C'est vendredi donc les gens pensent être en Week-end et oublient leur rendez-nous avec le neurologue.
C'est donc le moment idéal pour #UnLapinUnThread avec une pensée pour ceux qui en ayant oublié d'y penser ont dorénavant un an pour penser...au prochain rendez-vous.
Et on va faire un peu de biblio avec un truc rigolo (voir deux si on a le temps).
On commence par la façon dont hommes et femmes résistent mieux, ou au contraire sont plus sensibles à certaines pathologies en raison de leur sexe.
Ici tout les mots comptent et on va essayer de comprendre pourquoi.
En général quand on dit qu'il existe une différence entre homme et femmes face au risque de développer une maladie, les gens pensent immédiatement aux facteurs environnementaux.
L'exemple classique était celui du cancer du poumon plus fréquent chez les hommes parce qu'ils fument, et celui des femmes plus exposées aux troubles musculo-squelettiques en raison des emplois qu'elles occupaient plis fréquemment.
Et puis le monde change, les hommes fument moins et les femmes ont de meilleurs job, et pourtant des maladies sont encore très sexuées
Là en général on sort la carte hormones sexuelles. Les hommes font des trucs liés à la testostérone, les femmes des trucs liées aux oestrogènes
Et puis pas de bol, même dans le cas des personnes dont l'environnement hormonal est différent (naturellement ou artificiellement) de celui attendu en raison de leur genre sexuel, on a des maladies très sexuées.
Re-pas de bol.
Donc là en général on sort la carte génétique. Les femmes ont un ou plusieurs chromosomes X, les hommes ont au moins un Y (pour rappel, si une femme peut avoir de un à plusieurs X, il suffit d'un Y pour être un homme).
Et là ça devient compliqué.
Ça devient compliqué parce que pour certaines maladies, on ne trouve absolument aucune anomalie ou différence génétique entre hommes et femmes...et pourtant un des deux sexes et plus touché que l'autre.
Quand on en est là, c'est qu'on rentre dans le monde merveilleux de l'épigénétique qui correspond pour faire très simple, a des différences génétiques entre individus liées à des différence de l'expression des gènes et non pas de la différence entre gènes eux-mêmes.
Et là on va pas se le cacher, le niveau de bordel est très très grand et on ne comprend pas tout
Du coup on observe des grandes populations et on fait des stats pour essayer de dégager des règles
C'est souvent de la pifomètrie de haut vol
Et puis parfois on trouve des trucs
l'Alzheimer par exemple.
Bah l'épidémiologie est super compliquées.
C'est surtout une maladie qui touche les femmes.
Sauf qu'il existe des femmes qui ont un Alzheimer biologique mais aucun signe clinique. Elles ont une sorte de protection naturelle.
Et cette protection, elles peuvent la transmettre à leurs enfants. Mais avec des résultats différents.
Les femmes qui ont cette protection et qui la transmettent à leur fille, les exposent (leurs filles) à un risque a accru de démence fronto temporale (mère nature est taquine).
Et si elles transmettent cette protection à leurs fils...ils sont pas du tout protégés (Freud dirait un truc sur les mauvaise mères) et en plus ces fils ont un risque accru de pathologie cardiaque (mère nature est taquine ET erratique).
Et pour pimenter le tout, cette protection transmissible contre les effets cliniques de l'Alzheimer (c'est important, on parle bien de personnes qui ont la maladie d'Alzheimer mais sans aucun signe clinique)...
... ajoute également une protection contre la SEP...
... Mais uniquement là encore chez les femmes. Chez les hommes cette même protection de mère provoque un accroissement du risque de SEP chez ses fils.
Je vous avais prévenu, on est dans du gros bordel.
Et on pourrait en rajouter parce que cette protection semble également avoir des effets bénéfiques ou défavorables sur le risque d'asthme, de diabète, de cancer du sein et...
...comble du chaos....
Sur l'efficacité de certains traitements du cancer du sein.
Pour se résumer, si maman résiste à l'Alzheimer elle peut provoquer chez sa fille une réponse thérapeutique aux traitements du cancer du sein différente de celle que sa fille aurait eu si maman avait été démente.
Là Freud il a un orgasme dans sa tombe tout en étant en PLS.
bon alors maintenant qu'on a dit ça, est-ce qu'on sait comment ça marche ?
😬
Alors c'est à dire que....
On a bien trouvé quelque chose, mais pas là où on l'attendait. Et pas pour faire ce que l'on croyait.
