2/17 Ces lectures m'ont amené une fois de plus à me poser la question de la différence d'analyse entre #MMT et les autres approches monétaires, notamment quant à la dette publique.
Pour MMT la dette publique n'est pas que les titres d'Etat. Elle représente la devise nationale...
3/17 ...que l'Etat a créée en dépensant, et qui n'a pas encore été retirée par l'impôt. Elle est la somme de cash + réserves bancaires + titres d'Etat. Elle représente donc la richesse financière NETTE des agents du secteur privé
4/17 S'agissant des titres publics, MMT montre que, dans la mesure où ils ne servent pas à financer les dépenses, mais à soutenir le taux d'intérêt cible, en l'absence de cette cible, ou bien si les réserves excédentaires sont rémunérées, l'Etat pourrait ne plus en émettre.
5/17 Cependant, dans la mesure où, comme il est rappelé dans ces 2 livres, ces titres d'Etat représentent une "alimentation" importante pour les marchés financiers, en termes d'actifs sûrs, la question se pose de savoir ce qui se passerait si l'Etat cessait d'en émettre.
6/17 Une 1ère réponse à apporter concerne la nature même de la "monnaie", ici de la devise nationale, qui est créée par les dépenses publiques nettes fournissant en premier lieu des euros (crédits d'impôt) sous la forme de dépôts en euros sur des comptes de réserve à la BCE.
7/17 Et les titres du Trésor ne sont rien d'autre que des dépôts alternatifs de ces euros sur des comptes titres à la BCE. Dépôts et titres sont également "sûrs", de la même manière. L'absence de titres d'Etat, en tant que telle, n'aurait donc aucune incidence sur les marchés.
8/17 Le processus doit être observé à travers le mouvement des réserves, qui commence par la dépense publique, créant des réserves, lesquelles sont ensuite drainées par les impôts, et par les titres d'Etat dont l'émission n'est donc pas en début de processus, mais suit la dépense
9/17 Dans l'analyse MMT, l'Etat dépense d'abord, créant sa devise. Le paiement des impôts et l'achat de titres d'Etat ne sont possibles que si la devise a été créée en amont. Comme précisé + haut, les titres d'Etat sont un élément de cette devise, en + de cash et réserves.
10/17 Ici encore, la différence d'analyse entre MMT et les autres approches provient du fait qu'elle est seule à reconnaître le rôle de l'Etat dans le processus de création monétaire. Toutes les autres approches n'analysent l'Etat que comme une extension du secteur privé.
11/17 Et cette logique repose sur le concept de monnaie fiat, telle que nous la connaissons depuis la fin de l'étalon-or en 1971, dont la principale conséquence est que les dépenses publiques n'ont plus à être financées par des recettes (impôts et emprunts).
12/17 Elargissons maintenant. Pour MMT, ce qui est important n'est pas ce qui se passe au sein des marchés financiers, mais ce qui se passe au sein de l'économie réelle. Une crise au sein des marchés financiers ne génère pas systématiquement une crise au sein de l'économie réelle
13/17 Le fait qu'une crise financière se transmette à l'économie réelle est un choix de l'Etat, qui lie sa politique budgétaire au niveau du spread par exemple. Si le secteur privé se met à dépenser moins, et si l'Etat ne compense pas cette situation avec son déficit, ...
14/17... il laisse la crise financière se transmettre à l'économie réelle. L'histoire récente montre que toutes les crises financières ne se sont pas répercutées sur l'économie réelle. En fait, l'Etat a tous les moyens d'améliorer la position financière nette du secteur privé,...
15/17 ... ainsi que de compenser des positions financières problématiques au sein du secteur privé. De même, si l'épargne privée se développe trop, l'Etat peut intervenir, sans limite nominale, y compris en Eurozone où les contraintes financières sont politiques, pas techniques.
16/17 Le paradigme MMT est donc fondamentalement différent de tous les autres. Et les MMTers ont bien conscience du fait qu'il modifie et remet complètement en cause la base-même de l'économie monétaire, d'où les nombreuses difficultés qu'ils rencontrent pour se faire comprendre.
17/17 Et si certains non MMT évoquent parfois le fait que leur propre approche partage le même cap, les mêmes objectifs, il est clair que des politiques qui se rejoignent ne gomment en aucune façon les inéluctables incompréhensions liées aux différences théoriques.
Les banquiers centraux estiment, à tort, que l’↗️ des taux contribue à réduire les pressions inflationnistes en réduisant la demande globale, et la ↘️ contribue à accroître ces pressions et à soutenir la demande globale. ⤵️
par @wbmosler@PhilArmstrong58
Le principal canal de cet effet est le secteur privé, où des taux plus élevés décourageraient les prêts et des taux plus bas soutiendraient les prêts. Nous contestons directement cette hypothèse, d’abord à partir d’un examen attentif des canaux de revenus d’intérêts.
