Depuis quelques jours fleurissent des figures montrant les anomalies de températures de surface de la mer (TSM, ou SST en anglais) en Méditerranée. Un petit 🧵 pour parler de ces évènements qu'on appelle des vagues de chaleurs océaniques (Marine Heatwaves: MHWs en anglais) (1/n)
Les MHWs ont été définies par Pearce et al (2011) comme des événements d'anomalies de Tmer ayant un impact notable sur les écosystèmes marins. Autrement dit, ces vagues sont définies comme des périodes plus ou moins prolongées où les Tmer dépassent un seuil défini (2/n)
Ce seuil peut se définir localement comme la limite thermique impactant les fonctions biologiques d'espèces marines (ex: T° de blanchissement des coraux, Liu et al 2014).
Pour des échelles + grande, une étude de la distribution des températures est privilégiée (3/n)
D'une façon analogue aux normales climatologiques utilisées pour l'étude de la T2m, il est possible d'analyser la distribution des SST sur 30 ans. Ainsi une MHW est identifiée lorsque que la SST > 90e percentile sur un minimum de 5 jrs (Hobday et al 2018) (4/n)
Les causes de leurs apparitions sont nombreuses et combinent souvent facteurs océaniques (advection horizontale de T°) et atmosphériques locaux (flux de chaleur à l'interface air/mer) influencés par la variabilité climatique à grande échelle (5/n)
Deux choses ⚠️ à noter: 1) Les MHWs ne se rencontrent pas exclusivement en période chaude et les effets sont dévastateurs en hiver (Lin et al 2009) 2) Le réchauffement s'effectue sur une grande partie de la colonne d'eau mais les MHWs sont détectés par mesures des SST (6/n)
La méthode la + efficace pour identifier les MHWs s'effectye par mesure quotidienne des SST.
Pour cela, la communauté scientifique et notamment les équipes du #CNRM à Lannion se tourne vers les mesures par satellites pour produire des produits opérationnels (7/n)
A partir des satellites d'@eumetsat dans le cadre du @OSISAF, les équipes du #CEMS (@meteofrance/@CNRS) développent des algorithmes qui assurent un suivi quotidien, global et continu des SST et permettent la détection de ces MHWs (8/n)
A voir ici: osi-saf.eumetsat.int
Les conséquences sur les écosystèmes marins ont été considérablement étudiées ces dernières années. Voici une liste non exhaustive issus du Special Report Ocean & Cryosphere #GIEC sur les conséquences des MHWs dans l'organisation et la diversité des écosystèmes marins (9/n)
- le + connu: blanchissement des coraux rendant ces colonies vulnérables aux maladies
- réduction/disparition des surfaces de macroalgues avec relargage de carbone organique
- ↗️ mortalité des invertébrés benthiques et des oiseaux marins
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La question est aussi de savoir à quoi s'attendre dans le futur!
Si l'on regarde dans le rétroviseur, le nbr de jours où des MHWs ont été détecté dans le monde a doublé entre 1982 et 2011 (Oliver et al 2016) (11/n)
En se projetant dans le futur, les simulations couplées océan-atmopshère montrent que les MHWs seront plus fréquentes, à intensité fixe (Frölicher et al 2018). L'↗️ moy. en RCP2.6 des MHWs à l'échelle globale est d'un facteur 23 attribuable entre 94 et 97% au RC anthropique(12/n)
L'été est fini et avec la météo prévue pour les jours à venir l'intérêt pour les vagues de chaleur marines (MHWs) va retomber. Pourtant la situation est toujours critique notamment pour les hautes latitudes.
Un état des lieux de la situation en mer de Barents
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La mer de Barents (acronyme: BS) est le plateau continental le plus septentrionale en Arctique dont l'océan est partiellement libre de glace en hiver. De ce fait, BS est une région intéressante pour l'étude des interactions entre l'atmosphère, la glace de mer et l'océan
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Les premières observations remontent au XVIIe siècle avec le report d'une nature sauvage riche et diversifiée (notamment pour la pêche).
Pour l'océano physique, BS est surtout le lieu où un certain Ekman a développé sa théorie de dérive océanique mais ce n'est pas le sujet
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🚨New Paper Alert🚨
Heureux de vous annoncer la publication d'une étude conduite avec des collègues du #CNRM (@meteofrance /@INSU_CNRS) revenant sur l'exceptionnel été #2022 pour les #SST sur les façades maritimes françaises.
Un 🧵 pour parler 🛰️et 🌊: tinyurl.com/yc7dk2za
Vous vous souvenez de mon fil de l'an dernier?
Le but ici est de quantifier la réponse des #SST et d'attribuer ces extrêmes aux conditions atmosphériques en évaluant les contributions des variables atmosphériques.
Le contexte:
L'été #2022 est le 2ème été le + chaud en France depuis 1900 avec une moyenne saisonnière pour la T2m de 22.7°C.
En particulier, la France a subit 3 vagues de chaleur exceptionnelles