Au procès de l'incendie de la rue #Erlanger c'est aujourd'hui le jour de l'interrogatoire de l'accusée Essia B. sur les faits qui lui sont reprochés (avoir incendié la porte de son voisin et provoqué la mort de 10 personnes) et lui font encourir la perpétuité.
Dans le box Essia B. se lève, cheveux très longs, T-shirt sombre.
"Quelles sont vos qualités?", l'interroge d'emblée le président.
Essia B. : "j'ai de l'empathie pour les gens. J'aime mon prochain. Je pense que c'est mon énorme souffrance qui a développé ces qualités"
Président : "et vos défauts? On a parlé de manipulation ..."
Essia B. : "s'il y avait eu manipulation c'était dans le but d'obtenir de la drogue. Mais après, c'était plus du charme, la volonté de séduire les gens. Pas de la manipulation."
Président : "il y a aussi l'impulsivité ..."
Essia B. : "je ne réfléchis pas aux conséquences de mes actes. J'ai aussi eu de la violence lors des interventions des pompier sou des policiers chez moi, parce que j'étais sous l'emprise de substance ou d'alcool."
Président : "c'est toujours sous l'emprise de l'alcool ?"
Essia B. : "sans alcool, je suis une personne calme, sereine. L'alcool développe chez moi un comportement agressif."
Président : "à quoi ressemblait votre vie?"
Essia B; : "je consommais beaucoup d'alcool, de cannabis. Je me mettais dans des états seconds pour fuir la réalité. Je restais la plupart du temps chez moi, en compagnie de gens qui buvaient."
Président : "vous perceviez 1300 euros par mois et c'est votre mère qui payait votre loyer?"
Essia B. : "oui, tout mon argent partait dans la drogue et les consommation. Il y avait presque 20 euros par jour de cannabis, plus l'alcool et la cocaïne de temps en temps.
Essia B. : "et puis j'allais me défouler parfois en discothèque. Seule.
Je cherchais a avoir des relations sociale."
Essia B. : "dans l'appartement, je me sentais mal, en inconfort, pas en sécurité.
Ces longs couloirs, les bruits, aucune intimité, on entendait tout.
C'est pour cela que je mettais ma musique assez forte, pour couvrir les bruits de l'entourage."
Président : "votre voisin dit que vous étiez intrusive"
Essia B. : "je lui ai demandé s'il pouvait me prêter son aspirateur, je venais d'emménager. Je ne trouve pas ça intrusif.
- vous avez tout à fait raison.
Et il dit que vous lui demandiez de l'argent?
- une fois : 20 euros.
Parmi les voisins qu'Essia B., connaissait, "il y avait Anita, personne âgée, que j'invitais à venir boire un thé à la maison, écouter un peu de musique classique, parce que je savais qu'elle était très seule."
Président : "et avec Quentin L. [voisin avec lequel a lieu la dispute le jour des faits, ndlr] ?"
Essia B. "jusqu'au jour de faits, rien. Mais je l'entendais baiser sa bonne femme. C'était des cris, des hurlements, je trouvais ça très déplacé.
Président : "il vous agaçait?"
Essia B. : "sa tête me revenait pas, je le trouvais agressif et je trouvais ça dégueulasse."
- mais vous ne lui avait pas écrit
- non parce que tout le monde vit sa sexualité comme il l'entend, mais pour moi entendre ces bruits, c'était déplacé.
Essia B. : "entre le moment où je suis sortie de l'hôpital et le moment des faits, c'est un grand trou noir. Je ne sais plus comment je m'alimentais. Je sais que je ne dormais plus."
Essia B. se souvient néanmoins être retournée à Sainte-Anne 2 jours avant les faits "pour chercher mon passeport et mon enceinte. Ca ma demandé un effort énorme. Je ne tenais plus debout. Le docteur m'a demandé si je dormais. J'étais à bout. Je crois que j'ai dansé dans la rue"
Essia B. : "j'ai souvent eu affaire aux pompiers, qui m'amenaient de force à l'hôpital. Donc c'est pas un corps de métier que j'apprécie.
Je sais que c'est des personnes héroïques par rapport à ce qu'elles peuvent faire, mais pour moi c'était synonyme d'hospitalisation"
Le président revient sur la crise qui lui a valu sa dernière hospitalisation en psychiatrie. On est alors le 18 janvier.
Essia B. : "je pensais avoir été marquée par les Indiens. J'avais la peau rouge, ça me confortait dans mon délire. Et après, je me souviens plus."
