C'est le lancement de l'Université d'automne #LDH consacrée aux luttes des femmes dans le monde & mouvements féministes ✊ Suivez les toutes prises de parole lors des différentes tables rondes organisées durant le week-end, grâce au hashtag #UALDH2022 ! 
Cette année encore, E. Pierre-Marie @Mairie12Paris accueille la #LDH pour son université d'automne, temps fort de l'année : je souhaite vous parler d'action, nous nous devons d'agir, les constats nous les connaissons et répétons. Il ne peut y avoir de salut autre que collectif.
Pour introduire la thématique de ces deux journées de reflexion sur les luttes des #femmes dans le monde et les mouvements #féministes, @MCVergiat vice-présidente #LDH rappelle que la domination du patriarcat existe partout dans le monde.
Au regard de l'actualité, cette #UALDH2022 est dédiée au combat des femmes iraniennes. Irène Ansari coordinatrice de la LFDI, nous rappelle le slogan de la lutte des femmes en #Iran & de la solidarité féministe dans du monde "Femme, vie, liberté" ! lemonde.fr/un-si-proche-o…
Il faut souligner que nous sommes face à une révolte populaire à laquelle femmes, hommes et adolescent-es participent au risque de leur vie, rappelle Irène Ansari. Il s'agit d'une crise profonde dans tous les domaines : politique, social, environnemental et de justice sociale.
Les revendications des #femmes en #Iran dépassent largement la suppression de l'obligation du voile et la police des moeurs, elles veulent la liberté, l'égalité, la justice sociale. Aujourd'hui partout en Iran, femmes et hommes montrent leur détermination pour un vrai changement.
Le patriarcat, un système universel ? L'#UALDH2022, s’ouvre avec une première table ronde en présence de Fabienne Messica, Christophe Darmangeat, Corinne Fortier et @LarrereMathilde.
Qu’est-ce que le patriarcat ? Approche anthropologique & historique, par Christophe Darmangeat, maître de conférences en sciences économiques à @univ_paris_cite. Il y a plusieurs outils pour interroger les rapports de genre : l'archéologie, l'anthropologie sociale,ethnologie...
Ttes les sociétés humaines sont genrées, nous dit C. Darmangeat : avec des prescriptions sociales + ou - informelles, un certain nombre d'activités réservées aux hommes, d'autres aux femmes. La vie sociale répartie de manière +ou- stricte les activités entre les femmes & hommes.
On constate de façon quasi universelle dans les sociétés 1° l'appropriation par les hommes des armes pour la chasse, la guerre... qui donne donc aux hommes des sphères de pouvoir importantes, même si parfois les femmes ont d'autres sphères qui peuvent contrebalancer. #UALDH2022
L'idée que les deux sexes ne devraient pas occuper deux places différentes est très récente. L'origine de la domination masculine est probablement très ancienne, mais ce n'est pas parce que c'est ancien que c'est éternel ! On peut imaginer un avenir qui soit différent du passé.
Il s'agit de comprendre les inégalités entre les hommes et les femmes pour déconstruire les stéréotypes. Le genre est une réalité sociale indéniable qu'il s'agit de prendre en compte si on veut aboutir à plus d'égalité et pour déconstruire le patriarcat. #UALDH2022
#UALDH2022 @LarrereMathilde se penche sur la quest° de l'universalité des droits : ce n'est pas pcq tous les êtres humains sont dotés des mêmes droits, qu'ils y ont accès pareillement. L'universalité ne doit pas nier une réelle inégalité de genre/classe/race... face à ces droits.
De la même façon aujourd'hui, toutes les femmes sont victime du patriarcat mais, selon leur classe, leur couleur de peau ou encore leur orientation sexuelle elles ont +ou- de risques... #UALDH2022
#UALDH2022 @LarrereMathilde se penche plus particulièrement sur l'invisibilisation des femmes dans les luttes pour l'acquisition des droits sociaux : quand on fait l'histoire des mvts sociaux, pendant très longtemps on n'a parlé que des ouvriers en grève ou des révolutionnaires.
« Égalité. Où en est-on ? » Montée de l'antiféminisme, inégalités au travail ou dans la loi... L'#UALDH2022 continue avec une deuxième table ronde. Françoise Dumont, Amélie Dionisi-Peyrusse, Frédérique Pigeyre & @Christine_Bard sont présentes pour débattre.
