On peut chercher plein de définitions plus ou moins élaborées proposées par les religions, les philosophies, les sciences (LOL) sociales...
Mais pour ce thread on se contentera d'une version assez simpliste en traçant un symbole égal entre être perçu comme sympa, où se trouver soi-même sympa et le fait de faire preuve d'altruisme.
Parce que quoi de plus sympa que d'aider autrui, gratuitement, en n'en attendant aucune récompense particulière.
Céder sa place dans les transports à une personne debout plus âgée ou en difficulté...
Ramasser le doudou d'un petit enfant qui l'a perdu et qui à cause des larmes ne le voit pas alors qu'il est à ses pieds.
Dire un mot rassurant à une personne angoissée avant un examen qui l'inquiète*
*Ne concerne toujours pas les neurologues
Et encore ça c'est de l'altruisme visible. Il y a aussi un altruisme invisible.
Ignorer un retard de paiement de la part d'une personne grave dans le mal financièrement
Aider un petit chat à descendre d'un buisson alors que vous êtes seul avec lui et que c'est même pas le votre
Bref être altruiste de façon visible, ou mieux, de façon invisible est une des formes les plus abouties de sympathie*.
*Ne concerne en aucun cas les neurologues
Mais pourquoi est-on altruistes ?
Biologiquement ça paraît débile. Si on a rien à gagner cela signifie qu'on dépense du temps et de l'énergie sans but. C'est absurde.
Bref l'altruisme est bien la preuve que nous sommes plus que biologiques, que l'humanité est plus que la somme de nos cellules.
Non ?
Allez !
Non vraiment pas Anakin ?
ET BIEN NON !
Petit rappel des faits
Chacune, mais alors chacune de nos actions, y compris nos actions d'inaction, c'est à dire quand nous ne faisons rien alors que nous aurions pu faire quelque chose...
Est le résultat d'un arbitrage au sein des structures les plus antérieures du cerveau
Nous avons tout un tas de régions corticales et sous corticales qui analysent en permanence
- notre état intérieur (faim, soif, douleur...)
- notre environnement physique (lieu, temps, personnes présentes, actions qui se déroulent autour de nous...)
- notre environnement abstrait (contexte social, intention des autres...)
Et qui comparent ces données à notre mémoire et nos objectifs (un peu comme dans la série Lucifer et son what is it you truly désire)
En fonction de tout ça, plusieurs scénarios sont élaborés et sont pondérés en fonction de nos objectifs et de nos contraintes pour finalement nous faire faire une action (ou une inaction).
Et puis on recommence à l'étape 1 en vu de la prochaine action.
Tout ceci, repose sur des réseaux de neurones qui ont appris au cours de notre existence.
Quand on est petits on fait n'importe quoi sans tenir compte de nos besoins et du contexte. Et on se casse la gueule.
Quand on est vieux, on a acquis une expérience de dingue et on devient la meilleure version de Tyrion Lannister ou Palpatine de nous même.
Entre les deux, nos réseaux ont énormément appris des nos succès et de nos échecs.
Concrètement cet apprentissage se manifeste par les renforcement des réseaux de neurones dont les propositions d'actions nous ont donné une récompense, et un affaiblissement des autres.
Cette récompense peut être physique (nourriture, antalgie) ou abstraite (reconnaissance sociale, auto renforcement positif pour avoir agit en fonction d'une philosophie, ou d'une éthique...).
Bref nous ne faisons JAMAIS rien gratuitement. Même quand nous agissons sans témoin et sans que les conséquences de nos actes ne soient jamais connues, nous le faisons pour au minimum nous récompenser nous mêmes
MAIS SI CELA EST VRAI, OÙ CELA SE PASSE-T-IL DANS LE CERVEAU ?
Et, question subsidiaire, si cela se passe quelque part, existe-il des anomalies de fonctionnement qui peuvent altérer nos actes ?
Alors évidemment la réponse est oui parce que sinon je vous aurais pas pris la tête avec cette longue introduction.