Président : "vous avez fait une fugue, vous n'avez pas le droit?"
Essia B. : "non, je n'ai pas le droit"
- pourquoi vous le faites ?
- parce que je veux rentrer chez moi.
- vous n'avez pas conscience de la nécessité de vous soigner ?
- non
Essia B. : "pour moi tout va bien, on ne m'accepte juste pas comme je suis, avec mes perceptions, avec mes dons. C'est des signes."
Président : "et ça, votre famille ne l'accepte pas?"
- ah, mes parents sont très rationnels
Président : "et c'est ça qui vous a précipité dans la consommation d'alcool?"
Essia B. : "oui, pour atténuer les voix que j'entendais. "
Président : "le 30 janvier, le médecin va lever l'hospitalisation, en mettant en avant un projet de suivi"
Essia B. : "mon seul désir était de rentrer chez moi. Donc est-ce que j'ai fait usage de mensonges? Je pense."
Essia B. : "à ce moment-là, je me sentais dans une souffrance incommensurable. Je me sentais le réceptacle de la souffrance humaine et j'avais besoin de me réfugier chez moi."
Président : "l'alcool, c'est pas bon pour vous, vous le savez ça?"
Essia B. : "oui, je sais."
- comment on peut faire pour que vous arrêtiez de boire?
- la prison m'a aidée. Par rapport à cet événement, je me suis dit que c'était mon devoir d'arrêter l'alcool.
Essia B. : "j'ai pris 35 kilos pour substituer le sucre que je trouvais dans l'alcool;
Mais 4 ans de détention c'est long, on est livré à soi-même. Même si j'ai eu des prises en charge à l'UHSA [unité hospitalière spécialement aménagée, ndlr] qui m'ont été salutaires."
Essia B. : "j'ai appelé beaucoup de personnes ce soir-là, j'étais en grande détresse."
Président : "qu'est-ce que vous pouvez nous dire sur le déroulement des fais?"
- j'écoutais de la musique à un volume important. J'étais dans un délire. J'invoquais Dieu, les anges etc."
Essia B. : "j'ai entendu mon voisin demander de baisser la musique, j'ai pas prêté attention.
J'étais dans ma bulle, mon désespoir, ma souffrance.
Après j'ai entendu de violents coups sur ma porte. J'ai appelé la police."
Essia B. : "après le passage de la police, je les ai entendus fermer leur porte et partir. On entend tout dans cet immeuble. C'est à ce moment-là, qu'une voix m'a dit : "pars de là, t'es en danger de mort".
Essia B. : "c'est à ce moment là que j'ai pris ma futa qui me servait à cacher mon dressing et que j'ai mis un coup de briquet devant sa porte.
Je suis partie sans regarder s'il y avait le feu."
Président : "vous vous preniez pour le messie?"
Essia B. : "oui, tout à fait. avec toute la souffrance qu'il a pu vivre sur la croix.
- et ça se manifeste comment?
- c'est un ressenti.
Président : "est-ce que vous vous rappelez comment vous mettez le feu?"
Essia B. : "j'ai pas de souvenir précis. Je n'ai aucun souvenir d'être allée chercher du papier. Le seul souvenir c'est la futa et le drap de bain, ça je m'en rappelle."
Président : "le jour des faits vous aviez consommé?
Essia B. : "la veille, de la cocaïne. Mais ce jour-là, j'avais presque pas consommé parce que je m'étais rendue à Sainte-Anne presque toute la journée. Un peu de cannabis, de vin, mais par rapport à d'habitude c'est rien."
Président : "vous aviez fumé 3-4 joints depuis le matin, c'est ça?"
Essia B. : oui
- on ne peut pas s'empêcher de penser que vous consommez alcool et drogue alors que ce n'est pas bien
- c'est mon quotidien. Ca me soulage tellement que pour moi c'est impossible d'arrêter.
Président : après que votre voisine soit venue, vous avez rapproché l'enceinte de la fenêtre ?
Essia B. : "je ne m'en souviens pas, mais c'est possible."
- et comment vous analysez rétrospectivement ce geste?
- c'est de la provocation, reconnaît l'accusée sans difficulté
Président : "comment vous expliquez qu'il y a des choses dont vous vous rappeler et pas d'autre?"
Essia B. : "c'est bien pour ça que j'ai une altération du discernement, monsieur le président. Parce qu'il y a des moments où je suis consciente et d'autre non."
