[thread] @ProfessorXmonad a relayé hier jeu #Scratch créé par son fils 12 ans
Époustouflant !
Comment est-ce possible ?
Parce que c'est libre et que la plateforme en ligne Scratch est une forge, un petit GitHub
Ce sont les boutons "remix" + "voir à l'intérieur" qui changent tout
Rappelons que Scratch est un langage de programmation graphique manipulable et exécutable par le logiciel du même nom à but éducatif.
Pour le jeu du fiston, c'est exécutable (c'est-à-dire jouable) ici : scratch.mit.edu/projects/54948…
Et c'est manipulable ici, car on a accès au "code source" du projet, à son "secret de fabrication" constitué d'assemblages de briques (le code est ouvert, c'est "open source") : scratch.mit.edu/projects/54948…
Scratch est dans les programmes de maths et techno du collège (et dans le DNB Brevet cf image). Tous les élèves le connaissent et l'utilisent. Mais, me semble-t-il, minoritaires sont les prof. qui expliquent aux élèves l'ingéniosité (et la liberté) de la "forge Scratch" en ligne.
Scratch est un logiciel libre que vous pouvez utiliser aussi bien en ligne que localement après téléchargement. Et ça c'est déjà bien (notamment pour usage en classe #RGPD) c'est pas toutes les applis en ligne qui font ainsi, notamment celles qui veulent capter vos données.
Donc comme un dév de code vous pouvez créer vos projets Scratch sur votre ordi (git commit). Mais vous pouvez aussi déposer/partager ces projets sur la plateforme en ligne Scratch (git push) comme ferait notre dév sur GitHub/GitLab
Et vous entrez alors dans une autre dimension ;)
La dimension libre, collaborative et communautaire de la plateforme qui a été conçue pour cela.
Tout d'abord, comme Wikipédia, si vous déposez un projet sur le site, il est sous licence libre CC-by-sa.
C'est ainsi sinon vous obstruez ouverture et partage. en.scratch-wiki.info/wiki/Creative_…
Et comme c'est libre, apparaissent deux boutons essentiels en haut à droite de chaque projet.
- Voir à l'intérieur : je peux étudier n'importe quel projet (en lisant son code source)
- Remix : je peux modifier, adapter, améliorer n'importe quel projet (en éditant son code source)
Est-ce que je peux d'un clic voir à l'intérieur de Word comment il a été codé ? Non. Est-ce que je peux d'un clic modifier le code pour l'adapter à mes besoins ? Encore moins. Word est un logiciel non libre.
Par contre avec Wikipédia, je peux ;)
Ici donc, un clic et vous basculez de l'autre côté du miroir. Je peux voir, lire, comprendre, apprendre, échanger, modifier, adapter, améliorer et repartager les projets des autres (qui m'ont tant plu et intrigué lorsque je les ai exécutés).
Un bel environnement d'apprentissage !
Ici un dénommé "marin_2010" a remixé le jeu initial du fiston.
Et on garde automatiquement trace de cet héritage.
Comme on fait un fork sur GitHub.
"Si j'ai pu voir si loin, c'est que j'étais juché sur des épaules de géants" ;) scratch.mit.edu/projects/58071…
C'est sûrement ainsi que le "fils prodige", outre son talent, a réussi à proposer un tel jeu. En s'inspirant des créations des autres. On apprend et progresse en autonomie mais en interaction avec les autres.
(ouf ça fait 1 an qu'il est dessus, me voici rassuré ;))
Avec les commentaires sous chaque projet, les autres peuvent féliciter mais aussi suggérer une amélioration à l'auteur. Exactement comme une "issue" sur une forge GitHub ou GitLab.
(ps : la liberté se trouve aussi dans l'orthographe ;))
Remarque : C'est aussi "tout ça" qui m'avait intéressé lorsque nous avions créé en 2016 au lycée français de Taipei la 1ère @nuitducode dont l'édition 2022 en est à 120 établissements participants ! (bravo et merci @laurentabbal)
cc @JYVesseau@jy_labouche@aefeinfo@lfitokyo
Invitez donc les élèves à utiliser Scratch en ligne et ils découvriront "la force de l'ouverture et du partage" et certains seront mûrs par la suite pour de "vrais" forges, par ex au lycée avec leurs scripts Python (si on leur offre une forge souveraine et sécurisée pour cela ;))
Avec Scratch (local), on initie les élèves à l'algorithmique et la programmation. Avec Scratch (en ligne), on peut aussi les initier aux forges, à la culture libre et aux communs numériques. On aurait tort de s'en priver ;)
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Je suis juge et partie mais franchement ça bouge pas mal actuellement à l'Éducation nationale du côté du logiciel libre et des communs numériques.
