Contrairement à ce qui a pu être écrit dans plusieurs articles de presse, la Commission n'a pas reconnu ni intégré l'hydrogène bas carbone dans les actes délégués publiés lundi.
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Ce dont pourront bénéficier les Etats qui disposent d'un bouquet électrique faiblement carboné (dont la France) est :
- la non application durable du principe d'additionnalité ;
- l'absence d'exigence d'absence d'aide d'Etat aux renouvelables sous PPA.
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Cependant, pour produire de l'hydrogène, il faudra bien que les exploitants d'électrolyseurs aient signé des PPA renouvelables à hauteur de leur consommation d'électricité.
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A partir du 1er janvier 2030, la synchronicité entre production électrique et production d'hydrogène devra dans tous les cas s'effectuer à un pas horaire (mensuel avant).
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Là où la France bénéficiera d'un avantage, c'est qu'en vertu de l'absence de critère d'additionnalité (car bouquet bas carbone), les exploitants d'électrolyseurs sur son territoire pourront signer des PPA avec des anciennes installations hydrauliques.
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Cela permettra d'exploiter les électrolyseurs avec un facteur de charge élevé, ce que d'autres pays disposant aussi de barrages mais n'ayant pas un bouquet bas carbone (Italie par exemple) ne pourront pas faire quand le critère d'additionnalité commencera à s'appliquer.
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L'idée est de dire que les pays qui n'ont pas encore décarboné leur bouquet électrique doivent d'abord le décarboner et ne doivent pas utiliser les capacités électrogènes renouvelables qu'ils ont déjà pour produire du H2.
(il y a cependant un "mais" qu'on va voir)
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Ce n'est cependant pas une reconnaissance du H2 nucléaire : la production d'hydrogène devra être assortie de PPA (contrats de gré à gré) avec des installations renouvelables, sauf en cas de connexion directe entre EnR et électrolyseur, ou d'écrêtement d'EnR.
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Enfin, on notera deux petites lignes qui ont leur importance (le "mais" que je mentionnais plus haut) :
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- avant 2030, le pas de temps entre production électrique et de H2 est mensuel, ce qui permettra en pratique de produire du H2 étiqueté "renouvelable" mais produit à partir de n'importe quelle électricité (même fossile)...
- une dispense générale de critère d'additionnalité avant 2038 pour les projets d'électrolyseurs mis en service avant 2028.
12/17
Concrètement, cela veut dire que si des électrolyseurs sont mis en service avant 2028 dans un pays où le bouquet n'est pas bas carbone, ils pourront s'appuyer jusqu'en 2038 sur les EnR existantes (qui ne serviront donc plus les usages électriques...).
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Typiquement, si un pays où l'électricité n'est pas bas carbone ouvre un électrolyseur avant 2028, il peut signer des PPA avec des installations hydrauliques, ce lui qui permettra de produire de l'hydrogène "renouvelable" avec un facteur de charge élevé...
14/17
Les actes délégués publiés hier confèrent un léger avantage durable aux pays dont le bouquet est bas carbone, mais proposent aussi des dispenses pour plusieurs années aux pays n'entrant pas dans cette catégorie pour qu'ils puissent quand même développer une filière H2...
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L'enjeu du texte est donc de permettre à tous les pays européens de se positionner sur le marché du H2 étiqueté "renouvelable" le plus facilement possible, plutôt que de le favoriser dans les pays où sa production est pertinente sur le plan climatique.
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Pour le #climat, il aurait été préférable d'admettre que la production d'hydrogène doit être plus encadrée dans les pays qui n'ont pas encore décarboné leur bouquet électrique, ce dernier objectif étant prioritaire.
Mais ça aurait été politiquement difficile à tenir...
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Pourquoi y a-t-il une saturation des piscines de l'usine de retraitement des combustibles usés de la Hague ?
Pour y répondre, nous allons parler de combustible nucléaire, de retraitement et de réacteurs de 4e génération à neutrons rapides !
