TAROMAN est un ovni tokusatsu produit en 2022 par la chaîne nationale NHK. Malgré son apparence d’hommage loufoque à Ultraman, la série propose en fait différents niveaux de lectures qui lui conférent toute sa valeur. C'est parti pour un fil tout en art et en explosion ! (1/)
Créée par Fujii Ryо̄ (@ryofujii2000), la mini-série en 10 épisodes d’environ 4 minutes célèbre l’artiste Okamoto Tarо̄. Son titre complet est d’ailleurs "TAROMAN, Okamoto Tarо̄-shiki Tokusatsu Katsugeki" ou "Tarо̄man, série d'action tokusatsu dans le style d'Okamoto Tarо̄". (2/)
Derrière ce titre pompeux se cachent les aventures de Tarо̄man, héros qui rappelle étrangement Ultraman et affronte, comme lui, des monstres géants appelés ici “kijū”, le tout dans un style complètement barré faisant la part belle aux effets spéciaux du tokusatsu d’antan. (3/)
Une présentation d'Okamoto Tarо̄ (1911-66) s'impose. Artiste prolifique du surréalisme, il a vécu en France où il est devenu ami, entre autres, avec André Breton. Chez nous, on le connaît surtout pour "La tour du soleil", statue de l'exposition universelle d'Osaka de 1970. (4/)
Ainsi, la parenté de Tarо̄ sur Tarо̄man est une évidence ! Évidemment, le nom. Mais surtout, car l’art, c’est son dada, à Tarо̄man ! En effet, le “héros artiste” (sic) de la planète “Surréalisme” (sic) a le torse et le creux des mains ornés d’un œil, sujet adoré d'Okamoto. (5/)
Les plus observateurs d’entre vous auront remarqué la ressemblance de son visage avec celui de la tour du soleil. Plus précisément, il s’agit de “La tour du jeune soleil”, exposée à Aichi. Mais les références ne sont pas que visuelles. (6/)
Déjà, le générique est composé exclusivement de citations d’Okamoto Tarо̄, toutes plus dingues les unes que les autres, reflets de l’esprit avant-gardiste du personnage. (7/)
De même, les kijū n’ont pas été inventés pour la série: ce sont tout simplement des œuvres de l’artiste portées à l'écran, dont voici une petite sélection:
“Bienvenue au bonheur”
“L’enfant gâté”
“L’œil en fuite”
“Le bras blessé”. (8/)
Les références sont si nombreuses qu’on ne peut pas toutes les citer, mais notons que l’attaque finale “Bakuhatsu da !” (C’est l’explosion !) est en fait l'adage emblématique d’Okamoto, “L’art, c’est l’explosion !”, lancée dans une pose rappelant une photo de l’artiste. (9/)
Maintenant que nous avons fini de discuter d'Okamoto, il est temps de passer à l’analyse tokusatsu. Évidemment, avec son corps gris et rouge, la référence à Ultraman apparaît comme une évidence. (10/)
Mais les clins d'œil à la première série du héros Tsuburaya ne s’arrêtent pas à cette apparence. Ainsi, certains plans puisent dans le meilleur qu'a pu offrir le réalisateur Jissо̄ji, tandis que des scènes cultes sont tout simplement parodiées. Un hommage en humour ! (11/)
Ajoutons que ledit hommage ne se cantonne pas à Ultraman : c’est tout le médium tokusatsu qui est à l’honneur, aussi bien à travers des effets visuels que des personnages ou situations stéréotypés. Et bien sûr… des effets spéciaux ! (12/)
On trouve ainsi nombre de scènes recourant à tout l’arsenal des techniques de l’époque : les maquettes, évidemment, les intégrations d’effets de lumière avec impression optique sur pellicule, les jeux de perspective, le stop motion… Visuellement, c’est un régal ! (13/)
On se répète, mais tout est fait dans un style décalé, car nous sommes dans l’hommage-parodie : les encarts publicitaires, le surjeu des acteurs et actrices, les combats poussés au ridicule, la population qui se demande “c’est quoi, ce truc ?” Et pourtant… (14/)
La série propose, à travers le prisme des citations d’Okamoto, une véritable réflexion sur l’art, l’artiste, et la création. Plutôt qu’un héros, Tarо̄man est en fait l’avatar d’un créateur en proie à ses doutes et ses démons. (15/)
Ici, le tokusatsu permet de porter visuellement à l’écran la métaphore de l’artiste comme géant créateur, au-dessus de la masse, qui cherche à la sauver tout en l’abhorrant (comme on le voit dans le dernier épisode). Par antithèse, c’est une référence directe à Ultraman… (16/)
En effet, dans la série de 1966, Hayata/Ultraman explique se sentir mi-homme mi-extraterrestre et aimer les humains. Tout le contraire de ce que semble ressentir Tarо̄man à travers ces 10 épisodes. (17/)
Toute la force de cet ovni réside dans sa réflexion sur l'art.
Qui aurait pu croire que le tokusatsu pouvait devenir un tel vecteur, si ce n’est le créateur Fujii Ryо̄, qu’on ne remerciera jamais assez ? (18/)
M. Fujii s'est d'ailleurs s’entouré de toute une bande de joyeux allumés qui, on le voit à travers leurs profils et CV, aiment le tokusatsu.
Notons aussi le soutien de Tsuburaya Productions, qui a fourni du matériel pour créer les effets spéciaux.
Au fait, pourquoi cette série maintenant ? En fait, elle a été créée en parallèle de la rétrospective Okamoto Tarо̄ (du 23/07 au 02/10 à Osaka, du 18/10 au 28/12 à Tokyo et du 14/01 au 14/03 à Nagoya.) taro2022.jp (20/)
Notons que la série a remporté beaucoup de succès au Japon, auprès des fans de tokusatsu ainsi que certains artistes et créateurs qui n'ont pas manquer de le faire savoir. Un exemple au hasard... Kojima Hideo !
