Bonjour à tous,
Aujourd'hui, au procès de l'incendie de la rue #Erlanger la cour examine les conditions de l'intervention des pompiers. Premier témoin du jour : le lieutenant-colonel Xavier Guesdon.
Lieutenant-colonel Guesdon : "on a eu affaire à un incendie hors norme, ça n'arrive qu'une fois dans une carrière. Quant on est arrivé, il y avait énormément de gens aux fenêtres, ça n'arrive jamais.
Tout le monde a pris des risque insensés pour sauver 64 personnes."
Lieutenant-colonel Guesdon : "on n'a pas réussi à sauver tout le monde. On en est profondément meurtris. On a failli perdre des hommes. On a pris des risques insensés. Avec des échelles non accrochées, 19 kilos d'équipement sur eux."
Lieutenant-colonel Guesdon : "quand je suis arrivé dans la rue, ce qui était étonnant c'est qu'il ne se passait rien, c'était calme. Je suis rentré dans ce couloir de 18 mètres, le seul endroit où on pouvait tout passer : les victimes, les tuyaux, les échelles ...."
Lieutenant-colonel Guesdon : "si le bilan est dramatique, il aurait l'être beaucoup plus avec 30 ou 40 morts. Parce que les pompiers de Paris sont jeunes, aguerris, formés.
Lieutenant-colonel Guesdon : "dans le cas idéal d'un bâtiment qui donne sur une rue, on utilise la grande échelle du camion. Là, on aurait pu aller chercher des personnes au 8e étage, c'était possible. Mais là, à partir du 4e étage, on ne pouvait même plus passer par l'intérieur"
Lieutenant-colonel Guesdon : "l'effort principal c'était les sauvetages, ça a duré presque deux heures. C'était interminable. Parce que faire des sauvetages c'est engager ses hommes, les envoyer presque à la mort."
Lieutenant-colonel Guesdon : "c'est le pire feu de ma vie. Le pire feu de ma vie parce qu'un pompier, son objectif c'est de sauver du monde. Or là, on a laissé dix personnes sur le tapis."
Président : "vous ne pouviez pas récupérer les personnes réfugiés sur le toit par hélicoptère?"
Lieutenant-colonel Guesdon : "un hélicoptère, ça attise le feu. Ce n'est pas possible."
Président : "sur les personnes qui se sont défenestrées ..."
Lieutenant-colonel Guesdon : "lorsqu'une personne se défenestre c'est soit parce qu'elle est acculée, soit c'est la culture, il y a des gens qui sautent parce que culturellement, ils ne peuvent pas mourir par le feu"
Président : "est-ce que l'opérateur qui répond au téléphone est en lien avec les personnes sur place?"
Lieutenant-colonel Guesdon : "oui, ça arrive. Il peut dire : "il y a une personne à tel endroit". Mais entre vouloir récupérer une personne et le pouvoir, il y a un monde."
Le lieutenant-colonel Guesdon explique plus en détails le système d'échelles à crochets qu'ils ont du utiliser dans l'immeuble. Il s'agit d'échelles qui vont jusqu'au 4e étage. Au-delà, il faut monter l'échelle, étage par étage. "Mais il n'y a pas de continuité".
Une assesseure interroge sur le fait que la consigne générale lors d'un incendie est de rester chez soi.
Lieutenant-colonel Guesdon :
"c'est vrai dans 80% des cas. Donc l'opérateur au bout du fil va relayer la consigne la plus générique possible."
Dans la salle, la mère d'Adele, (morte dans l'incendie à 31 ans, alors que l'opérateur était en ligne avec elle pendant 49 minutes) craque.
Sa fille aurait pu survivre en montant sur le toit, nous a-t-elle confié.
Son témoignage est à réécouter ici > radiofrance.fr/franceinter/po…
Lieutenant-colonel Guesdon, interrogé sur la mort d'une nonagénaire qui vivait au 8e étage : "on n'avait aucun moyen d'y accéder rapidement".
"Vous confirmez que c'est le pire feu de votre vie?"
Lieutenant-colonel Guesdon, gagné par l'émotion : "oui."
