La #MMT est fondée sur le concept de l'Etat monopoliste de sa devise.
Ce thread a pour objet de présenter comment ce monopole s'exerce, tout en faisant une analogie, à des fins didactiques, avec le monopoliste de l'eau.
Thread⤵️
#LearnMMT
1 La MMT part de l’idée selon laquelle l’État dispose du monopole de la force, qui lui procure l'importante prérogative de taxer dans sa devise et, sur cette base, également de créer sa devise dont il détient le monopole.
2 La taxation dans cette devise rend donc nécessaire pour les agents du secteur privé de se la procurer en se faisant vendeurs de biens et de services. La compréhension que suggère la MMT est donc celle du marché comme un système généralisé d’échange de devises...
3 ...qui, seulement d’une manière incidente, apparaît comme un système généralisé d'échange de biens et de services. Il en découle que la devise répond à des mécanismes propres au monopole, et qu’il convient de l’analyser comme telle.
4 Le monopoliste peut décider, soit de fixer la quantité du bien offert et de laisser le prix s’ajuster, soit de fixer le prix et de laisser la quantité s’ajuster à sa demande. Le prix du bien objet du monopole est ce qu’il faut faire ou fournir pour l’obtenir du monopoliste.
5 Une différence importante apparait entre le monopoliste de la devise et tout autre monopoliste, y compris celui de l’eau. Il s’agit du fait que le monopoliste de la devise n’a pas seulement le contrôle de l’offre, en décidant du niveau de la dépense publique...
6..mais également celui de la demande, en choisissant le niveau des impôts. Le pouvoir de l'Etat monopoliste de sa devise sur la demande, à travers les impôts, est équivalent à celui qu’aurait le monopoliste de l’eau s’il disposait du contrôle de la soif, ce qui n’est pas le cas.
7 Du fait que la devise est un monopole, il en découle que le prix de la devise est ce qu’il faut faire ou fournir à l’État pour obtenir la devise, en particulier la prochaine unité de devise. Le prix de la devise est donc une fonction des prix payés par l’État.
8 Par exemple, si l’État est prêt à payer, à un moment t, x quantité de devises pour obtenir y quantité de travail ou de marchandises incorporant le travail, et, au moment t+1, l’État dépense 10 x pour obtenir y de travail, le prix de la devise entre t et t+1 est divisé par 10.
9 Certes, le prix de l’objet du monopole pourra dépendre également des échanges entre agents privés. Il pourra être alors différent du prix fixé par le monopoliste. Mais ces échanges dépendent de la quantité du bien objet du monopole qu’ils détiennent, qui n’est pas illimitée.
10 L’incidence de ces échanges entre agents sur le prix du bien objet du monopole est donc limitée. S'agissant de la devise, ce caractère limité se formalise aussi bien pour la valeur de la devise par rapport à d'autres biens que par rapport aux autres devises.
11 Et il en découle que le taux de change d'une devise n'est pas principalement fonction des transactions entre les agents, mais plutôt des prix payés par l'Etat. Les déséquilibres de la balance commerciale ne sont pas le moteur du processus de détermination du taux de change.
12 Une autre caractéristique : ces échanges entre agents du bien objet du monopole peuvent se faire soit directement, soit sur la base de papiers disant « je te dois un litre d’eau », ou bien « tu me dois un litre d’eau ». Il s’agit alors d’un crédit.
13 Mais si les agents veulent boire davantage d’eau que les autres n’en offrent, seul le monopoliste fournisseur de l’eau pourra les satisfaire, en augmentant la quantité d’eau disponible.
14 Exprimé autrement, un papier qui dit « je te dois un litre d’eau » ne peut pas résoudre la soif du bénéficiaire de ce crédit. Et cela renvoie à la différence fondamentale entre la devise et le crédit.
15 Dans la même logique, seul l’État monopoliste peut augmenter la quantité de devise en circulation, mais également la diminuer (créant alors de l’austérité et du chômage), comme le monopoliste de l’eau le ferait s’il pouvait influer sur la soif.
16 Une autre différence importante entre le monopoliste de la devise et de l’eau concerne l’accès à l’objet du monopole. Pour l’accès à l’eau, il suffit d’ouvrir le robinet. Pour la devise, c’est différent. En effet, tout le monde n’y a pas un accès direct.
17 En effet, seuls les agents salariés de l’État et ceux qui lui ont fourni une prestation disposent d’un accès direct, à travers les paiements de l'Etat. Les autres agents privés se procurent la devise, en partant de sa source primaire, en échangeant des biens et des services.
