Autrefois star de la vie nocturne, l'élément «feu» a perdu de son éclat.
Certains diront qu'il n'est plus que l'ombre de lui-même, moi je pense qu'il restera à jamais brillant dans nos cœurs.
Voici le gaz le plus chaleureux du tableau périodique !
Identifié dans l'air à la fin du 19ème, son nom, venant du grec «néos» (nouveau), lui promet déjà un destin formidable.
Cette histoire n'a été possible que par une expérience initialement conçue par les physiciens (pour une fois qu'ils servent à quelque chose) : le tube à gaz !
En gros, on met un gaz dans un tube et on applique une tension électrique entre les deux extrémités (appelées électrodes).
De cette manière, le néon est soumis à un champ électrique ⚡ qui le contraint à se séparer d'un électron 🔵, devenant alors Ne(+) :
Ne + ⚡ -> Ne(+) + 🔵
La matière initialement gazeuse devient plasma : un mélange instable d'entités (atomes, ions, électrons...) qui passent leur temps à s'entrechoquer et se recombiner/décombiner.
Autrement dit : c'est un joyeux bordel !
Mais un bordel qui émet de la lumière, à l'instar du Soleil.
C'est exactement ce phénomène que va exploiter l'ingénieur français Georges Claude pour son invention qui le rendra riche et internationalement célèbre : le tube néon !
Avant d'être l'icône du sabre laser, le tube néon servit principalement d'enseigne lumineuse ou de décorations
Malheureusement, la mode néon s'éteint progressivement au cours du 20ème, pour des raisons esthétiques mais aussi techniques.
De nouvelles formes de luminescence plus efficaces et/ou économiques ont vu le jour : tube fluorescent, diode électroluminescente (LED)...
Car il faut réaliser que le néon est à seulement 0,0018% dans l'air, donc pas évident à extraire.
Aussi, il ne brille qu'en rouge, ce qui est bien beau mais qui limite ses applications esthétiques !
En fait, la majorité des tubes qu'on appelle «néon» n'en possède même plus...
Pour résumer :
Le néon ne rayonne plus autant qu'avant.
Il appartient au passé comme beaucoup de stars qui ont connu leur heure de gloire, à l'instar de Georges Claude qui l'a accompagné sous le feu des projecteurs.
Le plus noble des nobles, nous ne t'oublierons jamais !
🔥 [Bonus] Découvrez plus d'explications et de détails concernant le néon et l'histoire de Georges Claude dans ma vidéo dédiée ! ⬇️
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Le brûler serait bien couillu,
C'est Prince Alu ! 🎶
Pendant longtemps resté caché, l'aluminium est aujourd'hui devenu un élément incontournable.
Il tire son nom de l'alun, un sel historiquement utilisé comme mordant (une substance permettant de fixer des colorants sur une fibre textile), et faisant aussi office de déo écolo.
La roche d'aluminium la plus exploitée est la bauxite, nommée d'après la localité où elle a été découverte : les Baux-de-Provence (pas loin de chez moi !).
Environ la moitié de la bauxite est composée d'alumine (Al2O3), minéral dont on va justement extraire l'aluminium.
Deuxième des cul-terreux (derrière Bébère) et pourtant, il a certains traits familiers des alcalins : constituant plein de sels et minéraux, potentiellement explosif, mais surtout, indispensable à la vie !
C'est le bon copain sur qui vous pouvez compter.
Un ami qu'il faut ménager, sinon, vous risquez de vous brûler les doigts (et les yeux).
Sous sa forme pure, il s'enflamme au contact d'une source d'énergie suffisamment élevée.
Les feux magnésiens sont fourbes : les calmer avec l'eau n'est vraiment pas une bonne idée ! 💥
Mais rassurez-vous, naturellement le magnésium se trouve dans des formes parfaitement inoffensives, au sein de minéraux ou sels comme la magnésie (MgCO3).
Son nom vient d'ailleurs de la région de «Magnésie», district grec historiquement connu pour ses réserves en magnésium.
Encore un que vous mangez tous les jours, et pourtant, il peut s'avérer mortel pour diverses raisons !
Le plus abondant des alcalins sur Terre, sa place n'est surtout pas dans une piscine, sauf si celle-ci est nucléaire.
Thread garanti non sans sel 🧂
L'exemple le plus iconique quand on parle DES sels, car oui il n'existe pas que le sel de table (NaCl), mais de nombreux autres sels impliquant même d'autres éléments.
C'est principalement sous ses formes salines que le sodium a été historiquement exploité depuis l'Antiquité.
En particulier le natron (carbonate de sodium) était déjà mentionné dans des hiéroglyphes : étant bactéricide et déssicant (séchant), il servait aux momifications.
C'est aussi du natron (ou plutôt de son origine latine «natrium») que le symbole du sodium «Na» tire son origine !
F pour "FUCK I AM DYING" (ou "Fichtre, je suis en train de décéder") : vos dernières paroles si vous l'ingérez à l'état pur.
Encore plus réactif que l'oxygène, il a un appétit débordant pour les électrons. Sous certaines formes, sa toxicité baisse cependant.
A l'état pur (F2), c'est un gaz jaunâtre particulièrement agressif : il attaque tout (ou presque) car cherche à tout prix à récupérer le moindre électron qui traine !
Plein d'espèces fluorés sont ainsi connus pour leur caractère destructeur : gaz sarin, acide fluorhydrique...
Comme il est très réactif, on a mis du temps à l'identifier ; alors même que la fluorine (minéral de fluorure de calcium) est connue depuis l'Antiquité.
Celle-ci facilite la fusion (passage de l'état solide à liquide) des métaux ; d'où la racine latine «fluor» signifiant flux.
Dernier élément de la triade organique (CNO), un bouffeur d'électrons responsable d'une majeure partie des transformations sur Terre.
Créateur de dramas depuis 2,5 milliards d'années, c'est lui qui tire les ficelles de la matière organique, notre drogue à tous.
Alors que je vous ai précédemment survendu l'importance du carbone dans le monde vivant, l'oxygène n'est vraiment pas à négliger !
Sans lui (20% de l'air), pas de respiration ; pas de respiration, pas d'humains ; pas d'humains, pas d'égyptiens ; pas d'égyptiens, pas de palais...
Initialement appelé «air pur», son découvreur Priestley étudia son effet sur lui-même (et des souris) et conclut sur sa capacité à favoriser la respiration.
Mais c'est Lavoisier qui théorisa le fait qu'il entretient les flammes : il fait brûler en participant à la combustion.
Plus discret que le carbone mais pas moins essentiel pour la vie, l'azote est en fait bourré de contradictions.
Un formidable stimulant pour les uns, une arme de destruction pour les autres ; il est à la fois partout et invisible, inoffensif et dangereux 🤯
L'apparent manque de cohérence entre son nom (azote) et son symbole (N) traduit déjà une histoire tumultueuse.
Le symbole vient du latin «nitrogenium», signifiant «qui génère du salpêtre», un sel d'azote connu depuis l'Antiquité.
Le terme nitrogène fut la première appellation.
Jusqu'à ce que Lavoisier (encore lui) foute le bordel dans la nomenclature et décide de le nommer «azote» : terme composé de a- (privatif) et du radical grec ζωτ- («vivant»), le tout signifiant «privé de vie».
Car contrairement à l'oxygène qui permet la respiration, l'azote tue.