Président : "vous êtes en colère"
Essia B. : "oui, très en colère".
- on vous a entendu sur l'enregistrement.
- oui, même moi, j'ai peine à me reconnaître tellement je suis dans un état d'hystérie.
D'ailleurs, je parle en arabe, ce qui ne m'arrive jamais."
Président : "pourquoi vous lui parlez de feu?
Essia B. : "parce qu'il est pompier".
- est-ce que quand vous prononcez ces mots vous avez l'intention de mettre le feu
- non, monsieur le président.
Président :"à ce moment-là, vous n'êtes pas dans un délire? Vous n'êtes pas dans une bouffée délirante aigüe?"
Essia B. : "j'en sais rien, je ne suis pas médecin."
Président : "dans ces cas-là, qu'est-ce qu'il faut pour vous calmer?"
Essia B. : "il me faut ma soeur, c'est pour cela que je l'ai appelée, mais elle était à Londres.
Essia B. insiste : "je n'ai pas pensé à mettre le feu, monsieur le président. J'étais dans une psychose, un délire de persécution. J'en voulais à mon voisin. Il m'avait défoncé ma porte.
Moi, je réponds de mes actes aujourd'hui. Soit vous me croyez, soit vous me croyez pas."
Essia B. : "tout ce que je me souviens c'est de la futa, je vous l'ai dit à plusieurs reprises, monsieur le président.
Mais pas dans l'optique de tuer des gens, que ce soit bien clair".
Président : "a priori c'est vous ..."
Essia B. l'interrompt : "c'est pas a priori, c'est moi ..."
- oui, mais ce feu, il est fait pour prendre si vous voulez.
- mais j'en sais rien ! je me suis dit qu'il allait sortir, mettre un coup d'eau. Je ne réfléchis pas.
Président : "votre voisin a dit qu'il avait compris que vous vouliez sa mort en incendiant sa porte"
Essia B. : "monsieur le président, mesdames et messieurs les jurés, que les choses soient claires. Je n'ai pas pensé mettre en danger la vie de quelqu'un. Je ne suis pas comme ça"
Président : "vous ne pensiez pas que ça pouvait entraîner des morts?"
Essia B. : "je n'étais pas dans mon état normal"
- et aujourd'hui, dans votre état normal, vous pensez pas que ça cause des morts?
- pas dans un immeuble bien conçu
Vives réactions dans la salle.
Essia B., lasse, : "monsieur le président, je vous redis la même chose. Mon intention n'était aucun cas de commettre un incendie criminel.
Je ne me suis même pas retournée pour voir si ça avait pris".
L'avocat général s'agace des interventions de la défense.
Me Schapira, : "je voudrais préciser une chose : Essia B. est malade.
Vous, vous opposez normale ou folle. Elle, elle n'est ni normale, ni folle. Simplement, elle a besoin à un moment d'être accompagnée."
Essia B. : "j'étais dans le déni de ma maladie depuis des années. J'ai pris conscience de ma maladie en détention."
Président : "je vous rappelle qu'on a retrouvé sur vous un petit carnet avec des notes : bordeline/bipolaire/addict
Vous aviez conscience de vos troubles dont vous êtes affectée ?
Essia B. : "je suis consciente des troubles dont je suis affectée, mais je ne veux pas l'admettre."
Président : "en garde à vue, vous avez nié"
Essia B. : "j'ai été dans le déni pendant longtemps par protection parce que sinon je m'écroulais, je mettais fin à mes jours.
Là, quand je rentre à l'hôpital le soir après avoir entendu tout ça, je m'écroule"
Essia B. revient sur ses aveux tardifs : "L'horreur et le drame que ça a été, je ne pouvais pas admettre que ce soit moi à l'origine de ce drame. Sinon, je me tuais. C'est quand il y a eu la reconstitution, et que j'ai été année chez moi que j'ai voulu répondre de mes actes."
Président : "beaucoup de gens sont venus dire à la barre l'inquiétude que vous ne recommenciez pas."
Essia B. : "j'imagine. Mais je peux vous dire que pendant 4 ans de détention, j'ai réalisé mon acte. Je réfléchis au moindre geste que je fais."
Essia B. : "j'ai un fils de 14 ans, ma mère s'occupe de lui. Elle a 76 ans, elle ne sera pas éternelle. Je dois être responsable, mature. Je ne suis plus une gamine de 16 ans.
Et bien sûr que j'ai besoin d'être soignée. Aujourd'hui, je le réalise. Je prends mon traitement."
