Bon, 2ème élément le plus abondant dans l'univers (environ 10%) mais pas le plus fantastique pour autant.
1er du groupe (colonne) des gaz rares : ces gaz dits nobles pour leur snobisme, raison suffisante pour les ignorer mais j'ai un thread à écrire moi 😮💨
Comme son cousin l'hydrogène qui lui vole toujours la 1ère place (d'où le snobisme), c'est un gaz abondant dans l'Univers mais rare dans notre atmosphère.
Même dans les étoiles, l'hydrogène se moque de lui en lui rappelant qui est le précurseur (fusion nucléaire) :
H + H -> He
En fin de vie des étoiles (pénurie hydrogène), c'est lui qui prend la relève dans la fusion (exemples ci-dessous), et permet ainsi de produire tous les éléments suivants jusqu'au fer.
L'étoile devient une sorte d'ognion géant où chaque couche concentre un élément en particulier.
Pourquoi je vous emmerde encore avec les étoiles ?
Eh beh parce que le nom "hélium" vient du grec "Helios" (le Soleil) car c'est d'abord là qu'on l'a observé pour la 1ère fois !
Découvert par l'astronome Jules Janssen (Jiji pour les intimes) en 1868 lors d'une éclipse totale.
Dans cette situation, on peut capter la lumière de la chromosphère (fine couche rose de gaz autour du Soleil) et y mesurer les éléments présents.
Chaque élément émet sa propre lumière (sa signature ou spectre) qu'on peut identifier : c'est la technique appelée "spectroscopie".
Jiji a donc profité de l'éclipse pour faire son observation et paf : une signature sauvage apparaît. Il pensait que c'était du sodium.
C'est Norman Lockyer qui l'identifiera comme un nouvel élément et lui donnera son nom.
15 ans plus tard, l'hélium sera découvert sur Terre !
Pourquoi une découverte si tardive de l'hélium alors qu'il est 10x plus abondant que l'hydrogène (H2) dans notre atmosphère ?
Car, comme ses frères gaz nobles (18ème colonne), il ne réagit avec personne, n'a ni couleur, ni odeur, ne brûle pas...bref, difficile de l'identifier !
L'avantage qu'il soit je-m'en-foutiste, c'est qu'il peut rendre inerte l'espace dans lequel on l'injecte.
"Inerte" chimiquement veut dire "inactif", en gros l'hélium vient remplir l'espace et donc chasser l'air ambiant, retirant ainsi le dioxygène (une molécule très réactive).
Il peut donc être utilisé dans diverses expériences de recherche ou instruments scientifiques nécessitant un environnement inerte pour fonctionner correctement.
Comme bcp de gaz, on le stocke en bouteille. Même s'il est chimiquement inoffensif, attention à la haute pression !
Mais ce qui fait surtout rire la galerie, c'est son utilisation récréative.
Étant un gaz moins dense que l'air, le son s'y propage plus vite. La cavité que constitue notre appareil phonatoire voit alors sa fréquence fondamentale augmentée, générant ainsi un son plus aiguë.
C'est également sa faible densité qui nous permet d'envoyer des ballons (petits comme gros, scientifiques comme commerciaux) dans la haute atmosphère.
Même s'il reste plus dense que l'hydrogène, il constitue une excellente alternative car beaucoup moins dangereux (ne brûle pas).
L'hélium a un point d'ébullition très bas : -269°C ! 🥶
A l'état liquide, c'est donc un excellent refroidisseur.
Les basses températures permettent d'atteindre la supraconductivité (résistance nulle au passage du courant) nécessaire au bon fonctionnement de certains appareils.
En dessous de -271°C, l'hélium liquide devient superfluide et acquiert alors des propriétés complètement WTF : il rampe le long des parois comme si la gravité n'existait plus !
Il défit les lois de la physique classique mais pas celles de la quantique, comme le montre @jubobroff
Pour résumer :
L'hélium ouvre le bal des gaz nobles qui n'interagissent avec personne.
Ses faibles densité et point d'ébullition lui confèrent quelques applications rigolotes (mais parfois très utiles).
La plupart des gens oublient son existence, alors même qu'il est n°2 !
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Le brûler serait bien couillu,
C'est Prince Alu ! 🎶
Pendant longtemps resté caché, l'aluminium est aujourd'hui devenu un élément incontournable.
Il tire son nom de l'alun, un sel historiquement utilisé comme mordant (une substance permettant de fixer des colorants sur une fibre textile), et faisant aussi office de déo écolo.
