Au procès de l'attentat du #14Juillet 2016 à Nice, la journée est à nouveau consacrée aux auditions de parties civiles. La première à s'avancer à la barre est Isabelle, sexagénaire et mère de quatre enfants.
Isabelle raconte avoir vu passer "un camion noir" : "six ans après, j'ai admis que le camion était blanc mais mon psychiatre m'a expliqué que mon cerveau a assimilé ce camion comme un corbillard, j'ai fait une hallucination".
Isabelle : "j'ai vu une déflagration énorme, c'était un réverbère qui avait été percuté.
Puis j'ai vu un homme d'une quarantaine d'années agoniser devant nous. Plusieurs personnes essayaient de le réanimer. Il mourra environ une heure et demi plus tard."
Isabelle : "derrière nous, il y avait un autre homme qui était très blessé parce qu'il avait reçu le réverbère sur les jambes.
Il saignait beaucoup, mais je ne suis ni infirmière, ni médecin. Alors, avec mon mari, on la enveloppé dans une nappe de notre pique-nique."
Isabelle : "je lui ai tenu la main pendant plus d'une heure. Le temps paraissait éternel. C'était un moment tragique, épouvantable. Surtout qu'on était entourés de cadavres. Et j'ai la culpabilité de ne pas avoir eu les bons gestes médicaux pour apaiser ses souffrances terribles"
Isabelle : "et puis, on doit enjamber des personnes décédées pour rentrer à la maison. Mais on le fait parce qu'on bout d'un moment, on se décide à rentrer chez nous."
Isabelle : "j'étais toujours dans la culpabilité d'avoir laissé ces défunts, ces blessés dont on a appris qu'ils étaient devenus handicapés moteur. Cette culpabilité m'a poursuivie pendant des années. C'est pour ça que je n'ai pas pu me constituer partie civile avant cette année"
Isabelle : "avec mon époux, on était mariés depuis 42 ans, mais on n'a pas pu parler de l'attentat. C'était tabou."
Isabelle : "c'est allé tellement vite. Il y a eu quelques secondes entre le passage du camion et la chute du réverbère. Quelqu'un a crié : "ils ont tué le bébé". Il y avait un bébé mort dans sa poussette.
C'est tellement inouï, tellement inhumain."
Le président intervient : "je me permets une petite remarque, je pense qu'il n'y a pas lieu d'établir de hiérarchie entre les souffrances physiques et psychiques. Il y a des blessures physiques dont on peut se remettre et des blessures psychiques dont on ne se remet jamais."
Magatte, niçoise de 58 ans, s'est avancée à la barre.
Ce soir là, je gardais ma nièce que j'ai convaincue de venir assister au feu d'artifice avec sa copine.
"Ce qui nous a sauvées c'est qu'on a vu le camion arriver, à était à quelques mètres. On s'est jetées sur la droite".
Magatte, très émue : "on a vu des cadavres. Il y avait une petite fille qui devait avoir 4 ans, on lui faisait un massage cardiaque. Je ne sais pas ce qu'elle est devenue, je crois qu'elle est décédée."
Corinne, maître nageur de 62 ans, livre son témoignage à son tour.
"A un moment, j'entends ma fille crier : maman, le camion, le camion!" Je me retourne et je vois comme un train qui filait à toute allure, comme une bombe."
Corinne : "j'ai vu une personne de loin, elle était très blessée. C'était ... Et puis plus loin, une autre personne toute seule. De la nuque au bas des reins, c'était ouvert, il lui manquait un pied. J'avais jamais vu ça, c'était horrible."
A la barre à son tour, Laurent raconte son sentiment de culpabilité "de ne pas avoir pu apporter mon aide ce soir-là".
Laurent qui "souhaite rendre hommage à Bilal, jeune électricien tunisien qui courageusement a voulu faire barrage de son petit corps en levant les bras pour essayer d'arrêter ce monstre. Et qui est décédé".
Assesseure : "vous avez vu le conducteur ?"
Laurent : "il avait un regard noir, profond. Comme ce qu'on peut voir dans les films. L'angle faisait qu'on était un peu surélevé sur le trottoir et on l'a bien bien vu."
Pour Laurent, comme beaucoup d'autres a trouvé le dispositif de sécurité très léger.
Le président : "je considère que ces préoccupations sont légitimes. Mais l'objectif de ce procès n'est pas de chercher les responsabilités concernant la sécurisation de cette manifestation"
Laurent : "il y avait tous ces corps allongés, agonisants, une poussette renversée, un bébé par terre. C'était terrible comme image. Terrible. Et j'ai toujours ce sentiment de n'avoir rien pu faire."