Essia B. : "pour moi c’est un devoir moral de me soigner. Pour les victimes, pour mon fils, pour moi-même et pour la société."
Président : "quid de la drogue en prison?"
- j'ai une alternative c'est le CBD, maintenant que c'est légalisé.
Président : “est-ce que vous êtes consciente que le feu c’est dangereux ?”
Essia B. : “maintenant oui”
- mais pas avant ?
- non
- et quand vous dites “maintenant oui”. Vous comprenez qu’on n’est pas obligés de vous croire sur parole?
- bah oui
Essia B. : ""j'ai vu les gens défiler ici. J'ai vu leur désarroi, leur traumatisme. J'en dors pas de la nuit".
Elle s'écroule en larmes.
"Pardon, pardon, pardon, j'implore votre pardon".
L'audience reprend avec les questions de l'avocat général à l'accusée.
"Je reviens sur ce qu'on a appelé vos aveux. Vous avez fait des aveux sur la dernière des 5 juges d'instructions. Est-ce qu'il y a eu avec elle peut-être une accroche plus forte?"
Essia B. : "tout à fait"
Avocat général : "et donc avant, accuser votre voisin d'avoir mis le feu, c'est quoi? Inventé?"
Essia B. : "aujourd'hui, j'ai encore un doute sur son implication. Parce que j'ai souvenir d'avoir mis la futa, mais pas le feu de manière professionnelle."
Avocat général : "aujourd'hui, 4 ans après les faits, après deux semaines de procès, vous avez encore un doute. Vous auriez mis le feu à deux ?"
Essia B. : "je ne sais pas mais oui, j'ai un doute."
- Mais c'est vous madame qui avez été professionnelle, organisée !
Essia B. : "j'étais hors de contrôle, j'ai été prise d'une folie."
Avocat général : "mais vous reconnaissez que le geste était volontaire?'
- oui, le geste était volontaire mais les conséquences catastrophiques, je ne le voulais pas. Je ne suis pas une meurtrière.
Essia B. : "je ne m'exonère pas de mes actes. Je sais ce que j'ai commis une erreur, je sais que j'ai mis le feu, il n'y a pas de doute là-dessus."
Avocat général : "ce n'est pas une erreur, madame, c'est un crime."
- Mais je n'ai pas voulu tuer.
Avocate de PC: "tous le monde se pose la question de l’après "
Essia B, : "ce serait d' avoir éliminé toutes les toxiques durant la détention. L’alcool j’ai arrêté et j’ai entendu trop de témoignages qui m’ont fait prendre conscience que je ne pourrais plus consommer de cannabis.
Essia B. : "au début de ma détention, j’étais à 10-15 joints par jour. Aujourd’hui, j’en suis à deux. Je pense que deux joints pas jour je peux les éliminer facilement."
Avocate de PC : "pourquoi vous ne l’avez pas déjà fait?"
- Parce que la détention c’est très dur, Me.
Me Giffard (PC) : "toute votre vie, vous êtes soit sous médoc’, soit sous toxique, pardonnez-moi mon raisonnement simpliste … "
Essia B. : "non, mais c’est le cas.
J’étais accablée par ma souffrance. Je n’ai pas trouvé de secours dans les personnes qui m’ont tendu des mains."
Suite des questions des avocats de parties civiles à l'accusée.
"Beaucoup de victimes ont peur de vous. Et vous, avez-vous peur de vous-même ?"
Essia B. : "plus maintenant. La détention m’a fait beaucoup grandir."
"Comment vous pensez gérer vos frustrations quand vous serez à l’extérieur ?"
Essia B. : "je pense que la détention est la plus grande frustration du monde."
Me Schapira (défense) : "en détention vous êtes confrontée à une grande solitude ?"
Essia B. : "énorme"
- que vous aviez déjà avant d'y aller ?
- mais là, c'est pire que tout.
- donc l'idée c'est une fois sortie de tout faire pour ne pas y retourner?
- c'est évident.
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Bonjour à tous,
En direct du tribunal judiciaire de Paris.
2e etage. Grande salle. Et pour cause.
L'audience qui s'ouvre aujourd'hui attire les foules des grands jours.
Début du procès dit des eurodéputés RN.
Viennent d'entrer dans la salle d'audience la présidente du Rassemblement national et principale prévenue de ce procès : Marine Le Pen.
