Thread by @faureolivier

[1/11] Je vous raconte l’interpellation de Louis B, fils d’un ami qui vit dans ma circonscription.

Ça se passe mardi 21 mars. Louis arrive place de la Bastille vers 22h50/23h.

#Manifestations #64ansCestNon #RéformeDesRetraites

[2/11] La place est essentiellement occupée par les CRS. À ce moment-là, les CRS se sont mis en formation pour se déplacer / charger. Louis applaudit les CRS et leur dit « Allez ! On y va ! ». Évidemment ironique, mais ni violence ni insulte de sa part. Les CRS s’arrêtent.

[3/11] L’un d’eux se dirige vers Louis en lui demandant de répéter. Avant qu’il puisse reculer, il l’attrape pour le mettre à terre. Sans sommation. Trois autres CRS viennent en renfort. Précision Louis est seul, ne présente aucune résistance et côté gabarit c’est pas Mike Tyson.

[4/11] Au sol, il prend plusieurs coups, notamment au visage, et sa tête est frappée violemment contre le sol. Il se relève pour se protéger. Il est re-plaqué à terre une deuxième fois. Il est écrasé par trois ou quatre CRS pour lui passer les menottes dans le dos.

[5/11] Son bras gauche resté bloqué sous son corps ils forcent pour lui passer les menottes.

[6/11] Louis est ensuite conduit au camion par les CRS qui l’ont interpellé. Le 1er agent à l’origine de l’interpellation invente une histoire de menace physique, justification si improbable qu’elle fait rire ses collègues. La « menace physique » devient alors une « insulte ».

[7/11] Placé en garde à vue au commissariat du XVIIe, il passe en audition aux alentours de midi. À ce moment, il découvre la version du policier qui prétend qu’ils étaient encerclés alors qu’ils étaient 4 à 5 jeunes manifestants à droite de cette ligne de CRS…

[8/11] Louis sort après 20h de garde à vue. L’affaire a été classée sans suite faute du moindre début de preuve justifiant une quelconque « insulte à agent » ou « rébellion ».

[9/11] Le médecin en revanche a pu constater de nombreux hématomes et dermabrasions ainsi qu’une tuméfaction et une lombalgie.

[10/11] Depuis, de nombreux policiers ont expliqué à la presse que la consigne était de « faire du chiffre ». Dans les commissariats nombreux sont les agents de police qui dénoncent l’instrumentalisation de leur rôle à des fins de communication gouvernementale.

[11/11] Les avocats, les magistrats, la défenseure des droits, le rapporteur libertés des Nations Unies se sont publiquement inquiétés de la disproportion des moyens employés.