"Je m'en veux de ne pas avoir pu sauver tout le monde. Ca a été très compliqué derrière à vivre. C'est pour ça que j'ai imposé à suivi psychologique à tout le monde. "
Lieutenant-colonel Guesdon, interrogé sur le cas particulier d'une personne décédée.
"Si elle c'était manifestée à la fenêtre, ils seraient allés la chercher je pense. Il y a un binôme qui a fait 13 sauvetages. Après, il y a des arbitrages : une personne qui est prête à sauter"
Me Askolovitch revient sur le cas d'Adèle à qui l'opérateur a demandé de rester chez elle, lui indiquant que les pompiers étaient dans le couloir, venaient la chercher. "Comment vous expliquez que l'opérateur a transmis de fausses informations qui ont conduit à son décès?
Lieutenant-colonel Guesdon : "clairement, il n'est pas au courant de ce qu'il se passe, il essaie simplement de la rassurer. Sa tâche principale est d'essayer de l'apaiser".
Me Askolovitch poursuit : "comment expliquez-vous que vos collègues, pendant 40 minutes, ont pensé qu'il s'agissait d'un immeuble en U et non pas un immeuble en H ?"
Lieutenant-colonel Guesdon : "on utilise Google Earth, où je regarde la configuration de la zone".
Jérôme J., pompier intervenu ce soir là s'est avancé à la barre.
Dès ses premiers mots, il est très ému : "j'arrive dans la rue, il n'y a rien de visible. Rien, pas de feu, pas de fumée. Je ne m'attends pas à voir ce que je vais voir. J'arrive à l'adresse, j'entends "sauvetage".
Jérôme J. : "je m'engage dans le couloir qui fait une vingtaine de mètres, je croise des gens qui toussent, qui hurlent. J'ai devant moi un immeuble dont la façade est noire de fumée, opaque, à partir du 2e étage et sur la totalité de la façade. Les gens crient, beaucoup de cris"
Jérôme J. : "dès la première image, ça semble irréel.
Il y a une première personne qui chute du 6e étage. Puis, je rentre dans le bâtiment. J'arrive au 2e étage. En face de nous : un mur de flammes qui nous empêche de progresser. Et des cris."
Dans le box, l'accusée s'effondre en écoutant le témoignage du pompier. Elle pleure abondamment.
Jérôme J. : "C'était un feu assez incompréhensible. Quand j'arrive, le feu est déjà dans tout l'immeuble, au 2e, au 4e, au 6e, dans des appartements éloignés les uns des autres et dans les communications, les escaliers. C'est impressionnant."
Interrogé sur le retour d'expérience réalisé après l'incendie, Jérôme J. : "les retours d'expériences sont faits pour améliorer les généralités.
Or ce feu est hors norme. En 23 ans c'est le seul que j'ai eu comme ça. Donc faire un retour d'expérience sur ce feu, c'est compliqué"
Aurélien F., 27 ans, s'avance à la barre. "Je suis chômeur actuellement", indique-t-il. Mais le 5 février, il a fait partie des pompiers intervenus sur l'incendie.
"Quand on est arrivés, on s'est rendus compte que du 2 au 8e étage, ça brûlait."
Aurélien F. est lui aussi très ému quand il raconte son intervention : "on a vu beaucoup de personnes nous appeler, des personnes suspendues aux corniches. J'ai vu une personne sauter. Il y avait des flammes partout.
J'ai vu des calcinés. Petits comme grands."
Aurélien F. : "j'ai sorti une personne qui s'est manifestée avec l e flash de son téléphone. Je tenais ma lance dans les mains, il y avait énormément de flammes. Ca devait être au 1er étage parce qu'à partir du 2e, c'était plus possible, il faisait trop chaud."
Aurélien F. : "après, j'ai eu pour ordre d'établir la lance. De connecter les tuyaux pour ramener de l'eau.
J'ai eu le temps de voir un binôme établir une échelle pour sauver une personne. Cette personne-là s'est jetée."
Aurélien F. raconte encore ce corps croisé dans l'escalier "un petit corps, méconnaissable, il était carbonisé."