L’évolution des systèmes juridiques et la persistance des inégalités dans la loi : une approche comparative, par A. Dionisi-Peyrusse, qui revient sur les premiers textes fondateurs qui traitent, depuis l'art. 1er de la DDHC, "les femmes comme des hommes comme les autres".
Au-delà de ces textes, il faut regarder la réalité et l'effectivité des droits des femmes dans le monde : le progrès et la lenteur de ces progrès en termes de droits des femmes sont ici scrutés à partir de l'exemple du noyau familial/le couple/la reproduction.
Focus sur le droit à l'#avortement : il n'est pas exprimé expressément, dans aucun texte international, néanmoins, le Comité des droits de l'Homme des Nations Unies a précisé que "les Etats parties doivent donner accès à l'avortement dans des conditions de sécurité..."
Concernant les violences conjugales aujourd'hui : elles ne sont plus considérées comme relevant de la sphère privée, mais une manifestation systémique des inégalités et un problèmes de santé publique. #UALDH2022
L'existence d'une norme juridique est utile, c'est un préalable, mais cela ne garantie pas l'effectivité des droits. Les législations sont des outils, et si elles ont souvent soutenu les inégalités, aujourd'hui elles tendent à les renverser, mais elles ne sont pas suffisantes.
La problématique des inégalités et discriminations dans le travail, par Frédérique Pigeyre, professeure titulaire de la chaire « Genre, mixité, égalité femmes-hommes de l’école à l’entreprise » au @LeCnam.
Frédérique Pigeyre rappelle qu'il y a un contexte général de patriarcat et de domination masculine depuis des millénaires, néanmoins, du fait de l'importance des dispositifs législatifs, il y a des progrès certains, au cours du XXe siècle notamment, vers davantage d’égalité.
#UALDH2022 | Sur la question du travail :
➤ Près de 30% des femmes travaillent à temps partiel
➤ Parmi les salariés à temps partiel, 80% sont des femmes
➤ les femmes gagnent 25,7% de moins
➤ 80% des femmes ont déjà entendu des remarques négatives sur la maternité
➤ Près de 30% des femmes travaillent à temps partiel
➤ Parmi les salariés à temps partiel, 80% sont des femmes
➤ les femmes gagnent 25,7% de moins
➤ 80% des femmes ont déjà entendu des remarques négatives sur la maternité
#UALDH2022 | Sur les travaux domestiques :
➤ 3h52 pour les femmes et 2h24 pour les hommes
Enquête INSEE : les femmes passent 4 fois plus de temps que les hommes à faire le ménage et 2 fois plus à s’occuper des enfants ou d’un adulte à charge
➤ 3h52 pour les femmes et 2h24 pour les hommes
Enquête INSEE : les femmes passent 4 fois plus de temps que les hommes à faire le ménage et 2 fois plus à s’occuper des enfants ou d’un adulte à charge
La "Fabrication" des individus sexués comme êtres sociaux genrés relève de l'intériorisation de normes et de valeurs, que ce soit à l'école, au sein de la société (transmission des "rôles de sexe" via la publicité par ex), au sein de la famille ou des organisations de travail.
Les organisations de travail ne sont pas neutres, elles sont genrées, elles participent au maintien de positions sociales inégalitaires en fonction de stéréotypes et de préjugés. #UALDH2022
F. Pigeyre insiste sur l'importance de comprendre la "fabrication" des inégalités comme le produit de multiples actions, le + souvent non intentionnelles, qui nécessité d’analyser l’imbrication complexe des pratiques et des processus qui contribuent au maintien des inégalités.
Christine Bard, professeure d’histoire contemporaine à @UnivAngers et membre senior de @InstUnivFre, se penche quant à elle sur le refus de l’égalité : histoire et résurgence de l’antiféminisme.
L'antiféminisme est une réalité difficile à cerner qui à recours à des discours divers & pluriels. C'est du discours, mais aussi des fantasmes, émois, émotions. Il peut prendre plusieurs formes : blague, dessins, injure, film... la violence n'est qu'une possibilité parmi d'autre.
