Nourrir les #oiseaux 🐦 en hiver et risques de transmissions de maladies 🧶
Vous êtes nombreux à me mentionner sur l'influenza aviaire #IAHP et les risques pour les passereaux à la #mangeoire. Faut-il les maintenir ? Un fil s'impose sur les pathogènes fréquents et l'hygiène.
Commençons par présenter quelques pathogènes courants que les oiseaux peuvent contracter en se nourrissant à la mangeoire. Etant fréquentées par bon nombre d’oiseaux, les mangeoires sont aussi des lieux de propagation des parasites et maladies. Il convient de le savoir !
Mycoplasma gallisepticum est une bactérie mollicute fréquente chez les espèces sauvages ou d'élevages. La mycoplasmose, maladie respiratoire, fait l'objet d'attentions vétérinaires pour les animaux domestiques. Mais pour les oiseaux sauvages, la mortalité est variable.
La bactérie M. gallisepticum affecte les yeux et les voies respiratoires supérieures des oiseaux. En outre, les oiseaux atteints de conjonctivite éprouvent des difficultés à se nourrir. Ils sont ainsi souvent retrouvés au sol, peinant à trouver des graines près des mangeoires.
Outre la mortalité respiratoire directe, la conjonctivite est un autre symptôme non-létal. Mais elle peut conduire à la cécité, qui est responsable d’inanition entraînant ainsi la mort de l'oiseau. Enfin, un oiseau malade devient une proie facile pour les prédateurs.
Autre maladie classique d'origine bactérienne, la salmonellose, due aux bactéries du genre Salmonella sp. C'est peut-être la maladie la plus fréquemment véhiculée à la mangeoire. La salmonellose se propage alors par la nourriture ou l’eau contaminées par les fientes.
Les individus malades présentent également des signes d’amaigrissement, signes de dépression, plumage ébouriffé, gonflement des paupières. En léthargie, ils peuvent aussi rester amorphes et constituer des proies faciles pour les prédateurs (chats, éperviers ...).
Depuis 2005, les Verdiers et Pinsons d’Europe occidentale sont également victimes d’une épidémie de trichomonose. C'est une maladie parasitaire causée par le protozoaire Trichomonas gallinae.
Une souche spécifique de ce pathogène est responsable de la trichomonose des Fringillidés. Elle apparait aussi comme un facteur responsable du déclin des populations de Verdiers. Hélas, le parasite profite de la promiscuité des oiseau à la mangeoire pour se transmettre.
Enfin, citons la récente épidémie de Suttonella ornithocola qui a décimé les Mésanges bleues allemandes. Cette bactérie affecte en effet les Mésanges sur les lieux de nourrissage.
Elles sont alors apathiques, se pelotonnent et ne s’enfuient plus à l’approche d’un danger. Les voies respiratoires sont atteintes et l’oiseau peine à se nourrir. La maladie est hautement contagieuse : en mars 2020, 26 000 oiseaux ont ainsi été signalés en seulement 12 jours.
L’épidémie d’Influenza Aviaire Hautement Pathogène #IAHP qui sévit depuis l’automne 2021 en Europe semble se poursuivre encore en cet hiver 2022-2023. J'avais fait un thread spécifique pour expliquer cette problématique :
Les Passereaux seraient asymptomatiques lorsqu’ils sont infectés par les sous-types viraux d’IAHP. Cependant, ils peuvent potentiellement transmettre la maladie à des oiseaux sensibles comme les Palmipèdes ou les Galliformes.
La plus grande vigilance est de mise ; privilégiez les distributeurs silos à graines qui minimisent les contacts. Ne dispersez pas de graines au sol (risques de souillures par les fientes). Enfin, désinfectez régulièrement vos mangeoires.
Si vous avez un parc à animaux d'ornement ou un poulailler, grillagez-le en hauteur pour minimiser les contacts entre passereaux et animaux domestiques.
Si vous trouvez un oiseau mort, ne le ramassez pas à mains nues. A partir de trois cas d’oiseaux retrouvés morts, contactez de préférence @OFBiodiversite qui alertera le réseau SAGIR (Réseau national de surveillance sanitaire de la faune sauvage).
De manière générale, je ne peux que rappeler les mêmes conseils que la @LPOFrance aux personnes souhaitant nourrir les passereaux cet hiver 2022-2023 :
➡️ Les plateaux de graines ou les nourrissages au sol sont à proscrire. Trop de promiscuité, trop de graines souillées par les fientes et les plumes.
➡️ Désinfectez régulièrement votre mangeoire, même les silos à boules de graisse, avec un produit désinfectant d'extérieur pour animaux d'élevage. Vous en trouverez en spray en animalerie.
➡️ N'oubliez pas de nettoyer le sol à la brosse si des graines tombent sur des surfaces artificielles. Pensez aussi à récurer régulièrement vos mangeoires avec une brosse, de l'eau et du savon de Marseille.
➡️ Utilisez lors de ces opérations des gants et un masque, ceci par prudence sanitaire quand vous nettoyez en extérieur (jamais chez vous !) ou ravitaillez vos mangeoires. Rappel : l'influenza aviaire est une épizootie et une zoonose !
