Thread by @PNerfs

Le niveau #scolaire baisse ? Des chercheurs ont démontré qu'il avait bien augmenté (16 %) depuis les années 1970, mais qu'on constate une chute depuis les années 2000.
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Les petits Français ont donc gagné, en 50 ans, l'équivalent de deux années d'acquis scolaires en #lecture, et une année en #mathématiques. 2/20

Cependant on voit bien que la courbe redescend à partir des années 2000, et la France reste très à la traîne dans ces deux disciplines. 3/20

Alors la question est : quelles réformes ont été mises en place dans les années 2000 ? Petit tour d'horizon. En 1989 entre en vigueur la loi Jospin : création des IUFM (fin des écoles normales), arrivée des représentants de #parents d'élèves dans les établissements. 4/20

Objectif de 80 % d'une classe d'âge obtenant le #baccalauréat, et surtout "élève au centre du système". 5/20

En 2001, s'appuyant sur le rapport Joutard, Jack Lang lance les Itinéraires de découverte dans les collèges, qui occupent 10 à 15 % de l'horaire global, rognant ainsi sur les heures de français et maths. La matière technologie devient obligatoire. 6/20

En 2005 entre en vigueur la loi Fillon : des manifs monstres enterrent le CPE (contrat première embauche). Mais une partie de la réforme est mise en place, en particulier le #socle commun des connaissances et des compétences. 7/20

En primaire, les élèves doivent désormais faire de l'éducation civique, s'initier aux technologies de communication (TICE) et à l'anglais, développer leur sens de l'initiative, entre autres. Parallèlement les élèves perdent deux heures d'enseignement par semaine. 8/20

Les enseignants de #primaire doivent donc enseigner plus de choses en moins de temps. Dans le même temps, les heures disciplinaires dévolues aux maths au collège baissent, comme en français (2e image) 9/20

Il faut comprendre que 162 heures de moins en collège, en français, équivaut à une année complète d'enseignement (une heure de moins par semaine pendant 4 ans). C'est énorme. Concrètement, cela signifie aussi plus de classes pour les profs, donc plus de travail "invisible".10/20

Travail invisible de préparation et de correction. L'accueil des élèves en situation de handicap alourdit également le travail des enseignants avec la différenciation.
En 2008-2009, Xavier Darcos change les programmes #scolaires. 11/20

Les #profs de #français doivent désormais, en plus de l'orthographe, grammaire, conjugaison, lecture et expression écrite, enseigner l'étude de l'image, l'histoire des arts, les TICE et l'expression orale. On comprend aisément que l'horaire dévolu est insuffisant. 12/20

De plus ces nouveaux programmes sont trop ambitieux : la littérature du Moyen Âge en 5e, les textes des philosophes du 18e siècle en 4e, l'étude des figures de style par exemple, sont hors de portée des élèves. Ce type de contenu était auparavant enseigné au lycée. 13/20

A ces changements déjà très problématiques, il faut ajouter les suppressions de postes, qui mécaniquement augmentent le nombre d'élèves par classe, et donc un suivi plus difficile. En 2000 il y avait 990 000 enseignants. En 2010, ils sont 62.000 de moins. 14/20

En 1990 on comptait un peu plus de 3 millions d'enfants de trois ans. Idem en 1994 (80 000 de moins). Chiffre équivalent en 1998 (2,92 M), 2002 (3M). Augmentation constatée en 2006 (3,1) qui perdure jusqu'en 2010(3,1 M). Il n'y avait donc aucune justification démographique.15/20

Les enfants de 10 ans, prêts à entrer au collège, représentent 8,1 millions en 2022. Ils étaient 7,7 M en 1990. Soit 400 000 élèves en plus, ce qui se solde par un nombre plus important d'élèves dans les classes (2e image) en collège et lycée. 16/20

La combinaison de ces différents facteurs explique que les #élèves français soient à la traine depuis les années 2000. Si on résume : moins d'heures de cours et + de choses à enseigner, + d'élèves dans les classes, des programmes inadaptés 17/20

ceux de 2016 n'ayant rien arrangé, pression parentale dans les établissements, une charge de travail globalement beaucoup + lourde pour les enseignants, ce à quoi il faudrait ajouter l'opprobre publique entretenue par médias et politiques. 18/20

Ce n'est donc en aucun cas la "faute" des profs si le niveau n'est pas à la hauteur (légitime) des attentes, mais bien la conséquence directe de réformes et décisions politiques successives qui ont mené à cet état de fait. 19/20

On aurait aussi pu parler de la hausse considérable de professeurs contractuels pas toujours formés, de la réforme Sarkozy catastrophique pour la formation des profs, de la réforme du collège de Najat Valaud Belkacem, toutes ayant entrainé de funestes conséquences. 20/20