#HelpESP Besoin d'aide d'économistes et démographes : est-ce que la suite vous parait réaliste ?
Une exploitation (trop brutale) de l'enquête emploi me conduit à ce graphique, qui montre la part des diplômés du supérieur dans la population et les salaires des 30-34 ans.
Lecture : en 1982, les Bac+x représentaient 16% des 30-34 ans, et ils captaient 22% des salaires des 30-34 ans. En 2020, ils représentent 50% et captent 58% des salaires.
Je suis à peu près sûr pour la part de la population, mais pas pour la part dans les salaires.
Si on calcule le salaire moyen des Bac+ comme un ratio du salaire moyen de tous les 30-34, on obtient ça :
Ce salaire passe de 1,4x en 1980 à 1,5x en 1995 puis 1,2x en 2010.
C'est possible ?
Ici les parts population et salaire dans les 30-34 ans, pour les Bac+x, Bac et Bac-x.
Ca me parait trop "propre", trop "joli" et ça me fait soupçonner une erreur d'exploitation des données.
Et là le salaire moyen des mêmes catégorie par rapport au salaire moyen global des 30-34.
Méthodologie : aucune.
J'ai juste pris les variables Diplome et SALRED, pondérées par EXTRI ou EXTRIDF à partir de 2003.
Tout commentaire (informé) est le bienvenu. Merci ☺️
Raffinement des données :
- en haut, juste les salariés
- en bas, inclusion des non salariés (avec un salaire de 0€)
On voit toujours l'inversion Bac+/Bac- dans les années 90 puis stabilisation.
Plus conventionnel : l'analyse par déciles des salaires et par niveau de diplome, en 1990, 2000, 2010 et 2020, pour les 30-34 ans.
Avoir un diplôme du supérieur est à la fois plus utile pour être dans le dernier décile, et à la fois moins protecteur contre être dans les 1er.
Aucun État n'a jamais investi dans l'éducation en raison de la démographie.
Les États investissent pour atteindre des objectifs. Le notre est l'insertion professionnelle. Donc on investi en fonction des besoins des employeurs.
Au début de la massification, dans les années 60, les intérêts des employeurs et la démographie étaient alignés.
Ce n'est plus le cas aujourd'hui : on a fait plus d'enfants qu'on a créé d'emplois, et en particulier d'emplois nécessitant des études supérieures.
Nos votes ne cessent de le confirmer : nous ne voulons pas d'une éducation collectivement émancipatrice, nous voulons d'une éducation individuellement insérante dans l'emploi au plus haut niveau possible.
Or, il n'y a pas, et il n'y aura jamais, de places pour tout le monde.
En 5 ans, nous sommes passés de « l'Etat n’investit pas suffisamment pour la formation de tous les jeunes » à « une partie de nos jeunes ne méritent pas qu'on les forme, et c'est normal ».
Mon avis : nous nous sommes enlaidis. Nous avons enlaidi notre société.
Honte sur nous.
[#VeilleESR#LRU] D'après la @Courdescomptes, la masse salariale de l’Éduc' nat' a progressé de plus de 20 % “sans modification significative de l’organisation”, en particulier du temps de service des enseignants.
par @Bas_scordia pour @acteurspublics
Ici un thread sur le rapport qui décortique le problème et arrive à la conclusion (en gros) qu'on ne sait pas faire, ce qui explique sans doute pourquoi on n'a rien fait.