Prochaine séance du séminaire d'actualité de la recherche(en ligne ouvert à toutes et tous) sur "Reines et mères", livre fascinant de F. Cosandey sur une condition de la puissance féminine dans le cas de la reine jusqu'à la fin 18e:la maternité @LaboratoirePOL1 #VendrediLecture
La tension (ou la rencontre) entre la dimension familiale et la dimension politique est au cœur de l’interrogation menée par l’ouvrage puisque, comme le dit Fanny Cosandey, « les régimes dynastiques mêlent, indéfectiblement, les intérêts familiaux et ceux de l’Etat ».
J'ai été frappée par une anecdote : si les reines n'allaitent pas (jusqu'à Marie-Antoinette) c'est pcque l'allaitement retarde le retour du cycle et qu'elles doivent se remettre tout de suite à (essayer de) faire des enfants (et aussi à tenir leurs fonctions de représentation)
J'ai regardé un coup d'oeil aux autres ouvrages de Fanny Cosandey, c'est rigolo pour les ignorantes de la période (comme moi) de se rendre compte que plein de questions d'étiquette et de représentation ont des conséquences très concrètes sur le corps.
Devoir être décolletée: expose à de gros risques de maladie. Avoir le privilège de garder son chapeau en présence d'un grand: commode quand on est dans un carrosse sans vitre pour ne pas attraper froid! Pouvoir s'asseoir dans le même cas : utile qd la cérémonie dure des heures.
On ne rigole pas avec les devoirs de représentation des grands. F. Cosandey raconte comment une princesse tente de louper une cérémonie en prenant un lavement, non seulement le roi exige qu'elle vienne quand même (!) mais en plus elle est envoyée après en pénitence aux Carmélites
Si vous avez envie de suivre la présentation de "Reines et mères" par Fanny Cosandey le 08 décembre, toutes les informations ici!
Aujourd'hui j'aimerais vous parler du #Goncourt ... en prison. Qu'est-ce que le nouveau dispositif appelé "Goncourt des détenus", en théorie et en pratique, comment il a été appliqué dans les deux établissements pénitentiaires que je connais⬇️ @justice_gouv@LeCNL
Vous connaissez le principe du prix Goncourt : chaque année dix membres de l'Académie sélectionnent 15livres et en élisent un. Le dispositif avait déjà été étendu aux lycéens. Pour la première fois, en 2022, il est étendu aux personnes détenues (à voir si ça continuera... 🤞)
D'un point de vue orga ça veut dire que chaque établissement pénitentiaire partenaire organise un groupe où les gens essaient de lire les 15 livres et d'en sélectionner3, puis chacun envoie un délégué aux délibérations régionales, puis délibération nationale au CNL le 15 décembre
Sur le principe, c'est juste. La nature et le dispositif de ce genre d'émission rendent la marge de manoeuvre pour arriver à dire qqchose d'intéressant (ou même d'audible) quasi inexistante. Au lieu de porter un message, on sert de caution, on est récupéré, etc. SAUF QUE ⬇️
Il me semble que @LouisBoyard a réussi à faire ce que pas grand-monde n'a réussi à faire chez Hanouna tpmp : au lieu de se faire déborder par le cadre, faire déborder le cadre. Il a réussi1) à dire ce qui n'est jamais dit dans cette émission (sur Bolloré)2) à déstabiliser Hanouna
De fait c'est #Hanouna qui a été déstabilisé comme le montrent ses lapsus pendant l'émission ET la manière dont il essaie de rectifier son discours après l'émission (#Bolloré finalement ne serait pas un patron mais un ami, les insultes finalement c'était pas bien, etc) #TPMP
Prochaine séance du séminaire d'actualité de la recherche du @LaboratoirePOL1 le 17/11 (en distanciel, ouvert à toutes et à tous) avec Stéphanie Genand, pour son ouvrage "Sympathie de la nuit", dans lequel elle ré-interroge la figure de Germaine de Staël. #autrice
On connaît Germaine de Staël comme l’incarnation d’une femme de raison, des « Lumières ». Dans cet essai, Stéphanie Genand cherche à explorer une autre facette de Germaine de Staël, à partir de la découverte de nouvelles inédites, les trois « Folles »
« Comment la même plume a-t-elle pu composer De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales et ces dialogues erratiques ? Comment la même voix peut-elle à la fois canaliser la subjectivité et autoriser son déploiement sauvage?» s’interroge S.Genand
Cyrano de Bergerac (par Rostand) c'est le paradoxe de la parole: celui qui la maîtrise dès qu'il s'agit de faconde publique, de provocation guerrière est incapable de s'exprimer quand il s'agit de parole intime. Il ne dit jamais directement à Roxane qu'il l'aime (même à la fin).
Christian est à la fois un prétexte et un moyen pour que Cyrano ne s'adresse jamais directement à Roxane. Même lorsqu'elle lui dit "vous m'aimiez" il répond plusieurs fois par la négative. Son seul aveu ("Non, non, mon cher amour, je ne vous aimais pas !") reste encore négatif.
Même lorsque Cyrano avoue son amour à Le Bret, il a du mal à le dire: c'est Le Bret qui doit le deviner
"Le Bret.
Magdeleine Robin, ta cousine ?
Cyrano.
Oui, — Roxane."
Mon grain de sel sur la discussion actuelle recherche/éthique/politique: quand on est chercheuse/chercheur faut-il corriger une erreur scientifique même quand elle risque de faire mal à son camp politique? (des personnes, des idées, une orga) ⬇️
Alors oui (mais en se demandant où, quand, comment !) Pcq1) d'un ptdevue scientifique, c'est notre travail, et si ce n'est pas notre ligne de conduite, on ne sera plus crédible.2) d'un ptdevue politique, on n'aide pas son camp en fermant les yeux sur des erreurs ou des mensonges
On fait aussi "du mal" à son camp politique, aux idées qu'il défend et porte, ainsi qu'aux gens, en les laissant s'enferrer dans de mauvaises directions. En politique, pour avancer, on essaie de discuter, d'évoluer, de rectifier des erreurs ou des choix non pertinents
Puisqu'on parle à nouveau de "Sorcières", petit retour perso sur le livre de Mona Chollet. Je trouve que cette image fonctionne bien si on la prend comme une métaphore. Pas si on s'en sert comme une reconstruction historique ou si on en fait l'image de l'anti-rationalité.
J'aime la manière dont elle mobilise la sorcière comme un symbole (pour représenter les femmes indépendantes, les femmes qui n’ont pas d’enfant, les vieilles femmes). Son chapitre sur le choix de ne pas avoir d'enfants est de même très bien (et comble un manque à mon avis).
Par contre, ce qui me pose problème au-delà de la controverse historique (que je ne connais pas bien) c'est le dernier chapitre de l'ouvrage sur la science et la rationalité. Je trouve sa critique de la rationalité assez caricaturale, on en avait parlé ici revue-ballast.fr/mona-chollet-c…