On a déjà discuté des circuits de la récompense par le passé, et notamment du fait que c'était un peu plus compliqué qu'une simple balance quantitative entre dopamine et sérotonine....
Mais là on va parler d'une étude assez cool intitulée :
Distinct neural representation for prosocial and self-benefiting effort.
Lockwood, 2022, Current Biologie 32, 1-14
le but de l'étude est d'identifier la ou les régions du cerveau impliquées dans les comportements pro-sociaux.
Pour faire simple on prend des gens, on les allonge dans une IRM qui fait des images de ce qui se passe dans leur tête et on leur propose de gagner des points (récompense) qu'ils peuvent transformer en pognon (grosse récompense).
Pour gagner des points il faut qu'ils serrent fort et longtemps un sorte de grosse poignée. Si il le font ils gagnent mais c'est pénible et fatiguant. S'ils ne le font pas, ou pas assez fort, ou pas assez longtemps, ils perdent. Donc il faut qu'ils se motivent un peu.
Et ces points, et donc l'effort qu'ils doivent faire les gagner, ils peuvent les gagner rien que pour eux de façon très très égoïste, ou pour des inconnus pris au hasard (altruisme level divin).
Et le résultat de cette étude vient confirmer qu'il existe bien une seule et unique zone (située dans le gyrus cingulaire antérieure pour ceux que ça intéresse*) qui s'active exclusivement quand on réalise un acte altruiste.
* C'est à dire uniquement les neurologues
Et donc...si il existe une zone, et qu'en plus elle est unique, et qu'en plus elle semble exclusive... Ça veut dire que dans l'avenir on pourra l'étudier dans d'autres conditions d'expérience, mais que surtout on peut regarder ce qui se passe chez ceux qui ont
Soit une lésion de cette zone (un AVC, un trauma, une tumeur) de cette zone, soit, et c'est encore plus "drôle*" ce qui se passe quand elle est anormale stimulée de façon brève (épilepsie) ou plus longue (stim cérébrale par exemple)
*Uniquement pour les neurologues
et ça tombe bien parce qu'on a déjà quelques réponses.
-> en cas de lésion dans certains AVC on a effectivement une disparition complète de ces actes d'altruisme du quotidien.
Souvent confondu avec une apathie, ou un trouble de la compréhension c'est des tableaux où les gens comprennent en fait très bien le contexte dans lequel ils évoluent, comprennent également très bien le conséquences de leurs actions ou inactions, mais se comportent
...comme des gros gros égoïstes. Ça irrite leurs soignants, ça énerve leur potes, ça désespère leur entourage, ça hallucine les bienveillants qui comprennent pas pourquoi pour obtenir quelque chose d'eux il faut soit une menace soit une récompense infantilisante...
Mais c'est une conséquence de leur AVC. Ils sont les victimes de ce dernier et pas coupables de leur comportement et ça implique d'éduquer tous ceux que je viens de citer (le plus dur étant d'éduquer ceux qui sous prétexte de bienveillance les enferment dans leur handicap social)
Et puis on a également l'exemple inverse, avec des altruistes excessifs, des altruistes qui soit se mettent en danger au-delà du raisonnable (les héros qui meurent en martyrs pour des causes insignifiantes) ou pire, ceux qui veulent faire le bien contre l'avis des concernés.
Alors il faut pas me faire dire ce que j'ai pas dit : ceux qui vont démissionner de leur job et vendre tous leurs biens pour sauver des grenouilles vertes n'ont pas tous une pathologie neurologique, il y a aussi des idiots et des militants.
Mais par contre lorsque ceci correspond à un changement brutal du comportement, c'est souvent liée à des lésions ou des tumeurs frontales (toujours penser au méningiome chez la femme de plus de 50 ans).
Bon bref, pour répondre à la question initiale, vous êtes sympa* n'en doutez pas. Mais c'est parce que vous avez une région de votre cerveau qui à force de récompenses s'est développée pour ca.