Dans le secteur privé, dit simplement, pour chaque dollar emprunté, il y a un dollar économisé. Par conséquent, un changement de taux ne peut que déplacer le revenu entre emprunteurs et épargnants, car le total des intérêts reçus et dépensés reste inchangé.
@RobertoBazzichi@jcs_mbf@nico_dufrene@EmmanuelPgd 1 Les tweets qui suivent ont été écrits à 4 mains, par @RobertoBazzichi et moi-même. Ils présentent les extraits les plus pertinents, par rapport à nos échanges, de la discussion que Roberto a eue avec son ami ex-banquier, accompagnés des messages que nous pouvons en retirer.
@RobertoBazzichi@jcs_mbf@nico_dufrene@EmmanuelPgd 2. "le seul actif acceptable (à cette fin) [créer de la monnaie de crédit en augmentant le bilan de la banque] est l'achat d'obligations (qui sont par définition des prêts titrisés), les actions (ou les biens immobiliers) sont des actifs qui changent de propriétaire."…
@RobertoBazzichi@jcs_mbf@nico_dufrene@EmmanuelPgd 3... et "je ne vois aucune différence si l'immobilier est acheté par un particulier, une banque ou une BC." Donc, conséquence de ce tweet et du précédent, lorsque la banque achète une action à une entreprise, il n'y a pas de création monétaire.
@RobertoBazzichi@jcs_mbf@nico_dufrene@EmmanuelPgd 1 S'agissant de cette question (création monétaire ou non lors de l'achat d'une action d'entreprise par une banque), de mes investigations et de ma réflexion, je retiens une certitude sur les aspects théoriques, mais des doutes ainsi que des inquiétudes sur les aspects empiriques
@RobertoBazzichi@jcs_mbf@nico_dufrene@EmmanuelPgd 2 Sur le plan théorique, dans la mesure où une action est par nature un droit de propriété, donc dans la mesure où le banquier ne « prête » pas à l’entreprise, mais lui « achète », il ne fait pas le moindre doute que cette acquisition ne crée pas de monnaie de crédit.
@RobertoBazzichi@jcs_mbf@nico_dufrene@EmmanuelPgd 3 D’ailleurs, @JCS_mbf l’écrit explicitement : "Dans un cas [obligation], la contrepartie inscrite à l’actif est un crédit à rembourser. Dans l’autre cas [action], le bénéficiaire de la monnaie créée n’a rien à rembourser, il a accédé à la monnaie en vendant un titre."
@nico_dufrene@RobertoBazzichi@EmmanuelPgd@jcs_mbf 1 On fait souvent le reproche à #MMT d’utiliser un langage trop technique, voire ésotérique. Avant d’engager un échange sur le concept d’Actif Financier Net (Net financial Asset) que MMT utilise beaucoup, car il lui est fondamental, il est indispensable de le définir.
@nico_dufrene@RobertoBazzichi@EmmanuelPgd@jcs_mbf 2 Le concept d’Actif Financier Net (AFN), considéré dans le cadre du monopole de l’État sur sa devise, est au cœur de MMT. Il la distingue de la plupart des autres approches monétaires, orthodoxes et hétérodoxes, qui «raisonnent» en termes bruts, et non en termes nets.
@nico_dufrene@RobertoBazzichi@EmmanuelPgd@jcs_mbf 3 Dans la logique de MMT, les AFNs sont la richesse financière qui reste à l’agent économique une fois que toutes ses dettes ont été réglées. Il s’agit de la base financière sur laquelle repose l’économie.
"[...] ni Marx ni personne d’autre [...] n'a souligné que la cause du chômage réside dans la taxation, dans le but de permettre à l'Etat de s’approvisionner lui-même. Et donc, une taxe crée un certain nombre de chômeurs." ⬇️ @wbmosler #MMT#LearnMMT mmt-france.org/2021/09/08/the…
1 La Théorie Monétaire Moderne est devenue un sujet de discussion brûlant. Mais est-elle bien comprise ? Dans cette interview par Ed Harrison de Real Vision, Warren Mosler, le fondateur de la MMT, décrit exactement ce qu’est la MMT et comment son cadre peut être utilisé.
2 L’analyse de Mosler concernant la fureur politique qui enveloppe la MMT est particulièrement intéressante. Il considère le cadre économique comme davantage une description des opérations monétaires qu’une prescription de politiques.