L'AUTODIAG
Chez les psy que je supervise, c'est une question qui revient beaucoup, iels semblent dérangé.e.s par le fait qu'un.e patient.e puisse venir avec déjà un autodiag en tête. De mon côté, je suis POUR L'AUTODIAGNOSTIC et je vais vous expliquer pourquoi : ⤵️
📍L'autodiag, c'est quoi ?
C'est le fait de poser sur soi-même un diagnostic, souvent à l'aide de ressources disponibles en ligne
⁉️ Pourquoi certain.e.s psy n'aiment pas ça ?
Iels me disent qu'iels ont l'impression que la personne se colle une étiquette, que ça réduit les
possibilités d'exploration dans la thérapie comme si la personne arrivait avec une idée dont elle ne voulait pas démordre. Iels peuvent avoir l'impression que ce qui intéresse les gens, c'est plus l'appellation que la prise en charge. Certain.e.s vont jusqu'à me parler de "mode"
📌 Pourquoi je ne suis pas d'accord : les bénéfices de l'autodiag
☑️ Dans tous les patient.e.s autodiag que j'ai reçu.e.s, ça m'est arrivé très peu de fois d'être en désaccord avec elleux
☑️ L'autodiag peut montrer que la personne essaye vraiment de se connaitre et de se
comprendre, ça lui donne un socle pour entrer dans la thérapie, un angle pour attaquer les choses, la réflexion est déjà amorcée
☑️ L'autodiag c'est empouvoirant dans le sens où lea patient.e ne fait pas que se soumettre au savoir du professionnel·le . Iel peut avoir un regard
critique et informé, on pourrait dire que c'est le premier pas vers l'éducation thérapeutique (voici des ressources sur les bienfaits de l'éducation thérapeutique has-sante.fr/jcms/r_1496895…) qui permet au patient.e d'acquérir des connaissances sur sa maladie pour prendre soin
d'ellui, aménager son quotidien, aider éventuellement d'autres personnes et savoir reconnaitre les signes d'urgence
☑️ L'autodiag en soi est très intéressant à explorer quand on est entré.e dans la thérapie. Comment la personne en est arrivée à se poser ces questions ? Comment
elle a trouvé les ressources documentaires ? Qu'est-ce qu'elle a ressenti ? Qu'est-ce que ça change pour elle ? Qu'est-ce qu'elle attendrait d'un diagnostic ? Dans quels symptômes elle se reconnait le + ?
❗️Quelles sont les limites de l'autodiag ?
A mon avis, ce sont les mêmes
que celles du diagnostic "officiel". Même si ça offre à la personne une légitimité interne, que ça peut lui permettre de s'autoriser à s'écouter plus ou même dans certains cas lui offrir des aides comme la MDPH ou des aménagements en cours, la limite réside surtout dans le
comportement des autres. Souvent mes patient.e.s me disent post-diag qu'iels se rendent compte que ça ne change pas énormément de choses pour leur entourage, ça peut être la douche froide.
🔎 Et en cas d'autodiag erroné ?
Encore une fois, c'est très rare mais si c'est le cas, on
peut utiliser la base de l'autodiag (par exemple, reprendre les réponses apportées à des quiz) pour voir si ces caractéristiques se retrouvent dans d'autres diags. On peut aussi essayer de comprendre pourquoi ce diag était important pour la personne et essayer de lui apporter ce
dont elle a besoin d'une autre manière
📒 Ce que je dis aux psy que je supervise :
- Faites attention à ne pas tomber dans le piège de l'ego, à mal prendre le fait que vos patient.e.s aient des connaissances
- L'autodiag n'est pas une mode, si cela se multiplie c'est parce que
c'est plus accessible et que les ressources parviennent à plus de personnes. C'est une chance que ça amène plus de gens vers la thérapie et la reconnaissance de leur souffrance
- Quand un diagnostic devient très courant, ça dit surtout des choses politiques, ne faites pas
l'erreur de fustiger les personnes qui "ont besoin d'étiquette" mais plutôt le monde qui leur rend cela nécessaire
- N'oubliez pas que pour nous, les psy, la question centrale ne doit pas être tant celle du diagnostic que celle de la souffrance que ressent la personne. De la
même manière qu'on se fiche de savoir si une personne est "normale" ou pas au regard de la société, la seule chose qui doit nous importer est de la soulager là et seulement là où elle est en souffrance
💭 Pour résumer :
L'autodiag peut amener des gens vers la thérapie et les
aider. Il donne du pouvoir aux patient.e.s et c'est important. Il peut être discuté et même être la base d'échanges très riches. Comme le diag, il ne résout pas tout, c'est finalement juste le début du chemin. Il se multiplie car il est plus accessible, il peut aussi être un
reflet du type de souffrance que notre société inflige aux gens.
