Le gouvernement malien a indiqué ce soir qu’il dénonce les traités et accords liant la France et le #Mali en matière de coopération militaire et de défense, et encadrant l’opération #Barkhane. Quelques éléments pour contextualiser cette annonce, et en comprendre les enjeux 👇
1/ Le Mali dénonce les trois accords le liant à la France : l’accord SOFA encadrant le déploiement de Serval (puis Barkhane) de 2013, le traité de coopération en matière de défense de 2014 et l’accord SOFA de 2020 encadrant le déploiement des contingents étrangers de Takuba.
2/ Le Mali justifie cette dénonciation par:
- l’annonce du retrait militaire français (juin 2021 et février 2022), *
- la violation de son espace aérien et de la zone d’interdiction temporaire
- l’absence de réponse aux demandes de révision du traité de coopération (déc 2021)
3/ A partir de quand cette dénonciation est-elle effective ? Pour le traité de coopération signé en 2014 (formation, coopération militaire hors Barkhane), la dénonciation prendra effet sous 6 mois, conformément à ce qui est prévu dans le traité.
4/ En revanche, concernant les SOFA signés en 2013 et 2020 et encadrant la présence des forces Barkhane et Takuba, le Mali exige un effet immédiat.
5/ Le Mali se base sur la Convention de Vienne sur le droit des traités, applicable en l’absence de dispositions spécifiques dans l’accord, qui prévoit une possibilité de dénonciation à effet immédiat en cas de « violation substantielle » du traité par l’autre partie.
6/ La France n'a pas ratifié la Convention de Vienne mais l'applique. Elle devrait cependant rejeter cette interprétation, et demander que la durée de préavis normale en cas de dénonciation s’applique, à savoir 12 mois.
7/ Quelles seront les conséquences de cette dénonciation ? Concernant le Traité de 2014, elles devraient être faibles car la coopération concernée (formation, échanges d'informations...) était déjà largement suspendue
8/ La dénonciation des SOFA a des conséquences plus lourdes:
- les contingents Barkhane et Takuba pourrait ne plus bénéficier de la liberté d'entrer sur le territoire malien, ni de la liberté de circulation
- Fin d'exonération douanière pour l'importation de matériel
9/ Au-delà, la dénonciation de ces accords menace les dispositifs encadrant:
- Les poursuites judiciaires en cas de fautes ou de violation du droit par les militaires français
- Le traitement des prisonniers capturés lors des opérations militaires
10/ Enfin, sur le plan politique, cette dénonciation est un pas de plus franchi dans la dégradation des relations franco-maliennes. Elle est à ma connaissance inédite en droit international
#Niger: 1/ L’Assemblée nationale débat depuis ce matin 9h sur la modification de la déclaration de politique générale, permettant l’installation de nouvelles forces internationales sur le territoire nigérien. Pour rappel, voici les éléments du texte 👇
2/ Les députés favorables au texte ont mis en avant les immenses défis sécuritaires, et l’importance que le Niger soit appuyé par des partenaires internationaux pour les relever. Certains ont critiqué les manipulations de l'information relatives à la présence de forces étrangères
3/ Les députés défavorables ont critiqué l’absence d’informations sur les accords qui seront signés, dont le contenu n'a pas été présenté. Certains ont avancé que la conclusion de ces accords sans ratification du Parlement est contraire à la Constitution
Les « sanctions » sont au cœur de l’actualité et svt présentées sous leur aspect technique, ou critiquées comme étant inefficaces ou inutiles. Je propose qqs réflexions basées sur la littérature scientifique, non liées au cas russe mais qui permettent de contextualiser (1/16)
Que sont les régimes de sanctions ? C’est un outil très ancien apparu selon certains dès la Grèce antique (décret Mégarien), ou plus récemment lors de la Guerre de Sécession. Toutefois, les sanctions connaissent une progression sans précédent depuis la fin de la GF (2/16)
Les sanctions st diverses (diplomatiques, économiques, financières, sportives…). Ds le tps long, on observe qu'elles tendent à être de plus en plus ciblées (individus, secteurs d’activités) et non plus générales (blocus, embargo). On parle de « génération de sanctions » (3/16)
Suites aux annonces relatives à #Barkhane, quelques commentaires sur le nouveau cadre de coopération militaire au #Sahel, au-delà du retrait des forces françaises et européenne du #Mali, qui était prévu et annoncé.
1/ Le récit 🇫🇷 est toujours axé sur la description d’une menace globale matérialisée par Al Qaida et Daesh, qui « ont fait de l’Afrique une priorité de leur stratégie d’expansion », et « instrumentalisent » des conflits locaux pour leur agenda global.
2/ L’accent est également mis sur la demande des Etats de la région pour justifier l’intervention française, sans quoi l’Etat malien se serait « effondré », bien que cette version soit contestée par de nombreux observateurs 👇franceculture.fr/emissions/affa…