*Sauf les neurologues
Et si vous croisez des personnes* moins ou pas du tout altruistes, vous pouvez, plutôt que de les juger, vous dire qu'il sont moins bien dotés que vous (ce qui devrait en plus gonfler un peu plus votre ego).
*Ne s'applique applique évidemment jamais aux neurologues
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
On va discuter des bases neurologiques de l' #Hypnose en évitant au maximum de mettre les pieds dans les débats popcornesquespopcornesquesp entre les différentes écoles et entre les usages forains qui ont la côte.
Pour ceux qui veulent connaître l'histoire de ces (aux pluriel) techniques et notamment comment on est passé de Charcot à Erickson, les pages wikipédia respectives sont très drôles (avec une bonne dose de biais psychanalytique chez leurs auteurs).
Mais revenons à la neurologie.
La neurologie c'est simple. Vous avez des récepteurs en tout genres qui captent des signaux émis par votre environnement extérieur, et par votre environnement intérieur.
C'est très rigolo de voir le résultat des algorithmes de filtrage sur Twitter quand tu changes certains paramètres.
Tu peux par exemple identifier une liste de comptes qui ont une affinité politique forte pour des tendances politiques.
Tu peux ainsi avoir des listes très RN ou très LFI en donnant à l'algorithme des filtrages.
Ça marche moins bien pour EELV ou le PC ou LR. Et ça marche pas du tout pour le PS ou LaRem.
Mais ce qui est beaucoup plus drôle c'est de voir ce qui se passes quand tu ajoutes ou enlève certains comptent à la liste dont l'algorithme se sert pour travailler.
Nous sommes le 13 juillet et je vous résume les tweets en mode damage control des médecins qui soutiennent ouvertement LFI suite au vote bien démago avec le RN hier hier :
1/ si on avait eu la majorité on aurait pu gagner ce vote démago tout seuls
2/ il y a des vice-présents RN et avec leur pouvoir télépathique ils ont forcé LFI au vote démago...Oh regardez là-haut, y'a un nuage en forme de pomme.
3/ je soutiens toujours LFI mais bon vous me connaissez je suis cool donc je vois pas pourquoi vous m'affichez. Le jour où ils voteront avec le RN un truc raciste j'irais manif...dire que c'est pas gentil gentil.
Oh..une absence (vous allez voir c'est un jeu de mot), alors faute de patient, voici #UnLapinUnThread sur ce qu'il faut savoir pour se forger un avis sur la dangerosité des anti épileptiques.
Le sujet est loin d'être anodin, puisqu'il touche au droit des femmes d'être soignées.
Mais avant il faut avoir quelques bases pour comprendre.
L'épilepsie n'est pas une maladie mais un ensemble de situations qui se manifestent entre autre par des crises comitiales (la crise d'épilepsie en langage courant).
Si on essaye de faire une analogie avec les poumons, la crise comitiale c'est la toux, les épilepsies sont ce qui fait tousser, sachant qu'il existe des cause de toux infectieuses, allergiques, cancéreuses...
Étape 1 : incrédulité. Vous êtes pas sérieux, vous conseillez à ma mère (SEP) de jouer à Mario Kart ?
Étape 2 : colère. On vous paye vraiment pour ça ?
Étape 3 : résignation. Vas-y maman mais vient pas te plaindre après.
Étape 4 : re incrédulité. Elle bat mes enfants !!
On le dira jamais assez mais en terme d'amélioration du score EDSS et du Nine Hole Peg Test, l'efficacités des jeu vidéo basés sur les réflexes, est supérieure à celle des traitements indiqués dans l'amélioration des symptômes de SEP.
(Vaut aussi pour la maladie de Parkinson)
Ce qui (ok je suis un peu de mauvaise foi mais pas tant que ça) illustre le fait que si la HAS et la CNAM avaient une vision globale du soin, ils rembourseraient une Switch + MK8 (hello @NintendoFrance) à 300€ pour chaque patient SEP plutôt que 1762€ de FRAMPRIDINE par an.