Même (surtout) le vendredi il y a des lapins. Et qui du lapin dit #UnLapinUnThread.
Alors attaquons les recommandations concernant :
LA GROSSESSE ET LA SEP
Publiées par la société francophone de la sclérose en plaque en avril 2022
Ces recos sont issues d'un énorme travail dans un domaine où comme vous pouvez l'imaginer il est difficile de faire des essais groupe/témoins.
Là je vais vous les résumer, le texte intégral étant disponible sur le site sfsep.org.
1 - une femme atteinte de SEP peut parfaitement envisager une grossesse de façon sereine.
Ça a l'air évident comme ça, mais en raison des mythes et fantasmes autour de cette pathologie, il est important de le rappeler.
2 - pour que cette sérénité soit la plus complète, il est souhaitable que cette grossesse soit planifiée après une année d'inactivité de la maladie.
3 - réaliser des IRM de principe au cours de la grossesse n'a aucun intérêt.
Cependant si une IRM est nécessaire, elle peut parfaitement être réalisée, y compris avec une injection de gadolinium (en évitant les sels de gadolinium linéaires).
Bon jusque là c'était facile.
Attaquons maintenant les sujets qui parfois interrogent un peu plus.
LES VACCINS
4 - avant la grossesse, une mise à jour des vaccins, en particulier du ROR, de la varicelle et de la coqueluche doit être proposée.
5 - les seuls vaccins contre-indiqués sont les vivants atténués.
Cette CI est effective à partir du mois précédent la conception.
Ils pourront être mis à jour après l'accouchement avant le reprise des traitements immunosuppresseurs (sauf celui de la fièvre jaune).
6 - le vaccin anti-grippal inactivé injectable est recommandé quel que soit le terme de la grossesse, avant ou au début de la saison épidémique.
7 - celui contre le COVID est possible à tout moment.
Ensuite voyons l'accouchement en lui-même.
8 - c'est très simple : les recommandations applicables à n'importe quel accouchement, s'appliquent en cas de SEP. Ni plus. Ni moins.
Cela vaut également pour les recommandations d'analgésie et de d'anesthésie.
Et l'allaitement ?
9 - il est parfaitement possible, en tenant compte du risque de réactivation de la maladie en l'absence de traitement (en pratique, cela signifie que si le traitement à envisager est spécifiquement déconseillé pendant l'allaitement, il faut en discuter avant).
Et si malgré toutes ces précautions, une poussée de SEP survient pendant la grossesse ou l'allaitement ?
10 - on peut faire un bolus de cortisone avec comme précaution de ne le proposer qu'en cas de poussée sévère au cours du premier trimestre, et d'attendre 4h pour allaiter.
Et après l'accouchement, pour éviter les éviter les poussées avec parfois un effet rebond, peut-on proposer un traitement ponctuel préventif (cortisone, hormones sexuelles) ?
11 - non. Le seul traitement préventif est le traitement de fond repris le plus rapidement possible.
Bon ok tout ça c'est bien, mais on fait comment si on est dans la situation inverse, celle où une PMA est envisagée ?
12 - la PMA est possible mais avec un risque accru de poussées. Là encore attendre un an sans signes d'activité de la maladie est souhaitable.
Et bien évidemment mais il faut le répéter encore et encore :
13 - la SEP ne doit jamais être un motif de limitation du nombre de tentatives de PMA.
Terminons par les traitements pendant et après le grossesse. Vous allez voir que là encore c'est assez simple.
14 - ceux qui en 2022 ne servent plus à rien (ça c'est mon opinion personnelle) comme les interférons peuvent être pris tout le temps (pour ce que ça sert...)
15 - le TERIFFLUNOMIDE (Aubagio) est contre-indiqué. Une procédure d'élimination accélérée est possible avant la conception, et il faut maintenir une contraception tant que son taux sanguin est > à 0,02 mg/l.
16 - le DIMETHYLFUMARATE (Tecfidera) peut être maintenu jusqu'au diagnostic de grossesse.
17 - idem pour la NATALIZUMAB (Tysabri). Il peut en fonction des cas être poursuivi pendant la grossesse.
18 - le FINGOLIMOD (Gilenya et générique) doit être interrompu 2 mois avant l'arrêt de la contraception, avec un relais par un autre traitement de fond, le temps de la conception.
