1/ Notre enquête sur les enfants tués dans un camp militaire au #BurkinaFaso a fait réagir. Suite au communiqué du gouvernement et à certains articles de presse, il est important d’apporter quelques éclaircissements sur les faits soulevés par notre investigation.
2/ Dans son long communiqué, le gouvernement burkinabè ne dément aucun fait, ne contredit aucun des éléments de preuves que nous exposons. Il ne sert que des attaques ad personam visant à nous discréditer plutôt que de parler des faits, détaillés dans le fil ci-dessous.
3/ Cette vidéo d’1m23 reçue le 14 février montre 7 victimes, des enfants et des adolescents, qui sont ligotés au sol. La plupart ont le visage bâillonné et ne respirent plus. Certains saignent de la tête. L’homme qui filme les menace : «celui qui va bouger seulement, on le tue».
4/ A la 30e sec, un homme, pantalon treillis, bottes militaires et t-shirt de l’armée avec drapeau du #BurkinaFaso sur l’épaule soulève une lourde pierre et écrase la tête d’un enfant au sol pour l’achever. La victime entravée n'est pas une menace. Il s’agit d’un crime de guerre
5/ Autour des victimes, on compte une dizaine d’hommes dont la moitié porte l’uniforme de l’armée du #BurkinaFaso : pantalon treillis, bottes désert et maillot bleu avec drapeau et emblème d’unité sur le torse. 1er élément qui atteste que les auteurs sont des soldats.
6/ 2e élément : On aperçoit à la 38e sec, deux pickup Toyota, peinture camouflage. Ce sont des Masstech Recamp, militarisés par l’entreprise française Technamm. L’armée burkinabé en est dotée. On retrouve la trace de 34 modèles livrés en 2019. lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2018/1…
7/ 3e élément : le lieu du massacre. Il nous a fallu éplucher bcp de fausses pistes, observer des dizaines de positions GPS, avant de trouver le lieu exact. Il s’agit du camp Zondoma, base du 12e régiment d’infanterie commando (RIC), situé sur la N2, à la sortie de Ouahigouya.
8/ Deux témoins ont reconnu la base et les images satellites corroborent la localisation. Sur la vidéo, le massacre se passe devant un bâtiment en L aux volets blancs. On aperçoit deux baraques au loin. Leur disposition, celle de la végétation, sont confirmées par l'imagerie.
9/ Un camion à deux essieux est brièvement visible sur la vidéo. On le retrouve aussi sur les images Maxar et Google Earth. Sa taille correspond à ce type de véhicule, qui est de 7 à 9 mètres environ.
10/ La vidéo montre un cadavre d’enfant dénudé entre deux pickup militaires. Ces derniers sont visibles par satellite, garés au même endroit que la vidéo. Sur plusieurs semaines, les images sat montrent que les soldats du camp Zondoma ont l’habitude de se garer sur ces lieux.
11/ Nous avons calculé le nombre de pas que le caméraman fait pour se rendre du centre du bâtiment en L où se trouvent les cadavres, jusqu’aux deux pickup. Une quinzaine de pas. Distance confirmée sur Google Earth qui la mesure à 16 mètres.
12/ Grâce à des témoignages, nous avons pu retracer des arrestations de jeunes dans la zone, les 13 et 14 février. Le massacre aurait eu lieu le 14 au matin (vidéo reçue le soir). Une simulation de la course du soleil, basée sur les ombres, situe la vidéo le 14 entre 10h et midi.
13/ A tous ces éléments factuels, le gouvernement du #BurkinaFaso n’apporte aucune réponse. Seule justification: il s’agirait de «terroristes utilisant l’uniforme des FDS». Rien de ça ici. Les assassins ont des pickup militaires et sont dans une base active de l’armée burkinabè.
14/ Il est regrettable qu’au lieu d’ouvrir une enquête sur ces violations des droits de l’homme, de chercher l’identité de ces jeunes massacrés et celle des auteurs du crime, la junte préfère s’attaquer aux journalistes en tentant de discréditer leur travail.
15/ La multiplication récente des exactions des forces armées contre les populations civiles devrait inquiéter les autorités et le peuple du #BurkinaFaso. La lutte contre l’impunité honore les gouvernements et leurs forces armées bien plus qu’elle ne les dessert.
1/ Les nouveaux putschistes du #BurkinaFaso n’ont toujours pas mis la main sur Damiba et accusent la France de le cacher dans leur base, ce que démentent des officiels français. On peut craindre un dérapage si les putschistes s’attaquent à la base des forces spéciales de Sabre.
2/ Intéressant aussi, mais pas surprenant, que les putschistes annoncent vouloir aller «vers d’autres partenaires». Depuis quelques mois déjà, #Wagner et le Kremlin tentent de se rapprocher de Damiba, sans succès. Le colonel ayant vu les résultats de cette collaboration au #Mali
3/ S’il est trop tôt pour affirmer que cette tentative de coup a été préparée avec un appui russe, l’apparition concomitante d’une campagne de désinformation pro russe sur les RS, dès les premiers tirs, et les messages annonciateurs des influenceurs du Kremlin, sont suspects.👇
1/ Une attaque coordonnée a visé ce matin le camp de Kati aux portes de #Bamako. Des tirs de roquettes, d’obus et au moins un véhicule kamikaze ont été utilisés. Le bilan est incertain. C’est la 1ère fois depuis 2017 qu’une attaque terroriste frappe si près de la capitale #Mali
2/ La veille, six attaques coordonnées ont visé des bases de l’armée malienne à Sogou, Kolokani, Douentza, Bapho, Sévaré. L’hypothèse la plus probable est que le JNIM, groupe lié à Al Qaida, soit à l’origine de cette opération d’envergure. #Mali
3/ Une façon pour ce groupe terroriste, l’un des deux plus puissants du #Mali de réaffirmer ses capacités d’action, suite à l’opération militaire malienne Kélétigui dans le centre du pays. Une opération sous le feu des projecteurs suite au massacre de #Moura
1/ Hier, le premier ministre malien a présidé une réunion d’échanges avec le corps diplomatique au #Mali. Il y a tenu un discours fleuve, éclairant son projet politique souverainiste et communiquant ses doléances. Un texte intéressant à plusieurs égards. facebook.com/www.primature.…
2/ Dans une tradition "choguelienne" c’est un discours attraction-répulsion. Affirmer la rupture en évitant l'isolement. Dénoncer l’inhumanité des décisions des partenaires, tout en se préservant d’un divorce complet. Alimenter la brouille, puis solliciter l’aide extérieure.
3/ L’accusation est portée vers l’extérieur, appuyée par des insinuations complotistes : "l'agenda caché de puissances extra-africaines". "Des ordres venus d'une puissance étrangère". On pointe sans nommer la France, en lui adressant quelques piques bien senties.
1/ Histoire d'un imbroglio : Hier, les autorités maliennes ont exigé le retrait immédiat du contingent danois de la force #Takuba, qui selon eux serait entré au #Mali sans "consentement" et sans "protocole additionnel" qui aurait dû mener à un accord bilatéral.
2/ Le ministère des Affaires étrangères danois répond en développant le long calendrier diplomatique des échanges et accords successifs quant au déploiement de ce contingent. La contribution danoise à #Takuba aurait été approuvée par le gouv d'IBK et celui de transition.
3/ Autre élément attestant la position danoise, la délivrance d'autorisations de survol pour le déploiement du contingent, accordées par le ministère malien de la Défense et le ministère des Transports. Les permis couvrent la période allant du 16 au 26 janvier 2022.