par les possesseurs de ces moyens. »
« C’est toujours dans le rapport immédiat entre le propriétaire des moyens de production et le producteur direct qu’il faut chercher le secret le plus profond, le fondement caché de l’édifice social… » (Marx) (73)
« C’est par là que se distinguent les uns des autres dans le capitalisme « de vastes groupes d’hommes », selon 3 critères concomitants : « …
- leur rapport (la plupart du temps fixé et consacré par les lois) vis-à-vis des moyens de production,
- leur rôle dans l’organisation…
.. sociale du travail, donc par les modes d’obtention et
- l’importance de la part des richesses sociales dont ils disposent », les deux derniers critères découlant du premier. » (73)
« Le prolétaire se définit ainsi comme dépourvu de toute propriété, de toute maîtrise (possession) sur les moyens de production, personnifiés par le capitaliste, comme dominé et contraint par eux.
.. C’est cette désappropriation qui l’oblige à travailler pour le capitaliste, c’est cette domination qui l’oblige à le faire pour seulement le prix de sa force de travail ou même moins, à fournir un surtravail non payé (exploitation), et aussi à être chômeur. » (73)
« On voit alors que la distinction travail productif/travail improductif n’intervient pas dans cette définition. Peu importe qu’il s’agisse de salariés travaillant pour un capital improductif. « Tout comme le travail non payé de l’ouvrier crée directement de la pl pour le…
.. capital productif, le travail non payé du salarié commercial procure au capital marchand une participation à cette pl » (Marx). Ce qui amène Marx à affirmer que « le travail commercial qu’il achète est pour ce capital (commercial) directement productif »…
.. Ce qui est du travail improductif pour le capital social, l’accumulation du capital en général, ne l’est évidemment pas pour tel ou tel capital particulier. Il est donc normal qu’y trouvant le même rapport capital/travail, on y trouve aussi des prolétaires ! » (74-75)
« L’intérêt pratique de ces analyses est de démontrer que, contrairement à ce que professent nombre d’idéologues, la masse des prolétaires dépasse largement celle des seuls ouvriers, et que le fait que le capitalisme développe chaque jour de nouvelles…
.. activités improductives pour le capital social ne la diminue nullement. C’est dire que le capital ne cesse ainsi d’accroître les forces qui lui sont antagoniques. » (75)
« Les puissances intellectuelles de la production, de par la propriété qui est la leur, ne vendent pas leur force de travail à sa valeur, mais négocient une association avec les propriétaires du capital argent à qui ils apportent cette valeur d’usage qui leur est nécessaire …
.. pr développer la prod. de pl aux détriments des ouvriers. […] Finalement, les puissances intellectuelles de la prod. sont improductives; 1°) directement si et dans la mesure où elles reçoivent plus de pl qu’elles ne contribuent à en produire au sein du travailleur collectif ;
.. 2°) indirectement parce qu’une part essentielle de leurs fonctions consiste à accroître la productivité, ce qui, d’abord facteur d’augmentation de la pl pendant toute une période historique, se transforme finalement en facteur de dévalorisation du capital. » (79)
« Les sciences, produit du dév. historique universel ds sa quintessence abstraite, leur (les prolétaires) font face en tant que puissances du capital… elles apparaissent partt où elles entrent ds le procès de travail comme incorporées au K, ds la machine la science réalisée…