Et vous, vous voyez d'autres avantages à l'autodiag ? D'autres limites ? #threadlapsy
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Twitter, il y a une question que je rumine ces derniers temps : qu’est ce que tu aimes dans mon compte ? Parce que c’est peut-être la dysphorie ultra brutale du SPM qui parle mais je vais te mettre deux sondages dans ce fil et t’expliquer pourquoi je suis un peu découragée ⤵️
Les threads, comme les notes Patreon et les live Twitch (qui vont reprendre) me demandent pas mal de travail (que je fais avec plaisir, personne ne me demande rien et en plus c’est une passion/IR) mais j’ai l’impression que j’ai à la fois moins d’interactions et + d’insultes que
Lorsque je publie des photos plus légères (ce qui me fait aussi plaisir mais ne représente pas la même dépense d’énergie #maladiechronique). Je ne suis pas une influenceuse et je ne vais pas vraiment modifier qui je suis et ce que j’écris pour plaire mais du coup j’en viens à me
"IL/ELLE EST COMME ÇA, TU NE LE.A CHANGERAS PAS" ! Vous n'en avez pas assez d'entendre cette phrase quand vous essayez de dire à un proche qu'un comportement vous blesse ? Surtout quand il s'agit d'un.e aîné.e ? Tellement souvent, mes patient.e.s me rapportent que c'est la ⤵️
réponse qu'iels ont reçue quand iels ont essayé de faire part de ce qu'iels ont compris en thérapie (notamment à leurs parents). Quand iels essayent d'expliquer qu'un comportement leur est toxique et d'initier une conversation qui pourtant n'appelle pas un très grand changement
On leur renvoie souvent qu'iels devraient accepter, ne pas essayer de changer l'autre, que ça ne sert à rien, que ça fait des histoires pour pas grand chose, qu'il faut mettre de l'eau dans son vin. Mais non, cette réponse n'est pas acceptable ! C'est une manière de ne même pas
VIVRE AVEC UNE MALADIE CHRONIQUE & DES HANDICAPS "INVISIBLES". Aujourd'hui, je "fête" mes 2 ans de covid. Dans 2 jours, mes 35 ans.
CECI EST MON CORPS, MON CORPS MALADE. Aujourd'hui + qu'il y a 2 ans, mon apparence correspond aux standards de "beauté". Les gens me complimentent⤵️
J'ai toujours vécu avec des handicaps "invisibles" : l'endométriose, le trouble autistique, le stress post-traumatique. Ils font partie de moi. Je ne les ressens pas comme une rupture de mon identité. Je me suis construite avec. Je ne connais pas autre chose. La maladie a
apporté cette cassure qui m'a fait me rendre compte de la chose suivante : les handicaps dits invisibles le sont surtout pour qui ne veut ni les voir ni les prendre en compte. En fait les douleurs de l'endométriose, les spécificités du TSA sont tout sauf invisibles. Mais j'ai
Aujourd’hui un #threadlapsy sur la PURETÉ DES SENTIMENTS (et le doute). Ça fait quelques temps que je souhaite écrire sur ce sujet après avoir entendu plusieurs patientes remettre en question la totalité de ce qu’elles ressentaient parce qu’elles doutaient parfois ⤵️
Par exemple : une de mes patientes me disait que, parfois, elle avait l’impression de moins aimer son conjoint quand il faisait des choses qui lui déplaisaient. Elle pouvait le trouver un peu ridicule, un peu gauche ou juste pas conforme à l’idée qu’elle avait de l’amour
idéal et à ce moment, parce qu’elle avait ressenti quelque chose de “négatif”, elle remettait en question l’intégralité de ses sentiments.
Une autre de mes patientes, quand elle a un reproche légitime à faire à son conjoint, préfère presque condamner la relation entière plutôt
C'est le dernier jour de l'année, je vous propose donc qu'on se fasse un #Threadlapsy sur la pratique des résolutions de fin d'année, des bilans, etc.
En espérant que ça puisse alléger ce marqueur du temps qui file pour certain.e.s ici qui sont peut-être comme moi, c'est à dire
rattrapé.e.s par des angoisses au moment des "comptes".
D'abord, je ne suis pas contre cette pratique rétrospective, elle permet de se retourner sur soi, sur l'usage qu'on a fait de son temps. Elle permet de s'interroger pour savoir si on s'est senti.e à notre place, si on a pu
être nous-même, écouter nos besoins et nos limites.
C'est juste que je trouve que caler cette introspection à une date fixe, déjà très chargée symboliquement, à une période de fêtes familiales qui réactive parfois des vécus douloureux n'est en fait pas vraiment le meilleur moment
Je ne retweeterai pas ici l'article du Monde sur le #covidlong#apresJ20 mais je vais me fendre d'un commentaire (énervé, je vous préviens). D'abord, aux psys qui ont rédigé cette merde, j'ai envie de vous dire : JE VOUS DETESTE, vous salissez notre métier. Notre boulot c'est
d'écouter les gens, pas de les juger. Or quand vous jouez sur les mots en disant : "non mais on dit pas que les patient.e.s mentent, on dit juste que les symptômes ne sont réels que parce qu'iels les font exister", vous citez précisément la définition du psychosomatique et je
tiens à vous rappeler que la psychosomatique est un diagnostic d'élimination. Vous voyez ce que ça veut dire ? Ca veut dire que quand une pathologie est récente, étayée par plus de 1000 publications scientifiques avec imageries à l'appui, même si on n'arrive pas bien à