La roche d'aluminium la plus exploitée est la bauxite, nommée d'après la localité où elle a été découverte : les Baux-de-Provence (pas loin de chez moi !).
Environ la moitié de la bauxite est composée d'alumine (Al2O3), minéral dont on va justement extraire l'aluminium.
Deuxième des cul-terreux (derrière Bébère) et pourtant, il a certains traits familiers des alcalins : constituant plein de sels et minéraux, potentiellement explosif, mais surtout, indispensable à la vie !
C'est le bon copain sur qui vous pouvez compter.
Un ami qu'il faut ménager, sinon, vous risquez de vous brûler les doigts (et les yeux).
Sous sa forme pure, il s'enflamme au contact d'une source d'énergie suffisamment élevée.
Les feux magnésiens sont fourbes : les calmer avec l'eau n'est vraiment pas une bonne idée ! 💥
Mais rassurez-vous, naturellement le magnésium se trouve dans des formes parfaitement inoffensives, au sein de minéraux ou sels comme la magnésie (MgCO3).
Son nom vient d'ailleurs de la région de «Magnésie», district grec historiquement connu pour ses réserves en magnésium.
Encore un que vous mangez tous les jours, et pourtant, il peut s'avérer mortel pour diverses raisons !
Le plus abondant des alcalins sur Terre, sa place n'est surtout pas dans une piscine, sauf si celle-ci est nucléaire.
Thread garanti non sans sel 🧂
L'exemple le plus iconique quand on parle DES sels, car oui il n'existe pas que le sel de table (NaCl), mais de nombreux autres sels impliquant même d'autres éléments.
C'est principalement sous ses formes salines que le sodium a été historiquement exploité depuis l'Antiquité.
En particulier le natron (carbonate de sodium) était déjà mentionné dans des hiéroglyphes : étant bactéricide et déssicant (séchant), il servait aux momifications.
C'est aussi du natron (ou plutôt de son origine latine «natrium») que le symbole du sodium «Na» tire son origine !
Autrefois star de la vie nocturne, l'élément «feu» a perdu de son éclat.
Certains diront qu'il n'est plus que l'ombre de lui-même, moi je pense qu'il restera à jamais brillant dans nos cœurs.
Voici le gaz le plus chaleureux du tableau périodique !
Identifié dans l'air à la fin du 19ème, son nom, venant du grec «néos» (nouveau), lui promet déjà un destin formidable.
Cette histoire n'a été possible que par une expérience initialement conçue par les physiciens (pour une fois qu'ils servent à quelque chose) : le tube à gaz !
En gros, on met un gaz dans un tube et on applique une tension électrique entre les deux extrémités (appelées électrodes).
De cette manière, le néon est soumis à un champ électrique ⚡ qui le contraint à se séparer d'un électron 🔵, devenant alors Ne(+) :
F pour "FUCK I AM DYING" (ou "Fichtre, je suis en train de décéder") : vos dernières paroles si vous l'ingérez à l'état pur.
Encore plus réactif que l'oxygène, il a un appétit débordant pour les électrons. Sous certaines formes, sa toxicité baisse cependant.
A l'état pur (F2), c'est un gaz jaunâtre particulièrement agressif : il attaque tout (ou presque) car cherche à tout prix à récupérer le moindre électron qui traine !
Plein d'espèces fluorés sont ainsi connus pour leur caractère destructeur : gaz sarin, acide fluorhydrique...
Comme il est très réactif, on a mis du temps à l'identifier ; alors même que la fluorine (minéral de fluorure de calcium) est connue depuis l'Antiquité.
Celle-ci facilite la fusion (passage de l'état solide à liquide) des métaux ; d'où la racine latine «fluor» signifiant flux.
Dernier élément de la triade organique (CNO), un bouffeur d'électrons responsable d'une majeure partie des transformations sur Terre.
Créateur de dramas depuis 2,5 milliards d'années, c'est lui qui tire les ficelles de la matière organique, notre drogue à tous.
Alors que je vous ai précédemment survendu l'importance du carbone dans le monde vivant, l'oxygène n'est vraiment pas à négliger !
Sans lui (20% de l'air), pas de respiration ; pas de respiration, pas d'humains ; pas d'humains, pas d'égyptiens ; pas d'égyptiens, pas de palais...
Initialement appelé «air pur», son découvreur Priestley étudia son effet sur lui-même (et des souris) et conclut sur sa capacité à favoriser la respiration.
Mais c'est Lavoisier qui théorisa le fait qu'il entretient les flammes : il fait brûler en participant à la combustion.