.. apparaît comme K face aux ouvriers. Et de fait ttes ces utilisations à gde échelle de la science, des forces de la nature & des produits du travail, n’apparaissent elles-mêmes que comme des moyens d’exploitation du travail, des moyens de s’approprier du surtravail. » (Marx)
« Non seulement le prolétaire peut être un travailleur improductif, mais il peut aussi ê un sans-travail. Et c de +en+ le cas. Surtt qu’il leur faut ajouter ts les travailleurs précaires, chômeurs intermittents qui ne trouvent pas à s’employer suffisamment pr vivre sans déchoir »
« C’est tout ce vaste ensemble qui constitue ce que Marx appelait « l’armée de réserve des prolétaires ». Car il s’agit bien de prolétaires. Un individu chômeur ou demi-chômeur, sans propriété autre qu’une force de travail qu’il n’arrive pas à vendre, est un prolétaire. » (82)
« Il est la chose du capital avant même d’éventuellement travailler, il est dans un rapport de dépendance au capital, à sa disposition. Ce qui permet au capital l’ayant ainsi en réserve :

1°) d’en disposer seulement quand il en a besoin, et aux meilleures conditions pour lui ;
.. 2°) de faire pression sur ceux qu’il emploie pour qu’ils acceptent ces conditions, sinon ils seraient remplacés par ces réservistes. » (82)
« Un fait est certain: la masse de ces prolétaires ne peut que croître. D’autant plus qu’elle grossira aussi d’éléments des « couches moyennes », si nombreux dans les pays riches, qui sont et seront déclassés et précipités dans le prolétariat. » (82)
« Telle est la limite essentielle, la force active antagonique que le capital construit face à lui dans son développement et l’extrême ralentissement, voire la stagnation, de ce développement que marque la crise actuelle: une masse croissante de prolétaires dont la situation ne…
.. cesse de se dégrader (notamment sous le prétexte hypocrite du poids des dettes publiques qu’il leur faudrait rembourser !). Mais si l’accroissement de la masse des prolétaires dans le monde et l’aggravation de lr antagonisme avec le capital est la première des conditions pr…
.. surmonter les catastrophes en cours & celles, pires encore, prévisibles si le capitalisme survit, encore faut-il que les prolétaires qui l’aboliront en s’abolissant eux-mêmes trouvent les moyens de le faire, c-à-d de s’approprier réellement les conditions de la production. »
« La démarche matérialiste d’analyse du capitalisme consiste toujours à découvrir dans la réalité existante elle-même les conditions permettant de la transformer. Cette réalité, le capitalisme, c’est un mode de production de leur vie par les hommes, dans des rapports sociaux…
.. déterminés, à un moment déterminé de son développement historique. Rendre compte de la situation de la société capitaliste, c’est rendre compte de la capacité du capital, à ce moment, à se valoriser, à se reproduire en s’accumulant. » (85)
« La crise [actuelle] ouverte dans les années 70 […] se caractérise par un rétrécissement organique des possibilités, pour le capital, d’enclencher un nouveau cycle de valorisation. » (85)
Or, « le capital est à un moment de son accumulation historique où les facteurs de sa dévalorisation, dont nous avons montré l’accroissement dans les chapitres précédents, ont tendanciellement et structurellement pris le pas sur ceux de sa valorisation.
.. Ce retournement est la caractéristique de cette époque de l’histoire de l’accumulation capitaliste qui s’est amorcée dans les années 70. Que l’accumulation et la reproduction du capital soient considérablement ralenties par l’accroissement des capitaux improductifs…
.. « faux-frais », gaspillages, « consommations improductives », est un fait. Mais il y a pour lui encore + grave.
