Procès attentats #13novembre2015 Jour 109. Audition aujourd’hui de « Sonia », le témoin qui a permis de retrouver Abdelhamid Abaoud, et d’empêcher un nouvel attentat à La Défense.
Pour l’heure, un enquêteur de la SDAT projette des images de l’appartement conspiratif de Saint Dénis, dévasté, un amas de gravats et de bois explosé, au milieu duquel trône une machine à laver intacte
L’enquêteur projette aussi un plan du « buisson conspiratif » (sic), igloo végétal où Abaoud et Chakib Akrouh avaient trouvé refuge juste après les attentats du #13novembre
L’enquêteur s’étonne de cette planque trouvée à l’arrache, si peu professionnelle, de la part d’Abaoud qui avait pourtant réussi à traverser l’Europe en semant toutes les polices européennes, et à coordonner des attentats si sophistiqués. Quelque chose s’est mal passé
Le plan initial ne s’est pas déroulé comme prévu :
-arrivée tardive du commando du stade de france
-défection de Salah Abdeslam
-ce qui ne s’est pas passé à Schipol : l’EI y envoie 2 combattants chevronnés, qui prennent un aller simple en bus ..et reviennent, sans qu’on sache Pq
Le commissaire s’étonne de l’arsenal abandonné en catastrophe par Abaoud dans la Seat : 80 cartouches de kalachnikov, une ceinture explo, 3 couteaux de 17 cm, neufs et extrêmement aiguisés, placés dans des fourreaux spéciaux pour ne pas se blesser
Prise de bec entre le commissaire et l’avocat de Sofien Ayari, qui veut savoir pourquoi il le qualifie de « combattant de haute valeur de l’EI » : « j’ai rien de plus à vous offrir, mec ... heu... pardon , maître »
On entend maintenant « Sonia », désormais témoin protégée, dont Claire Andrieux avait raconté l’histoire dans son livre « Témoin ».
Son ombre apparaît à l’écran, sa voix rauque a été modifiée
Elle raconte comment elle a accompagné Hasna, la cousine d’Abaoud, qu’elle a vu surgir d’un buisson : « ce qui m’a choqué c’était ses baskets oranges. Il m’a dit qu’il avait participé aux attentats « les terrasses, c’est moi » »
Abaoud lui dit aussi qu’il veut faire d’autres attentats « vous êtes comme des pains blancs, le matin je me lève je pense à vous faire sauter »
« J’ai appelé le 197, ils m’ont pas crue »
Finalement contactée par les enquêteurs, elle leur dit qu’il faut faire vite, qu’Abaoud est caché dans un buisson à Aubervilliers.
Ils m’ont demandé si un detail m’avait marqué, j’ai parlé des baskets oranges
La sdat lui met la pression pour obtenir des infos auprès d’Hasna « j’ai récupéré l’adresse de la planque, le lieu du retrait du mandat western union, et la suite de ce qu’ils allaient faire. J’aurais pas pu les laisser faire ça »
« Ensuite je me suis retrouvée en gav à Levallois, 4e choc. Mais je suis sortie. Si c’était à refaire, je referais la même chose » dit Sonia
Sonia dit ses 4 vérités à Abaoud : qu’il est un assassin, qu’il a tué des innocents, sans doute des musulmans.
« Il m’a traitée de mécréante, il m’a dit j’ai pas encore fini mon travail.
Il parle aussi de Salah Abdeslam « par la grâce de dieu il est en sécurité en Syrie »
Le 17 novembre, elle appelle la sdat en panique, Abaoud a prévu de taper à La Défense, au centre commercial des Quatre Temps « je leur ai dit dépêchez vous, ça va se passer jeudi »
Sonia explique qu’Hasna était amoureuse d’Abaoud, qu’elle aurait dû épouser dans le cadre d’un mariage arrangé. Mais au dernier moment, la mère du cousin n’a plus voulu, car ils étaient pas du même milieu social
Le président a terminé ses questions à Sonia « je salue votre geste, qui a permis d’éviter d’autres attentats »
Sonia explique qu’Abaoud lui a dit que la France était « une vraie passoire », qu’il était entré en se fondant dans une vague de migrants, qu’il était arrivé avec 90 djihadistes
Sonia parle de sa vie de recluse « on tombe, on se relève, on tombe, on se relève. On est euphorique, et puis on est déçu. Cette vie, est ce que je la mérite ? Je me dis que c’était un sacrifice à faire. Mais le sacrifice il est lourd »
A son avocate qui lui rappelle qu’elle a lavé ses mains à la javel après avoir serré celles d’Abaoud « je ne veux pas prendre la place des victimes. C’est elles les victimes. Moi, je suis encore là »
Me Maktouf explique que le statut de Sonia est un copié collé du statut de repenti. Sonia : « j’ai pleuré, j’ai tapé du poing. Je suis pas une repentie, j’ai trahi aucun de mes concitoyens »
Alors que JL Peries remercie Sonia, applaudissements au fond de la salle « non arrêtez, s’il vous plaît, c’est pas le lieu » dit le président
Fin de cette audience
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