A son tour, Aurélien F. explique n'avoir "jamais vu un feu comme ça, jamais."
"En général, ça se passe dans la rue. Là, pour accéder au bâtiment, on devait passer par ce couloir, on ne pouvait utiliser que les échelles à main."
Aurélien F. : "c'était trop chaud, insupportable. J'ai vu des collègues devoir retourner le jet d'eau sur eux. Parce que c'était trop chaud."
Aurélie F. : "dans des situations comme ça, ce sont des gestes mécaniques, ceux que vous avez répétés lors des entraînement.
De toute façon, vous n'avez plus assez d'oxygène dans le cerveau, donc c'est mécanique".
Les pompiers continuent à se succéder à la barre.
Aurélien C. raconte cette "cagoule antifeu qui a fondu sous la chaleur, la température était tellement extrême", les "corps carbonisés dans la cage d'escalier", "des pompiers en difficulté sur le toit, épuisés physiquement".
Place au témoignage de l'un des habitants de l'immeuble, Mathieu T., 26 ans : "la nuit où c'est arrivé, j'étais en train de dormir. J'ai été réveillé, je vais vérifier ce qu'il se passe dans le couloir. Directement, j'ai des flammes qui me brûlent un peu les cheveux."
Mathieu T. : "je referme directement la porte de l'appartement. Le problème c'est qu'il y avait déjà beaucoup de fumée qui était entrée dans l'appartement. Je me mets sur le balcon, je ferme le volet et j'enjambe la rambarde pour me mettre de l'autre côté."
Mathieu T. : "j'entends des cris et ce qui me marque c'est la nature des cris. Ce ne sont pas des cris de peur, ce sont des cris de gens qui souffrent. "
Mathieu T: "je vois ma voisine du 6e, Radia, qui essaye de fuir avec une échelle de draps. Elle s'accroche à ces draps. Et ça lâche. Je la vois tomber.
Puis, je vois mon jeune voisin, Adel, qui enjambe la rembarde et qui saute".
Adel et Radia sont morts tous les deux.
Mathieu T. est finalement secouru par les pompiers, par une échelle jusqu'au 4e étage. Puis, dans l'escalier : "ils m'ont mis une cagoule et une couverture de survie et on est descendus."
Mathieu T. revient sur le moment où il est réfugié derrière la rambarde de son balcon : "j'ai vu mes deux voisins mourir. Le temps commençait à être long. Je me disais que ça allait être à mon tour : soit sauter, soit ... "
Mathieu T. : "après, j'ai été hébergé quelques jours chez mon père. Mais j'avais besoin de reprendre le travail rapidement, pour penser à autre chose la journée car c'est dur de vivre après ça.
J'ai eu la chance d'être hébergé par mes patrons dans un des hôtels où je travaillais"
Mathieu T. : "je suis toujours suivi. Le pire moment c'est le soir, quand on ferme les yeux, tout revient."
Présidente : "encore aujourd'hui?"
- oui
Assesseure : "sur la rambarde, vous pensez à quoi?"
Mathieu T. : "après avoir vu mon 2e voisin mourir, je pensais que ça allait être mon cas. Et je regrettais de ne pas avoir mon téléphone portable, juste pour pouvoir appeler mon père et lui dire que je l'aime. Avant de mourir."
Mathieu T. évoque les deux voisins qu'il a vu mourir. "Je discutais parfois un peu avec eux, on échangeait des banalités. C'était des gens très polis, vraiment adorables. C'est ce dont je me souviens."
Nadjib A. s'avance à la barre : "j'ai 49 ans, je suis cadre en conseil pour les entreprises.
J'ai connu mon épouse en 2013, je l'ai rencontrée par hasard lors d'un voyage et j'ai su que c'était la personne avec laquelle je voulais partager ma vie."
Nadjib A. : "j'avais pour projet de m'installer à Montréal, mais mon épouse ne voulait pas quitter Paris. Alors je me suis installé chez elle en 2014, rue Erlanger.
