Il y a tout juste 40 ans, le 19 janvier 1983, était commercialisé #Lisa, le premier micro-ordinateur à interface graphique & souris. Si Xerox avait posé les bases avec son Alto, le génie d'Apple a été d'en saisir le potentiel commercial et de rendre le truc vraiment sexy.
Certes, un flop magistral, car la machine (qui au départ était prévue pour 2000 $) sera victime des injonctions contradictoires de Jobs, qui se verra écarté du projet pour s'approprier ce qui deviendra le Macintosh. A l'arrivée, un prix de vente flirtant avec les 10 000 $
Car ce Local Integrated Software Architecture (ou officieusement Lisa : Invented Stupid Acronym) combinait l'héritage Apple II / III (architecture modulaire) et la volonté de faire sortir des labos de Xerox, en les améliorant, les concepts de l'Alto
Car tout comme l'iPhone n'a nullement inventé le smartphone à interface tactile, Lisa et le Mac n'ont nullement inventé l'interface graphique et la souris. Ca existait avant, mais c'était très laborieux. Le génie d'Apple a été de rendre cela accessible au premier venu.
Il est donc totalement erroné de croire qu'Apple n'a fait que pomper les développements de Xerox (qui au passage avait pris 5% du capital d'Apple) sur l'interface graphique et la souris. Car sur l'Alto, bien que graphique, l'interface n'était guère intuitive.
Les interactions avec l'Alto étaient toujours en plusieurs temps : d'abord pointer l'icône, puis sélectionner la fonction déplacer, puis désigner la zone où elle doit être déplacée. Par ailleurs, la souris avait 3 boutons. Une hérésie pour Jobs, fana du minimalisme.
Et l'équipe Lisa (qui accueillera une quinzaine de devs de Xerox qui se morfondaient de voir leur employeur refuser toute application commerciale, ainsi que le déjà génial Bill Atkinson, père de l'interface graphique du Mac) reprendra tout de A à Z, avec du code 100% original
Le mantra : chaque interaction avec la machine ne doit nécessiter qu'un seul geste. Et ensuite tout pleins de concepts absents de l'Alto et désormais devenus courants : la barre de menus, les menus déroulants, la corbeille et, surtout, le copier-coller.
C'est ainsi que le génie de Bill Atkinson pourra commencer à s'exprimer : il écrira la première routine capable d'afficher en temps réel la prévisualisation de l'action envisagée (car les ressources CPU au regard du coût ne permettaient pas encore de tout afficher temps réel)
Ainsi que le truc que tout le monde trouvait superflu sauf Jobs qui en faisait une question de principe (car les écrans cathodiques de l'époque étaient à bords ronds) : afficher en temps réel des rectangles à coins arrondis pour occuper tout l'écran
Prévu pour être commercialisé en 1981 pour faire oublier le flop de l'Apple III (une machine destinée aux entreprises mais plombée par les compromis imposés par Jobs), le programme Lisa va se retrouver ralenti par les exigences de Jobs. Il sera présenté le 19 janvier 1983
Entre temps, Jobs a été prié par les actionnaires, échaudés par l'expérience Apple III, de prendre un peu de recul sur Lisa. Mais publiquement, il fait le job, en présentant la machines aux actionnaires le 19 janvier 1983 puis à la presse
Petit moment pépite des 80's : le film promo du Lisa
Mais en coulisses Jobs travaille à saper Lisa depuis sa mise à l'écart du projet. Il se rabat en 1981 sur le projet Macintosh (qui au départ tenait + du Newton que du Mac) avec la ferme intention d'en faire sa revanche. Il vampirise le projet pour en faire un mini-Lisa à son goût
Il débarque donc dans l'équipe initiale, menée par Jeff Raskin, et réoriente totalement le projet, avec son sens bien à lui de la diplomatie. Le champ de distorsion de la réalité jouant à plein régime, Jeff Raskin (ici au centre) quitte le projet Macintosh puis Apple en 1982
Il en profite également pour siphoner l'équipe Lisa, dont le génial Bill Atkinson qui rejoindra les non moins géniaux Andy Hertzfeld (un des pères de l'intégration hard / soft du Mac) et Burrel Smith (qui s'illustrera en créant la carte mère de la 1ere imprimante laser)
Bill Atkinson programmera ainsi les bases de l'interface graphique du Mac (les routines Quickdraw), ainsi qu'un génial petit logiciel de démo, préfigurant Photoshop : #MacPaint computerhistory.org/blog/macpaint-…
Cette image très connue de MacPaint popularisera le pixel art. Son autrice n'est autre que la très géniale Susan Kare, sans laquelle le Mac ne serait pas ce qu'il est, car rendant encore + personnel les concepts d'icônes lancés par le Lisa
Quant l'autre femme de la bande de pirates (avec Patti Kenyon), c'est Joanna Hoffman, celle qui aura en charge le marketing du Mac (et de ramener sur terre le boss)
La scène d'ouverture du film Jobs, tirée de la conférence de présentation du Mac qui a failli être un fiasco du fait des injonctions contradictoires de Jobs (on veut un truc top, mais impossible à ouvrir) illustre tout cela à merveille
Si l'histoire retiendra que c'est le Mac (qui niveau hard poussera l'intégration & fermeture à son paroxysme, préfigurant l'iPhone) qui a changé l'informatique, en fait, tout était déjà là avec le Lisa.