Laurent : "je souhaite à tout le monde de trouver la force de se reconstruire. Moi ce qui m'a fait beaucoup de bien c'est de voyager. J'étais très amoureux de Nice, je ne le suis plus. Je pense qu'il faut aller à la rencontre d'autres gens, d'autres peuples, ça m'a fait du bien"
Laurent : "j'ai une grande confiance dans les institutions de mon pays. Je souhaite que justice soit rendue et je n'ai aucun doute que ce sera le cas. Ce moment est un grand moment de vérité."
Laurent revient sur l'attitude du conducteur du camion : "il avait un sourire, comme le sourire du méchant des les films. Il avait un rictus."
L'audience reprend pour l'après-midi avec le témoignage de Sylvie, 53 ans, qui semble très éprouvée. "J'ai longtemps hésité à venir. Je suis une victime psychologique et c'est difficile pour moi, mon mari et mes enfants de trouver notre place en tant que victime."
Sylvie : "nous sommes passés d'une ambiance festive à un chaos total en une fraction de seconde. J'ai vu deux hommes devant moi passer sous les roues du camion. Cette vision me hante toujours."
Sylvie : "j'ai avancé, une femme tenait dans ses bras son enfant démembré. Elle avançait et hurlait qu'on retrouve la tête de son enfant qui était au sol. C'est ce que m'a raconté mon mari. Et j'ai vu sur son visage toute sa culpabilité et sa détresse."
Sylvie : "pour moi comme pour mes proches, cet attentat a définitivement changé notre vie. Je vis, mais j'ai l'impression qu'une partie de moi n'ira plus jamais bien."
Président : "dans votre plainte, vous avez parlé de la détermination du terroriste".
Sylvie : " oui, je l'ai vu cramponné sur son volant, arriver sur les gens."
Président : "vous suivez les débats?"
Sylvie : "pas du tout. J'ai l'impression d'avoir déjà vu et souffert ce soir-là. Je n'ai pas envie d'entendre la douleur des autres en plus. On se sent coupable d'avoir survécu. Il y en a qui ont perdu leurs enfants, leurs parents."
Président : "vous avez des attentes par rapport à ce procès?"
Sylvie : mes attentes sont que la justice soit rendue sans clémence. Que les personnes qui ont permis à ce terroriste de faire un tel carnage n'aient pas droit à la clémence. Elles doivent assumer leurs actes."
Sylvie : "c'est difficile d'être là. Parce qu'on ne sait pas ce qu'on doit dire, ce qu'on doit faire. Parce qu'on est loin de chez nous, qu'on n'a pas de repère, qu'il faut qu'on reparte après. C'est difficile."
Au tour de Jean-Pierre, 90 ans, s'avance à la barre. "Le #14Juillet je n'étais pas à Nice. J'étais à la montagne avec ma compagne."
Arrivé le lendemain, il cherche son fils dans les hôpitaux. En vain. Le jour d'après, même chose.
Jean-Pierre reçoit finalement un coup de téléphone qui lui annonce la mort de son fils, Matthias, sa compagne depuis 25 ans et la mère de celle-ci. Ils étaient tous les trois sur la Promenade des Anglais. Ils sont morts tous les trois.
Jean-Pierre poursuit son récit, très ému. "Si vous avez besoin de vous asseoir, monsieur...," lui suggère le président.
"Non ça va, après tout ce que j'ai entendu ici, ça va."
Alors Jean-Pierre poursuit. Raconte la mort de la grand-mère, puis la mère de son fils décédé dans l'attentat : "elles sont mortes de chagrin."
Jean-Pierre : "j'ai été appelé en Algérie en 1960. Il y a eu de la mort et de la douleur. Mais c'était la guerre.
Le #14Juillet 2016 pour moi c'était aussi la guerre.
Et j'espère qu'à la suite de ce procès, nous aurons des 14 juillet un peu plus heureux."
Soad, 21 ans et Dina 23 ans s'avancent à la barre. "A cette époque, on vivait en Afrique et on devait fêter le #14Juillet avec toute ma famille. Ma mère et ma grande-soeur son parties en Bretagne. Moi, je suis restée à Nice avec ma petite soeur Emma, ma grand-mère et ma tata."
Soad : "j'ai vu une grande forme, je n'ai pas compris tout de suite ce que c'était. J'étais toute seule. J'ai vu les gens courir. J'ai voulu courir pour rentrer chez moi, je me suis réfugiée dans un hôtel.
J'ai pu contacter mon papa qui était toujours en Afrique."
Soad : "j'entendais des gens qui disaient : "c'est un attentat". Mais moi je n'avais que 15 ans, je ne comprenais pas ce que c'était.
Le lendemain, j'ai retrouvé ma petite soeur à l'hôpital. Elle était brûlée de partout. Elle ne faisait que pleurer."
Soad : "après, ça a été très dur. Ma maman était déjà très fragile. Et là, elle a perdu sa maman, sa soeur et son beau-frère parce qu'ils sont tous les trois décédés. Donc elle va pas bien du tout. Elle a fait déjà deux tentatives de suicide".