C'était un immeuble vieux, je lui avais proposé de changer de résidence mais elle aimait beaucoup cet appartement"
Nadjib A. : "le 4 février, on se met au lit vers 11 heures. Je me souviens avoir entendu une dispute. La courette amplifie le son quand quelqu'un rouspète à cause du bruit, c'était classique. Il y avait de la musique, ensuite j'ai entendu une voix d'homme."
Nadjib A. : "la particularité cette fois-ci c'est plus l'homme rouspétais, plus le volume augmentait. Il y a eu 3 niveaux. Avant d'entendre quelqu'un frapper dans une porte, on pouvait ressentir les vibrations. Je me suis dit que ça avait l'air un peu plus sérieux que d'habitude"
Nadjib A. : "on est réveillés par une alarme, puis une deuxième.
J'ouvre la porte et je suis sidéré, je vois le feu dévorer toute la cage d'escalier. Avec mon épouse, on sait qu'il n'y a pas d'autre issue que cette cage d'escalier."
Nadjib A. : "on ferme la porte, mon épouse met du linge en dessous pour bloquer la fumée.
Je cherchais une solution. Je n'en avais aucune. On s'est mis tous les deux sur le balcon, on voyait les voisins en face de nous. Et tout à coup, on voit un des voisins d'en face tomber"
Nadjib A. : "mon épouse commence à dire "on va mourir".
Je voyais le temps passer. Je me disais que les pompiers allaient finir par arriver. Radia me parle de faire une corde avec du linge, c'était absurde mais je savais pas quoi lui dire."
Nadjib A. : "j'enlève la housse, je lui tends. Elle me dit : "prends tes papiers". Je ne trouve pas mon passeport. Et quand je décide de m'en foutre, je me retourne et elle n'était plus là."
Nadjib A. : "je ne réalisais pas. J'ai vérifié au balcon et il manquait le drap. Je criais "Radia, Radia". Et on ne pouvait pas voir le fond, il y avait de la fumée, c'était sombre."
Nadjib A. : "je craignais que notre voisin lâche son balcon, il faisait froid, il était en sous-vêtements, il me disait qu'il n'allait plus tenir.
La voisine du haut était assise sur la bordure et elle s'accrochait à l'extérieur du balcon. Je craignais aussi qu'elle ..."
Nadjib A. :"le pompier est arrivé, il m'a fait descendre un étage avec son échelle à crochets. Il avait l'air effrayé. Je l'ai senti dans sa voix, dans la façon dont il me donnait des consignes.
Je finis par sortir, je demande où se trouvent les blessés pour trouver ma femme."
Nadjib A. : "on m'emmène dans un garage et on me montre le corps de Radia.
Je ne saurais pas exprimer comment je me sens encore aujourd'hui. J'ai le sentiment qu'il y a eu tellement de facteurs, je ressasse encore les solutions qu'on aurait pu trouver."
"J'ai perdu un être cher. C'est un drame qui n'aurait pas du se passer. J'essaie d'accepter", conclut
Nadjib A. d'une voix sourde.
Nadjib A. évoque son épouse décédée dans l'incendie : "Radia, c'était un soleil. Quand on était avec elle, on se remettait en question. J'étais fou amoureux d'elle."
L'accusée Essia B. demande à pouvoir s'exprimer : "j'ai entendu plusieurs témoignages qui m'ont encore fait plus réaliser ce que j'ai pu causer. Je voulais redire mes excuses pour les victimes sur ce qu'elles ont pu endurer comme souffrance. "
Essia B. pleure dans le box : "cela fait une semaine que le procès a commencé, je suis très abattue, je ne dors plus, je ne mange plus. Je prends beaucoup de médicaments, c'est très du pour moi de suivre les débats. Parfois je m'endors parce que mon traitement est lourd."
Essia B. : "je voulais redire que ce geste n'était pas dirigé contre les gens. C'était juste un geste qui a mené à une catastrophe et j'en suis vraiment désolée."
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Bonjour à tous,
Au procès de l'incendie de la rue #Erlanger, qui a fait dix morts en février 2019, la cour entend les premières parties civiles.
Quentin s'avance à la barre. Il était l'un des habitants de l'immeuble et impliqué dans la dispute de voisinage à l'origine du drame.
