Thread by @valmasdel

Changement climatique, conditions météorologiques propices aux incendies, risques de feux de forêts : quel est l’état des connaissances fourni par les rapports du GIEC de 2021 et 2022 @IPCC_CH et du @hc_climat de 2022?

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Rappel : nous en sommes à 1,1°C de réchauffement planétaire (+1,7°C en France), et notre meilleure estimation est que l’intégralité est due aux conséquences des activités humaines,
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notamment les rejets de dioxyde de carbone (charbon, pétrole, gaz, déforestation) et de méthane (fuites associées aux énergies fossiles, élevage de ruminants dans le monde...).
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Voici les secteurs qui pèsent le plus pour les émissions de gaz à effet de serre dans le monde et en France.
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Du fait du réchauffement planétaire dû aux activités humaines, les extrêmes chauds sont devenus + fréquents et + intenses
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Dans certaines régions, cela a aussi contribué à une intensification des sécheresses agricoles et écologiques (liées à l’humidité des sols), du fait d’une augmentation de l’évapotranspiration.
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Le réchauffement dû à l’influence humaine a aussi intensifié l’occurrence d’évènements extrêmes composites : vagues de chaleur et sécheresses ;
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et intensification des conditions météorologiques (chaudes, sèches, venteuses) propices au déclanchement et à la persistance d’incendies.
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L’occurrence de conditions propices aux incendies a augmenté en Europe du sud, au nord de l’Eurasie, aux USA et en Australie.
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Des évènements d’incendies records ont été observés en 2015-2020, comme en Indonésie, en Amazonie et en Australie.
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La surface potentiellement brûlable mondiale affectée par de longues saisons de conditions propices aux incendies a doublé entre 1979 et 2013, et la durée moyenne de ces saisons a augmenté d’environ 20%.
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Mais à l’échelle mondiale, la surface réellement brûlée a diminué de 1998 à 2015, principalement du fait de modifications de l’affectation des terres.
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En Europe du sud, l'augmentation des conditions propices aux incendies a jusqu'à présent pu être contenu par le renforcement des mesures de gestion de risque d'incendie (sauf au Portugal, où les surfaces brûlées ont augmenté)
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Une atmosphère plus sèche augmente le stress hydrique de la végétation, avec des effets généralisés de mortalité d’arbres et de dépérissements de forêts, qui renforcent le risque d’incendie sévère (en plus des seules conditions météo).
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En 🇫🇷, le puits de carbone forestier (contre-balançant 4% de nos émissions annuelles de gaz à effet de serre) a fortement ↘️ au cours de la dernière décennie, en particulier du fait d’une ↘️ de la croissance des arbres et d’une ↗️ de leur mortalité (+ ↗️prélèvements).
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D’où une recommandation forte du @hc_climat pour renforcer la résilience des écosystèmes forestiers (climat – biodiversité)
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Chaque incrément de réchauffement supplémentaire à venir continuera à exacerber l'augmentation des extrêmes chauds
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et, dans certaines régions, des sécheresses agricoles et écologiques
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La durée de la saison de sols secs sur le pourtours méditerranéen de 41 jours a déjà augmenté de 46% depuis la fin du 20ème siècle, passerait à 58 jours pour un réchauffement planétaire de 1,5°C (+107%), 71 jours pour +2°C (+154%) et 125 jours (+346%) pour +3°C.
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Plus le climat mondial se réchauffera, plus les changements vont s’intensifier pour les évènements composites (vagues de chaleur et sécheresses), et les extrêmes affectant simultanément plusieurs régions (« greniers à blé »).
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Il y aura une augmentation de l’occurrence d’évènements extrêmes inédits (sans précédent dans les séries d’observations) pour chaque incrément de réchauffement planétaire supplémentaire, y compris dans les prochains 20 ans (+1.5°C)
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La durée de la saison propice aux incendies de forêts augmenterait de 6 jours entre 1 et +1,5°C de réchauffement planétaire, 9,5 jours pour +2°C, 50 jours pour +4°C…
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Si le réchauffement atteint 2°C d’ici 2050 (cela ne pourrait être évité que par une baisse immédiate et massive des rejets mondiaux de gaz à effet de serre), 60% des terres émergées seraient affectées par une forte hausse des conditions propices aux incendies.
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Vous pouvez naviguer dans ces synthèses régionales des changements de 33 facteurs climatiques générateurs d'impacts via : interactive-atlas.ipcc.ch
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Les conditions météorologiques propices aux incendies vont devenir + fréquentes dans certaines régions. Mais l’occurrence des incendies dépend de la densité de population, de l’utilisation des terres, et de la gestion des terres et des incendies...
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Il est possible d'agir à la fois sur les causes et sur les conséquences #coursecontrelamontre
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Des options existent pour réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre, partout dans le monde, d'ici à 2030, voir :