Elle fond en larmes.
Dina, sa soeur aînée poursuit : "je n'étais pas sur les lieux au moment de l'attentat. J'ai passé ces six dernières années dans le silence. Je n'ai jamais pu parler à qui que ce soit des émotions que j'ai ressenties en tant que victime indirecte."
Dina : "j'ai été la première à apprendre qu'il y avait eu un attentat à Nice. Et j'ai du l'annoncer à ma mère. C'était très compliqué parce que ma mère était très fragile psychologiquement. Et ça a été la première grosse épreuve de lui annoncer qu'on avait aucune nouvelle."
Dina : "ça a été très compliqué pour moi de gérer les émotions de ma mère. Et je ne me suis pas autorisée à ressentir les miennes.
Je me suis occupée de ma petite soeur Emma qui ne laissait personne d'autre faire ses soins."
Dina craque à la barre. Elle peine à poursuivre son récit.
"Si c'est une épreuve, vous n'êtes pas obligée de vous l'infliger", précise doucement le président.
Dina poursuit : "Emma a été brûlée sur les jambes, le visage. Au moment des faits, Emma avait perdu la vue."
Sébastien, 50 ans, s'avance à la barre. "Je voulais témoigner pour toutes les victimes que j'ai eues autour de moi ce soir là.
Après le feu d'artifice, je regardais mon portable et tout d'un coup, cette masse blanche est passée à côté de moi."
Sébastien : "j'ai entendu le bruit que faisait le camion quand il percutait chaque personne. C'était juste horrible. J'ai regardé le camion continuer sa route et j'ai vu cette petite fille par terre. Je lui ai pris la main et je ne l'ai plus lâchée."
Sébastien : "Elle avait perdu la vue. Elle était brûlée partout. Elle avait le visage tuméfié. Elle était vraiment dans un sale état.
Elle me demandait où était sa famille, mais j'avais peur de lui décrire ce qu'il se passait. Peur qu'elle panique".
Sébastien : "ça a commencé à tirer. Je suis resté au milieu du parterre de gens morts, je me suis allongé à côté d'elle. Parce que je me suis dit que s'il y avait une balle perdue, je serais un peu plus à l'abri. La fusillade a duré assez longtemps. "
Sébastien : "chaque fois que je relevais la tête, je voyais des gens morts, dans un sale état.
J'ai vu un homme mourir, agoniser sous mes yeux. C'était horrible. J'ai appris après que c'était l'oncle d'Emma."
Sébastien : "plusieurs fois Emma a voulu s'endormir, se laisser partir. Ca a duré 50 minutes. Puis les pompiers sont arrivés, on a placé Emma sur une barrière de travaux. Je suis resté avec elle."
Sébastien : "j'ai eu la chance ce soir-là de tomber sur Emma qui s'est battue pour vivre. Si elle était morte ce soir-là, je pense que je ne serai pas devant vous.
J'ai voulu mourir souvent. Mais je me suis battu pour Emma parce que je ne voulais pas qu'elle vive avec ça."
Sébastien : "je suis heureux de voir Emma grandir. Elle a eu son bac cette année avec mention bien.
Je vais les voir à Nice souvent. En était là pour eux, je suis là pour moi."
Mouna, 46 ans, s'est avancée à la barre : "j'avais promis à ma fille qu'on irait passer son anniversaire à Nice, ville que je ne connaissais pas. Mais j'avais regardé sur internet, j'avais trouvé ça joli."
Mouna : "après le feu d'artifice, on est allé acheter des pralines à un stand de confiseries.
Et puis j'ai vu un camion, je n'ai pas compris d'abord. Puis, quand j'ai vu les corps qui volaient dans tous les sens ...;
Et je ne voyais plus ma fille de 12 ans."
Mouna : "j'ai trouvé ma fille, je l'ai tirée et le camion l'a frôlée. Il est passé devant nous et on l'a vu s'arrêter. Et ça commencé à tirer.
Ma fille a fait une crise de tétanie, choquée par ce qu'elle a vu : des corps vraiment mutilés."
Mouna : "on s'est réfugiées au Negresco. Et puis, après un moment, la serveuse nous a pris par la main et nous a dit : "c'est bon, il est mort, vous pouvez sortir."
Mouna : "quand je suis rentrée, je me suis pas forcément rendue compte que ça n'allait pas.
En juin 2017, on s'est séparés définitivement avec mon mari. Je sais pas si c'est parce qu'il n'a pas supporté que ça n'allait pas trop."
Mouna : "j'ai développé une phobie des transports, des cauchemars.
J'angoisse en permanence. Je suis chiante en tant que maman.
