Thread by @TFressin

Petit #thread sur les jeux et l’art de la guerre ! ⬇️ ♟⚔️

Comme j’ai pu l’étudier dans ma @TheseDHistoire, les « nobles jeux » sont vus au XVIe puis surtout XVIIe siècle comme des jeux permettant de se préparer à la guerre en temps de paix.

Les premiers « nobles jeux » que j’ai retrouvé dans les sources sont des jeux guerriers, utilisant des armes comme la hache, la lance, l’épée, …

En temps de paix, ces jeux permettent de s’entraîner physiquement et moralement, à priori sans risquer de mourrir.

Tout guerrier doit passer par ces jeux d’exercice. C’est utile et nécessaire, pour être prêt le jour J.

La paume a aussi été considérée comme un noble jeu. Car il préparait le corps, via des exercices non guerriers.

Les « nobles jeux » de tir ont également existé.

L’arc, l’arbalète, l’arquebuse, le canon, … permettaient aussi bien aux (nobles) guerriers qu’aux (nobles) habitants des villes de s’entraîner au tir militaire.

Dans un monde où la violence cherchait à ne plus être aussi présente, ces jeux d’exercice de tir étaient parfaits.

Le corps des « joueurs » n’était qu’exposé au spectacle du jeu guerrier, pour le plaisir des spectateurs.

Le jeu, comme la guerre, devient un spectacle. On ne s’y présente pas sans préparation, sans un uniforme (pour les troupes d’élite uniquement à cette époque, donc la @maisonmiliduroi), …

Enfin, comment ne pas citer le « noble jeu des échecs », qui a alors pour but de préparer la noblesse à la stratégie militaire.

Tout ceci étant dit, attardons-nous sur ce jeu des échecs. Et déconstruisons un peu sa légende dorée :

NON, même si on le croit encore sous l’Ancien Régime (et même si j’adore jouer à ce jeu), les échecs ne prépare pas bien à la guerre.

Pourquoi ?

Tout simplement car les échecs sont un mauvais exemple de ce que sont les relations internationales.

Pourquoi ?

Car aux échecs, les règles sont fixes, les joueurs connus et le but partagé, tout comme les conditions de la victoire.

En somme, c’est un jeu « fini », bien délimité. Qui prépare, mais pas complètement, l’esprit guerrier.

En effet, il ne faut pas oublier que dans les relations internationales, il y a des joueurs connus et inconnus. Certains peuvent apparaître, d’autres disparaître. Avec chacun une dimension « humaine », une culture, des valeurs, …

Dans les jeux infinis (comme dans la vraie vie), les règles évoluent et le but est de rester dans le jeu, tout en évitant de perdre les moyens ou la volonté de continuer à jouer.

Ainsi, la grande différence entre les jeux finis et infinis est que :
- dans les jeux finis, les joueurs sont guidés par leur seul intérêt
- dans les jeux infinis, les joueurs sont essentiellement guidés par leurs valeurs et la représentation de celles qui ont des autres.

Ainsi, la dimension humaine et des relations en général est encore + présente dans les jeux « infinis ».

Rappelons que ceux jeux infinis n’existaient pas encore sous l’Ancien Régime.

Mais ils sont bien présents de nos jours et sont très variés (en particulier les #wargame). Ils deviennent, en quelque sorte, les « nobles jeux » du temps présent.

Ainsi, convient-il de se préparer à la guerre avec des jeux finis et infinis.

Tout comme il convient de s’intéresser à la théorie des jeux. Car face à l’infinité de situations qui se présentent, il faut développer le réflexe de prévoir et d’anticiper le maximum de choses.

Moralité : jouez, jouez, jouez ! ♟ aux #wargame mais pas que.

Cela instruit l’esprit guerrier face à l’infinité de situations qui pourrait se présenter à lui. ⚔️