La 1e vague d'antiféminisme arrive fin du 19e, une dizaine d'année après l'invention du terme féminisme - qui apparait pour désigner l'opposition à un féminisme en plein essor avec l'enjeu de l'entrée des femmes dans la sphère publique, politique, le travail, le droit de vote...
La 2e période est celle du triomphe de l'antiféminisme qui s'exprime dans la culture, la sphère politique (surtout à droite), en s'appuyant sur des thèmes bien connus et récurents : dangers du travail féminin, divorce, avortement, couple mixtes...
3e vague (1995, fin XXe) : parmi les nouveauté, il y a une influence des mouvements religieux évangéliques avec beaucoup de financement ou encore un courant radical masculiniste...
#UALDH2022 | La réappropriation de leur corps par les femmes (droits sexuels et reproductifs), par Arlette Gautier, professeure émérite de sociologie à l’université de Brest-LABERS.
Le premier mouvement qui a porté la question de la réappropriation de leur corps par les femmes est celui qui s'est développé contre les stérilisations forcées, partout dans le monde.
Le deuxième mouvement est celui pour les droits humains des femmes (DUDH 1948).
Le deuxième mouvement est celui pour les droits humains des femmes (DUDH 1948).
C'est ensuite développé un mvt pour la santé des femmes. La mortalité maternelle est par exemple un enjeu féministe (près de 100 femmes meurent/an en France de complications liées à la grossesse 2013-2015). Ces différents mouvement se sont réunis et ont créé un mvt transnational.
En 1994 ces droits reproductifs ont été reconnus comme des droits civils (avec une liberté face à l'Etat et face au mari), sociaux (qui implique l'accès à des services) et sans discrimination, qui doit tenir compte de la diversité des situations et de leur effectivité.
Les acquis sont importants mais variables. Aujourd'hui, 60% des pays ont voté une loi contre la coercition, mais cela ne suffit pas à l'effectivité de ces droits. Par ailleurs, les prestataires de services sont souvent toujours les gardiens de la morale patriarcale.
Dans les années 90, s'est développée une version "sanitaire" des droits sexuels. Ce n'est qu'à partir de 1995, avec la 4e conférence mondiale sur les femmes de Pékin que la question des droits sexuels des femmes est abordée de façon indépendante des questions de reproductions.
Aujourd'hui, ils sont davantage médiatisés ("marches des salopes", mobilisation en Inde, #Metoo...) mais les exemples brésiliens, état-uniens ou polonais montrent à quel poir les "acquis" sont fragiles.
#UALDH2022 | Sexe et genre : origine du concept et débats au sein du féminisme, par Fabienne Malbois, sociologue, HETSL-HES.SO & THEMA/université de Lausanne.
#UALDH2022 | Deuxième journée d'échanges et de réflexion sur les luttes des femmes dans le monde et mouvements féministes. Au programme : les mvts de libération et droits des femmes, les théories féministes dans le monde et les grands enjeux du féminisme aujourd'hui !
#UALDH2022 | Reprise des travaux : la question des droits des femmes dans les luttes pour la démocratie et les luttes sociales sera abordée par Karima Ramdani, Deniz Songul Ormucan et Shoukria Haidar.
Karima Ramdani, docteure en sciences politiques se penche sur la mémoire transgénérationnelle au travers des luttes des femmes algériennes en situation coloniale et postcoloniale, avec sa thèse sur « Femmes, féminités, féminismes dans l’Algérie coloniale ». #UALDH2022
Qu'est-ce qu'un sujet politique ? Historique ? Qu'est-ce que c'était qu'être résistant-e à l'époque coloniale ? La mémoire transgénérationalle est important car c'est un concept qui crée un lien entre les femmes.
Femmes et guerres : l’exemple du Kurdistan est présenté par Deniz Songul Ormucan, représentante du Mouvement des femmes kurdes en Europe. En ce moment le Kurdistan est divisé en 4 parties où il y a la guerre. Quand Daesch a attaqué, j'ai vu ce dont les femmes étaient victimes.
Il ont d'abord attaqué les femmes. Plus de 4000 femmes Yézidi ont été capturées, des centaines tuées, subies des tortures sexuelles et encore aujourd'hui 2000 sont portées disparues.
