Hello. Aujourd’hui on est au colloque national COREVIH En Actions @CorevihA sur le thème « Chemsex : Travailler ensemble au-delà des disciplines » à la @MaisonMetallos. Seront présents @assoAIDES @TETUmag @Sidaction @JeanLucRomero @FF_CRIAVS @Le190_Paris @CorevihL
@JeanLucRomero : @Paris met en place une campagne de communication pour permettre aux chemsexeurs de trouver des ressources en cas de nécessité. paris.fr/pages/chemsex-…
Alexandre Aslan @HopSaintLouis le chemsex s’inscrit dans un usage sexualisé de substances. aidedrogue.ca/article/consom…
A.Aslan : les chemsexeurs s’attendent à ce que la consommation de drogues affecte favorablement leurs expériences sexuelles. 2010 : 6% de chemsexeurs. 2017 : 21% chez les HSH. Ce phénomène est donc en évolution mais ils varient en fonction des définitions.
A.Aslan : dans certaines études une consommation ponctuelle fait de vous un chemsexeur. Les chiffres chez les HSH mentionnent un patient sur 3.
A.Aslan : le smartphone fait partie intégrante du système chemsex avec les différentes substances utilisées. L’immédiateté et l’infini des possibilités marquent nettement l’utilisation du smartphone dans ce contexte.
A.Aslan : l’usage des applis implique la morcellisation des personnes dans une recherche de plan, de scenarios très précis avec des choix qui excluent tout ce qu’on ne veut pas.
A.Aslan : Phubbing et FoMO marquent cet usage qui a un impact sur la qualité du sommeil et la détresse psychologique. Ce sont de nouvelles formes d’addiction qui s’ajoutent à des addictions existantes.
A.Aslan : les circuits dopaminergiques sont ainsi sur-sollicités avec une augmentation considérable de l’excitation. Les gens finissent par se désintéresser de tout ce qui n’alimente pas ce circuit.
A.Aslan : on parle de culture hook up gay en ligne avec des applis géolocalisantes qui accélèrent ce phénomène, dans une culture de l’immédiateté, avec une image corporelle idéalisée et morcellée.
A.Aslan : le chemsex remplace l’excitation endogène liée au désir subjectif par une excitation endogène liée aux substances et aux modèles de performance porno. Malheureusement dans le chemsex les érections sont mauvaises, peu jouissives à cause des substances.
A.Aslan : le chemsex induit des changements profonds de la sexualité des usagers mais aussi des autres, ceux qui n’utilisent pas ces substances.
A.Aslan : le réseau de prise en charge nécessite des sexologues, des proctologues, des psychiatres, des psychologues dans un parcours de soin transverse très consommateur de soins.
A.Aslan : @HopSaintLouis Le cadre doit être stable et permettre de gérer efficacement le craving, ainsi que les troubles sexuels. Il faut être à l’aise avec la psychothérapie des patients borderline qui mettent le cadre à l’épreuve.
A.Aslan : si le chemsex apparaît dans un couple, il faut s’occuper du couple en tant que tel. La question est celle de la sexualité à deux pas seulement celle de l’usage de substances par un des deux membres du couple.
Walter Albardier introduit la table ronde en interrogeant Thibault Orrière, médecin généraliste dans le 12ème et au @Le190_Paris et à @Aremedia1. Les profils des patients sont évidemment très différents selon les lieux de consultation ou de prise en charge.
Guillaume Gras @CorevihC on commence vraiment à se rendre compte de la toxicité des produits utilisés. A Tours on a en plus une épidémie de #Monkeypox qui touche exclusivement les HSH. On a donc mis en place une approche communautaire et transversale.
Fred Bladou @assoAIDES on a vu arriver des patients il y a déjà 12 ans. La prise en charge comporte aussi un volet prévention, là où le volet psychiatrique a pu être mis en avant ces dernières semaines.
Fred Bladou : l’objectif n’est pas le sevrage en tant que tel mais d’amener les gens à une consommation raisonnée. Les mécanismes qui conduisent au chemsex impliquent un isolement contre lequel il faut créer du lien. On oriente aussi vers les professionnels de santé mentale.
Fred Bladou : les gens arrivent dans la prise en soins trop tardivement. On doit donc insister sur l’aller-vers alors que le chemsex reste extrêmement stigmatisé, on l’a vu ces dernières semaines « grâce » aux médias.
Isabelle Masonnat-Modolo psychologue @CorevihL L’écoute ne constitue pas uniquement à soulager la souffrance. Elle consiste aussi à reprendre l’histoire de la personne, son coming in qui précède son (éventuel) coming out, dans un contexte social particulier.
La prise en charge des personnes est compliquée par la stigmatisation des hommes ayant des relations sexuelle avec des hommes, y compris lorsqu’il y a des violences sexuelles.
Fred Bladou : des dispositifs d’aide à distance ont été mis en place par @assoAIDES passant aussi par les smartphones. On peut ainsi s’adresser à des personnes qui résident dans des zones moins bien desservies par les structures de soin.