Illustration en 12 tweets uniquement de ce dernier mois, et qui font sens mis bout à bout.
⬇️ 1/13
Historique première formation aux communs numériques à @Ih2ef sur 3 jours devant 30 conseillers de recteur DRANE (Direction de Région Académique du Numérique pour l'Éducation) et DRASI (Direction Régionale Académique des Systèmes d'Information)
2/13
Nouvelle version de #BigBlueButton à laquelle le ministère a participé en finançant directement le développement de certaines fonctionnalités (on utilise du logiciel libre, on contribue au logiciel libre)
3/13
[ils ont osé] Et voilà. La copie privée ne suffisait pas. Les lobbys ont bien travaillé. Un amendement a été déposé vendredi visant à taxer de 1% les bénéfices tirés de l'utilisation commerciale d’une œuvre du domaine public, notre commun culturel à tous. assemblee-nationale.fr/dyn/16/amendem…
[one more thing...] Parmi les "14 preuves que les communs numériques fonctionnent !" présentées à #NEC22 s'est glissé le ministère de l'Éducation nationale : utiliser du logiciel libre c'est bien, y contribuer c'est mieux.
En pitch 5 min 7 diapos.
En thread replay ci-dessous.
⬇️
Le service de Classe Virtuelle a changé en cette rentrée scolaire. Avant c'était logiciel non libre (Blackboard) sur serveurs GAFAM (Amazon). Aujourd'hui c'est sur instance libre #BigBlueButton opéré par la #DNE et hébergé en Fr. eduscol.education.fr/3209/le-servic…
mais ça n'est pas tout...
On ne se contente pas d'utiliser l'application libre @bigbluebutton on participe à son développement en finançant de nouvelles fonctionnalités après étude et retex. github.com/bigbluebutton/…
mais ça n'est pas tout...
[GHB] Pas dans mes habitudes de parler vie privée mais dimanche, c'était a priori fête à la maison puisque, fait rare, je voyais mes 2 filles #20 et #27 (que j'ai eu jeune je précise ;))
#20 revenait d'un salon étudiant où on leur avait distribué un truc que j'identifiais pas
Je demande ce que c'est.
- C'est une "capote de verre", tu la mets dessus comme ça, c'est contre les drogues genre GHB, tu sais, "la drogue du violeur"
- Ah... ok
Et là, je sais pas pourquoi, j'ajoute :
- Oui, enfin ça n'arrive pas à tout le monde quand même...
...silence
Elles me regardent toutes les deux et je comprends instantanément que si, elles ont elles aussi été victimes du GHB, dont la plus jeune il y a à peine 2 mois !
Et là fébrile je demande :
- Et... ?
- Et rien justement papa. On se souvient de rien, c'est ça le principe.
Je participe ce matin à la table ronde "Les préjugés démarrent-ils à l'école ?" en tant que représentant @Edu_Num au 1er congrès Femmes En Sciences @FES_AFNEUS organisé par @AFNEUS à la Villette.
[spoiler alert : oui, mais ça n'est pas une fatalité] femmes-en-sciences.fr/congres-femmes…
Enfin... en théorie. Parce que là, je suis bloqué à Gare du Nord un jour de grève Ratp, soit l'antichambre de l'enfer #Greve18fevrier#greveratp
Connaissiez-vous l'histoire (sexiste) de "Lenna", surnommée "the First Lady of the Internet" ou "the muse of JPEGs" ? L'histoire d'une photo de femme dans un milieu d'hommes. On peut la résumer par cette image, que je ne devrais même pas vous montrer...
1/23
"Lenna", c'est l'histoire d'une photo recadrée. L'histoire de la photo la plus analysée au monde. "Icône" de la numérisation et du format JPG. Que vous aviez peut-être déjà vu passer. Que tous les ingénieurs en traitement d'image connaissent. Toutes les ingénieures aussi...
Mais derrière cette photo, il y a une femme, Lena Söderberg. Insouciante hier, et qui demande aujourd'hui symboliquement que cette photo-stéréotype soit "retirée d'Internet".
La "First Lady of the Internet" n'existe pas ou plus, mais "the Tech’s Original Sin" lui demeure.