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Pour faire fonctionner des réacteurs comme ceux qui sont exploités actuellement par EDF en France, dits "réacteurs à neutrons thermiques", on utilise du combustible à l'uranium (U) enrichi.
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Photo d'un assemblage combustible (ça mesure 4 mètres de haut).⬇️
Pour simplifier, retenez que le combustible qu'on met dans le réacteur contient 100% d'uranium, dont 95% d'uranium 238 (un isotope peu utile) et 5% d'uranium 235 fissile, qui fissionnera de fait en dégageant de la chaleur qui servira à produire de l'électricité.
Quand on témoigne sous serment devant la représentation nationale, on a une responsabilité. On ne doit dire avec assurance que ce qu'on connaît et expliciter ce dont on doute.
Analysons cet extrait de l'audition de Mme Voynet.
"on a réussi à provoquer une relation de fusion sur une ou deux molécules".
Dans un plasma de fusion, il n'y a pas de molécules. Un plasma est bien trop énergétique pour qu'une liaison chimique y résiste. Il n'y a que des atomes à l'état gazeux et ionisé.
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En outre, ce ne sont pas "une ou deux molécules".
L'objectif d'ITER est de produire 500 MW en ne consommant que 50 MW pendant 5 à 10 minutes.
La fusion doit donc produire 83 MWh bruts soit en gros 10^23 réactions de fusion entre un atome de deutérium et de tritum.
La production française de #biométhane a d'ores et déjà dépassé (assez largement) ses objectifs de 2023. Si la croissance se poursuit à ce rythme, la production en 2023 devrait avoisiner les 6 TWh.
Côté verre à moitié plein, on peut se féliciter d'avoir dépassé les objectifs fixés dans la PPE. En effet, le biométhane est une source d'énergie précieuse pour nos politiques climatiques et réduire notre dépendance aux combustibles fossiles (et en particulier au gaz russe).
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Côté verre à moitié vide, on reste bien loin des 500 TWh de gaz consommés chaque année en France. Et le gisement mobilisable de matière pour produire du biométhane est très inférieur à cette valeur, de l'ordre de 60 TWh à horizon 2030 et un peu moins de 200 TWh à long terme.
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Le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (@ASN), Bernard Doroszczuk, a répondu à quelques questions des Echos sur la sûreté et la prolongation des réacteurs du parc français.
Le président de l'ASN y explique les différences d'approche de sûreté entre les Etats-Unis (approche probabiliste acceptant des scénarios de défaut à probabilité très faible) et la France (approche déterministe qui n'accepte pas de tel scénario).
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Il explique échanger avec son homologue aux Etats-Unis, la Nuclear Regulatory Commission (NRC), afin de voir si certaines méthodes de justification utilisées aux Etats-Unis ne pourraient pas être acceptées en France. Cette réflexion semble être encore à un stade amont.
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Le "Vehicle to grid" décrit la capacité pour un véhicule électrique de décharger sa batterie vers le réseau (ou le domicile) afin de le soulager aux moments où celui-ci est le plus tendu (le matin et à 19h en hiver, typiquement).
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Il s'agit d'un levier de flexibilité du système électrique à développer, alors que les centrales fossiles (à charbon, gaz et fioul) doivent être progressivement arrêtées pour atteindre la neutralité carbone.
Je vois souvent des gens attaquer @rte_france en disant que leurs scénarios sans nucléaire ne seraient pas réalistes.
Ca tombe bien, ce n'est pas leur mission, qui est d'explorer les conditions de faisabilité de tels scénarios.
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Tableau : RTE, Futurs énergétiques 2050
Autrement dit : si on voulait sortir du nucléaire, qu'est ce que ça impliquerait en termes de rythme de déploiement d'énergies renouvelables, de construction de centrales à gaz, de besoins en hydrogène, en efficacité, en batteries, en flexibilité de la demande, etc. ?
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A des degrés divers et pour des raisons diverses on pourrait faire la même remarque des scénarios avec nucléaire, dans lesquels les rythme de déploiement des EnR et du nucléaire restent élevés (manque d'investissement dans les énergies bas carbone ces dernières années),