L'exemple du #Rojava en 2012 qui a mis en place une administration autonome, où les femmes ont construit leur propre système (politique, économique) en parallèle du système mixte. C'est ce système que la Turquie attaqhe aujourd'hui. arte.tv/fr/videos/1124…
Ce qui se passe au Rojava, c'est aussi du terrorisme, même si ce n'est pas dit comme tel. Aujourd'hui, de quelle manière nous parvenons à avoir une contre-narration demande Deniz Songul Ormucan ?
#UALDH2022 | Les femmes, premières victimes des fondamentalismes religieux : focus sur l’Afghanistan, par Shoukria Haidar, présidente de @NegarAfgWomen.
J'ai connu l'arrivée des Talibans au pouvoir, raconte Shoukria Haidar et ma vie a basculé. Les premières victimes sont tjs des femmes. #UALDH2022 liberation.fr/international/…
Pour continuer cette 2e journée de l'#UALDH2022, Nadia Doghramadjian, Jules Falquet, @thiam_khaira & Asma Lamrabet partagent une table ronde pour présenter les débats & théories féministes dans le monde et plus particulièrement : au Sénégal, en Amérique latine ou encore au Maroc.
L’apport de l’Amérique latine, imbrication des rapports sociaux : lectures croisées depuis Abya Yala (nom choisi en 1992 par les nations indigènes d’Amérique pour désigner l’Amérique au lieu de la nommer d’après Amerigo Vespucci) et le féminisme matérialiste fr, par J. Falquet.
Les réflexions du féminisme décolonial et du féminisme communautaire viennent de cette région, qui a une histoire très riche, ancienne et complexe, nous rappelle Jules Falquet.
Le féminisme communautaire se développe depuis 2008, plus particulièrement chez les femmes autochtones en Bolivie et au Guatemala, des régions très attaquées par des transnationales minières. #UALDH2022
C'est dans ce contexte d'attaque des transnationales minières qu'elles ont fait le lien avec leurs propres luttes contres les violences, éxercées par les hommes et les logiques étatiques : ni les femmes, ni la terre ne sont des territoires de conquête ! #UALDH2022
#UALDH2022 | Cette deuxième matinée se termine avec les présentations de Khaïra Thiam, psychologue clinicienne et criminologue sur les féminismes africains face aux défis du monde contemporain, et de Asma Lamrabet, médecin biologiste, sur la relation féminismes et laïcité.
Dernière table ronde “Le féminisme, un universalisme ? Comment les acteurs sociaux se saisissent des enjeux portés par le féminisme ?” avec Fatima Bent qui explique les actions de @AssoLallab ⬇️
@AssoLallab souhaite que les femmes musulmanes soient au centre des narrations qui les concernent. Les médias les présentent souvent comme des victimes soumises ou complices d'un projet politique sombre, prendre la parole est un moyen de s'émanciper des discours.
Fatima Bent aborde la santé mentale des femmes musulmanes : harcèlement sexiste, discriminations pour l'accès à l'emploi, au logement, débats politiques déshumanisants... qui impactent leur santé mentale. Pour relire la tribune @AssoLallab dédiée : blogs.mediapart.fr/association-la…
Anne Leclerc, @coldroitsfemmes revient sur les combats du collectif, notamment autour des droits des travailleuses, du droit à l'avortement, contre les violences, les inégalités salariales, l'extrême droite... souvent en lien avec des syndicats.
Hania Halimi de @UNEF revient également sur l'histoire de son organisation et ses combats actuels qui tournent autour de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles : 1 étudiante sur 10 en est victime au sein de son université. #UALDH2022
@UNEF travaille également autour de la libération de la parole des étudiantes, l'intersectionnalité, la précarité menstruelle ou encore les inégalités afin que de réelles politiques soient mises en place. Le féminisme est une lutte quotidienne de @UNEF #UALDH2022
Conclusion de #UALDH2022 par Patrick Baudouin, président de la #LDH: "Lutter contre les évidences, les idées préconcues, nous amène à l'humilité, à la diversité et à l'écoute des autres."
P. Baudouin : "Incontestablement, beaucoup reste à faire malgré les progrès considérables qui ont été accomplis. Il ne faut pas baisser les bras, notamment face aux idées d'extrême droite. Les combats pour les femmes ne sont pas un combat des femmes seulement."
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