"Je m'appelle Quentin, j'i 26 ans, je suis policier à Marseille. Au moment des faits, j'avais 22 ans, ça faisait 4 ans que j'appartenais au corps des sapeurs-pompiers de Paris. C'était pour moi une consécration professionnelle. J'avais pour objectif de devenir sous-officier".
Quentin : "je me préparais à l'examen de sous-officier, des longs mois de travail, de sacrifice.
Ce jour-là, la veille de mon examen, j'ai passé une journée de révision un peu compliquée, j'ai compris que j'étais pas forcément au niveau et ça m'a tendu, j'étais irritable."
Au procès de l'incendie de la rue #Erlanger, l'audience reprend. Le président indique d'emblée que la jurée numéro 5 est absente.
"Elle nous a indiqué qu'elle avait vécu elle-même un incendie dans lequel deux personnes étaient décédées et qu'elle se trouvait donc dans l'incapacité de pouvoir juger sereinement cette affaire", précise le président avant de remplacer la jurée par un des jurés supplémentaires.
Michelle, mère de l'accusée est la première à être entendue ce matin, "retraitée de l'enseignement supérieur".
"Je voudrais prendre une minute pour m'adresser aux victimes."
Bonjour à tous,
Vieux palais de justice de Paris. Salle Voltaire, ses boiseries, ses tapisseries, ses plafonds décorés.
Aujourd'hui, s'ouvre le procès de l'incendie de la rue Erlanger, survenu il y a quatre ans, quasiment jour pour jour.
Ce 5 février 2019, une banale dispute entre voisins pour cause de musique trop forte a abouti à un drame : 10 morts et des dizaines de blessés.
Dans le box aujourd'hui, celle qui a mis le feu à la porte de son voisin : Essia B., 44 ans, longs cheveux châtains, le regard absent
Aujourd'hui, devant la cour d'assises de Paris, s'ouvre le procès du streameur Mr WaynZ pour tentative de meurtre et viols sur des ex-compagnes.
Les détails ici > radiofrance.fr/franceinter/mr…
Après la constitution du jury d'assises et le rapport de la présidente, la cour entend les premiers témoins.
Tout d'abord, Jérémy, B. qui a "rencontré Yannick en ligne". "Petit à petit, on s'est vus, enfin on s'est vus en ligne plusieurs fois par semaine pour publier du contenu"
Jérémy : "il nous arrivait de nous voir réellement lors d'événements. Il y avait des hauts et des bas, il arrivait qu'on se dispute. Puis après, il a pris son envol sur Twitch.
Mais il vivait de rien, il était chez son beau-père. Moi, je l'ai un peu aidé financièrement."
Au procès de Clément Baur et Mahiedine Merabet, l'audience a donc repris pour statuer sur le renvoi du procès en raison d'une insuffisance d'effectifs parmi les magistrats.
Pour rappel, une magistrate qui compose la cour a été hospitalisée, son état de santé ne lui permet pas de revenir siéger avant plusieurs semaines au moins. Or, la cour ne dispose pas d'assesseur supplémentaire en raison d'un manque d'effectifs. Le procès doit donc être renvoyé.
Ce matin, la présidente de la cour d'assises, Corinne Goetzmann, ne cache pas son très vif mécontentement : "Je tiens avant tout à présenter toutes mes excuses pour cette situation que je trouve inadmissible."
D'après nos informations, le procès de Clément Baur et Mahiedine Merabet s'apprête à être renvoyé.
Pour rappel, l'audience a été suspendue lundi en raison de problèmes de santé d'une assesseure et surtout de l'absence d'assesseur supplémentaire, faute d'effectifs suffisants.
Cette audience, prévue sur un mois devait juger 12 hommes, dont Clément Baur et Mahiedine Merabet accusés d'avoir préparé un attentat pendant la présidentielle 2017.
Mais après plus de deux semaines de débats, une assesseure a du être hospitalisée.
Son "état de santé ne lui permet pas de reprendre son activité professionnelle avant plusieurs semaines", a indiqué la présidente de la cour d'assises dans un courrier aux avocats.