Des nouvelles de la formidable adéquation avec les attentes du marché (car oui, gros mot, mais un agent compétent est un acteur économique qui a de la valeur) de la politique RH de la fonction publique.
Exemple même de la fausse bonne idée, qui va assécher le recrutement public
Car une telle mesure délivre un bien funeste message aux futurs experts qui sera traduit ainsi “ne vous engagez pas chez nous, car vous ne pourrez en sortir, et ça sera la mort à petit feu de vos idéaux . Et vous n'aurez plus aucune valeur sur le marché au bout de 10 ans”
Car le problème n'est pas tant la rémunération, qui en début de carrière bien qu'en retrait reste en phase avec les grilles du marché. Non, le vrai sujet, c'est la montée en compétences + rémunération&co passé le seuil des 5 ans. Et là, c'est la catastrophe, décrochage abyssal
Quand on vous dit que 1973 était une putain d'année. Il y a 50 ans, le 22 mai 1973, un chercheur de Xerox posait les bases d'un nouveau protocole de transmission : #Ethernet, qui allait révolutionner en les démocratisant les liaisons informatiques, et in fine Internet #Thread
Car voyez-vous, Internet n'est pas né comme ça tout d'un coup. A l'image de l'évolution biologique, il est le fruit de nombreuses itérations, de trucs qui ont planté, d'autres idées qui au contraire ont ouvert le champ des possibles. Ethernet en fait indubitablement partie.
Et au même titre que TCP/IP, Ethernet est des piliers sans lequel Internet n'aurait pas pu se développer en direction des petites structures et du marché de masse, dans un premier temps en simplifiant les réseaux locaux, puis en devenant un vrai protocole de transmission télécom
Petit rappel : le déploiement de la fibre passe *par les mêmes infrastructures* que le cuivre. Là où il y a des poteaux, ça restera en aérien. Et ce qui est vétuste, c'est pas le câble, mais les infrastructures d'accueil, mal entretenues par Orange qui en a hérité gratuitement
A la décharge d'Orange, elle a hérité d'une situation dont elle n'est nullement responsable. Les poteaux en bois qui tombent sont avant tout la conséquence du choix imposé par le politique de renoncer aux poteaux métalliques (pourtant + robustes) ⬇️
Attention aux indicateurs. En terme de créations, et si on considère qu'une extension est une création, oui. En terme d'emplois créés, c'est + nuancé, traduisant une certaine prudence des investisseurs face à :
➡️complexité administrative
➡️coût de l'énergie
➡️partage valeur
Et avant que tout le twitter marxiste(gauche) / maurassien(droite) de canapé ne s'indigne, précisons cette notion de partage de la valeur.
Le choix de société opéré en France depuis 50 ans fait que le niveau de vie est assuré par une part de + en + significative hors salaire net
(Car il n'y a qu'une France qu'on s'autopersuade que la cotisation employeur ne concerne pas le salarié, tout en parlant en même temps de salaire différé : c'est du décaissement rattaché à un salarié qui part à la redistribution collective, et autant en moins pour le salarié)
A quoi on reconnait l'abandon progressif et insidieux des totems de l'état de droit qui nous différencient des régimes illibéraux ?
A cela. Une étude d'impact expliquant qu'en fin de compte le juge judiciaire est un empêcheur de réglementer en rond. legifrance.gouv.fr/contenu/Media/…
Dans un état de droit, on n'inverse pas la charge de la preuve. Tout aussi autorité administrative qu'il puisse être, le demandeur d'une mesure portant atteinte, même justifiée, à une liberté publique est tenu de démontrer ses prétentions.
A quoi on reconnait qu'une étude d'impact est bâclée ?
A cela.
(on rappellera que le DSA impose de passer par une autorité *judiciaire* pour prononcer le blocage d'un site relevant de la catégorie des très grandes plateformes : et si Pornhub se déclarait VLOP ?) #PJLNumerique
Mesure de blocage sans juge qui sera contestée par les FAIs au regard des impacts systémiques sur leurs réseaux & société de l'information.
Car contrairement aux sites porno, on parle ici d'une plateforme qui fait l'objet d'une régulation particulière de compétence 🇪🇺
Car bloquer Twitter, ça flatte l'égo, mais c'est fragiliser dangereusement réseaux et sites Web, dont un nombre incalculable de pages vont se retrouver en erreur (et donc susceptibles de générer une congestion monstre) car les redirections vers Twitter ne fonctionneront plus
L'impact de Twitter sur les réseaux & sites Web n'est pas tant en volume de données (c'est rien comparé à la vidéo) qu'en terme de sessions ouvertes où là c'est carrément monstrueux avec le moindre site d'info qui embarque une foule de redirections vers Twitter.