Et pour mon fils, ça a été difficile aussi parce qu'avec ma fille, on a vécu le drame ensemble, mais lui il a du vivre dans ce triangle-là"
Mouna : "j'ai laissé quelque chose là-bas. Je ne suis plus la jeune femme insouciante, pleine de joie de vivre. J'ai l'impression d'être là mais pas là non plus."
Mouna : "quand la serveuse m'a dit qu'il était mort, j'étais contente sur le coup. Mais en fait non. J'aurai préféré qu'il soit là. Pour répondre de ses actes et entendre ce que ça a causé."
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Au procès de l'attentat du #14Juillet à Nice, la journée est consacrée aux témoignages de victimes.
Une première partie civile s'avance à la barre. "On va vous mettre une chaise à côté de vous", indique le président.
La 1ere victime, visiblement très éprouvée, est Allemande, travaille dans une maison de retraite et a 43 ans, précise-t-elle, via le truchement d'une interprète.
"Ma fille était en voyage de fin d'étude. Elle venait juste d'avoir 18 ans, pour moi c'était encore ma petite fille.
Mariam explique qu'elle a mis plusieurs jours à apprendre que sa fille, Salma, faisait partie des victimes de l'attentat. "La police est venue prendre la brosse à dents et une brosse à cheveux de ma fille et ils sont repartis."
Il lui a fallu encore attendre avant d'apprendre.
De retour au procès de l'attentat du #14Juillet 2016 à Nice avec, aujourd'hui les premières auditions de victimes.
Doivent également être entendus à l'audience cet après-midi, les soignants intervenus ce soir là.
Après moults questions de procédure, la première partie civile s'avance à la barre et se présente :
"Jérôme, 49 ans, gérant d'un établissement situé sur la Promenade des Anglais, père de 5 enfants".
Jérôme : "je me devais d'être là par rapport à mon personnel. Mon établissement [une discothèque, ndlr] a servi d'hôpital. C'est pour cela que je voulais être là".
L'audience du procès de l'attentat de Nice le #14Juillet 2016 reprend pour sa quatrième journée.
Le président annonce qu'un débat sur le visionnage de la vidéosurveillance aura lieu demain après-midi. "Et en fonction, on prendra une décision".
Ce matin, l'audience est consacrée à la suite de l'audition de l'enquêtrice SDAT 005.
"A-t-on une idée du nombre de personnes engagée sur la sécurisation de l'événement du #14Juillet à Nice?" l'interroge d'emblée le président.
Président : "J'ai bien conscience que ce n'est pas l'objet de ce procès et qu'une instruction est en cours à Nice. Mon objectif n'est pas de mettre en cause quiconque mais de savoir quelles étaient les conditions de sécurité. C'est important de le comprendre."
Troisième jour du procès de l'attentat du Nice. L'audience, aujourd'hui encore, prend du retard au démarrage. En raison, aujourd'hui encore, de l'absence d'une des accusés qui comparaissent libres.
Le procès ne peut se tenir qu'en présence de tous les accusés.
Finalement la sonnerie retentit. "L'audience est reprise", annonce le président qui d'emblée, demande à l'accusée arrivée en retard de s'avancer à la barre. "L'horloge indique 10h05, l'audience est sensée commencer à 9h30".
- Oui mais ....
- Ce n'est pas mon problème.
Le président poursuit : "je ne tolèrerai plus aucun retard. Sinon vous risquez d'aller dans le box".
L'accusée qui comparaît libre acquiesce et retourne s'asseoir dans le prétoire.
Au procès de l'attentat du #14Juillet à Nice, l'audience reprend avec un peu de retard, certains accusés qui comparaissent libres étant arrivés en retard.
Le président annonce le programme du jour : l'appel des dernières parties civiles et témoins tout d'abord.
Le président a ensuite prévu de faire un propos liminaire. Puis, cet après-midi, il fera un résumé des faits "relativement long", précise-t-il.
L'appel des témoins débute. Ceux cités par le parquet antiterroriste tout d'abord. Viendront ensuite les témoins cités par les avocats de parties civiles, parmi lesquels François Hollande, Bernard Cazeneuve ou encore François Molins. Puis les témoins cités par la défense.
3 mois et demi d'audience, près de 900 parties civiles, 8 accusés, une retransmission à Nice : le procès de l'attentat du #14Juillet s'ouvre aujourd'hui à Paris.
On vous en parle avec @MVinceneux dans le journal de 8h de @franceinter et tout au long de la journée.
L'audience du procès des attentats est sur le point de s'ouvrir. Les trois accusés qui comparaissent détenus sont arrivés dans le box des accusés, l'une des accusés qui comparaît libre également.
Parties civiles et avocats affluent progressivement dans la salle d'audience.
La sonnerie retentit, la salle désormais à moitié pleine se lève. Et puis, non. L'audience ne débute pas encore.
Les derniers accusés comparaissant libres et les avocats généraux sont désormais installés.