I.Les questions des approvisionnements en pétrole, des sanctions contre la #Russie, et celles des évolutions actuelles de la position de l’#OPEP méritent un petit #Thread que voici
II.L’agence internationale de l’énergie (AIE/IEA) prévoit une baisse de 18% dans la production de pétrole en #Russie du fait des sanctions. Mais, la #Russie est en train de trouver de nouveaux clients.
III.L’Inde en particulier apparait comme un client exigeant mais prometteur pour la #Russie. Un nouvel accord de livraison vient d’être conclu avec #Rosneftworldoil.com/news/2022/6/6/…
IV.Cet accord, qui vient en plus des contrats déjà signés avec des compagnies privées, lie trois raffineurs publics, Indian Oil Corp., Hindustan Petroleum et Bharat Petroleum à la société #Rosneft.
V.Les volumes semblent importants. L’Inde a acheté 40 millions de barils du début mars à fin mai, soit 20% de + que ses achats pour l’année entière en 2021. Les arrivées quotidiennes sont de 740 000 barils contre 34 000 en 2021.
VI.L’Inde importe 85% de sa consommation. Les rabais consentis par les sociétés russes ont permis à ce pays de limiter l’inflation. Le pétrole russe est vendu entre 70$/b et 75$/b contre +105$/b sur le marché.
VII.Cela reste néanmoins une bonne affaire pour les sociétés russes car, avant la guerre en Ukraine, elles vendaient entre 55$/B et 60$/B compte tenu des différents rabais (discount) pratiqués sur le marché.
VIII.L’Inde n’est pas le seul pays concerné. La Chine, mais aussi les Philippines, le Bengladesh, Singapour et le Vietnam ont fortement augmenté leurs achats de pétrole russe sur les marchés « spots ».
IX.Cela constitue une forme de subvention pour ces économies qui ont accès à un pétrole à des prix inférieurs au marché. La part de la Russie dans les sources d’importation a triplé entre février et mai.
X.Point intéressant, l’OPEP n’a augmenté que faiblement sa production, suite à la demande des USA et l’Arabie Saoudite a réduit l’importance de ses discounts. worldoil.com/news/2022/6/6/…
XI.Cela signifie que le prix réel du pétrole vendu par l’Arabie Saoudite (à l’UE en particulier) a fortement monté. Le prix « officiel » pour le WTI s’approche désormais de 120$/B
XII.Les conséquences économiques seront nombreuses. La #Russie, même si elle vend 20% de moins va maintenir ses recettes car ses prix ont augmenté de 25-27%.
XIII.Les économies de l’UE vont donc payer un pétrole de 30% à 50% plus cher que les économies asiatiques avec les conséquences prévisibles en termes d’inflation et de compétitivité.
XIV.Les conséquences sur la production industrielle seront importantes même si elles ne se verront pas immédiatement, mais sans doute en 2023.
XV.Un autre « gagnant » de la situation actuelle sera l’Arabie Saoudite qui va vendre du pétrole entre 85$/b et 110$/B alors que le coût de production est de 7-8$/B
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I.On sait qu’une baisse du PIB entre -8% et – 10% a été annoncée pour la #Russie par les experts occidentaux. Petit #Thread à partir des données de A. Shirov de l’Institut des Prévisions Economiques (Académie de Sciences de Russie) ( ecfor.ru/publication/kr…
II.Ces calculs sont basés sur les données de Rosstat pour janvier-mars 2022. Compte tenu du retard de plus d'un mois et demi dans les publications des principaux indicateurs les calculs ne permettent pas de prendre pleinement en compte les évolutions de l'économie
III.Par exemple, pour une baisse attendue du PIB en 2022 de 8%, compte tenu d'une croissance de 4% en glissement annuel au premier trimestre 2022, la baisse au deuxième trimestre, corrigée des variations saisonnières, devrait être supérieure à 14 %.
I.Petit @Thread sur un texte important qui vient d’être publié dans l’hebdomadaire russe #Ekspert par mes collègues de l’Institut de Prévision à la suite de la 4ème conférence sur le développement économique de la Russie @yin_sura
II.Ce texte est intitulé « Mémorandum sur la Croissance Souveraine » expert.ru/expert/2022/20…анонс_эксперт&utm_campaign=47_2020&utm_content=неактивные
III.Il entend tirer les leçons des conséquences de la guerre et analyse le développement durable à long terme de la Russie face à une confrontation frontale avec un bloc de pays "vieux capitalistes" (USA, UE, Canada, Australie, Japon)
II.L’économie russe est soumise à trois types de sanctions : les sanctions sur ses exportations, celles sur ses flux financiers et celles sur son accès à la haute technologie. On exclut les sanctions « ad hominem », purement symboliques.
III.Ces sanctions ont progressivement basculé d’un régime de dissuasion à un régime où ce qui était visé était bien la destruction d’une partie de l’économie russe. En cela, nous sommes plus dans un régime de « guerre économique » que de sanctions.
I.La Russie va probablement être déclarée en défaut le 4 mai, pour un paiement de 469 millions de dollars alors qu’elle détient plus de 600 milliards de réserves pour la Banque Centrale et + 180 pour les fonds souverains. Petit #Thread d’explication.
II.La Russie doit 649 millions de dollars. Les États-Unis - Département du Trésor - ont bloqué le transfert, et décrété le gel des avoirs du gouvernement russe et de la Banque Centrale de Russie 280 milliards), rendant techniquement impossible ce paiement.
III.La Russie a donc placé l'équivalent en rouble de ces paiements pour les détenteurs d'obligations de pays soi-disant hostiles dans des comptes spéciaux à son dépôt national des règlements montrer sa bonne volonté.
I.Petit #Thread sur ce que nous apprend la politique de la Banque Centrale de Russie depuis le 22 février.
La BCR a été sous pression du fait des sanctions et du blocage d’une partie de ses réserves. (280 mlrd de USD sur 646). L’objectif était de provoquer une crise du change
II.Elle a réagi (a) en montant les taux d’intérêts pour « tuer » la spéculation et (b) en instaurant un contrôle des changes avec des restrictions importantes sur les achats de devises des particuliers et des entreprises. Elle centralise les recettes en devises (compte « K »)
III.Le résultat est que, après une forte dépréciation du rouble, ce dernier s’est redressé : il se déprécie de 58% du 22/2 au 11/03 et s’apprécie de 61% du 11/03 au 9/04. En 51 jours la crise est « digérée » alors que les occidentaux s’attendaient à une chute catastrophique.
#Thread sur la destruction du RFS-Moskva
I. le navire qui a été perdu par la marine russe est un navire ancien (OTAN-code "Slava") mis en service en 1983. Il était une plateforme "bon marché" pour le SS-N-19 utilisé sur les croiseurs nucléaires "Kirov"
II. La concentration des systèmes d'armes en faisait un navire extrêmement vulnérable, ce qui était accepté dans la doctrine "one-shot" de la Marine Soviétique
III. De fait, l'espace réservé au commandement était limité. Il n'avait de navire amiral que le nom. Les services de commandement étaient basés à terre pour l'essentiel. Sa machinerie était compact mais exigeait beaucoup de carburant (turbines, système COGOG)