En octobre 2022, Kamen Rider Black Sun prenait d'assaut Prime Video. Outre ses qualités cinématographiques, la série a suscité l'intérêt de personnes peu au fait de la licence, en partie car elle aborde des sujets hautement politiques dans une dystopie assez effrayante. (1/)
Elle est d'ailleurs généreuse en références pour construire son univers. Dans ce thread, on vous présentera celles qu'on a répertoriées afin de vous expliquer en quoi elles soutiennent le propos de l'œuvre. Découvrez l’histoire et la politique japonaise à travers le toku ! (2/)
ALERTE : ce thread sera généreux en spoilers. Nous conseillons de le lire une fois la série regardée, d’autant qu’il fait référence à certains éléments parfois discrets à l'écran ce qui le rendra dur à suivre sans un premier visionnage. (3/)
Depuis qlques années, Tsuburaya développe une autre branche à l'univers Ultraman avec les Ultra Galaxy Fight de Sakamoto Kōichi. Voici le 1er trailer du 1er spin-off: une mini série sur Ultraman Regulos, faisant la part belle aux art martiaux.
Le 23 mai sur Tsuburaya Imagination.
Pour rappel, Ultra Galaxy Fight a démarré en 2019 et se base sur le concept des Ultra Fight, ces mini-séries centrées avant tout sur l'action pure. Nous avons donc eu "New Generation Heroes", puis "The Absolute Conspiracy" en 2020 et "The Destined Crossroad" en 2022.
Ces séries profitent du format mini-série d'action pour faire apparaitre de nombreux Ultraman, avec parfois des surprises : on retrouve par exemple des versions "physiques" des persos de séries & films animés comme Joneus de The Ultraman (1979) et le trio d'Ultraman USA (1987) !
Inoue Masahiro (@MAAAAAAAASAHIRO), l'acteur de KR Decade, est devenu le PDG d'AIC Rights, la compagnie qui détient Bubblegum Crisis ou encore Tenchi Muyō. Dans cette position, il guidera en particulier son projet de tokusatsu PINK désormais nommé "Sentika F8ABA6 Jisaris" (1/4)
On en avait parlé, mais nous avons de nouvelles infos, peut-être prochainement obsolètes.
La série sera composée de 12 épisodes de 12 minutes diffusées sur YouTube.
Le tournage aurait déjà bien avancé. (2/4)
Le protagoniste serait le méchant de l'histoire tandis que Kashū Toshiki (KR Agito) et Matsuda Satoshi (KR Knight dans Ryūki) endosseraient le rôle des "justiciers". Le scénario tournerait autour de l'héroïne ressuscitée dans un monde parallèle (oui, un isekai). (3/4)
Les 70s ont été une décennie riche et pleine d’expérimentation pour le tokusatsu. Aujourd’hui, on vous présente dans ce fil une trilogie atypique de la part du studio Tsuburaya, avec des concepts et approches assez uniques pour certaines : la “Trilogie des Dinosaures”. (1/)
Derrière ce terme officiel issu de la sortie DVD de ces séries, cette trilogie regroupe ainsi :
- Kyōryū Tankentai Born Free (1976, 25 épisodes)
- Kyōryū Daisensō Izenborg (1977, 39 épisodes)
- Kyōryū Sentai Koseidon (1978, 52 épisodes)
Voyons en détail leurs spécificités 👇 (2/) twitter.com/i/web/status/1…
Kyōryū Tankentai Born Free est loin des habitudes du tokusatsu : une météorite s’écrase sur terre provocant catastrophes naturelles et… réapparition des dinosaures. L’équipe Born Free a pour mission de récupérer et aider ces créatures égarées à notre époque. (3/)
On vous a déjà parlé de lui ici même à plusieurs reprises tant on aime son style et son travail dans le tokusatsu, mais il est désormais temps de vous parler un peu plus en détail de son parcours jusqu’à la construction de son style si reconnaissable: voici Sakamoto Kōichi ! (1/)
Né en 1970, la première chose à souligner, peut-être pour expliquer son style particulier, est qu’il n’est pas passé par l’école de cascadeurs Japan Action Enterprise, mais du Kurata Action Club, fondé par Kurata Yasuaki, connu pour sa carrière dans les films Shaw Brothers. (2/)
Pour Sakamoto, il faut attendre fin des 80s pour le voir débuter dans le monde du tokusasu... au travers des spectacles tirés de séries TV (les “Hero Show”), où il jouera par exemple le rôle de Blue Mask, de la série Hikari Sentai Maskman (1987). (3/)
Tôt ce matin a eu lieu la conférence de presse dédiée à la présentation de la prochaine série Kamen Rider : Geats, qui débutera le 4 Septembre prochain. Puisant dans les JV typés “survival” tels Fortnite et Apex, voici le 1er trailer suivi de quelques infos supplémentaires (1/)
Les protagonistes prendront part au Desire Grand Prix, jeu grandeur nature consistant à tuer le plus de monstres possibles, les Jamats. Le vainqueur verra le souhait indiqué sur sa Desire Card exaucé. Les motivations de certains joueurs pourraient surprendre (2/) #KamenRiderGeats
Les joueurs sont les suivants : Ukiyo Ace, héros mystérieux capable de se transformer en Kamen Rider Geats (motif du renard), ainsi que Kagekazu Sakurai, étudiant en recherche d’emploi, qui se transforme en Kamen Rider Tycoon (motif du tanuki). (3/) #KamenRiderGeats