19 - idem pour les anti CD20 (RITUX et OCRELIZUMAB), sauf si indispensables.
20 - la CLADRIBINE (Mavenclad) doit être interrompu 6 mois avant l'arrêt de la contraception
Y COMPRIS CHEZ L'HOMME.
(on n'y pense pas assez).
Donc en résumé.
La grossesse est parfaitement possible avec un suivi et un accouchement parfaitement normaux, en veillant simplement aux délais d'arrêt et de reprise des traitements de fond.
Pas la peine d'aller chercher des histoires de chasse inutilement effrayantes.
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tiens en attendant une IRM une micro "étude" faite par des étudiants pour s'entraîner à la méthodologie.
Vous connaissez le concept mais pour ceux qui ont oublié, ceci n'a rien de fiable et reproductible, c'est juste un exercice de biostats :
La question est : comment savoir si on est un rebelle, la rébellion est-elle corrélée à l'âge ou au sexe ou à autre chose.
Et tout ça en quatre questions parce que bon, c'est juste un exercice, on va pas non plus y passer trois heures.
Méthodologie, demander à 200 personnes entre 15 et 75 ans :
-quelle est la couleur favorite des français ?
-qu'elle est votre couleur favorite ?
-quelle est la chaîne télé favorite des français ?
-quelle est votre chaîne de télé favorite ?
C'est vendredi donc les gens pensent être en Week-end et oublient leur rendez-nous avec le neurologue.
C'est donc le moment idéal pour #UnLapinUnThread avec une pensée pour ceux qui en ayant oublié d'y penser ont dorénavant un an pour penser...au prochain rendez-vous.
Et on va faire un peu de biblio avec un truc rigolo (voir deux si on a le temps).
On commence par la façon dont hommes et femmes résistent mieux, ou au contraire sont plus sensibles à certaines pathologies en raison de leur sexe.
Ici tout les mots comptent et on va essayer de comprendre pourquoi.
En général quand on dit qu'il existe une différence entre homme et femmes face au risque de développer une maladie, les gens pensent immédiatement aux facteurs environnementaux.
Le sujet est qu'au nom d'un militantisme extrême, la réalité est pour elle un complot menaçant, qui est là avec elle dans la pièce, et dont elle ne peut s'échapper qu'en trouvant refuge dans un monde imaginaire...
...Où elle est veut emmener les autres avec violence s'il le faut
Le truc "drôle" c'est leur évolution.
Un gros tiers fini par atterrir après quelques années en contemplant le chant de ruine de leur existence, et en essayant parfois de se donner la mission d'empêcher les autres de suivre la même voie. Une sorte de pénitence auto infligée
Si le sujet était facile il ne donnerait pas lieu à autant de débats.
Nous sommes en 2022 et pourtant on assiste encore à un combat binaire entre une vision du XIXe siècle où le patient est fautif, et une vision des années 70 où la maladie est un totem d'immunité universel.
Le plus gênant dans tout ça, ce n'est pas que les magistrats, juristes, législateurs, patients...soient paumés sur ce sujet.
C'est l'absence de toute forme de compétences de certains psychiatres et psychologues, dans le domaine des neurosciences.
Je ne suis pas un grand fan de la re certification des médecins, mais quand je vois passer certaines expertises psychiatriques pour quelques patients, je me dis qu'elles devraient être obligatoires avec un intervalle court.
Tiens un truc sérieux. Quand une personnalité politique, culturelle, scientifique entre dans la démence (Boutin, Peronne, Genest..) Le premier réflexe est de chercher une autre cause (volonté de faire le buzz, agenda secret..)
Pourtant tous les jours des milliers de personnes...
Sont atteintes progressivement par les mêmes troubles avec une tolérance sociale encore plus marquée.
Après tout, que votre père, votre grand-mère, votre cousin pas si vieux, pensent que le code de tatouage de votre chat cache un message secret, ne vous gêne pas au quotidien.
Et alors que les choses progressent inexorablement et qu'ils s'enferment dans leur monde imaginaire, leur entourage s'enferme aussi dans des attitudes de compensations
Vous aimez votre mamie complotiste mais vous allez moins déjeuner avec elle et lui confiez moins les gosses