.. C’est l’effet des efforts constants qu’il a fait, & tente tjrs de faire, afin d’augmenter la productivité, [de] diminuer la quantité de travail productif employé relativement à l’emploi de machines. » (86)
« À force de vouloir réduire le tps de circulation du K [tps improductif], le K finit aussi, à un certain stade de son dév., par réduire le tps de prod. & avec lui la quant. de travail social total employé [la valeur de ttes les marchandises & avec elle la pl qu’elle contient]. »
« Le capital est lui-même la contradiction en procès, en ce qu’il s’efforce de réduire le temps de travail à un minimum, tandis que d’un autre côté il pose le temps de travail comme seule mesure et source de la richesse. » (Marx)
« Dans la mesure où… le travail immédiat et sa quantité disparaissent en tant que principe déterminant de la production… et se trouvent rabaissés aussi bien quantitativement à une proportion réduite que qualitativement à un moment certes indispensable, mais…
.. subalterne au regard du travail scientifique général, de l’application technologique des sciences physiques et mathématiques (et autres, n.d.a.)… le capital travaille ainsi à sa propre dissolution en tant que forme dominant la production. » (Marx)
.. Marx en tire la célèbre conclusion que « la véritable barrière de la production capitaliste, c’est le capital lui-même: le capital est sa mise en valeur par lui-même apparaissent comme point de départ et point final, moteur et fin de la production…
.. Le moyen — développement inconditionné de la productivité sociale — entre perpétuellement en conflit avec la fin limitée : mise en valeur du capital existant ». » (Marx) (89)
« Le capital peut certes aujourd’hui se survivre dans une quasi-stagnation, à travers guerres et autres catastrophes, et par une exploitation toujours plus forcenée des prolétaires…
.. C’est cet antagonisme de classe croissant, c’est la lutte des prolétaires pour abolir leur situation, s’abolir en tant que prolétaires, qui est bien la seule limite ultime de la reproduction du capital. » (90)
« Le crédit a toujours été un moyen d’accélérer la rotation du capital, ainsi que de faciliter sa mobilité et sa concentration, toutes choses qui stimulent, tel un dopant, sa valorisation et sa reproduction.
.. Mais l’hyper-accroissement du crédit, et donc des dettes, ce n’est plus un simple dopant, c’est de la respiration artificielle, de l’acharnement thérapeutique.
.. Que dire d’autre en effet quand ce sont les augmentations massives des dettes privées et publiques qui assurent aujourd’hui la survie du capital en maintenant vaille que vaille, et de krach en krach, la production (via des subventions, des emprunts, et des conditions de la…
.. production de plus en plus fournies par les Etats) comme la consommation (via des crédits, des primes d’Etat à l’achat de voitures ou autres, des financements sociaux payés par les Etats, des dépenses militaires, etc.) ? » (91)
« Une accumulation de dettes n’a jamais été une accumulation de capital, une production de valeur. De l’émission monétaire sans rapport avec une augmentation réelle des valeurs produites et en circulation non plus. » (91)
L’extraordinaire dév. des sciences « est un phénomène essentiel et très caractéristique du capitalisme contemporain, mais c aussi une condition du communisme si, au lieu d’être appropriées par le capital, elles faisaient l’objet d’une appropriation par les individus associés. »
« Chaque capitaliste ne peut s’empêcher d’essayer d’augmenter la productivité du capital qu’il gère, car c’est un moyen essentiel pour obtenir un avantage sur ses concurrents, un profit extra (produits vendus au dessus de leur valeur de marché), et ne pas s’il n’y parvenait pas…
.. être éliminé par eux. Mais comme les progrès techniques se répandent, ce profit extra disparaît, et reste alors le résultat général de la hausse de productivité : une baisse de la valeur des marchandises, source de la pl dite relative, avant […] celle de [la] pl elle-même. »
« Se heurte-t-il à une production de pl insuffisante parce que les valeurs d’usage des moyens de production sont trop fortes, il tentera d’y remédier en les détruisant, notamment par des guerres.
.. Et il n’oubliera pas aussi d’imposer du travail à peine payé à des centaines de millions d’hommes, de femmes et d’enfants, et même du travail non payé comme dans les divers camps de concentration, goulags, travaux forcés, etc., faisant reculer ainsi momentanément…
.. le développement du machinisme au prix donc de la mort rapide de millions d’individus. Bref, le capitalisme ne s’écroulera pas de lui-même, mais est entré dans une période historique de crise chronique, ponctuée de krachs retentissants, où « la production fondée sur…
.. la valeur d’échange » tend à s’écrouler (« tend » car pr le moment le capital est encore capable d’exploiter durement plusieurs milliards de prolétaires ds le monde). Ce qui veut dire que le capital de son côté doit tendre à maintenir ce mode de production par les moyens les…
.. + violents, les plus ultimes, depuis la paupérisation absolue d’une masse grandissante de prolétaires jusqu’aux guerres de ttes espèces, en passant par les destructions & mutilations environnementales ainsi que le plus grand gaspillage de ressources non renouvelables. » (96)

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