https://twitter.com/valmasdel/status/1516732815039213573

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Des options existent pour mettre en oeuvre des stratégies de gestion de risque et d'adaptation, et renforcer la résilience, en s'appuyant sur les écosystèmes, voir :

https://twitter.com/valmasdel/status/1507001949165563906

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En 🇪🇺, des programmes et plan de gestion du risque d’incendie sont déjà opérationnels dans les régions méditerranéennes et se développent dans d’autres régions où ce risque augmente.
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Mais les capacités à mettre en œuvre et maintenir ces stratégies de riposte sont limitées. Le paradigme dominant de la gestion du risque d’incendie est celui de l’alerte précoce puis l’intervention pour fixer, maîtriser puis éteindre les incendies.
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Cette seule approche peut conduire à une accumulation de combustible.
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Il est maintenant préconisé de combiner des actions de prévention, de préparation, de gestion post-incendie, intégrant diverses approches pour gérerL les combustibles forestiers, dont le brûlage dirigé.

Figure de : mdpi.com/2571-6255/1/1/9
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Outre une action résolue pour réduire partout dans le monde les rejets de gaz à effet de serre (rappel : 10% des personnes pèsent pour 40% des rejets mondiaux!),
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les impacts associés à l'augmentation des conditions propices aux incendies vont dépendre des actions pour augmenter la résilience des forêts aux perturbations (en renforçant leur diversité biologique), mais aussi aux stratégies d'anticipation,
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A +2°C, de très nombreuses villes européennes seraient exposées à des conditions très sèches fréquentes (30% des villes auraient 1 chance sur 3, chaque mois, de dépasser les records historiques de sécheresse des derniers 50 ans).
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En cas de préparation & adaptation insuffisantes (notamment combustibles à proximité de zones bâties), la combinaison de conditions très chaudes, très sèches et venteuses pourraient aussi exacerber les dommages dus aux incendies dans les régions péri-urbaines
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Le rapport du groupe 2 du GIEC souligne l'augmentation des risques pour les écosystèmes et la biodiversité à mesure du réchauffement planétaire, avec des implications possibles sur l'absorption de carbone par les écosystèmes terrestres (31% de nos émissions annuelles)
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Les risques d'incendies posent de manière critique la question de l'action sur les causes, sur les conséquences, intégrant les enjeux de préservation de la biodiversité.
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"Le feu qui te brûlera, c'est celui auquel tu te chauffes".
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Un travail important de la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du @Senat pour adapter la stratégie de prévention du risque d'incendie au contexte du changement climatique, senat.fr/commission/dvp…
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Je termine en pensant à toutes les personnes affectées 🫂, aux personnes 🚒qui luttent dans des conditions difficiles, aux êtres vivants des forêts qui brûlent😢.
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Les feux de forêt ont des répercussions sur les écosystèmes, le stockage de carbone et les émissions, la qualité de l'eau, de l'air, la santé (santé respiratoire, mais aussi santé mentale y compris via la #solastalgie), l'érosion des sols...
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J'espère par ce fil avoir aidé à situer la situation actuelle dans le contexte de l'influence humaine sur le climat, des enjeux d'anticipation face à des risques graves croissants, et que cela vous motivera à agir 🚨.

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