Re-😬
Le "truc" qui "protège" au prix de trucs pas sympas pour la descendance est une anomalie, sur une partie qui n'est pas exprimée (!) d'un chromosome qui n'a rien avoir avec le sexe (le 10) (!!) et qui sert à moduler l'expression de gènes qui n'ont rien à voir avec la démence (!!!)
Bon bref, on est là dans le monde merveilleux de l'épigénétique, monde où tout est possible, surtout l'absurde (en fonction de nos connaissances actuelles).
Avec cependant deux conséquences très concrètes.
1/ Un traitement "contre" une maladie neurodégénérative qui ne tient pas compte du genre sexuel chromosomique, c'est à dire un traitement identique pour tous à peu de chance de marcher
2/ qu'on neuro on n'a rien sans rien. Encore plus qu'ailleurs, tout gain implique une perte.
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tiens en attendant une IRM une micro "étude" faite par des étudiants pour s'entraîner à la méthodologie.
Vous connaissez le concept mais pour ceux qui ont oublié, ceci n'a rien de fiable et reproductible, c'est juste un exercice de biostats :
La question est : comment savoir si on est un rebelle, la rébellion est-elle corrélée à l'âge ou au sexe ou à autre chose.
Et tout ça en quatre questions parce que bon, c'est juste un exercice, on va pas non plus y passer trois heures.
Méthodologie, demander à 200 personnes entre 15 et 75 ans :
-quelle est la couleur favorite des français ?
-qu'elle est votre couleur favorite ?
-quelle est la chaîne télé favorite des français ?
-quelle est votre chaîne de télé favorite ?
Le sujet est qu'au nom d'un militantisme extrême, la réalité est pour elle un complot menaçant, qui est là avec elle dans la pièce, et dont elle ne peut s'échapper qu'en trouvant refuge dans un monde imaginaire...
...Où elle est veut emmener les autres avec violence s'il le faut
Le truc "drôle" c'est leur évolution.
Un gros tiers fini par atterrir après quelques années en contemplant le chant de ruine de leur existence, et en essayant parfois de se donner la mission d'empêcher les autres de suivre la même voie. Une sorte de pénitence auto infligée
Si le sujet était facile il ne donnerait pas lieu à autant de débats.
Nous sommes en 2022 et pourtant on assiste encore à un combat binaire entre une vision du XIXe siècle où le patient est fautif, et une vision des années 70 où la maladie est un totem d'immunité universel.
Le plus gênant dans tout ça, ce n'est pas que les magistrats, juristes, législateurs, patients...soient paumés sur ce sujet.
C'est l'absence de toute forme de compétences de certains psychiatres et psychologues, dans le domaine des neurosciences.
Je ne suis pas un grand fan de la re certification des médecins, mais quand je vois passer certaines expertises psychiatriques pour quelques patients, je me dis qu'elles devraient être obligatoires avec un intervalle court.
Tiens un truc sérieux. Quand une personnalité politique, culturelle, scientifique entre dans la démence (Boutin, Peronne, Genest..) Le premier réflexe est de chercher une autre cause (volonté de faire le buzz, agenda secret..)
Pourtant tous les jours des milliers de personnes...
Sont atteintes progressivement par les mêmes troubles avec une tolérance sociale encore plus marquée.
Après tout, que votre père, votre grand-mère, votre cousin pas si vieux, pensent que le code de tatouage de votre chat cache un message secret, ne vous gêne pas au quotidien.
Et alors que les choses progressent inexorablement et qu'ils s'enferment dans leur monde imaginaire, leur entourage s'enferme aussi dans des attitudes de compensations
Vous aimez votre mamie complotiste mais vous allez moins déjeuner avec elle et lui confiez moins les gosses
Drôle dans les réactions de voir qu'au-delà des trolls qui viennent raconter leur histoire de pouce écorché, certains se rendent compte, que s'il existe des lieux ouvert 24/24 avec des pro de santé hyper formés à l'urgence, ce n'est pas pour distribuer des bisous magiques.
C'est rigolo quand tu remplaces urgence par boulangerie et charcuterie dans leurs explications :
- si ma boulangerie est fermée pourquoi est-ce que je ne peux pas acheter ma baguette chez le charcutier ?
- la boulangerie n'est pas un endroit où on vend du pain. C'est ce que les gens en font. Moi j'ai envie d'y trouver une assistante sociale et de l'écoute. En plus j'aime pas pain.