Thread by @qffwffq

Ça faisait longtemps mais voilà une étude toute simple, toute jolie, toute claire sur pourquoi beaucoup de gens ont mal parce qu'ils ont voulu ne pas avoir mal.

Et notamment en prenant des anti inflammatoires.

Des Canadiens du Canada ont pris des personnes qui avaient mal au dos. Et pour être précis, dans le bas du dos. Et ils les ont laissé avoir mal au dos. Tout en regardant ce qu'ils faisaient pour pas avoir mal au dos.

(Vous voyez pour l'instant c'est simple).

Après 3 mois certaines n'avaient plus mal au dos (bien). D'autres avaient toujours mal (pas bien).

Du coup ils ont comparé les premières aux secondes.

Et par comparé on entend une étude des protéines transcrites depuis leur génome. (C'est ce qu'on appelle le transcriptome).

Et surprise...

Celles qui n'avaient plus mal au dos après 3 mois avaient des MILLIERS de différences de transcription par rapport à celles qui avaient toujours mal

Et pas des différences de transcription au hasard.

Des différences de transcription de protéines inflammatoires.

Bref, celles qui n'avaient plus mal au dos après 3 mois, avaient massivement produits des protéines pro inflammatoires (activant les poly nucléaires neutrophiles).

Oui et ?

Bah figurez-vous que lorsque vous avez mal au dos, vous avez le plus souvent une réaction inflammatoire locale.

Du coup vous prenez (ou on vous donne) des... Anti inflammatoires.

Et du coup ça va mieux.

Sauf que pas de bol, les anti-inflammatoires sont des médicaments efficaces qui empêchent la production de protéines pro-inflammatoires.

Et re pas de bol, ce sont très exactement les mêmes que celles qui permettent de plus avoir mal à 3 mois.

Re bref : PLUS ON PREND DES ANTI-INFLAMMATOIRES À LA PHASE AIGUË D'UN MAL DE DOS, PLUS ON FAVORISE L'INSTALLATION DE DOULEURS CHRONIQUES.

Et plus les AINS sont efficaces sur le coup, plus vous risquez d'avoir mal après.

MAIS me direz-vous, tout ça c'est bien joli, mais ça reste une corrélation et une extrapolation. Pas une preuve absolue. C'est peut être juste pas de chance.

Pour être sur que les AINS sont directement responsables des douleurs chroniques, il faudrait prouver que si on antagonise l'effet anti-inflammatoires des... anti-inflammatoires, on réduit le risque de douleurs chroniques.

Bah figurez-vous que ça a été fait. Mais chez les souris parce que c'est pas super éthique de faire joujou avec l'immunité pour si peu.

Si on injecte à des souris sous AINS des polynucléaires neutrophiles ou, une des protéines pro inflammatoire sécrétée par ces derniers...

Bah sur le coup elles ont plus (plus comme dans +) mal, mais à trois mois beaucoup moins.

Bon bref, si vous prenez des AINS contre une douleur inflammatoire aiguë, et surtout si vous sentez qu'ils sont efficaces BAH VOUS AVEZ GAGNÉ LE RISQUE D'AVOIR MAL LONGTEMPS !

Et du coup, question suivante, si on doit pas prendre d'anti inflammatoire en cas de douleur inflammatoire on fait quoi ? On peut mourir ?

Dans les bois ?
Au pieds de son généraliste ?
Habillé avec une tenue ridicule ?

C'est une possibilité.

Ou sinon, vous pouvez aussi, faire de la kiné, puis de la kiné, ensuite de la kiné, et enfin de la kiné. Et du sport.

Avec un traitement antalgique efficace à côté.

PS 1

-> antalgique efficace signifie antalgique + efficace.

Ce qui signifie qu'il faut la bonne molécule à la bonne dose, pas la mauvaise molécule en surdose.

-> pas d'anti inflammatoire signifie pas d'anti inflammatoire. Donc non seulement pas d'anti inflammatoire médicamenteux, mais pas non plus de trucs à la con de phytothérapie (oui parce que la phyto figurez-vous que contrairement à l'homéopathie ça a des effets biologiques)

-> ça signifie aussi pas de "traitement" "anti-inflammatoire" super pro inflammatoire physique mettant un bordel pas possible en aggravant tout, comme l'ostéo (dites vous bien que si ça vous soulage sur le coup, mais que vous y retournez toutes les semaines, c'est pas un hasard)

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