18 Il existe donc en quelque sorte un «filtre» de la devise, qui en fera évoluer la valeur en s’éloignant de sa source primaire, comme cela est développé dans cet article mmt-france.org/2021/10/26/mmt…
19 En synthèse, l’État monopoliste de sa devise est seul capable de créer sa devise, et il est seul à pouvoir en fixer structurellement sa valeur, son prix, sur la base des prix qu’il paie, et donc de ce qu’il exige des agents privés pour se la procurer.
20 Par contre, si les agents privés peuvent influer sur ce prix, il ne le font que d’une manière marginale et limitée, par une gravitation autour de ce prix structurel. Et en aucune façon ils ne peuvent intervenir au niveau de la création de la devise.
21 Dans le cas de l’État en tant que fournisseur unique de sa devise, celui-ci est donc en position de fixateur de prix de sa devise. Il peut fixer unilatéralement les termes de l’échange qu’il offrira à ceux qui cherchent sa devise.
22 Ironiquement, aucun État ne semble actuellement le reconnaître. Au contraire, les États agissent comme s’ils étaient en concurrence avec d’autres acheteurs lorsqu’ils effectuent des achats avec leur propre monnaie.
23 Et les Etats croient et agissent, à tort, comme s’ils devaient percevoir des recettes en émettant des impôts ou en empruntant pour financer leurs dépenses.
24 Les Etats ont choisi, à tort, la possibilité de fixer par le biais d’un processus budgétaire la quantité de leur devise qu’ils souhaitent dépenser, puis d’échanger cette devise aux prix du marché contre les biens et services souhaités.
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Jan 7
L’État doit-il emprunter pour «équilibrer ses comptes» ?
Cette question revient souvent dans les échanges. Et y répondre n’est pas simple. En effet, l’« équilibre des comptes » renvoie à plusieurs acceptions, et dépend donc de ce dont on parle.
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#MMT #LearnMMT
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Read 20 tweets
Jan 6
@dav_cayla
Nous avons procédé au sein de @france_mmt à une synthèse de vos commentaires sur #MMT, tirés de votre dernier livre deboecksuperieur.com/ouvrage/978280… et de vos récents tweets, auxquels nous répondons dans les encadrés ci-dessous⤵️
#LearnMMT
1er thème (3 encadrés) : Qu'est-ce que MMT ? - La souveraineté monétaire
2ème et 3ème thèmes (2 encadrés) : Dette publique - Commerce extérieur
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Jan 3
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Tout d’abord, je ne peux que me réjouir de vous voir écrire sur MMT.
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@nico_dufrene @dav_cayla @FTusei 2 … l’État ne peut dépenser sans emprunter, et donc qu’il doit financer son déficit par de la dette.
Cependant, comme vous l’écrivez, il s’agit de faire face au fait que le compte du trésor à la BC de peut pas être négatif, le Trésor ne pouvant se voir accorder de découvert.
@nico_dufrene @dav_cayla @FTusei 3 En l’occurrence, ce qu’il faut donc bien comprendre, c’est qu’il s’agit d’un problème de trésorerie, qui ne signifie en aucune façon que l’État doit "financer" ses dépenses publiques, hypothèse sur laquelle votre propre vision du fonctionnement du système est assise.
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Jan 2
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@nico_dufrene @dav_cayla @FTusei 2 Vous lisez mal ce que j'écris. Les titres d'Etat servent à soutenir le taux d'intérêt cible, pas à le "fixer". Sans de cible, ou bien si les réserves excédentaires sont rémunérées, l'émission des titres d'Etat n'est plus nécessaire, sauf pour participer, avec les impôts,...
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Jan 2
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@nico_dufrene @dav_cayla @FTusei 2 En effet, pour la 1ère acception, il suffit de voir les nœuds de cerveau que vous et les autres promoteurs de ce « don monétaire » devez vous infliger pour trouver une pirouette comptable permettant, en l’absence de passif, de respecter la partie double.
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Dec 30, 2022
@dav_cayla Je vous réponds ici sur les "importantes faiblesses de raisonnement" dont #MMT serait victime, s'agissant des relations extérieures des Etats, ainsi qu'à cette critique récurrente selon laquelle ce point serait le "talon d'Achille" de MMT.
@RobertoBazzichi
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1 MMT ne fait pas l’hypothèse de l’absence de dépendance économique liée aux imports. Elle dit que, en change flottant, l’offre de travail domestiquement exprimée en devise locale peut toujours être satisfaite par l’État, et ceci a priori de l’existence d’une dépend. économique.
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