➡️ Ne nourrissez pas les oiseaux d'eau ! Ils n'ont pas vraiment besoin de nourrissage artificiel en hiver, mais sont mortellement sensibles à l'influenza #IAHP ! n'encouragez pas leur regroupements artificiels !
➡️ En aucune raison, ne vous improvisez jamais soigneur. En cas d'oiseau suspect, malade, moribond ou mort, n'intervenez pas directement et sans protections. Evitez aussi le transport d'un animal malade sauf accord explicite d'un soigneur ou vétérinaire d'un centre de soins.
Enfin pour plus de conseils et liens biblios sur le nourrissage des oiseaux en hiver, ce thread est tiré de cet article publié sur mon blog : louernos-nature.fr/guide-nourrir-…
Le déclin des #insectes : évidences et état de l'art. Pour près d'un million d'espèces d'insectes décrites, il en reste quatre autres millions à découvrir. Les preuves d'un déclin hétérogène de cette classe d'Invertébrés. Les polémiques aussi. Un thread 🧶 chitineux.🦋🦗🐜🪳🐝
Vous avez peut-être souvenir de la publication de Hallmann et al. (2017) concernant la biomasse d'insectes dans les aires protégées allemandes, pointant un déclin saisonnier de 76%, et de 82% sur les relevés estivaux en 27 années de comparaison.
Cette publication avait fait l'objet d'une vive couverture médiatique, et de nombreuses critiques également. Le co-auteur Dave Goulson, dans son livre "Silent Earth", revient sur la genèse de cette publication et les critiques qui accompagnèrent sa parution.
Les boules de graisse sont souvent achetées par les particuliers souhaitant nourrir les oiseaux en hiver. Mais sont-elles sans danger pour eux ? Dans ce 🧶je vous propose quelques conseils si vous souhaitez en disposer cet hiver pour les oiseaux du jardin 🐦⬇️
Nourrir les oiseaux du jardin en hiver séduit de plus en plus de citoyens. La vente de boules de graisse dans les magasins de jardinage est ainsi en plein essor. En effet, elles sont très prisées des particuliers car vendues prêtes à l’emploi dans de nombreux magasins.
Mais si la meilleure solution consiste à fabriquer ses propres boules de graisse, peu d’amoureux de la nature y consacrent le temps nécessaire. C’est pourquoi bon nombre de jardiniers se contenteront d’acheter ces boules de graisse industrielles.
Le saviez-vous ? En France, la Commission de l'avifaune française (CAF) est un organisme regroupant des représentants du MNHN, de la LPO, de la Société d’Études Ornithologiques de France (SEOF) et de l'OFB. Elle est en charge de la Liste des Oiseaux de France (LOF) #ornitho
Cette liste, qui s'appuie sur le Nouvel Inventaire des Oiseaux de France (NIOF), est un document de travail à ne pas confondre avec les différents atlas des oiseaux nicheurs régionaux ou nationaux, ou encore le récent atlas des oiseaux migrateurs de France.
La LOF est régulièrement mise à jour (NOF1, 2012) (NOF2, 2014), (NOF3, 2017). La NOF4 vient de paraître quant à elle dans la revue Ornithos (2022), 29-5, 265-306.
Le très bon livre de Raphaël Mathevet et Roméo Bondon, "Sangliers, géographies d’un animal politique", poursuit sa promotion dans les médias et le journal du CNRS nous en livre un ITW. C'est l'occasion de parler plus longuement du 🐗 et de #chasse🧶 (1/n)
Bref rappel historique : sous le Premier Empire et jusqu'au milieu du XIXème siècle, les campagnes sont considérées comme surpeuplées (Fabre, 2017). (2/n)
Conséquence de l'exploitation intensive des surfaces agricoles disponibles, la surface forestière connaît en 1820 son minimum historique avec seulement 12% du territoire boisé. (2/n)
Le 3 novembre 1832, Darwin visite enfin Buenos Aires ! La géométrie du plan de la ville en "quadras" (cuadras) le marque immédiatement. Cette cité, fondée par les Espagnols en 1535, avait dans ses origines une certaine vision humaniste et moderne de l'époque. #VoyageDarwinBeagle
C'est l'occasion pour Darwin d'admirer les maisons de la cité, avec leurs toits plats servant de terrasse en été et leurs coquettes petites cours. "les bâtiments forment un ensemble d'une grande beauté architecturale" note-t-il.
Mais derrière cette beauté, "il suffit d'une promenade pour s'expliquer l'horreur de Buenos Aires qu'expriment les quelques Anglais qui résident ici". Mais derrière le charme, l'horreur. Darwin passe devant l'abattoir public, qui en cette époque est d'une cruauté sans nom.
La #chasse permet-elle de réguler efficacement les populations de #sanglier ? Difficile de répondre à cette question, néanmoins dans ma recherche biblio actuelle, je note le travail de Quirós-Fernández et al. (2017) sur les populations de Suidés des Asturies (Espagne). (1/11)
Pour le moment, de la biblio consultée, je trouve que la chasse de loisirs fournirait bien un service aussi bien aux écosystèmes qu'à la société en intervenant sur le contrôle des espèces susceptibles d'occasionner des dégâts. (2/11)
Reste l'épineux problème de quantifier ces services de régulation, point sur lequel en substance tous les auteurs semblent s'accorder pour dire "prudence, c'est pas si évident que cela, et difficile à mesurer". (3/11)