#PDJ181 - Saviez-vous que certaines plantes carnivores utilisent des pièges à nasse ? Ce sont des pièges dont on peut rentrer... mais jamais sortir. Aujourd'hui je vous parle du genre Genlisea. (Photo : Wikicommons, Denis Barthel)
On trouve dans ce genre une vingtaine d'espèces, réparties entre l'Afrique du Sud et l'Amérique Centrale/Sud. En 2020, les botanistes ont encore découvert une nouvelle espèce : Genlisea hawkingii, nommée en l'honneur du physicien Stephen hawking. journals.plos.org/plosone/articl…
En termes évolutifs, le genre fait partie de la famille des Lentibulariaceae, dans laquelle on retrouve d'autres plantes carnivores comme les utriculaires ou les pinguicuila (ou grassettes)
Ces genres n'ont pas les mêmes types de pièges, souvenez-vous : celui de l'Utriculaire aspire ses proies sous-marines grâce à un mécanisme d'aspirateur
Je vous ai trouvé un petit schéma de comparaison. Elles poussent toutes dans des milieux relativement humides, voire complètement aquatiques. onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.105…
Alors comment marchent ces fameux pièges de Genlisea ? Les parties souterraines sont agencées en un espèce de tire-bouchon creux, dans lequel des poils sont orientés vers le bas, guidant les victimes vers une cavité digestive. Illustration : Richard Wettstein
Le fait que ces plantes soient carnivores avait été postulé par Darwin, mais il a fallu attendre des travaux de 1998 (publiés dans Nature) pour démontrer formellement que la plante avait bel et bien une activité carnivore nature.com/articles/33037
C'est donc le premier piège à protozoaires connu par la science. Un protozoaire, c'est en gros une bestiole unicellulaire à noyau (un eucaryote donc), qui se rassemble éventuellement en colonies, mais qui n'a jamais d'organisation pluricellulaire spécialisée comme nous.
Une publication avait montré que se retrouvaient parfois accidentellement dans les pièges des proies plus grosses, comme les acariens.
Source : tandfonline.com/doi/abs/10.108…
Il y a des débats sur le fait qu'elles soient capables de capturer des proies spécifiques en les attirant grâce à des signaux chimiques - en tout cas la plupart considèrent ce piège comme "passif". Les proies sont donc surtout... tout ce qui passe par là.
En tout cas on sait qu'elles sont capables de sécréter un mucilage, une substance visqueuse à l'entrée des pièges, qui permettrait d'éviter la sortie des micro-organismes, mais aussi d'éviter de diluer les nutriments digérés à l'intérieur des pièges. ruj.uj.edu.pl/xmlui/bitstrea…
Autre chose amusante, ce genre botanique comprend à la fois les plus petits et parmi les plus grands génomes de plantes connues. Genlisea aurea a donc un génome de 63 Mégabases par exemple, tandis que celui de Genlisea lobata est de 1700 Mb.
Si on regarde le caryotype (la disposition de tous les chromosomes dans la cellule), on voit que la taille des chromosomes varie beaucoup entre les espèces.
Source : academic.oup.com/aob/article/11…
Ces plantes sont donc un excellent modèle pour étudier pourquoi certains organismes ont une tendance à réduire leur matériel génétique au minimum, et surtout quels mécanismes sont à l'oeuvre dans cette réduction.
Y'aurait-il un avantage à réduire son matériel génétique dans des environnements plus pauvres, plus extrêmes ? La question est encore ouverte pour les biologistes.
Voilà, vous connaissez désormais un nouveau type de plantes carnivores, les seules connues qui ont des pièges à nasse !
N'hésitez pas à RT si vous avez aimé ou appris des trucs dans ce thread ! #TheEnd#PDJ181
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Hier devant le jardin botanique de #Strasbourg, deux jeunes personnes passent derrière moi et discutent entre eux :
- "Je comprends pas pourquoi les gens s'arrêtent pour prendre des photos là"
- "Peut-être qu'ils aiment prendre en photo rien".
Je suis sûrement biaisée, mais quel spectacle plus magnifique que les parterres de fleurs au printemps ? Ces Eranthes d'hiver ou helleborines (Eranthus hyemalis) étincelaient au soleil.
Ces jeunes personnes ne peuvent donc pas concevoir qu'on puisse apprécier regarder des fleurs. Elles ne savent pas qu'elles sont de la famille du bouton d'or (les renonculacées)...
Le programme du colloque s'annonce passionnant ! #NosSoeursLesPlantes
Dans le hall vous pouvez également profiter d'une exposition photographique : les contributions sont magnifiques ! 🤩
Pour celles et ceux qui ne peuvent pas être présents, sachez que toutes les conférences sont rediffusées ! #NosSoeursLesPlantes
#PDJ174 Attention, accrochez-vous. La grande famille des plantes carnivores a un nouveau membre. Permettez moi de vous présenter l'incroyable Triantha occidentalis.
📷 Marlin Harms - Wikicommons
La nouvelle est parue publiquement dans le journal PNAS, dans un article signé par des équipes canadiennes et américaines pnas.org/content/118/33…
La plante est munie de poils glandulaires collants, à l'instar des Drosera et piège mouches et petits scarabées, à proximité de ses fleurs.
#PDJ169 Aujourd'hui pour votre #MondayMotivation, on va parler de #cafe, une plante de la famille des Rubiacées. Mais un café un peu particulier... qui sort tout droit de l'anus d'un petit mammifère ! Je compte sur vous pour partager cette anecdote incroyable.
Les caféiers comptent nombreuses espèces et variétés, dont vous connaissez aux moins les deux plus répandues : Coffea arabica (l'arabica) et Coffea canephora (le robusta). (Source image : brewersclub.co/coffee-varieti…)
Si l'arabica est plus connu et plus répandu dans le monde, le robusta contient plus de caféine, est plus résistant et plus facile à cultiver, donc moins cher. Importé en 1857 par les français au Vietnam, le pays produit désormais près de 2 millions de tonnes de robusta par an.
#PDJ154 "C'est toi la Cistanche". Ca sonne comme une insulte, mais non. Ca fait juste référence à une plante parasite originaire de Chine qui s'est répandue dans toute l'Asie et la péninsule arabique. Aussi surnommée "Jacinthe du désert", il faut admettre qu'elle a de l'allure.
Exclusivement cantonnée à des régions très arides, elle ne pointe le bout de son nez que pour se reproduire. Les fleurs émergent, sont pollinisées par des mouches et produisent des capsules contenant la nouvelle génération de parasites.
Elle a de l'allure, certes... mais pas de chlorophylle ! Pour survivre, elle doit parasiter une les racines d'une autre plante pour lui voler de l'eau et des nutriments. Dépendant complètement de sa plante hôte, on dit qu'elle est "holoparasite".
#PDJ153 Serait-ce une fleur chatoyante sur ce cactus ? Pas du tout ! Approche mon enfant, et laisse moi te conter l'histoire du cactus sans chlorophylle qui devint parasite d'un autre cactus... pour notre bon plaisir.
Nous sommes en présence de deux cactus : un cactus porte-greffe, à croissance assez rapide et plutôt résistant, souvent Hylocereus undatus à base triangulaire et qui produit le fruit du dragon (Pitaya)
Et un greffon, souvent un cactus sans chlorophylle qui peut être rouge, jaune, orange, rose, blanc... ou un peu tout à la fois. Par exemple, Gymocalycium mihanovichii (Hibotan) dont il existe des tas de variétés.