Vous n'y comprenez rien ? Le problème, c'est que eux non plus.
Alors, on va faire un petit récap du congrès d'#EELV à deux jours du dépôt des motions. Parce que les Verts seront toujours les Verts, plongée dans un congrès sous haute tension après l'affaire Bayou.
Il y a la favorite : Marine Tondelier. Élue d'opposition à Hénin-Beaumont, elle appartient à la direction d'EELV depuis 10 ans. Elle s'inscrit dans la continuité de C.Duflot, D. Cormand et J. Bayou.
Sa motion La Suite est largement soutenue : Piolle, Villani, Moncond'huy...
La Suite pense que la Nupes, c'est bien mais pas trop, à cause des désaccords avec LFI notamment. Cette motion, soutenue par 1300 personnes, affirme que l'écologie doit faire vivre sa spécificité.
Pour les Européennes, aucune liste commune avec la gauche n'est donc possible.
Sur l'interne, "trop de démocratie, tue la démocratie" alors Marine Tondelier veut réformer les statuts de façon à moins être tournés vers l'interne.
Les écolos votent pour tout, tout le temps avec des règles que peu maîtrisent. Et cela tue la démocratie interne, jugent-ils.
Ensuite, une outsider : Mélissa Camara. Cette proche de Sandrine Rousseau est élue d'opposition à Lille.
Sa motion "La Terre, nos luttes" rassemble les rousseauistes historiques, les troupes de l'aile gauche incarnée par Alain Coulombel et pas mal de petits jeunes.
Elle veut poursuivre le mouvement intersectionnel qu'a initié Sandrine Rousseau pendant la campagne de la primaire écologiste : féministe, antiracisme, lutte contre les LGBT-phobies. Surtout, elle est pro-Nupe
Mélissa Camara est moins adepte des coups médiatiques que sa mentore.
Il y a aussi une historique : Hélène Hardy. Celle-ci pensait incarner seule une troisième voie, plus consensuelle. Mais les histoires d'égos et de lutte des places ont fait capoter les négos. Elle ne fera ni avec les jadotistes ni avec les territorialistes.
Hélène Hardy grenouille depuis longtemps dans les arcanes d'EELV. C'est elle, notamment, qui a négocié l'accord avec la Nupes. Aujourd'hui, elle s'en tient un peu à distance, comme Marine Tondelier.
Elle sera aussi la première femme trans à concourir à la tête d'un parti.
L'eurodéputée Karima Delli la soutient.
Ensemble dans "Le lien", elles veulent porter une ligne de "l'écologie populaire qui rassemble pour renouer avec les plus pauvres et les mettre aux responsabilités", me dit l'un des signataires.
Il y a aussi l'aile jadotiste : Sophie Bussière. Elle est avocate dans le Pays Basque.
Sa motion "Printemps écolo" rassemble Yannick Jadot, qui pour une fois prend position, ses proches (Eva Sas, Mounir Satouri, Jérémie Iordanoff) et, plus surprenant, la députée Sandra Regol
Disons que pour eux, la Nupes, c'est nul. Et l'écologie politique la solution.
Ce sont ceux qui veulent une "écologie pragmatique". Ceux qui veulent parler à voix basse pour ne pas effrayer les électeurs qui ne votent pas écolo.
La ligne des 4,6% des Yannick Jadot, quoi.
Il y a une Bretonne : Claire Desmares. Une ancienne très proche de Julien Bayou, aujourd'hui conseillère régionale d'opposition.
Dans cette motion "Ce qui nous lie", on retrouve notamment Damien Deville, et David Belliard, adjoint à la mairie de Paris.
Leur idée est de renouer avec les fondements de l'écologie politique, j'ai nommé "les territoires" autour de la décroissance.
"Trouver un nouveau récit avec de nouvelles personnes en partant du local pour aller chercher les classes populaires", me dit un signataire.
Enfin, il y a une scission de l'ancienne motion Le Souffle d'Alain Coulombel, aujourd'hui allié à M.Camara. Cette liste de l'aile gauche sera portée par Géraldine Boÿer.
Et, une motion - portée par Philippe Stanisière - très portée sur la démocratie interne et la proportionnelle
Quels rapports de force ?
La Suite de Marine Tondelier est ultra-favorite et pèse entre 40 et 50% des voix, selon les initiés. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de surprise (on est chez les écolos)
"Le deuxième tour est ouvert", lâche un connaisseur.
Quand ?
Dépôt des motions jeudi avec 1% des adhérents
Après tout un tas d'étapes internes dont je vous fais grâce, le congrès aura lieu en Seine-Saint-Denis le 10 décembre. C'est ce jour qu'on connaîtra la remplaçante de Julien Bayou. Spoiler : elle viendra des Hauts-de-France.
Attention, 8 motions (j'ai oublié celle de Monod et Contassot), ça ne veut pas dire 8 motions jeudi. Toutes n'arriveront pas réunir les conditions nécessaires
A lire de façon beaucoup plus détaillée dans @humanite_fr de jeudi, jour du dépôt des motions au congrès d'#EELV. Une bataille entre trois femmes du Nord.
Game of Thrones, avec moins de dragons mais beaucoup plus de pailles en bambou.
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
En 2018, l'exécutif supprime l'impôt sur la fortune (ISF) : Macron pense que les plus riches investiront davantage leurs gains dans l'économie productive. Ce qui devrait théoriquement créer des emplois.
Premier argument de Macron : l'ISF fait fuir les riches à l'étranger.
FAUX. Selon l'économiste Gabriel Zucman, entre 1995 et 2006, l'ISF cause environ 500 départs par an, soit 0,1% des personnes qui doivent payer cet impôt. A partir de 2013, le chiffre monte à 0,2%.
Suite à la suppression de l'ISF, la France n'a pas connu un retour massif des riches. Les départs ont baissé (376 en 2017 contre 163 en 2018) et les retours ont augmenté (113 contre 240). Soit un solde positif de seulement 77 personnes.