Ces dispositifs sont disponibles quand la personne en a besoin. Pas uniquement quand le service est ouvert.
Walter Albardier : peut-être que la médiatisation récente du chemsex va permettre d’atteindre des gens qui ne s’inscrivent pas dans les réseaux actuels. Au moins on en parle alors qu’avant pour beaucoup ça n’existait pas.
Fred Bladou : on a quand même passé trois semaines de folie mais on ne sait pas vraiment quel est l’impact sur les usagers isolés.
I. Massonnat : avant d’envisager des interventions sur le chemsex dans les établissements scolaires, il faudrait déjà qu’il y ait des interventions sur l’homosexualité qui a conduit à l’isolement.
Fred Bladou : parler des drogues à l’école comment c’est possible ? Quand c’est le cas, c’est un flic qui le fait. On a actuellement des jeunes qui ne peuvent pas parler de leur orientation sexuelle donc parler de drogue….
Parmi les ressources disponibles on peut citer chemsex.be
Nadège Pierre @Le190_Paris on a mis en place plusieurs dispositifs dont le PARC (Parcours d’accompagnement renforcé communautaire) qui intègre un suivi plus serré pour des patients qui sont plus en difficulté.
N. Pierre : on travaille avec des accompagnateurs communautaires pairs et le Spot Beaumarchais. Le groupe PARC met en place un groupe de parole psy et un suivi individuel avec différents intervenants dont de l’auriculothérapie, un atelier écriture.
N.Pierre : le groupe PARC comporte entre 10 et 12 personnes afin que ça soit assez sécurisé et qu’il y ait du lien, pour permettre de partager ses difficultés avec les soignants et entre participants.
N.Pierre : les garçons sont parfois en situation d’exclusion car ils n’ont pas ces corps fétichisés, en particulier par les applis.
Question dans la salle sur l’usage de substances en contexte sexuel autre que le chemsex. A.Aslan : les patients viennent par d’autres biais comme la PrEP. On commence à voir des patients hétéro qui vivent des expériences sexuelles très rattachées à des représentations porno.
Question dans la salle sur comment connaître les professionnels de santé qui connaissent le chemsex. Une personne évoque gynandco.wordpress.com et une autre veut constituer un répertoire
Après-midi consacrée à des ateliers sur des cas pratiques
Fred Bladou : la prévention biomédicale doit se substituer à la prévention mécanique dans un contexte de chemsex où les gens peuvent ne plus être en mesure d’avoir recours au préservatif.
G. Gras : la prise en charge doit être adaptée, sur mesure et non rigide. C’est le cas pour le traitement ARV aussi.
A.Aslan : les professionnels ne connaissent pas tout et il n’y a pas forcément quelqu’un qui connaît mieux. Très peu de gens connaissent le chemsex et encore moins connaît bien le sujet.
A.Aslan : on voit plus de gens qui n’ont pas accès à la PrEP que de personnes qui la prennent mal.
A.Aslan : on voit de plus en plus des gens qui vont de soirées en soirées, notamment parce qu’ils n’ont plus de toit.
Fred Bladou fait référence à l’étude d’Alain Léobon erudit.org/fr/revues/dss/…
Deuxième cas : il ne faut pas oublier que la consommation peut aussi être liée à du plaisir et éviter de pathologiser quand il y a des moments plus difficiles. Il est essentiel de se recentrer sur l’individu et sur les particularités de sa situation.
Sur un suivi à très long terme, on peut se poser la question du profit retiré par le patient (et par l’équipe ?), de la créativité, du confort-inconfort. On parle de sexe et de drogue. Mais les patients qui consultent sont en souffrance avec ça.
Arrêter le chemsex ça peut impliquer de renoncer à des plaisirs intenses. Il faut donc prévoir quelque chose pour compenser ce changement.
Fred Bladou : attention à la psychiatrisation systématique des usagers de produits. On est passé de l’usager est un délinquant à l’usager est un malade.
A.Aslan : parfois c’est pire de faire quand on ne sait pas. A partir de quand, quand on pose une question, on doit pouvoir s’en occuper une fois la réponse donnée ? Il vaut mieux ne pas poser la question que d’ignorer la réponse donnée.
A.Aslan : comment on forme les professionnels qui ne verront pas certaines situations ou très rarement ? Par contre on peut former sur des dysfonctions érectiles qui seront éventuellement liées à un usage de chemsex.
Conclusion de la journée par pas-Mathias Chaillot (désolée je n’ai pas retenu son nom) de @TETUmag : le chemsex concerne les homosexuels parce qu’en 2023 c’est toujours difficile d’être gay. Martin et Jean-Louis qui prennent un extra pour avoir du sexe, ce n’est pas du chemsex.
Un exta (pas un extra..)
Le sevrage direct, même à la demande du patient, ce n’est pas toujours une solution. La réduction des risques passe par l’adaptation précise aux besoins et à la situation de la personne concernée.
Nicolas Sheffer @scheffern ?
Fin de cette journée. Et n’oubliez pas, demain c’est manif

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