Sont également arrivés Bruno Gollnisch, Nicolas Bay ou encore Julien Odoul ... autant d'anciens eurodéputés ou assistants parlementaires.
25 prévenus au total (ils sont 27 renvoyés mais ni Jean-Marie Le Pen, ni Jean-François Jalkh ne sont en état d'être jugés selon des expertises médicales), qui doivent répondre de détournement de fonds publics.
Bonjour à tous,
C'est rare, mais ça arrive : en direct d'une audience civile aujourd'hui. En l'occurrence l'assignation en référé des Républicains par Eric Ciotti pour contester son exclusion du parti et de la présidence de celui-ci.
Ca se passe au tribunal judiciaire de Paris.
11 heures. L'audience est ouverte. Et débute l'appel des parties. Juste une question de procédure ? Et non, car premier écueil : deux avocats se présentent comme représentants des Républicains.
L'un côté Eric Ciotti, l'autre côté Annie Genevard et François-Xavier Bellamy.
“Je ne peux pas recevoir une double constitution. C’est un problème et c’est à vous de trancher”, s'agace la présidente. Sauf que personne ne lâche. Car derrière cette question de robes, il y a tout l'enjeu de l'audience du jour : qui préside encore Les Républicains ?
Bonjour à tous,
Après une pause hier, le procès de la Grande mutation devant la 13e chambre correctionnelle de Paris reprend avec les dernières auditions de parties civiles. Puis viendront les interrogatoire des prévenus, à savoir six cadres de l'organisation sectaire.
Emmanuelle s'avance à la barre. Elle est l'aînée d'une des anciennes adeptes de la Grande mutation.
"Quatre enfants, enfance heureuse, une mère aimante".
C'est autour de 2005, que sa mère commence à fréquenter la Grande mutation, "emmenée par un rabatteur à Dijon".
"C'était un médecin qui était le rabatteur de la Grande mutation à Dijon. Il a été radié depuis, mais à l'époque il avait une vraie plaque de médecin", explique Emmanuelle à la barre. "Du coup, elle allait à Paris aux conférences et entretiens individuels".
Palais de justice de Paris, salle Diderot.
Au procès dit du #VioleurdeTinder l'heure est au réquisitoire de l'avocat général, Philippe Courroye.
Rappelons que Salim Berrada est jugé pour 17 viols et agressions sexuelles et encourt 20 ans de réclusion.
"Vous les avez vues, entendues. Vous avez entendu le récit des viols et des agressions sexuelles subies par ces 17 victimes. Vous avez vu ici, à cette barre, celles qui ont eu la force de venir raconter leurs souillures", entame l'avocat général dans son réquisitoire.
"Et lui, les a-t-il seulement vues, entendues ? La question se pose tellement, tout au long de cette audience est resté imperturpable, comme bunkérisé dans le béton de ses dénégations", poursuit l'avocat général.
Bonjour à tous,
De retour salle Diderot au palais de justice de Paris. Procès dit du #VioleurdeTinder
Dernier jour des débats aujourd'hui avant les plaidoiries et réquisitoire prévus demain.
Ce matin, la dernière partie civile s'exprime à la barre. Nous l'appellerons "Rania".
"Rania" raconte à son tour la prise de contact sur Tinder, le rendez-vous pour une séance photo. "J’avais apporté des vêtements dans un sac, on a commencé à discuter. Il m’a proposé un shot d’alcool, puis il m’a parlé des fêtes qu’il faisait, de la drogue … ça m’a paru étrange"
"Je me sentais totalement euphorique", se souvient Rania. Puis, alors que je regardais les photos qu'on venait de faire, il s'assied à côté de moi et m'embrasse. Je l'ai repoussé et lui ai dit :"je ne veux pas ça, tu ne m'attires pas". Mais il revient vers moi et dit "essaie".
Bonjour à tous,
Salle Diderot, palais de justice.
De retour au procès dit du #VioleurdeTinder : Salim Berrada comparaît devant la cour criminelle départementale pour les viols et agressions sexuelles de 17 femmes lors de séances photo à son domicile.
Celle que nous appellerons Charline est la neuvième victime dont les faits dénoncés sont examinés par la cour. Elle a aujourd'hui 26 ans et est comédienne, explique-t-elle.
"Je vous laisse la parole", déclare le président à "Charline"
Long silence de la jeune femme.
"Quand j’ai découvert le travail de monsieur Salim Berrada, j’étais mineure à l’époque. Mais j’étais déjà modèle. Je faisais principalement du portrait."